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Citations de Sophie Avon (101)


J’ai oublié le moment où nous avons largué les amarres, l’instant précis où le bateau s’est éloigné du ponton, mais je n’ai pas oublié la mort de Klaus Nomi. C’était l’une des premières victimes célèbres du sida. Il ouvrait le cortège de tous ceux qui ne pensaient pas qu’on puisse mourir d’amour.
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Il n'y a pas de vie rangée une fois pour toutes. On essaie d'ordonner un peu mais il faut se résigner au fait que la vie est un magnifique bordel !
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Malgré tout, Horus s'était révélé fiable et valeureux.
Horus, c'était le nom du bateau, le propriétaire précédent l'avait baptisé ainsi, du dieu faucon qui règne sur les airs, dont les yeux sont le soleil et la lune et dont le patronyme signifie "le Lointain". Une divinité aussi bien disposée méritait qu'on s'y attache.
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Jamais pourtant, je n’ai imaginé de ne pas suivre mon frère. Je songe que si nous nous aimons vraiment, Vincent et moi, aucune distance, pas plus que les mois écoulés, ne viendront à bout de nos sentiments. Au fond, j’envisage notre séparation comme une parenthèse. Je n’ai aucune idée de ce qui se joue ni de la façon dont ce périple éclairera ma vie et mes origines. À cette époque, tout me paraissait léger. (p. 19)
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Sonia réalisa alors qu'elle avait vécu dans un monde où tout paraissait éternel, parce que c'était cela être jeune: croire que rien ne disparaissait.
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Y a-t-il un âge limite pour être orpheline ?"
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On en a profité ensemble, on ne s'est rien refusé, tu sais! Nous avons eu tout ce qu'on peut rêver d'avoir: l'amour, l'aisance et même l'impression d'être utiles... Mais le temps semble toujours manquer quand on est heureux...
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il faut accepter de survivre, et du moins sommes-nous là pour nous souvenir, à travers notre corps, de ces existences top courtes qui n'ont pas eu le temps de se déployer et qui pourtant, bel et bien, ont vu le jour.
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Nous ne sommes jamais aussi inutiles que quand nous pensons faire de grandes choses.
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Se retourna et se leva dans un même élan. Puis se serra contre lui, sur la pointe des pieds, les bras accrochés à sa nuque. C'était la troisième fois qu'elle se pendait à son cou depuis la veille. On n'avait pas inventé meilleure position pour donner et recevoir de l'amour en même temps. (…) Elle respirait l'odeur du savon sur sa peau, fermant les paupières comme si elle avait pris le temps d'en engranger toutes les nuances pour être sûre de s'en souvenir plus tard.
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(…) elle passait son temps à découper le temps – ses journées s'étaient métamorphosées en minuscules fuseaux horaires quadrillant une existence trop libre pour être sérieuse.
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Le soir même, je me met à pleurer et Paul me console. Il me répète : Tu pars quand tu veux. Mais ce que je veux, c’est rester avec lui et retrouver Vincent, aller jusqu'au bout du voyage et rentrer demain. Partir, rester.
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Elle n'avait jamais aimé jusque-là, sinon en se forçant, pour la forme, pour que sa main prenne celle d'un petit ami quand elle sortait.
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 Mais vois-tu, ce qui me frappe, c'est que quand je revois certains moments d'autrefois, je me revois dedans, évidemment, sauf que celle qui m'apparaît est une sorte de témoin passif. C'est comme s'il m'avait fallu du temps pour être enfin l'actrice de ces réminescences. (…) Mais la Sonia de l'époque est comme une poupée morte. Je sais vaguement ce que j'ai pu éprouver alors mais je ne le retrouve pas ; les sentiments que je retrouve sont ceux que j'éprouve par déduction aujourd'hui...
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« Il est vrai qu’elle a les larmes aux yeux facilement depuis plusieurs semaines. Un rien l’effondre. Quand Ron part à la fac, le matin, tandis que sur le rocking-chair, elle tient Sacha qui cramponne des deux mains son biberon sans quitter sa mère du regard, elle a envie de pleurer. La porte se referme sur un silence qui tout à coup la vrille. Elle est paniquée à l’idée de rester seule avec son fils. Elle l’aime, c’est certain, mais c’était plus facile quand il était dans son ventre. À présent qu’il est au-dehors, elle se sent dépouillée. »
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« Manger du pain frais en plein Atlantique est un luxe qui nous renforce dans l'idée que nous sommes les rois de la planète bleue. Adieu les tracas de la vie quotidienne, les cieux plombés de l'hiver, les obligations en tout genre, adieu parents, patrons, collègues. Nous sommes libérés d'une existence qui nous assomme, exempté du poids social, délivrés des mirages de la réussite, soulagés de tous les boulets de l'humanité, et plus encore : affranchis de la rotation terrestre et du temps dont nous modifions la course en poursuivant l'autre hémisphère, échappés de la longue chaîne des hommes dont nous avons choisi de nous exclure momentanément, jusqu'à notre filiation dont nous avons rompu le câble de transmission, la suite naturelle. Nous sommes le chaînon manquant, le mouton noir transformé en oiseau, l'animal domestique converti en poisson volant. Nous planons.
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« On entame l'année à Rio de Janeiro, au pied du Pain de sucre. C'est un mont qui s'avance dans l'eau, comme un avant-poste. Un peu plus en retrait dans les terres, le grand Christ rédempteur veille sur la baie, au sommet du Corcovado. On l'aperçoit, tantôt à babord tantôt à tribord selon l'orientation du mouillage. C'est lui qui nous a guidé, du haut de ses sept cents mètres. C'est lui qui nous a servi de repère quand, après le Cabo Frio, on a passé une nuit à se demander si les lumières de la ville étaient bien celles qu'on cherchait. C'est lui qui nous a accueillis, lui qui rachète les péchés de la cité depuis 1931. À présent qu'on le voit de près, façon de parler vu qu'il est hors d'atteinte, il nous donne une idée de la foi des hommes qui sont si petits face à Dieu qu'ils façonnent. Vivre à l'intérieur de ses deux grands bras déployés n'est pas indifférent. Et trouver sa place entre les remparts de cette agglomération toute en démesure peut s'avérer une épreuve. »
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Il lui avait fallu des années pour comprendre l'intérêt qu'il y a à connaître le nom des espèces (arbres). Pour s'apercevoir qu'il est bon de désigner chaque chose, sauf à vouloir tracer sa route en aveugle et finir idiot au pied du tombeau
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Ce n'est pas la solitude qui l'effrayait mais l'absence et avec cette absence, l'impression d'une raréfaction des possibles alors que si souvent par le passé, elle s'était au contraire persuadée que le fait d'être privée de Jonas serait une façon de revenir à la case départ pour explorer d'autres vies. C'est ainsi qu'elle avait vécu, elle le comprenait maintenant : de façon segmentée, comme si chaque fois un changement de route, une bifurcation était encore envisageable, et elle réalisait à présent, que pour vivre de la sorte sur le fil, il lui avait fallu une confiance inébranlable mais qui d'autre que Jonas lui avait donné cette confiance ?
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Dans cette ville où tout était nouveau Sonia n'avait pas d'amis, pas de famille, personne, mais elle se sentait ivre de bonheur, délivrée de tout ce qui pouvait encombrer sa fulgurante et merveilleuse entrée dans le monde des adultes.
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