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Citations de Sophie Avon (101)


il faut accepter de survivre, et du moins sommes-nous là pour nous souvenir, à travers notre corps, de ces existences top courtes qui n'ont pas eu le temps de se déployer et qui pourtant, bel et bien, ont vu le jour.
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Elle a croisé tant de gens qui trimaient nuit et jour et qui
sont restés dans l’ombre, jamais récompensés, toujours
écartés comme si la réussite, même passagère, même fugace,
ne voulait pas d’eux. Pour elle, c’est différent, elle faisait
fausse route en espérant monter sur scène. Elle a vite compris que sa voie était ailleurs et désormais elle est écrivain,
même si elle n’ose pas le dire comme ça quand on lui
demande ce qu’elle fait. Elle gagne sa vie en corrigeant des
manuscrits dans une petite maison d’édition. Ce n’est pas
un métier d’avenir mais elle compte sur ses livres. Son premier roman est sorti l’année précédente et il a bien marché,
elle est même passée à la télévision où elle a joué les
modestes afin de masquer sa timidité et son mépris des
auteurs qui parlent de leurs écrits avec tellement d’aplomb.
Comment peut-on commenter ses propres textes, pense-t-elle tout en rinçant les verres — elle n’en a pas cassé un,
cela aussi est un motif de satisfaction, minuscule, dérisoire
et bien réel
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Elle
a compris qu’elle ne fera jamais partie du monde des
vivants, ceux qui se tiennent la main en marchant sous
l’averse. À quoi bon l’espérer ? Elle ferme les yeux, lâche
son sac, s’effondre plus qu’elle ne saute, fait si peu de bruit
en tombant que les amoureux ne se retournent pas.
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Elle va se déshabiller près de son lit, il la reluque
en vitesse, le temps d’apercevoir ses fesses un peu grasses
mais appétissantes. Lorsqu’elle se retourne, elle a un sourire rayonnant. Le fourreau la boudine aux hanches mais
dans l’ensemble il met en valeur ses formes et il aime plutôt
ça. Ce qu’il n’aime pas, c’est l’expression qu’elle a, l’expression de quelqu’un qui court après des chimères.
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L’homme essaie de la
pénétrer mais il n’y arrive pas. Il lui dit, détends-toi. Elle
n’est pas tendue pourtant, c’est son corps qui refuse, son
sexe qui ne veut pas s’ouvrir. L’homme s’y prend à plusieurs fois mais sa queue lui fait mal, il renonce. L’autre les
rejoint. C’est un type rondouillard aux lèvres épaisses. Il
dit, alors ? Elle est O.K. mais c’est un peu difficile… Essaie
si tu veux, répond l’homme aux yeux verts. Elle entend
sans écouter. Le deuxième arrive à la pénétrer et jouit très
vite. Quand c’est fini, Mina se rhabille calmement.
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Elle pense que parfois il faut
aimer pour deux. Damien vient jusqu’à elle, se penche au-dessus de ses cheveux bouclés. Cette fois, il a un gros pull
blanc, des jeans et des chaussettes en laine. Il répète : tu
n’as pas cours aujourd’hui ?
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Marc Rudel est un acteur-né. Un type adorable en plus.
Tout le monde le compare à Jean-Paul Belmondo. Il a
cette aisance naturelle, cette façon de jouer avec sincérité et
humour, cette intégrité qui lui a été donnée avec le talent.
Un jour, c’est sûr, il sera au sommet.
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Sa beauté, son charisme,son âge aussi ont façonné cette aura que la rumeur alimente à son insu. Beaucoup de filles voudraient qu’il leur
donne la réplique. Marivaux, Victor Hugo, Racine,
Molière, Ibsen, Marlowe, Gombrowicz, tout est bon pour
l’attirer. Souvent, il refuse, il dit qu’il a trop de textes à
apprendre, qu’il a ses propres rôles à travailler. Mina est
sûre que quand il aura lu la scène qu’elle veut jouer avec
lui, il acceptera.
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Tant pis s’il ne fait pas attention à
elle. Elle est patiente, un jour il ouvrira les yeux. Il verra
qu’elle l’aime sans condition, comme Ginny aime Dave, et
que l’amour parfois est si évident qu’il nous remplit sans
qu’on ait besoin de le ressentir. Il verra aussi que pour
l’aimer bien, elle n’est pas obligée de le comprendre. C’est
ce que Ginny dit à Dave : « Ce n’est pas parce que je
ne te comprends pas que je ne peux pas t’aimer… » Ça le
secoue, Dave, qu’elle lui dise cela, la petite Ginny. À la fin,
elle meurt parce que c’est un film, mais elle, Mina, elle a
dix-huit ans et la vie devant elle.
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C’est la première fois de sa vie qu’il pense à Adèle
sans douleur, avec cette joie que l’on ressent au seuil d’un
grand bonheur, quand le temps est venu de faire la paix.
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a quelque chose dans le regard qui oblige les autres à
l’aimer et à se soumettre, il en a conscience mais il n’en
abuse pas. Il était sérieux à l’époque et jusqu’à la troisième,
il est resté un bon élève. Les choses se sont dégradées plus
tard, il ne sait même pas comment.
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Comme elle est gracieuse, il lui a fait la cour,
c’est un réflexe chez lui. Il est tellement doux que les filles
se laissent faire. Il arrive même qu’elles s’enhardissent. Il
aime bien les voir mordre à l’hameçon. Il aime découvrir
leur odeur, sentir leurs corps qui s’abandonnent. Le lendemain, il se réveille toujours en premier. Il se détourne,
quitte les draps. Il est rare qu’il ait envie de recommencer
avec la même. Il a du mal à tomber amoureux.
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C’est plus facile de baiser les actrices que de décrocher un
rôle, pense-t-il. Il referme la porte, se retourne vers la fenêtre.
En trois pas, il est au carreau, ouvre le battant, se penche
pour regarder en bas — il n’y a rien à voir pourtant, juste
une cour lugubre où les pigeons bivouaquent quand il pleut.
Il allume une cigarette, inspire profondément, pense tout à
coup à cette fille, Adèle, qui a bouleversé sa vie il y a six ans.
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L’amour, donc — puisqu’il faut bien appeler ainsi ce
que j’avais éprouvé et qui m’avait si longtemps tourmenté
— m’avait été donné avec une femme qui ne pouvait
m’aimer, et j’avais beau ressasser les faits, reprendre le fil
des événements, j’étais obligé de constater que notre histoire avait été absurde et vaine. Je revoyais le soir où je
l’avais invitée à la Tour d’Argent, pour fêter sa réussite au
concours du conservatoire.
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Je ne croyais pas au
hasard et il me paraissait évident que mon existence, étape
après étape, me faisait prendre une route dont j’étais sans
doute pleinement responsable mais qui souvent me donnait le vertige. Je revoyais tous les gens que j’avais croisés
au cours de théâtre, Brioche, Laurent Delmas, Carole
Jasper, Viviane Hardy, bien sûr, qui du jour au lendemain
m’avait fui — et je n’en finissais pas d’établir avec ces rencontres des liens de cause à effet.
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Cela faisait un moment qu’un poisson avait mordu à l’hameçon mais personne ne s’en était rendu compte. Ni Lili qui lisait à l’ombre du génois, ni Paul qui était devant sa table à carte, ni moi surtout dont la main reposait sur la ligne, le bras par-dessus le bastingage, de façon à être alerté
à la première tension. Je m’étais endormi et, au lieu de me
réveiller, les secousses enregistrées alimentaient mon rêve,le façonnaient, l’embellissaient. J’avais des heures de sommeil à rattraper. J’ai quand même fini par ouvrir les yeux et j’ai crié : ça mord !
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Cette obsession de tout cacher à mon
père, pour lui épargner d’inutiles tracas, pour le protéger
d’une famille en pleine décomposition, pour lui permettre
en somme de mener sa carrière en toute impunité, aveugle
sur ses proches mais visionnaire quand il s’agit d’inconnus,
m’a toujours sidérée chez ma mère. Pense-t-elle vraiment
que c’est le rôle d’une bonne épouse que de faciliter l’ascension sociale de son mari, quitte à lui dérober la vie de
ceux qui devraient compter le plus pour lui ? Pense-t-elle
que si elle partageait avec lui ses inquiétudes, il la jugerait
indigne, incompétente?
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J’avais décidé de monter sur scène pour qu’on me regarde enfin. Cela n’a pas changé grand-chose, sinon que j’ai appris ce qu’au fond je savais déjà : on a beau tenter de s’écarter de sa route, elle nous rattrape toujours. J’ai pourtant été reçue au conservatoire mais, très vite, j’ai su que je n’y aurais pas ma place et je n’y suis plus allée. Grégoire était fou de rage, il me disait : tu n’as pas le droit de laisser tomber, il y a si peu d’élus…
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Oui, je préférais être moi plutôt
que cette enfant de douze ans que le monde oublierait
après l’avoir plainte, chacun reprenant le cours de ses activités, navré mais vivant, parce qu’il fallait bien vivre quand
d’autres mouraient, et quel que soit le prix du chagrin, du
remords et d’un apitoiement sincère.
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À cette époque, je n’avais pas conscience de vivre les
pires années de ma vie, mais bel et bien je les vivais. Petite
et pâle, pas très jolie, boulotte puis maigre à faire peur, je
passais mon temps à m’agiter comme un clown. J’avais
appris ça de ma mère bien que son humour à elle fût d’autant plus corrosif qu’il émanait d’une voix douce et d’un
visage paisible.
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