Citations de Stacey Halls (127)
- J’ai le sentiment que…
J’ai regardé Millie bondir entre deux rochers, les bras écartés comme des ailes.
- Peu importe.
- Le sentiment que quoi?
- Que quelque chose ne tourne pas rond. J’ai senti le poids de son regard sur moi. L’espace d’un instant, j’ai cru qu’il avait cessé de respirer.
- Que voulez-vous dire ?
- Dans cette maison. Dans cette famille.
Les lois sont comme les toiles d’araignées ; les petites mouches s’y prennent, les grosses passent au travers.
Dire non peut être dix fois plus difficile que dire oui, mais permet de se sentir cent fois mieux.
Chère Ruby, je ne sais pas où se trouve le Yorkshire mais je vais demander à Mlle Sellers de me montrer. Je ne sais pas quand je retournerai à l'école. Mes mains ne vont pas très bien depuis un moment. La semaine dernière, j'ai fait tomber la théière. Elle s'est brisée et a taché le sol. Papa nous a écrit cette semaine, il a envoyé une lettre pour nous et une autre pour toi. Je l'ai mise dans cette enveloppe, à toi de voir ce que tu en fais. Maman dit que tu devrais la lire.
"Après toutes ces années ma mère ne me manquait plus. Je m'étais attendue à moins souffrir de son absence avec l'âge, mais quand mon ventre s'était arrondi et quand les contractions étaient arrivées, j'aurais donné n'importe quoi pour qu'elle soit là et me tienne la main. La nuit dernière, j'avais envié les filles accompagnées de leurs mères, le visage empreint d'amour"
Le roi ne défend pas la cause des femmes qui cherchent à s'en sortir tant bien que mal en ce bas monde ; que ce soit en venant en aide à leurs semblables, en repoussant la maladie ou en tentant d'assurer la survie de leurs enfants.
Prudence et justice, devise de la famille Shuttleworth
Elle est sage-femme, comme sa mère avant elle. Êtes-vous comme le roi, à penser que toutes les guérisseuses, les indigentes et les sages-femmes exécutent l’œuvre du diable? Ma foi, ce doit être le principal employeur de tout le comté du Lancashire!
Les femmes qui concevaient un enfant portaient en elles la vie et la mort ; telle était la réalité de notre destin. Me mettre à espérer et prier pour ne pas succomber en couches était à peu près aussi utile que de croire aux fables et légendes.
— Vas-tu rester et me tuer ? ai-je demandé en posant les yeux sur mon ventre. Ou me laisseras-tu la vie sauve ? Pouvons-nous tâcher de vivre ensemble ?
Ce soir-là, quand je suis montée allumer les lampes dans la nursery, j'ai trouvé un cadeau sur mon oreiller : une branchette, aux tiges noires et aux fleurs blanches et moelleuses comme des vesses-de-loup ou des queues de lapin.
- Parce que je ne veux pas. Et c'est une raison suffisante pour ne pas faire quelque chose.
Elle avait été mère, et ne l'était plus.. Elle avait aimé et perdu. Ce point, nous l'avions en commun, elle et moi.
Je me suis souvenue des mots d’Alice : j’ai peur des mensonges. Je comprenais ce qu’elle voulait dire, à présent : les mensonges avaient le pouvoir de détruire des vies, mais aussi d’en créer d’autres, comme en attestait le ventre de Judith qui poussait sur un tissu de mensonges.
Il a ri, d'une hilarité aiguë qui m'a donné envie de lui fracasser l'assiette sur le crane. Je me suis représenté le doux son du craquement. Mais nous ne pouvions pas nous permettre de gaspiller de la vaisselle.
𝑱𝒆 𝒄𝒓𝒐𝒊𝒔 𝒒𝒖’𝒊𝒍 𝒚 𝒂 𝒒𝒖𝒆𝒍𝒒𝒖𝒆 𝒄𝒉𝒐𝒔𝒆 𝒅’𝒆́𝒕𝒓𝒂𝒏𝒈𝒆 𝒊𝒄𝒊. 𝑪’𝒆𝒔𝒕 𝒄𝒆𝒕𝒕𝒆 𝒎𝒂𝒊𝒔𝒐𝒏. 𝑬𝒕 𝒄𝒆𝒕𝒕𝒆 𝒇𝒂𝒎𝒊𝒍𝒍𝒆.
Je nous avais resservi du sherry, malgré les faibles protestations d'Agnès. Je l'aimais bien, Agnès, avec ses grands yeux bleus, ses cheveux blancs et sa peau pâle qui dégageait tant de douceur. Elle avait les rondeurs d'un coussin molletonné et la discrétion d'une mère maquerelle.
Il n'y a pas vraiment de différence entre être fille ou épouse. La seule chose qui change, c'est l'homme qui donne les ordres.
- Combien d'enfants aimeriez-vous avoir?
J'ai serré les bras autour de ma poitrine.
- Deux. Pour qu'ils ne soient jamais seuls comme je l'ai été.
- Un garçon et une fille?
- Deux garçons. Je ne souhaite la vie de fille à personne.
Une fois encore, j'étais privée de ma liberté de mouvement, retenue par une longe invisible. Quel sentiment étrange : j'étais chez moi, en compagnie de mon mari et de mon chien, et pourtant de ma vie entière je n'avais jamais éprouvé une telle détresse. Pendant longtemps, je m'étais contentée de cette existence, mais à présent, j'avais l'impression d'être une étrangère dans ma propre vie.
- Mais sont-ils obligés de regarder quand on emporte les enfants ?
- Les femmes sont très touchées par ces instants-là. Plus l'émotion est grande, plus leurs dons sont généreux.