AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Stefanie de Velasco (29)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Lait de tigre

Vous ignorez ce qu’est le lait de tigre ? Et bien c’est simple, il s’agit d’un cocktail composé d’un « peu de lait […], de beaucoup de jus de fruit de la passion et d’une bonne dose de Mariacron », une marque de brandy allemand bon marché. Enfin, ça c’est la version concoctée par Nini et Jameelah qui, à quatorze ans, se considèrent comme des femmes, boivent et fument en cachette à l’école et enfilent leurs bas résilles pour aller racoler le soir sur la Kurfürstenstrabe...



Pour ces deux adolescentes élevées dans les cités berlinoises, au milieu des tours de béton et d’un terrain de jeux sordide, par des parents souvent absents, c’est enfin les vacances d’été. Deux mois de liberté qui sonnent le temps des excès, des expériences en tout genre et de l’apprentissage de l’amour pour ses deux amies d’enfance, malgré la menace d’expulsion en Irak qui pèse au-dessus de Jameelah et de sa mère… Comme toutes les adolescentes de leur âge, elles s’imaginent que leur amitié est invincible, jusqu’à cette terrible nuit qui va venir piétiner leurs rêves d’enfant et leur innocence…





Roman de la jeunesse allemande, « Lait de tigre » cristallise tout le mal être d’une génération en manque de repères, de rêves et d’espoirs. Une génération de laissés-pour-compte, issue des classes les plus pauvres de la société, qui a grandi dans un climat où règnent bien souvent la violence, l’alcool et la drogue et qui ne croit plus en l’égalité des hommes. A travers le portrait de Nini et de Jameelah, Stefanie de Velasco nous plonge au cœur de cette jeunesse borderline, livrée à elle-même, qui ne connait que ses propres lois et tente malgré tout de trouver sa place.



L’amitié entre les deux jeunes filles est au centre du roman et illumine l’histoire par son intensité. Leur relation est passionnée, exclusive et sincère, faite d’admiration, d’attentes, mais aussi de déchirements. Des sentiments exaltés, comme seuls peuvent l’être les premiers émois adolescents. A travers ces deux portraits hauts en couleurs, l’auteur dresse un tableau vivace et fracassant de la jeunesse allemande.



Néanmoins, malgré cette luminosité du texte et le rythme enlevé du roman, entrecoupé de nombreux dialogues, je dois dire que j’ai été plutôt déçue par ma lecture… En dépit des rebondissements, j’ai trouvé qu’il ne se passait pas grand-chose, que les personnages étaient un peu creux et les situations trop improbables… Je n’ai pas réussi à m’attacher aux deux adolescentes, même s’il m’est arrivé d’être touchée par leurs sursauts de candeur et de naïveté, malgré une attitude qui se veut adulte. L’auteur aborde de nombreux thèmes, tels que l’exclusion, l’immigration, la mixité, l’alcool, la drogue, la prison, mais effleure chaque sujet et semble toujours rester en surface. Il m’a manqué davantage de profondeur pour être vraiment touchée…





Je tiens tout de même à remercier vivement Babelio et les éditions Belfond pour ce partenariat !



Challenge Variétés : Un livre traduit d’une autre langue
Commenter  J’apprécie          390
Lait de tigre

Quand on a 14 ans, comme à 17 chez Rimbaud, on n'est pas sérieux. Quand on est ado à Berlin Ouest, on fait n'importe quoi des fois, juste parce qu'on se sent vivant et invincible. Et ça les adultes ne s'en rappellent que quand ça les arrange, comment ils étaient eux aussi à 14 ans. Cette envie de bouffer le monde, de vivre libre, de faire des trucs "démonts", de parler un langage spéciale et marrant, car rire c'est important et évident, comme respirer, comme aimer. Mais ça déjà, ça devient un truc d'adulte, aimer...

On peut s'entrainer à faire l'adulte, faire semblant, mais c'est drôle un moment, comme d'aguicher les hommes et faire semblant d'être une femme qui connait les choses du sexe, ça va un moment. Heureusement on a que 14 ans, et sur la grande horloge, il nous reste encore pas mal de temps avant de sauter le pas.

Pour nous y aider on a le Lait de Tigre - un truc inventé par Jameelah, ou peut-être par Nini - un tiers lait, un tiers jus de fruit, un tiers Mariacron, cet alcool de vin allemand à 36°, et avec ça dans le bide toute la journée, on se sent bien, on se sent fortes pour faire nos conneries et pour en rigoler.

On se retrouve avec les autres au Planète, ou à l'aire de jeux, et on traine avec Amir, Jameelah, Nico, Lukas. Jameelah est amoureuse de Lukas, et Nini et Nico, ça pourrait se faire depuis le temps qu'ils se connaissent.

Et puis il y a le ténébreux Tarik, le grand-frère d'Amir, et Jasna, leur demi-soeur, qui veut trop faire la belle avec Dragan le serbe. Et ça ça plait pas à Tarik... Ils sont bosniaques eux.

Pour Jameelah et sa mère, réfugiées d'Irak, ça sent pas bon non plus : risque de retour au pays à cause de l'immigration.

Cet été est chaud, dans tous les sens du terme, et en plus, on devient adulte sans s'en apercevoir... c'est traitre, on voit rien venir, alors qu'on s'est préparé.



Lait de Tigre est un grand roman. On pense à tout un tas de livres et de films en le lisant - dans le désordre : Ghost World ; Cours Lola, cours ; Lila dit ça ; moi Christiane F. ; L'herbe bleue ; une pointe de John Fante, de Djian, de Bukowski même... -.

Ce récit, si vivant, si vibrant de jeunesse et de justesse m'a profondément émue.

Le style simple, presque enfantin, révèle et met en valeur un contenu très profond, avec une vision très universelle des choses.

C'est le récit d'une ado qui devient femme, mais aussi d'une génération qui a perdu ses illusions et ne croient plus en la logique des adultes, et qui se tourne vers des valeurs sûres comme l'amitié et la créativité pour réinventer un monde à sa mesure.

Je remercie chaleureusement Babelio et les éditions Belfond pour m'avoir fait découvrir ce livre et cette auteure.

Mention spéciale aussi pour la traductrice Mathilde Sobottke qui a su rendre plausibles et cohérents les jeux de mots de Nini et Jameelah.
Commenter  J’apprécie          220
Lait de tigre

Malgré un vrai ton et une vraie plume, ce portrait de la jeunesse allemande, carton outre rhin, entre drogues et dérives peine à convaincre et ennuie sur la longueur..
Commenter  J’apprécie          150
Lait de tigre

Un quartier déshérité de Berlin, de nos jours. Deux gamines de quatorze ans, Nini et Jameelah, en manque de repères et de cadre familial, font les quatre cents coups, fauchent dans les magasins, s’attifent pour aguicher des hommes plus âgés, boivent des quantités de « Lait de tigre », mélange alcoolisé redoutable…

Attirée par ce roman, que j’imaginais ressembler au premier roman de Silvia Avallone, D’acier, j’ai eu du mal à me couler dans son écriture, à m’intéresser vraiment aux protagonistes. A part les deux filles qui sont au centre du texte, j’avais des difficultés à identifier les individus, et à connaître leurs liens, liens peut-être assez flous, comme peuvent l’être des relations adolescentes.

Le portrait de cette jeunesse désœuvrée des banlieues les plus abandonnées est intéressant, et les personnages des deux filles ne manquent pourtant pas de relief. On imagine sans peine les paysages de parkings, de passages souterrains et de terrains vagues, où ce qui apparaît de plus clinquant est le centre commercial. Les familles viennent de tous horizons, serbes, irakiens, hongrois ou allemands, et sous un certain esprit de mixité sociale impulsé par les plus jeunes ou les mères de famille, les vieux ressentiments grondent.

Même si Nini est particulièrement touchante, je suis surtout restée hermétique au style, aux détails racontés par la jeune narratrice, aux marques de produits sans doute typiquement allemands parsemés ici et là, et surtout aux dialogues interminables sans lesquels j’aurais pu m’intéresser à l’histoire d’amitié qui unit ces deux filles, à l’événement dramatique qui va mettre cette amitié à mal… Quelques passages surnagent, mais ce genre d’écriture ne réussit pas à m’accrocher, même s’il laisse présager une auteure pleine de potentiel.
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
Commenter  J’apprécie          110
Lait de tigre

Roman recu dans le cadre de masse critique et offert par les éditions Belfond. C'est un roman initiatique comme tant d'autres qui a des défauts et des qualités, avant d'y aller plus en avant, juste une précision, pour les héros du livre je suis un vieux con (hihi).



Commençons par le moins, oui j'assume d'être un vieux con.



Ce sont des ados avec tous les clichés que cela implique, les parents sont cons, l'école c'est de la merde, un majeur est en apprentissage alors il peut acheter de l'alcool, les filles sont amoureuses, elles me font peur, car elles se barrent de la maison pour aller faire le trottoir. le style n'est pas la qualité première de ce premier roman est ressemble à beaucoup de coup de gueule de cette génération.

Du coup c'est comme lire un livre contre le racisme, un livre écrit par un amoureux du foot, un livre sur les champignons, sur la peinture etc etc



D'autres auteurs jeunes m'avaient plus impressionnés, je pense notamment à Phil Klay, Tristan Egolf et plus proche de ce bouquin Ismir Prcic.



et pourtant



IL y a du positif, ici on parle de cultures mêlées, bien plus sombre et torturé que chez Zadie Smith, à Berlin, y a aussi la zone, le plein emploi c'est du pipeau, y a donc de gamines qui ont des histoires de gamines, elles aiment, elles détestent, pour des raisons diverses, elles n'ont que des hybrides parentales, soit ils sont morts ou absents, mais ils ne sont pas là, l'enseignante débite des cours et part en vacances tandis que la gosses restent livrés à eux-mêmes, et ca boit, ca fume, ça se prostitue (2 fois) pour le fun.



Même si c'est inégal, je trouve, c'est quand même au-dessus de certaines daubes qui sortent régulièrement.



On est plus dans kids de Larry Clark que dans American pie, plus dans No Fun que dans une production Walt Disney.



C'est sale et poisseux comme un album des Ramones, c'est le portrait d'une certaine jeunesse berlinoise qui a de belles valeurs : l'amitié,l'entraide, la compassion, l'empathie mais qui ne se prend que des modèles abscons et dépassés (à leurs yeux ?) dans la gueule.



Et puis il y a toujours cette injustice, là nous sommes loin des standards du genre, quelqu'un stresse car peut-être il va se faire virer d'Allemagne, la cour de récré s'est agrandie, elle est à l'échelle d'un pays voire du monde.



Gardez cette rage, putain ca fait envie.



Ado est une très belle insulte.



Commenter  J’apprécie          110
Lait de tigre

Nini et Jameelah, 14 ans, sont liées par une forte amitié. Elles vivent dans un quartier sordide de Berlin. Les jours défilent avec des tracas bien ciblés : Nini s’englue dans une famille recomposée où la mère, dépressive, ne joue plus son rôle et la famille de Jameelah risque d’être renvoyée en Irak. Les deux amies sont obnubilées par le sexe et trouvent dans l’alcool un petit plaisir quotidien. Cette existence cahoteuse va être troublée par un crime d’honneur qui touche leur groupe d’amis et qui, par un concours de circonstance, concernera particulièrement les deux jeunes filles.



Lait de tigre se veut rebelle, témoin d’une génération en quête d’identité, dixit la quatrième de couverture. Personnellement, je l’ai trouvé un peu pâle, plus « laiteux » que « félin ».

Je n’ai pas réussi à m’attacher aux personnages, ils manquent un peu de nuances. L’histoire n’est pas très originale et je n’y ai pas trouvé quelque chose de particulier qui permet de parler de « révélation littéraire » comme promis sur la jaquette.

Si je n’avais pas eu en mémoire le superbe « D’acier » de Silvia Avallone, peut-être que j’aurais apprécié plus pleinement ce roman. Hélas, il ne tient pas la comparaison. L’histoire est moins aboutie, l’écriture moins ciselée et il ne dégage pas la même puissance.



Néanmoins, portée par les nombreux dialogues, je l’ai lu avec un certain plaisir et il n’a pas traîné dans mes mains. L’auteur a évité le piège d’en faire trop, ce n’est pas sordide, ni exagéré. La trame, simple, permet de le lire avec facilité. Un roman plaisant donc, mais pas un coup de cœur.



Je remercie Babelio et les éditions Belfond pour m’avoir offert ce livre dans le cadre de « Masse critique ».



Commenter  J’apprécie          100
Lait de tigre

Nini et Jameelah sont des amies inséparables depuis leur plus tendre enfance et n'ont pas grandi dans le coton. Depuis que le père de Nini est parti, il y a des années, sa mère passe le plus clair de son temps à dormir sur le canapé et ne se préoccupe pas beaucoup de sa fille. Jameelah est une réfugiée irakienne dont le père et le frère ont été tués pendant la guerre. Bien que sa mère soit plus attentive, ça ne l'empêche pas de faire des conneries.

C'est le début de l'été, les deux filles en profitent pour se livrer à leurs activités favorites: flâner et chaparder, tout en sirotant leur fameux lait de tigre. Ce cocktail si doux, si sucré est pour elles une potion qui les grise mais aussi leur donne du courage, qui les rend invincibles.

Car du courage elles en ont besoin quand elles s'assoient sur le tableau électrique de la Kurfürstenstraße pour devenir Stella Stardus et Sophia Saturna. Elle racolent le mâle solitaire pour se préparer à la première fois, pour plus tard, pour la vraie vie. Elles veulent savoir comment ça se passe et accessoirement gagner un peu d'argent. Totalement inconscientes des dangers qu'elles encourent, elles ne veulent pas attendre pour grandir. Jusqu'au jour où elles seront les témoins d'un drame qui va changer leur vie à jamais. Et ce qu'elles ont vu, aucune quantité de lait de tigre ne pourra en atténuer l'horreur. La gravité de la situation les obligera à faire face à des choix difficiles qui les les propulseront brutalement dans la douloureuse réalité du monde des adultes qui les attend. Plus question de jouer et faire semblant...



Lait de tigre n'est pas un roman pour le lecteur prude, non, le livre de Stefanie ( Nini ? ) de Velasco est une excursion dans la jungle urbaine de Berlin où les deux gamines avec leurs façons aguichantes peuvent mettre mal à l'aise.

L'auteure a beaucoup de tendresse pour Nini et Jameelah sur lesquelles elle pose un regard dénué de tout jugement. Et c'est vrai qu'elles sont terriblement attachantes, si innocentes malgré leur comportement, un mélange subtil de naïveté et de provocation.

Curieusement ce roman sur fond d'alcool, de drogue, de prostitution et de crime ne tombe jamais dans le sordide. Il est à la fois drôle, choquant et tragique. Son écriture percutante et le langage direct et cru sont le reflet de la réalité d'une certaine jeunesse que l'on ne connaît pas forcement, celle des cités que se soit en Allemagne ou partout ailleurs en Europe.

Stefanie Velasco a dédié son livre "pour les filles" et j'espère qu'elles seront nombreuses, quelque soit leur âge, à apprécier ce roman car il le mérite.

Pour moi Lait de tigre a été une réelle bonne surprise et je remercie les éditions Belfond de me l'avoir envoyé à l'occasion d'une opération masse critique
Commenter  J’apprécie          100
Lait de tigre

Je tiens tout d'abord à remercier Babelio et les éditions Belfond pour cette sélection Masse critique spéciale.



Quand j'ai reçu ce roman avec un titre arc-en-ciel et un résumé sur fond d'événement tragique qui scinde une amitié, je ne m'attendais pas à ça. On se retrouve dans un Berlin où se joue la tragédie moderne d'une jeunesse en mal de répères. Ces deux jeunes filles font les quatre cents coups, boivent, fument, sortent...

On attend cet événement tragique qui les séparera mais au final il vient très tard dans l'intrigue car ce n'est pas l'événement tragique (cette scène dont elles sont témoins), qui les éloignent l'une de l'autre mais le rapport de ce témoignage auprès des autorités.



Le style est assez inégal et peu cohérent car on passe de qualificatifs plutôt soutenus (incongrus dans la bouche de gamines de 14 ans, par exemple le mot "esseulé") à un langage cru et vulgaire avec un vocabulaire très répétitif, qui colle pour le coup plus aux personnages mais la langue reste simple. Par contre, j'ai bien aimé les jeux de langage des deux filles avec la langue des O, pour le coup, c'était plutôt bien trouvé.

L'intrigue est assez lente à se mettre en place et traîne en longueur avec l'impression que beaucoup de scènes se répètent (la piscine, l'armoire électrique...). Certains thèmes ont été sous-exploités à mon sens, la mixité n'est qu'évoqué mais les traditions et l'impact des coutumes sur la vie et le comportement de ces jeunes sont finalement peu évoqués alors qu'ils sont la cause de l'événement majeur de la trame.

Les personnages sont bien travaillés dans l'ensemble même si Nini m'a été antipathique du début à la fin.



Au final, ce roman m'a un peu déçue par rapport à ce que promettait son résumé. C'est un bon roman à destination des ados, même si je suis friande de littérature jeunesse et adolescente, ce livre ne m'a pas touchée, trop moderne et trop proche de la réalité sans doute. J'aime m'évader par les livres et ce livre fait tout, sauf rêver. Je le conseille aux amateurs de fiction réaliste, à prendre comme une sorte de documentaire sur la jeunesse actuelle.
Commenter  J’apprécie          70
Lait de tigre

"Lait de tigre" est une plutôt bonne découverte ! Merci à Babelio et aux éditions Belfond (que j'aime beaucoup cela dit en passant...) pour cette Masse critique !

L'histoire de cette jeunesse désœuvrée et complètement perdue est vraiment très prenante, ces jeunes filles testent sans arrêt les limites qui leurs sont imposées à leurs risques et périls. C'est aussi une très belle histoire d'amitié entre ces adolescentes d'origines différentes, mais chacune avec un passé lourd à porter... Ce qui explique surement leur bravoure (voire carrément leur l'inconscience) par certain moment.

"Lait de tigre" nous fait également voir Berlin autrement, on y découvre l'envers du décor, ces quartiers en périphéries de la capitale que les touristes ne voient pas ... Ces quartiers où se mêle une population mixte qui cherche à leur manière à s'intégrer.

On sent que l'auteur sait de quoi elle parle et on ne peut s'empêcher de se demander si par hasard elle ne s''est pas inspirée d'éléments de sa propre jeunesse ?



J'ai eu un peu de mal avec le style de l'auteur à certains passages. Cette énumération de marques m'a parfois gênée en tant que lectrice. Après je comprend (enfin je pense) où veut en venir Stefanie de Velasco (critique du capitalisme, d'une société normalisée ...) mais au niveau de l'écriture je trouve que ça n'apporte pas grand chose. Mais ce n'est que mon humble avis !



A part ça, j'ai passé un bon moment de lecture, c'est un livre qui se lit vite car on a envie de savoir la suite !



CHALLENGE VARIETE 2015 : Un livre recommandé par une amie
Commenter  J’apprécie          70
Lait de tigre

Univers de la banlieue, jeunesse désœuvrée, fond d’alcool, de prostitution et d’herbe… Rien pour me séduire à première vue. J’ai lu – et parfois apprécié – à une certaine époque de mon adolescence ces livres comme Moins que zéro de Bret Easton Ellis ou Bleu presque transparent de Ryû Murakami, mais à présent, ce n’est plus ce qui m’attire. Et c’est ce que l’on retrouve dans Lait de tigre. Car finalement, cette amitié détruite qu’on annonce dans le résumé apparaît comme un épisode mineur du roman, qu’on attend, qu’on anticipe, et qu’on ne trouve jamais, et c’est le quotidien de ces jeunes berlinois qui prime malgré le meurtre qui bouleverse le cours de leurs vacances.



Malgré tout, elle parvient à ajouter des contrastes qui rendent le roman plus intéressant. Les personnages sont suffisamment intelligents et attachants pour sortir du décor de banlieues sordides auquel on pourrait s’attendre. Jameelah et Nini semblent tellement innocentes qu’on ne peut les juger durement, même lorsque leurs actes sont à l’opposé des nôtres. La maturité dont ils peuvent faire preuve détache Lait de tigre d’un roman pour ado plus classique : cela est dû au fait qu’il s’agisse d’une jeunesse marquée par l’histoire. Qu’ils soient Serbes, Hongrois ou Irakiens, ils ont fui la guerre, ils ont connu des pertes. J’ai beaucoup aimé la description de ce mélange de culture, la fraternité de ses communautés qui peut flirter avec une violence, une haine qui a émigré avec eux.

De plus, j’ai été surpris par certains personnages pour qui j’ai fini par ressentir de la compassion alors qu’ils étaient à première vue très rebutants – comme Dragan qui m’a touchée par sa détresse à connaître le lieu de sépulture de Jasna – ou Jessi – qui se tourne naturellement vers sa sœur en cas de « problèmes ».

Finalement, dans une jungle urbaine crade et dure, Stefanie de Velasco place des personnages qui ont le courage et l’amitié bien accrochés dans leur cœur et qui ne se laissent pas tomber, qui s’entraident sans cesse. Nini et Jameelah font souvent preuve de bravoure (et pas seulement d’une courage de tête brûlée comme aller rouler sur l’autoroute en vélo) et de lucidité, notamment Jameelah par rapport à son statut d’immigrée.



Un roman intéressant pour sa description de la mixité dans cette banlieue et pour ses personnages bien dessinés, mais qui m’a quelque peu déçue par son intrigue.
Lien : https://oursebibliophile.wor..
Commenter  J’apprécie          60
Lait de tigre

Il y a des romans que l’on considère au début comme « un roman de plus de lu », et qui par la force des choses vous marquent plus que vous ne vous seriez imaginé. Lait de tigre fait partie de ceux-là.



Ce roman, c’est l’histoire de deux jeune filles de 14 ans. Des laissées-pour-compte, des filles sans vrais repères familiaux, livrées à elles-même. Des filles qui veulent grandir trop vite. Parce qu’à 14 ans l’amitié est invincible. A 14 ans, on peut jouer les grandes, mettre des bas résilles pour aller traîner à La planète. On invente un cocktail, mélange de lait, de jus de fruit de la passion et de macrion, que l’on appellera lait de tigre. A 14 ans, elles se disent qu’il serait temps de passer aux choses sérieuses et découvrir si c’est vrai que la première fois ça fait mal et ça saigne beaucoup….

Mais elles ont beau jouer les grandes, le soir où elles sont le témoin direct d’un meurtre, les choses vont changer. A commencer par cette amitié indestructible.



Ce roman je l’ai d’abord trouvé moyen. Tout d’abord parce que dans le synopsis on parle de meurtre. Alors moi, je l’attendais dans la première partie du livre. En réalité, il arrive assez tard, et s’il a son importance, ce n’est pas le sujet principal du livre. Non, le sujet principal c’est cette jeunesse allemande oubliée, dans cette banlieue de Berlin. C’est cette amitié entre Nini et Jameelah. C’est ce quotidien qu’elles affrontent comme elles peuvent, se croyant prêtes à entrer dans la cour des grands, alors que l’enfance n’est qu’à un pas derrière elles. Deux filles aux caractères bien trempés qui veulent montrer qu’elles ne sont pas d’innocentes petites filles… et pourtant encore si naïves.



Pendant un bon moment de ma lecture, je ne savais pas quoi penser de ce roman. Les deux filles sont attachantes, la description que l’auteure fait de ce quotidien plutôt poignant. Oui mais voilà. Le style est simple, minimaliste même. Le vocabulaire peu enrichi, les dialogues manquent de contenance. Alors, l’espace d’un instant, j’ai eu peur de m’ennuyer à la longue. Jusqu’à ce que je prenne conscience qu’en fait il ne pouvait pas en être autrement. Comment écrire en langage soutenu alors que l’héroïne a un manque de culture évident ? En réalité, le style est on ne peut plus approprié à l’histoire. Il colle parfaitement à Nini et Jameelah. Alors, et bien on se décolle de cet a priori de styla bâclé, et on se laisse happer par l’histoire de ces adolescentes. Et moi qui redoutais de lire un roman sans reliefs sur deux adolescentes paumées, j’ai découvert un récit où l’amitié n’a pas de limite, où la révolte devient un moyen d’expression obligatoire si l’on veut se faire entendre. Où les épreuves te rappelle quotidiennement que la vie n’est pas un long fleuve tranquille, mais qu’il existe des tas de possibilités pour naviguer dessus.



Finalement, Lait de tigre m’a touché plus que je ne le pensais. Pour la façon simple et directe dont l’auteure nous raconte l’histoire, pour ces deux ados à qui j’aurais bien donné quelques paires de claques pour toutes leurs conneries…. Ou consolé pour cette vie bien trop dure quand on a 14 ans. Pour cette description d’une certaine jeunesse Berlinoise bien crue, et pourtant bien hélas bien réaliste.
Lien : http://voyageauboutdelapage...
Commenter  J’apprécie          40
Lait de tigre

Un portrait sans fard de la jeunesse désenchantée de Berlin. L'innocence est un bien de plus en plus précieux que l'on perd de plus en plus tôt. C'est à en avoir peur de mettre au monde des enfants.

Marraine de deux petits bouts de 9 et 10 ans, je vois bien que leur innocence leur échappe petit à petit, que le violence du monde, son impudeur, les rattrape petit à petit. J'espère que jamais mes neveux n'auront à se réfugier dans l'alcool, le sexe ou la drogue pour se sentir vivants.



La lecture de "lait de tigre" a été agréable, mais je trouve que le thème de l'immigration aurait mérité d'être creusé davantage, de même que j'aurais apprécié un retour, une réflexion au sujet des expériences des deux adolescentes dans la prostitution... Il y avait plein de thématiques intéressantes et aucune n'a été exploitée jusqu'au bout.

Ça m'a fait penser à une version moderne et moins réussie de "moi Christiane F., 13 ans, droguée et prostituée".



Je remercie néanmoins Masse Critique pour ce roman qui m'a donné envie de m'intéresser au la littérature allemande.
Commenter  J’apprécie          40
Lait de tigre

J'ai reçu « Lait de Tigre » dans le cadre d'une opération Masse critique. Merci à Babelio ainsi qu’aux éditions Belfond pour cette découverte.



Résumé :



« Un roman de filles, un roman de révolte, un roman d'apprentissage, un roman de contradictions, de fierté, un roman de Berlin-Ouest, un roman contemporain, un petit roman sur l'amour et la mort, un grand roman sur une amitié extraordinaire. »

Bücher



C'est l'histoire de Nini et de Jameelah, deux copines de quatorze ans qui picolent dans les toilettes du lycée, piquent des sweats dans les magasins pour le fun et enfilent des bas résille pour aguicher les passants sur le Ku'Damm.

C'est l'histoire d'un quartier de Berlin où il n'y a que des tours, un terrain vague et une station de métro désaffectée. Où toutes les nationalités se côtoient, souvent pour le meilleur, parfois pour le pire.

C'est l'histoire d'un crime commis pour l'honneur et qui va tout détruire.



C'est l'histoire d'une jeunesse désenchantée qui cherche dans l'alcool, la drogue et le sexe l'étourdissement pour mieux pouvoir affronter la réalité.

C'est l'histoire d'une amitié de filles qui, un soir d'été, va voler en éclats...



Mon avis :



Avec Lait de tigre, Stefanie de Velasco réussit à nous plonger dans le monde des ados. Désillusion, désenchantement et mal de vivre sont au rendez-vous.

Nini et de Jameelah sont les enfants oubliés des adultes. C'est le début de l'été, les deux adolescentes profitent de la vie à leur manière tout en sirotant ce délicieux cocktail « lait de tigre », un cocktail qui aide les jeunes filles à supporter le quotidien.

Et elles vont en avoir besoin notamment après avoir assisté meurtre de leur amie Jasna.



Malgré un rythme et style d'écriture apprécié , Stefanie de Velasco n’a pas réussi à me convaincre. Je pense que je ne suis tout simplement pas la cible et que ce livre pourra plaire davantage à un public jeune. Je pense que ma fille appréciera la lecture de ce roman que je vais d’ailleurs lui confier.



Bonne lecture à tous et merci à Babelio ainsi qu’aux Éditions Belfond.


Lien : http://wp.me/p2DnKh-4E
Commenter  J’apprécie          30
Lait de tigre

Le livre est facile à lire, dans le sens ou le style est fluide, les personnages simples et attachants malgré ou peut-être justement pour leurs mauvais penchants. L'écriture est moderne et la description de la Banlieue de Berlin assez inspirée.



L'histoire de ces deux jeunes amies différentes mais unies est pertinente. Certains passages m'ont fait penser à mes propres souvenirs dans la banlieue de ma jeunesse. Ces manières un peu étranges, un peu folles, de passer le temps et de se divertir, alors que les VRAIS soucis nous attendent chez nous, ces échappatoires qui ne sont en fin de compte que des leurs, qui égarent les jeunes pas forcément naïfs, parfois juste trop sensibles pour ouvrir les yeux sur les réalités et leur faire réellement face.



L'intégration est un des thèmes du livre, il y a beaucoup de thèmes abordés dans ce livre même si je pense que l'auteur ne les as pas tous approfondis volontairement. Certain passages sont vraiment très bons, mais il s'agit avant tout du quotidien de deux amies et l'intrigue m'a semblait manquer d’événements forts, même si il se passe quand même plein de choses . Dans l'ensemble, je suis satisfait de ma lecture, même si, je l'avoue, je n'aurais jamais ouvert ce livre sans l'opération masse critique.

Je suis content de pouvoir dire : C'est mon premier roman allemand et j'ai apprécié ! ; )





Commenter  J’apprécie          30
Lait de tigre

C’est un roman qui dévoile le côté sombre de l’adolescence dans un quartier déshérité de Berlin ou il n’y a que des immeubles, un terrain vague et une station de métro. Lait de tigre parle principalement de deux adolescentes de quatorze ans : Nini et Jameela. Elles sont inséparables et se retrouvent toujours pour fumer, boire du Lait de tigre, aguicher les passants dans la rue et se prostituer. Elles ont ce côté innocent et naïf malgré leur comportement. Mais un soir, elles vont assister au meurtre d’une de leur amie. Et ça risque bien de faire voler en éclat leur amitié. Un roman qui exploite plusieurs thématiques intéressante comme l’amitié, l’amour, la mort, l’immigration, la prostitution, même si l’auteur a fait le choix de ne pas tous les développer.

Lait de tigre est une belle surprise, et la plume de Stefanie de Velasco m’a beaucoup plu.

Commenter  J’apprécie          20
Lait de tigre

Avec ce livre, on sait que l'origine de son titre ne se trouve pas page 280, mais dans les toutes premières. En prime, j'ai appris ce qu'était le lait de tigre (et cela ne me fait pas vraiment envie).



La jeunesse et particulièrement l'adolescence, ce n'est pas souvent un passage facile. Entre les changements physiques, hormonaux, la vie de famille trop envahissante ou au contraire inexistante, la société toujours en décalage avec la réalité du terrain, la crise, et j'en passe, on est souvent perdu. On est grand sans l'être véritablement. On essaie, on se trompe, on fait des bêtises plus ou moins graves. Cela a été notre lot à tous.

La destinée de Nini et de Jameelah m'a paru "raide". J'avoue ne pas les avoir comprise, sans doute trop adulte que je suis devenue. Cela m'inquiète car j'ai une fille qui a presque leur âge et même si la donne est différente, j'aurai pu penser être plus compréhensive, plus ouverte...



Je n'ai pas beaucoup apprécier le style narratif. J'ai trop eu l'impression de lire ce que je peux entendre à la sortie de n'importe quelle cité scolaire. Alors oui, c'est tout de même mieux écrit que cela, mais que de clichés !!! Beaucoup sont certainement véridiques car on sait bien que la réalité dépasse de loin la fiction assez souvent, mais j'en ai assez qu'on me serve ce discourt pré-mâcher, pré-penser.



Roman d'apprentissage ? Possible, ceci dit il m'a laissé non pas de marbre, mais agacée, avec des envies de secouer tout cela pour... Pour voir cette réalité changer. Le monde marche sur la tête et le bon sens, les valeurs se sont perdus en route. Je ne m'y retrouve plus et je rejette cet ensemble. Faiblesse de ma part ? Très probablement.



Je laisse ce roman trouver son public car tout ce que je sais, c'est qu'il n'était pas pour moi.

Commenter  J’apprécie          20
Lait de tigre

Pour avoir vécu longtemps en cité et en ZEP, je ne suis pas particulièrement sensible à la poésie qu'on peut en tirer.

Parce que, dans la vie de tous jours, dans ses endroits là, il n'y a pas de poésie. Il n'y a pas de jeux de mots en O et de petites filles à la fois aussi futée, aussi intelligentes et aussi cramées en mm temps que les deux héroïnes de ce roman.

Parce que des petites filles cramées, il y en a bien mais elles finissent mal..... en général. Quant aux autres petites filles que j'ai croisé en 30 ans dans les cités, elles sont maintenant plus souvent habillées tout en noir de la tête au pied qu'en bas résille et les grands frères les ont a l'œil. Mais je m'arrête là car ça ne serait pas politiquement correct.

C'est peut être la force de ce roman que de nous proposer une autre façon de voir les choses, de mettre un peu d'amour dans tout ça, un peu de naïveté et de cruauté en même temps mais ce n'est pas toujours facile à suivre.

J'ai toujours trouvé très difficile d'écrire" juste" en se mettant à la place d'un enfant ou d'un tout jeune ado. L'exercice est miné. C'est parfois réussi, parfois moins et donc pas crédible. Pas crédible que des gamines puissent faire les putes comme ça, aussi facilement, sans en ressortir complètement déglinguées. le roman est à vrai dire truffé d'invraisemblances, d'approximation dans l'analyse psychologique des personnages. Je sais bien que l'homme, tout comme la femme, est plein de contradiction mais là, il s'agit de grands écarts psychologiques vertigineux que je ne peux expliquer que par la méconnaissance de ce qu'est un enfant ainsi que celle de ce que sont les quartiers en question.

Reste un livre sympa à lire mais pas une révélation pour moi.

Commenter  J’apprécie          22
Lait de tigre

J’ai reçu ce livre dans le cadre d’une opération Masse critique et j’en profite pour remercier Babelio et les éditions Belfond pour cet envoi.



Le premier roman de Stefanie de Velasco, jeune auteur allemande, raconte l’amitié entre Nini et Jameelah, deux jeunes filles de quatorze ans qui grandissent à Berlin. Les deux ont en commun un environnement familial compliqué et un désenchantement précoce. Lorsqu’elles ne sont pas en cours, elles trainent à la piscine avec leurs amis, fument dans les toilettes du collège, volent dans les magasins, enfilent des bas résilles pour aguicher les hommes sur le Ku’Damm, et aller parfois bien plus loin, et surtout boivent du lait de tigre, un cocktail à base de lait et d’alcool. Leur amitié va être mise à rude épreuve lorsqu’un crime sera commis dans leur quartier.



L’auteur porte un regard très tendre sur ses deux personnages principaux. On ne ressent pas de jugement, aucune volonté moralisatrice, malgré les risques énormes pris par les deux adolescentes, tout cela dans la plus grande ignorance de la part de leur proche. Ce n’est pas le propos de l’auteur, et tant mieux. À la lecture, on imagine plutôt que Stefanie de Velasco s’inspire d’une jeunesse observée, si ce n’est vécue.



On trouve quelques clichés, assez habituels dans les romans qui traitent d’adolescence, et en particulier d’une adolescence dominée par l’alcool, la drogue et le sexe. Cependant, l’auteur parvient à décrire une jeunesse portée par de belles valeurs d’amitié et de loyauté. La jeunesse berlinoise qu’elle décrit est multiethnique, multiculturelle, chacun débarque avec son histoire, souvent très lourde, et tente d’avancer sans renier ses origines mais en profitant d’un nouveau départ.



Le personnage de Nini, narratrice du livre, est parfois agaçant. Elle semble plus immature que son amie, ses réactions sont souvent celles d’une enfant, malgré ses airs d’adultes précoces. Les personnages secondaires, notamment Jameelah, Amir, Nico et Noura, sont plus intéressants et plus attachants.



Le fait que Nini soit la narratrice du roman, donnant un ton naïf, parlant avec ses mots à elle et ses constructions de phrase typiquement adolescentes, accentue certainement ce ressenti. Ce choix de narration est très risqué pour un auteur. Alors que certains en maîtrisent parfaitement les codes, on pense à Salinger dans L’Attrape-cœur, mais aussi à Mark Haddon dans Le Bizarre incident du chien pendant la nuit, ou plus récemment Stephen Chbosky avec Le Monde de Charlie, d’autres tombent facilement dans les pièges. Stefanie de Velasco est à la limite entre ces deux extrêmes. En donnant la parole à Nini, âgée de quatorze ans, elle donne de la voix à une jeunesse en colère, qui oscille entre naïveté et provocation, mais son style souffre un peu de ce réalisme et de cette simplicité de langue.



J’ai pourtant aimé ce roman pour la rage qui en ressort. Je l’aurais cependant plus imaginé publié dans une collection « young adult », justement en raison du style un peu simpliste (bien que très cru). J’en retiendrai une description à la fois juste et osée de l’adolescence. Les personnages quittent à peine le monde de l’enfance, dont les souvenirs sont encore vivaces. Pourtant, le temps, leur histoire ainsi que l’événement qui bouleverse le roman, les ont obligés à grandir, faisant d’eux des mini-adultes, tellement pressés d’entrer dans ce monde-là qu’ils sont, pour certains, prêts à se bruler les ailes.

Commenter  J’apprécie          20
Lait de tigre

Lait de tigre n'est pas du tout un roman arc-en-ciel plein de bisounours, pétillant de vie et de couleurs, comme pourrait le laisser supposer la couverture. Au contraire, Lait de tigre est plutôt un roman d'adolescent, qui dévoile la face sombre de cette période de la vie, le tout mis en scène dans un quartier qui m'a fait penser aux banlieues françaises faites d'immeubles de béton et de précarité. Mais les adolescent que Stefanie de Velasco met en scène sont assez effrayants. Surtout Nini et Jameelah... La prise de risque, le border-line des ados, elles maîtrisent, assez bien d'ailleurs, sous le regard transparent de leurs parents... Inquiétants... Mais réel bien souvent...



Là où j'avoue avoir été déçue, c'est sur ce fameux événement sensé remettre en cause l'amitié des deux jeunes filles... Cet évènement arrive à la moitié du roman, et jusque là, on se demande bien par quel côté il va arriver. Et une fois arrivé, on se dit tout ça pour ça ? OK, ça va clasher maintenant... Et bien non, même pas encore ! Il faut attendre le dernier tiers du roman pour que les choses s'activent un peu... Et pour au final terminer sur un "tout ça pour ça...".



Après la récente lecture d'une autre jeune auteur allemande qui m'avait également laissée sur ma faim, voilà que Lait de tigre vient refroidir mes ardeurs germaniques... Si le livre est intéressant pour réaliser que les problématiques adolescentes et éducatives sont loin d'être spécifiques à la France, comme les questions d'immigration et d'intégration qui sont évoquées dans ce roman, Lait de tigre pêche par une intrigue vendue comme tragique et qui l'est surtout pour les adolescents de ce récit, beaucoup moins pour les lecteurs adultes à qui s'adresse théoriquement ce roman...
Lien : http://croqlivres.canalblog...
Commenter  J’apprécie          20
Lait de tigre

On a ces deux gosses, Nini et Jameelah, l’une allemande, l’autre réfugiée d’Irak en passe de le devenir, qui oscillent toujours entre deux âges, entre les préoccupations d’enfant et d’adulte, entre les paillettes et le béton. J’ai trouvé ce duo extrêmement touchant, en particulier parce que Nini est la narratrice et que l’écriture s’adapte admirablement bien à sa perception des choses, à sa nature de douce suiveuse et d’amie loyale, à son admiration pour Jameelah qui sait toujours quoi dire, qui semble savoir tellement de choses.



A travers ces deux gamines, c’est une autre facette de Berlin qu’on nous montre, avec ses banlieues, ses tours où il n’y a rien d’autre à faire que de trainer près de la station de métro ou sur le terrain vague, pour boire, fumer, ou monter dans les voitures des inconnus. Pourtant l’auteure ne sombre jamais ni dans la vulgarité, ni dans le larmoyant et arrive d’autant mieux à porter son propos. Parce qu’elles restent des gamines, Nini et Jameelah rêvent avant tout de coucher pour la première fois avec les copains qu’elles côtoient au collège, d’assortir leur vêtements et de garder leur Barbie à la cave. Le récit joue constamment sur ce décalage, et on éprouve beaucoup de sentiments contradictoires à la lecture, à l’image des personnages.



L’intrigue prend un un nouveau tournant lorsqu’un meurtre est commis sous leurs yeux, un événement qui va les forcer à prendre des décisions, quitte à voir leur petit monde voler en éclat.
Lien : https://prettyrosemary.wordp..
Commenter  J’apprécie          10




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Stefanie de Velasco (38)Voir plus

Quiz Voir plus

Stupeur et tremblements

Quel est la place de ce roman dans la bibliographie d'Amélie Nothomb ?

C'est son septième roman.
C'est son huitième roman.
C'est son neuvième roman.

10 questions
646 lecteurs ont répondu
Thème : Stupeur et Tremblements de Amélie NothombCréer un quiz sur cet auteur

{* *}