Citations de Stacey Halls (127)
L’imagination. C’est, disons… c’est quand on va quelque part dans sa tête et qu’on a l’impression d’y être en vrai.
Parce que je ne veux pas. Et c’est une raison suffisante pour ne pas faire quelque chose. Dire non peut être dix fois plus difficile que dire oui, mais permet de se sentir cent fois mieux.
- Vous pourriez y mettre du vôtre. Qu'est-ce que vous faites assise comme ça ? On dirait une poussière balayée dans un coin.
- J'y suis plus à l'abri.
« Les lois sont comme des toiles d’araignée ; les petites mouches s’y prennent, les grosses passent au travers. » (Sir Francis Bacon)
Au demeurant mon manteau en laine, acheté quelques hivers plus tôt, venait de l'étal de Keziah. Quand le chaland était rare et qu'il fallait tuer le temps, nous inventions des histoires sur les anciens propriétaires des fripes. Ainsi avions-nous décrété que mon manteau avait appartenu à une très belle femme qui était tombée amoureuse d'un marin. Comme elle l'avait suivi aux Indes occidentales, elle avait vendu tous ses vêtements chauds, sachant qu'elle n'en aurait plus besoin dans sa nouvelle vie.
J'ai laissé échapper un rire bref et je l'ai interrogé:
-Qu'y a-t-il?
La scène la plus incongrue s'est alors déroulée devant mes yeux: le renard a ouvert la bouche et m'a parlé. C'était d'ailleurs une renarde. Elle m'a dit: "Honni soit qui mal y pense"
- Je vous laisse entre femmes parler vertugadins [...].
- Que sont les vertugadins ?
[...]
- C'est une armature en forme de roue que l'on porte à la taille pour faire bouffer sa jupe.
J'avais ouiblié à quel point les conversations peuvent se tenir en silence au sein d'un couple, quand l'autre est pour ainsi dire une partie de soi-même, comme sa chair et ses os, dont on reconnaîtrait le corps entre mille dans l'obscurité la plus profonde.
Pour autant que je sache, il ne participait à aucune mondanité, au grand dam des mères pressées de trouver un bon parti à leurs filles, et qui mouraient d'envie de les lui remettre en offrande comme une boîte de macarons soigneusement empaquetés.
J'ai lu quelque part qu'un bon parent préparait son enfant à quitter le nid et affronter le vaste monde.
- Vous faites du bon travail, Madame. Vous faîtes du mieux que vous pouvez.
Ce n'était pas la même chose.
- D'où viennent toutes ces plantes ? De chez l'apothicaire de Padiham ?
- De chez plusieurs femmes que je connais.
- Des sages-femmes ?
- La plupart des femmes sont pleines de sagesse.
Je n'aurais su dire si elle cherchait à plaisanter.
- Peut-on leur faire confiance ? ai-je insisté.
- Selon le roi ? Non. Il les voue à l'obscurité. Pendant ce temps, les gens continuent à tomber malade, à mourir, à avoir des enfants, alors que tout le monde ne bénéficie pas des services du chirurgien royal. Le roi confond guérisseuses et sorcellerie.
Combien d'enfants aimeriez-vous avoir ?
J'ai serré les bras autour de ma poitrine.
- Deux. Pour qu'ils ne soient jamais seuls comme je l'ai été.
- Un garçon et une fille ?
- Deux garçons. Je ne souhaite la vie de fille à personne.
Rien de tel que la mort pour passionner les vivants
Je me suis habillée à la hâte avant d'ouvrir les fenêtres en grand pour chasser l'odeur de renfermé, en songeant à Agnes, qui disait toujours qu'une maison bien aérée est une maison en bonne santé.
- Il n’y a pas vraiment de différence entre être fille ou épouse. La seule chose qui change, c’est l’homme qui donne les ordres.
Three Fox Court, à un quart de lieue au nord, en bordure du marché aux viandes de Smithfield, était si encaissé que le soleil ne s'y montrait jamais, l'y laissant peu à peu rongé par l'humidité. La cour, adossée à un abattoir et imprégnée de la puanteur du bétail apeuré, macérait quotidiennement dans une flaque de sang colonisée par les rats et les mouches. Ses bâtiments penchés en avant, qu'on aurait dit prêts de s'effondrer d'un instant à l'autre, donnaient le mal de mer
Le West Yorkshire est connu pour ses paysages : c’est luxuriant et couvert de forêts qui semblent habitées par les fées.
— On dirait que c’est la famille idéale, avais-je avancé d’une voix qui se voulait enjouée.
Sim eut un rire sec.
— Nurse May, la famille idéale n’existe pas.
Sim s'est penchée en avant pour prendre ma main. Elle a poursuivi la lecture de l'article sans me lâcher et, arrivée à la fin, a lâché d'un grand soupir.
- Si seulement vous m'aviez confié cela plus tôt. Je comprends que vous ne l'ayez pas fait, mais c'est regrettable.
- Je ne voulais pas que ça se sache.
- Bien entendu. Et votre sœur? Comment va-t-elle?