C'est-à-dire, ma belle, que c'est un démon, j'en suis convaincue. Peut-être bien Satan en personne !
Cette prison rurale n'était rien comparée à Fort-Dimanche, dans la capitale, où le futur houngan ne tarderait pas à se voir transférer. Dans son cachot à peine plus grand qu'une penderie avait été placée une bokit de cinq litres destinée à ses « besoins ». Dans ce climat de désespoir et d'angoisse permanente, les détenus recevaient une généreuse ration quotidienne de coups de bâton ou de fouets lors d'interrogatoires destinés à leur faire confesser n'importe quels crimes, réels ou juste fantasmés, contre Son Excellence Notre-Doc-qui-est-au-Palais-national.
Vincent voulait s'aventurer plus près, espérant mieux comprendre ce qui se passait. Son copain Bertrand l'en avait dissuadé. Du hall où ses compagnons et elle étaient entassés, l'effondrement de la première tour avait eu quelque chose d'apocalyptique. Dans un assourdissant fracas métallique qui pouvait ressembler à la chute de Babel, une épaisse brume avait envahi toute la zone, une brume si sombre qu'Andréa se serait crue en pleine nuit. Dépassés par une situation qui relevait de l'impensable – la guerre ? En plein coeur de Manhattan ? -, des représentants des autorités les priaient de demeurer calmes.
Ce que les gens appellent la vraie vie, c'est rien qu'un tissu de mensonges auxquels ils croient parce que c'est plus commode.
En somme, le véritable portrait cinématographique de Miles reste à peindre. Et, pour le réussir, il va sans dire qu’il faudrait l’exécuter dans les demi-teintes subtiles qui correspondent à son inspiration, à son univers. Des teintes hantées par le blues. Bleues, mais pas tout à fait.
Kind of blue, disons.
Miles Davis, qui, comme son aîné Louis Armstrong, n’était pas homme à se perdre en élucubrations théoriques, aimait répéter ces mots: «N’écrivez pas sur la musique. La musique parle pour elle-même.»
Si j’ose tout de même ces écrits sur le jazz, ce n’est que pour nous permettre de mieux retourner l’écouter ensuite, il va sans dire.
Je pense que t'adores ça, cette confusion, la douleur des gens, la mort, la tristesse. T'es comme un vampire qui se gave de sang. Et ça te permet de ne pas être toi-même ...
- Shade, ki moun ki la ? demanda une voix venue de l'étage.
- Mulat ayitien ki nan lapolis, wi ...
“Pour rompre le cycle de la violence, il fallait d’abord que chacun consente à refuser la tentation de prendre justice entre ses propres mains”.