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Critiques de Stéphane Jolibert (51)
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Dedans ce sont des loups

Alors oui , l’auteur a su parfaitement nous plonger dans une ambiance particulière, a su créer un environnement anxiogène , a su paradoxalement nous confiner dans ce grand nord . Ceci à coup de climat rude , de violence , de parallèle constant avec les loups …Après, l intrigue et le suspens sont très minces et pour moi le récit parfois décousu . Sympa , sans plus …
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Déclic

Deuxième roman lu de Jolibert (après le magnifique "Dedans ce sont des loups) et toujours le même plaisir, avec beaucoup d'humour et un style enlevé. La fin vire un peu à la farce alors qu'on est à deux doigts du drame, avec cette petite communauté retranchée dans cette ferme, qui attend inéluctablement venir les tueurs. Il a choisi la comédie, ce qui tient aussi parfaitement la route, avec peut-être moins d'intensité. Les plus : un style moderne, des phrases qui s'arrachent et ont du relief, au contraire d'un descriptif plat comme le DOA que je viens de terminer. Le moins, deux histoires totalement parallèles jusqu'au bout.
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Dedans ce sont des loups

J'ai pas du tout aimé la façon dont c'est écrit... Beaucoup de phrases peuvent porter à confusion. C'est long, les détails sont sans intérêt... Les dialogues auraient pu être intéressant, mais c'est tout.

Trop de phrase badaud et lourde...

Exemple d'une conversation entre Tom (en chaise roulant) et Nats

- Salut, vieux Tom, comment va?

la réponse, Nats la connaissait.

-Ça roule et toi?

-Ça marche bien.

... Faut-il vraiment en dire plus sur mon désarroi en lisant ceci?

Beaucoup de sujet sortent de nul part pour faciliter la vie à l'auteur...

Les deux personnages boivent du café et sans crier gare, l'un deux pose des questions sur un autre personnage, sans aucune raison! Ils se sont pas croisé, on en a pas entendu parler... Rien! Et il pose la question à une personne dont il connaissait même pas l'existence et la seule interaction qu'il y a eut entre eux c'était de la drague lourde...

Vous pouvez me dire que je chipote, oui peut-être! Vous pouvez me dire "c'est son premier roman" ça n'excuse rien.

J'ai trouvé long, ennuyeux, trop de sujets abordé sans raison et pourtant j'en suis qu'à la page 50.

J'abandonne.

J'ai lu en diagonale jusqu'à la page 100 en me disant que ça met du temps à démarrer (sur 280 pages, c'est triste) mais non... Rien de palpitant, au contraire.
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Déclic

Le point de départ de « Déclic » est des plus courants. Celui du magot tombé du ciel et qui va vous attirer des emmerdes. Sauf que ce n’est pas d’un magot qu’il s’agit, mais de deux, tombés à deux endroits distincts. Et que l’auteur ne va pas se borner à nous raconter une histoire plus ou moins abracadabrante faite de courses-poursuites, de traques et de coups de fusil. L’auteur va nous raconter des vies humaines, très humaines, des vies de labeur et de frustrations, des vies de rage et de courage, de violence aussi. L’auteur va nous parler de destins, les magots n’étant là que pour en dévier ou accélérer la trajectoire tout en agissant comme un révélateur ; là où certains s’endurcissent, d’autres s’humanisent. Au prix de quelques cadavres éparpillés au fil des pages Stéphane Jolibert nous raconte des vies – et une histoire – émouvantes sans manquer de style.
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Dedans ce sont des loups

Ce n'est ni le style littéraire, ni le type d'univers que j'affectionne habituellement mais j'avoue que ce polar très sombre m'a harponné et ne m'a lâché jusqu'à la fin.

Ce n'est quand même pas un coup de cœur mais une lecture que j'ai vraiment apprécié. Pourquoi ? Je n'en sais strictement rien mais le fait est là.

Je recommande, à qui je ne sais pas mais c'est une belle découverte.
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Déclic

Le petit avis de Kris

Léandre a une femme qui le déteste etdeux filles qui le méprisent. Il n’aime pas la vie, il la subit. Un jour, il trouve dans sa boîte aux lettres une enveloppe contenant un énorme paquet d’argent. Madison, qui déteste son prénom de fille, rêve de s’échapper loin de la cité. Quand il découvre sur un parking un sac rempli de billets à côté d’un cadavre, il voit une opportunité de changer de vie.

Après « Dedans ce sont des loups » Stéphane Jolibert nous revient avec un roman traité sur le ton de la légèreté mais qui, en réalité, est bien noir avec, toutefois, cette petite lueur d’humanité qui brille au fond de chacun.

La destinée de Momo, Madison et Leandre est bien étrange, sans relation apparente, une desinvolture qui cache en réalité des personnages tout à fait attachants et bien campés.

J’aime être surprise et cette histoire a tiroirs m’a beaucoup plu. J’ai retrouvé un peu d’Hervé Commère dans ces pages même si l’écriture de Stéphane lui est bien propre.

La chute est extra !!
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Dedans ce sont des loups

Sélection du Prix des lecteurs du Livre de poche en Avril 2017, ce roman se révèle être une merveille de polar ou roman noir tant il nous embarque dans le Nord, celui qui fait fi de toutes règles et vit grâce à la mentalité des hommes qui combattent en permanence le froid, la neige et où leur tempérament relève davantage du loup que de l'humain.

Une bonne intrigue avec des personnages écorchés vifs tant ils sont façonnés par le climat et par leurs propres histoires, où la vengeance et le retour au pays sont traités avec brio.

Je suis tombé rapidement sous le charme de l'écriture employée par l'auteur et de ses précises et précieuses descriptions du paysage, et des mœurs des alentours du "Terminus", place centrale de l'histoire.
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Dedans ce sont des loups

Un univers gelé, sous la neige huit mois sur douze, quelque part au-delà de la frontière au nord, aux confins du monde civilisé. Dans ce monde où le bruit des arbres et des bêtes est tamisé par le poids de la neige, il y a le vieux Tom, qui a perdu ses jambes et distille de l’alcool dans son laboratoire clandestin. Il y a Nats, qui livre la gnôle entre la ferme de Tom et le Terminus, le bar-hôtel-bordel sur la route déserte qui mène à la ville lointaine. Il y a Sarah la rousse, qui émeut Nats au-delà du rationnel, il y a l’Irlandais, le contremaître, Leïla la prostituée et le mécano Twigs la Levrette. Et puis Marthe qui subit la violence de son mari alcoolique. Tout ce monde-là survit, malgré la neige et les coups durs, parce qu’il n’y a pas d’autre endroit où aller. Tous luttent contre les loups, tous les loups, quels qu’ils soient. Aux confins du Grand Nord, dans un paysage de glace et de neige, une bourgade survit autour de l’activité du Terminus : hôtel, bar et bordel. Nul ne sait à qui appartiennent les lieux, mais ici se réfugie la lie de l’humanité et ici s’épanouissent les plus bas instincts. Dans ce milieu hostile, Nats fait son boulot avec application, jusqu’au jour où débarque un homme au visage familier, et avec lui, une flopée de mauvais souvenirs. Dès lors, tandis que la neige efface le moindre relief du paysage. Tandis que la beauté de Sarah chamboule son quotidien. Tandis que le vieux Tom lui raconte le temps où les loups tenaient les chiens à distance. L’esprit de vengeance tenaille Nats, impérieux, dévorant.

Un premier roman noir aux confins du Grand Nord, inspiré de Richard Brautigan et de Jim Harrison.

Dedans ce sont des loups de Stéphane Jolibert

Beaucoup mais beaucoup aimé.

Un roman fort, univers rude, un hymne aux femmes, surtout celles malmenées par la vie. Un auteur très prometteur.
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Dedans ce sont des loups

Dedans ce sont des loups est déjà captivant rien que par la syntaxe du titre. Le résumé promet un grand nord désolé recouvert de neige; il ne ment pas. Voici un roman noir en blanc.



Le Terminus est un établissement qui fait à la fois bar-hôtel-bordel. Il a également fini par donné son nom à la bourgade en fin de ligne de car, l'originel s'étant perdu dans les bourrasques enneigées qui soufflent dix mois sur douze. Une chose est sûre, mieux vaut avoir le cuir épais et le caractère bien trempé pour (sur)vivre dans ce coin paumé. Y résident ceux qui y sont nés et ceux qui fuient la loi par-delà la frontière et les étendues glacées. Bar, magasins, garage, entreprises de bûcheronnage, tout est administré par un contremaître aux ordres d'un mystérieux patron qui ne communique que par un téléphone réservé, dans une pièce du Terminus. Et gare à celui qui ne respecte pas les règles implicites de la meute. Les punitions sont pour le moins expéditives.



Stéphane Jolibert signe un roman âpre, dur et violent comme le climat de ces contrées dignes d'un écrit de Jack London. Loups y compris. Les personnages sont rudes et dangereux pour la plupart, bas de plafond et plus chargés en testostérone qu'en neurones. Et la gnôle maison vendue et engloutie au bar n'arrange rien à leur intellect.

Certains sortent du lot, comme Tom, un vieil homme amputé des deux jambes suite à un accident mais dont la ténacité et la sagesse taiseuse forcent l'admiration. Sa nièce, la flamboyante Sarah qui a oublié son enfance. Nats arrivé quelques temps plus tôt dans ce pays et qui y trouve ses marques et de quoi venger son passé.



Peu de mots pour les hommes, beaucoup plus pour la nature, un personnage à part entière - la neige surtout. Des tournures de phrases souvent singulières, elliptiques. Voilà qui caractérise l'écriture de Stéphane Jolibert. Son récit prend aux tripes et ne relâche sa prise qu'à la toute fin. De quoi méditer sur les loups, les chiens, les hommes et leurs relations. A lire sans hésiter, en tout cas.
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Déclic

J'ai reçu ce livre lors du dernier pique-nique à Lyon. Je dois reconnaître que ce n'est pas du tout le style de livre que j'affectionne. Cependant, espérant me réconcilier avec ce genre, je l'ai lu jusqu'au bout.

Conclusion : beaucoup trop d'hémoglobine et de violence. Les descriptions de la ferme et de son architecture tourmentée ainsi que l'omniprésence de la mer font rêver de temps rustiques ou la vie était rude mais saine.

Malheureusement il y a beaucoup trop d'individus qui règlent leurs comptes à coups de poings et de révolvers.



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Dedans ce sont des loups

Le Terminus drôle de nom pour une ville et encore plus pour un bar-hôtel-bordel. Cet endroit insolite se trouve dans le Nord, là où il fait froid presque toute l’année, où la neige tombe sans discontinuer les jours d’hiver. Nats s’y est installer, pour bosser et pour faire la peau à son passé, qu’il croit avoir reconnu dans ce joli petit coin. Mais la vie est faite d’imprévu, et quel bel imprévu est Sarah.

Dans cette région reculée, il n’y a qu’une règle, celle du patron, inconnu des habitants. Même Twigs la Levrette le garagiste qui officie au Terminus depuis des années ne le connaît pas. Par contre tous savent ce qu’ils risquent à enfreindre les règles….



Le style est délicieux, on en redemande encore une fois le bouquin terminé. Stéphane Jolibert sait manier la plume. Il allie l’ironie et le drame avec un tel naturel que cela se ressent de suite dans la lecture. Faire de son village et de ses villageois un parallèle avec les loups sur leur territoire est somptueux.

D’une histoire de vengeance il en tire un polar plein d’émotions porté par ses différents personnages au caractère très travaillé. Les seconds rôles apportent une touche ubuesque qui colle parfaitement avec le ton du livre.

Froid, dramatique et parfois drôle ce roman est une véritable réussite.



J’ai adoré ce livre que j’ai avalé en cinq jours. L’auteur m’a plongé dans une histoire sans jamais donné le nom d’un pays, d’une ville (autre que le Terminus) et encore moins d’une époque. Une belle aventure qui s’est finit trop vite.
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Dedans ce sont des loups

J'ai retrouvé dans ce roman l'ambiance de Aucun homme ni dieu de William Giraldi. Cette ambiance froide âpre qui nous prend aux tripes et nous tiens en haleine.

Un monde avec ses règles, sa hiérarchie où chaque place n'est jamais définitivement gagnée, où la violence s'invite au quotidien dans la quasi indifférence, où il faut un gardien pour maintenir l'ordre sous la main de maitre d'un inconnu qui gère tout d'une poigne de fer et qui donne ses ordres par téléphone.

Les personnages sauvages, accidentés par la vie, parfois drôles rodent comme des loups qui vivent en meutes et qui en écartent les chiens.
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Dedans ce sont des loups

Dans un Nord fantasmatique, près du cercle polaire, une petite population vit autour d’une sorte de zone franche. Quelques fermes décrépies, un garage, un supermarché et, cœur battant des lieux, le Terminus, hôtel bar et bordel. Soit on naît en ces lieux et l’on en part, soit l’on vient s’y réfugier quand on a des comptes à régler avec la justice plus au sud. La frontière passée, lorsque l’on entre ici, on n’obéit plus qu’aux règles de ce grand patron que personne n’a jamais vu mais dont la justice est plus qu’expéditive.

C’est ici que vit Nats, ancien garde-putes du Terminus chargé dorénavant d’aider le Vieux Tom, cul-de-jatte distillateur de gnôle, à livrer l’hôtel en eau-de-vie. Et si Nats est ici, c’est aussi parce qu’il a dans le collimateur Sean, son remplaçant au Terminus, dans les traits duquel il croit reconnaître celui qui a été son bourreau dans une autre vie, en d’autres lieux. Et puis débarque Sarah, la nièce de Tom, qui va chambouler les plans de Nats.

S’il y a bien une chose que l’on ne peut enlever au roman de Stéphane Jolibert, c’est l’originalité de son décor et le sentiment d’oppression qu’il fait ressentir au lecteur. Dans l’immensité enneigé, l’espèce de cloaque que représente la communauté rassemblée autour du Terminus, repris de justice, prostituées, garagiste borderline qui n’est pas sans rappeler celui qui évolue dans la contrée beaucoup plus chaude de John Ridley, apparaît autant comme un nouveau cercle de l’enfer que comme l’endroit d’une possible renaissance. Stéphane Jolibert s’y entend pour faire ressentir la sauvagerie qui a cours en ces lieux et la manière dont la plupart des personnages flirtent avec une forme de folie furieuse.

Si l’allégorie autour de la figure du loup peut parfois, à cause d’une tendance de l’auteur à vouloir trop appuyer son propos, manquer de subtilité – peut-être parce que sa manière de présenter l’amoralité d’une grande partie des personnages fait de ce livre un roman éminemment moral et un peu moralisateur – et si l’on ne peut nier le fait que l’ensemble n’est pas dénué de quelques longueurs, il n’en demeure pas moins que Dedans ce sont des loups est un thriller de très bonne tenue. Jolibert mène plutôt bien sa marque et, disons-le encore, crée là un monde extrêmement vivant, entre le roman post-apocalyptique et le western dont il connaît bien les ressorts et figures obligées. De quoi passer un bon moment de lecture.


Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Dedans ce sont des loups

« Dedans ce sont des loups », ça fait quelques temps qu’Eric Maravélias me l’a recommandé…



Je l’avais déjà cherché plusieurs fois, sans résultat.



Je l’avais oublié.



Et puis, Stéphane Jolibert a répondu aux questions de Lila pour le trophée Anonym’us.



Et certaines de ces réponses m’ont donné l’envie de le lire.



En urgence.



Lundi dernier, j’ai fait une razzia chez un de mes libraires préférés et, sauvée, « Dedans ce sont des loups » y était.



J’ai été happée le soir même, le lâchant le moins possible – et ça tombait bien puisque j’ai dû suivre une ou deux conférences soporifiques à souhait…



Je l’ai refermé ce matin.



A regrets.



J’aurais volontiers poursuivi ma route dans cet univers blanc – moi, l’allergique à la neige, c’est vous dire si j’ai aimé…



Pourquoi?



L’histoire d’abors… qui entremêle habilement le présent et le passé des personnages – nous permettant de comprendre petit à petit leurs choix.



Imaginez… Une bourgade aux fins fonds du Grand Nord. Un territoire hors la loi où fuient tous les malfrats des pays frontaliers. Des hommes qui deviennent bûcherons parce qu’il n’y a pas grand chose d’autre à faire dans ces lieux où la neige ne fond vraiment jamais. Enfin… Ca c’est en ce qui concerne le boulot…



Parce que pour les distractions… il y a le Terminus, sa gnôle et ses prostituées…



Alors, voilà… Vous y découvrirez Nats, Sarah, le vieux Tom, Leïla, Twigs la levrette, l’Irlandais, Sean bien sûr et tant d’autres…



Une galerie de personnages bien trempés, dotés d’une vraie profondeur, ni tout à fait bons, ni tout à fait mauvais – enfin presque…



J’aurais bien pris la place de Sarah durant quelques pages – faut peut-être que j’arrête de tomber amoureuse des personnages de roman, moi, en ce moment…



Et pourtant Natsume m’a émue, ses mots, son attitude, sa cuisine, son histoire…



Et puis la flamboyante Sarah justement…



Et le Vieux Tom et son alambic aussi…



Je vous les laisse découvrir, ils valent la peine, je vous le certifie…



Le style enfin… sans concession, âpre avec une touche de poésie, sombre, mais drôle aussi, incroyablement juste et émouvant, bien sûr…



Stéphane Jolibert m’a embarquée dans son univers, les pièces s’imbriquant parfaitement les unes aux autres, dans une construction totalement maîtrisée de bout en bout, où chaque passage est à sa place, chaque mot aussi…



Un immense merci à lui pour tout le plaisir qu’il m’a procuré…
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Dedans ce sont des loups

Je ne sais plus qui a dit " La mort n'est pas un terminus, mais une correspondance"....



Ici, le Termnius est le point final de votre correspondance...



Point central, et pont final pour certains...



Nats (de son vrai nom Nastsume, mais appelons-le Nats, si vous le voulez bien, car il cogne dur... ) fut un temps garde-putes au Terminus.... avant de devenir livreur à part entière de la bonne gnôle du vieux Tom...



Ce vieux Tom, qui a perdu l'usage de ses jambes, vit reclus au fin fond de ce Grand Nord, où la neige n'a même plus sa couleur virginale...



Nul ignore qui dirige le Terminus et règne en maitre sur cette meute...



Même Nats, qui de toute façon s'en bat l'œil, d'autant plus qu'il fixe un œil (et puis l'autre aussi) sur la nièce du vieux Tom, une rousse au cul d'enfer (dans son jean, et à ce qu'il parait sans ) qui est venu passer quelques semaines chez le vieux tonton afin de peaufiner sa thèse...



La correspondance entre le Terminus et Nats est loin d'être morte ; d'autant plus que ce Sean qui le remplace dans ce métier romantique de garde-putes lui ramène en mémoire d'atroces souvenirs....



"Dedans ce sont des loups" est un livre intense....

Aussi opaque, intense qu'une tempête de neige...

Un silence où tout se fige....

La vie semble se suspendre, alors que le temps s'écoule et que votre corps se refroidit...

Vous savez que votre vie dépends de votre temps de réaction à réagir...

La solitude peut nuire...

Si nous sommes une meute, alors...



On dit toujours que "L'homme est un loup pour l'homme" ce qui, reconnaissons-le n'est pas flatteur pour le loup



Un livre sublime.... avec ou sans neige dehors...



D
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Dedans ce sont des loups

Vous avez besoin de disparaître ? Vous avez la police à vos trousses et vous cherchez où vous cacher pour vous faire oublier ? Vous êtes acculé et ne savez où vous pourriez trouver refuge ? Alors j'ai trouvé pour vous le lieu idéal. L'endroit parfait pour vous permettre de repartir à zéro.

Le terminus hotel, ça s'appelle.



Je vous sens intéressés, vous vous demandez où il est niché. Vous êtes prêt à faire vos valises pour vous y rendre illico. Et bien je vais vous en dire un peu plus.

Le terminus, comme son nom l'indique c'est au bout de nulle part. Un coin paumé au fin fond du grand nord. Là où il n'y a plus rien, si ce n'est cet hôtel qui tient lieu, tout à la fois de bar, d'hôtel et de bordel. Quelques baraques isolées aussi, d'autres qui comme vous n'avaient plus rien à perdre. Ne vous inquietez pas, là-bas, personne ne viendra vous questionner sur votre passé, tous ont le leur au moins aussi chargé que le vôtre. Je vous déconseille d'ailleurs d'être vous-même trop curieux.



Au Terminus hôtel, vous serez un loup parmi tous les autres. Les règles de vie qui régissent ce lieu dépendent d'un homme mystérieux que personne n'a jamais vu, mais dont le pouvoir est immense.





S'il y fait froid, le tempérament des quelques habitants y est plutôt chaud bouillant, et l'embrouille n'est jamais loin et les bagarres au Terminus Hotel sont monnaie courante, on pourrait presque dire qu'elles y sont le principal mode de dialogue.



Si le paysage s'y dessine en de multiples nuances de blancs, l'histoire, elle se joue sur un registre nettement plus sombre et la plume, souvent poétique de Stéphane Jolibert y fait monter la pression de page en page. Dans ce silence glaçant, oppressant, on devine que quelque chose va se produire. On l'attend, on le craint…



Si le loup règne en maitre sur cette nature sauvage et hostile, il est bien souvent affamé, à deux doigts d'y crever.



Convaincu ? Alors faites comme Nats, le principal protagoniste de ce roman, et tant d'autres avant lui, rendez-vous là-bas. C'est un mec barraqué Nats, mais c'est aussi et surtout un type au passé douloureux. Un passé qu'il ne peut oublier, qui s'inscrit dans sa chair.



Pour en savoir davantage, laissez-vous emporter par la plume de Stephane Jolibert dans ce roman noir, où malgré tout, au fond de l'âtre crépitent quelques étincelles de chaleur et de lumière.



Les personnages sont bien campés, l'écriture est fluide et si vous êtes fan de Jack London, de Matt Houston ou de James Oliver Curwood, si les aventures dans les terres sauvages et inhospitalières du grand nord vous font vibrer, alors n'hésitez plus. Je vous invite à découvrir ce roman qui tient autant du récit d'aventure que du registre du roman noir. Vous aussi immergez vous dans cette ambiance glaçante, et tentez de découvrir qui tire les ficelles du Terminus Hotel.



Vous pouvez également écouter cette chronique, radiodiffusée sur Radio Béton et accessible en version audio sur le site de l'émission Des poches sous les yeux
Lien : http://www.despochessouslesy..
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Dedans ce sont des loups

Dans l’immensité blanche et glacée du Grand nord, juste de l’autre côté de la frontière, demeurent quelques fermes, autour d’une bourgade loin de tout. Le seul commerce est le Terminus, à la fois bar, hôtel et bordel. Il comprend également un supermarché et une station service. Les voyageurs qui s’aventurent jusqu’ici n’ont guère l’envie d’aller plus loin. Pour la grande majorité, ce sont des criminels en cavale et pour eux le Terminus est la fin de la route.



« Les raisons pour lesquelles débarquaient dans ce coin paumé des étrangers, chacun les connaissait. La frontière passait non loin de la ville située plus au sud, n’était pas difficile à franchir pour qui savait prendre l’autocar ou marcher, et aucun accord d’extradition n’existait entre les deux pays partageant cette frontière-là. Si le climat était rude, pas mal se disaient que c’était toujours mieux que la taule, ou pire : l’exécution. Pour le reste, il suffisait de se tenir à peu près à carreau, de travailler, et les autorités fermaient les yeux, oubliaient même jusqu’à votre existence, votre nationalité. »



« Homo homini lupus » : L’homme est un loup pour l’homme.

De ce côté ci de la frontière, la seule loi qui vaille est celle du Terminus, sous l’autorité du Grand patron, sorte de figure tutélaire qui demeure dans l’ombre. Tout ou presque est permis, à condition de se plier aux règles, qu’un garde-putes est chargé de faire respecter. Les clients qui s’avisent de maltraiter les filles sont proprement passés à tabac, et jetés dehors. Dans cette contrée, il n’est pas rare que cela signe leur arrêt de mort.

Drôle de pays, où on conserve les morts « légaux » en congélation sur les toits enneigés, de façon à les protéger des prédateurs, en attendant que le sol dégèle pour pouvoir les enterrer.



A quinze ans, Nats a été victime de « l’homme de la bicoque », qui l’a dépouillé de toutes ses économies, et lui a laissé le dos en charpie. Il en porte encore les cicatrices et il est obsédé depuis par le visage de cet homme qu’il croque sur des dizaines de croquis. Bien des années après, au hasard d’une photo dans un journal, apparaît le visage qui hante ses souvenirs. Sa recherche le conduira jusqu’à Terminus.

Là, il commence à travailler comme garde-putes, sans enthousiasme mais consciencieusement, le temps de se constituer un petit pécule. Après quelques années il achète une petite ferme à rénover, avec l’aide du vieux Tom, un bouilleur de cru qu’un accident de bûcheronnage a réduit au fauteuil roulant, en échange de livraisons de gnôle pour le Terminus.



Chez Tom habite Sarah, sa nièce, venue dans la région pour parfaire sa thèse sur « de l’expérience individuelle au phénomène global : configuration et réponses sociales à l’immigration en milieu froid et hostile». Entre les deux jeunes gens s’installe une tendre complicité, l’ébauche d’un amour naissant.



Autour de Nats et Sarah gravitent une galerie de personnages singuliers : Le vieux Tom, à défaut de jambes, a la réputation d’avoir le bras long. Sean, le garde-putes, qui ne connaît d’autre langage que la violence, pour ne pas perdre la main, tabasse femme et enfants. Leïla la prostituée au grand cœur (je sais, ça fait cliché !), l’Irlandais le barman, « Twiggs la levrette » ainsi nommé en raison de ses préférences sexuelles (je vous laisse deviner lesquelles), mécanicien et accessoirement fossoyeur.



L’écriture, dynamique est faite de phrases courtes, alternant le passé et le présent, en une narration particulièrement attractive, qui font de ce roman un vrai page turner. Sans se mélanger les fuseaux, l’auteur dévide les fils de son histoire, le propre chemin de vie qui a conduit chacun au Terminus. Chiens ou loups, la nature sauvage et hostile de ce coin perdu déterminera dans quelle meute ils doivent vivre.

Dans cet univers très masculin et très violent, où les moindres différends se règlent à coups de poings ou même à coups de revolver, affleurent quelques touches d’humour, avec les déboires de l’inénarrable Twigs la levrette, à la recherche de son cadavre égaré. Les trois personnages féminins du roman viennent tempérer toute cette violence et nous donnent à voir la condition féminine sous divers éclairages.



L’auteur nous livre de belles pages sur la nature et les paysages du Grand Nord, désert, glacial et hostile. L’apparition d’un loup non loin de la ferme de Nats vient en une forme d’allégorie sur la formation de deux meutes, celle du loup blanc, en parallèle avec celle que représentent le vieux Tom, Nats, Sarah et leur enfant à venir.



« Son poil perdait sa couleur blanche, muait du gris clair au gris plus sombre, cernant ses yeux, striant le dessus de son museau de noir absolu. Il posa sa patte avant sur une plaque de glace, elle céda sous son poids, libérant l’eau qu’elle renfermait. La soif lui tiraillait les entrailles mais il ne but pas, pas encore. Ses oreilles se dressèrent, se figèrent, et il releva la gueule pour la regarder elle, qui passait sa tête hors de la tanière. Avec méfiance elle avança sous le soleil. Derrière suivaient, maladroits sur leurs pattes, deux louveteaux. (…)

Hésitant, clignant des yeux sous la lumière, vint se joindre un troisième petit au repas.

Du dedans sortaient les loups. »



Ce roman très noir, dans un univers tout blanc, a la même saveur que les romans des grands espaces de la littérature américaine. C’est une sorte de western du grand nord, où la tension et les violences accumulées se règlent face à face, en un dernier affrontement. Une histoire d’hommes, de vengeance, d’amitié et d’amour.

Une sacrée bonne surprise et une lecture à recommander.



Éditions du Masque, 2016
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Dedans ce sont des loups

Âme sensible s'abstenir ! Ce roman est un pur chef d'oeuvre d'une grande originalité. J'ai découvert un genre totalement inédit. En effet, il s'apparente à un conte - western à l'ambiance oppressante dans un trou perdu du Grand Nord. Ce village est un repère pour tous les marginaux à la recherche d'un endroit où aucun représentant de la justice ne viendra les chercher. Une pure merveille que je n'ai pas pu lâcher avant la dernière page ...
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Dedans ce sont des loups

Parfois, tu sais pas pourquoi, un titre t’accroche quand on te le conseille, même que dans ce cas précis, c’est M’sieur Maravelias qui m’a dit « T’as pas lu Jolibert ? ».

Les loups, j’aime vraiment bien. Tu te souviens du roman de Misha Halden ? T’as oublié ? Lis-le si tu l’as pas encore fait. Tu regretteras pas. Il est là :

http://leslivresdelie.org/la-viande-des-chiens-le-sang-des-loups-misha-halden/

Mais bon, aujourd’hui, c’est de « Dedans ce sont des loups » dont il est question. Le premier roman du garçon.

Grande baffe dans la gueule, on va pas se mentir. Un vrai style qui n’a rien à envier à ces auteurs américains dont certains sont sûrs qu’ils sont les seuls à pouvoir écrire sur le froid et la neige et les hommes qui vivent dedans, et les femmes qui essayent d’y survivre, et les animaux dont c’est l’habitat naturel, juste avant que les hommes viennent foutre le bordel dans la nature, à coup de fusil et de prise de pouvoir, et ils font chier à se croire supérieurs aux loups et aux femmes.

Je suis énervé, mais c’est pas ta faute. C’est les infos et les politiciens.

L’histoire, vite fait.

C’est le Nord, quelque part après une frontière. Laquelle, on s’en tape. C’est juste le Nord. Il y a de la neige, de la glace, des arbres, et des loups. Pas ceux qu’ont une jolie fourrure, les autres. Ceux qu’ont du poil aux pattes et une sale gueule. L’endroit, c’est le Terminus. C’est le nom de l’hôtel-bar-bordel et c’est devenu le nom de l’endroit. On a oublié comment ça s’appelait avant. Les loups qu’ont du poil aux pattes, c’est pas vraiment la crème. C’est ceux qui préfèrent se faire oublier un peu loin de la civilisation. Sans doute qu’ils ont fait des choses pas recommandables. Ils fonctionnent à l’instinct, et l’instinct, chez l’homme, c’est celui des loups. Au milieu, il y a Natsume. C’est sa mère qui a voulu qu’il porte ce nom japonais. C’est chouette un nom japonais au milieu du froid. Sauf que lui, il est pas japonais. Il bosse au Terminus. Il demande rien à personne, et il fait son boulot. Pas plus, pas moins. Juste son boulot. Son boulot, c’est garde-putes.



« Des principes simples, limpides : à l’extérieur des murs du Terminus, chacun était libre d’aller et de venir comme il l’entendait, de trucider son prochain, de dérouiller sa femme et ses gosses, de torturer des bêtes, ou de commettre tout autre exploit dénué de morale ou de logique. Dehors, chacun faisait ce qu’il voulait. Mais dedans, on se pliait aux règles, et l’une d’elles édictait qu’au Terminus, aux putes on n’y touchait pas ! Pas autrement qu’avec respect, à défaut de tendresse. »



Tu vois ce que je veux dire quand je te parle de style ?

Il y a Tom aussi. Le vieux Tom. Et puis il y a Sarah. Elle est rousse Sarah. Ça veut dire que Natsume il la voit drôlement bien au milieu de toute cette neige. Ça veut dire aussi qu’il a pas de mal à tomber amoureux. De toute façon, à part Leïla, aucune des femmes qu’il croise au terminus ne lui réchauffe le cœur.

Voilà. J’espère que je t’ai pas trop raconté l’histoire… Je rigole. J’ai rien dit.

Stéphane Jolibert, quand il était petit, il a trébuché.

La suite ici :




Lien : http://leslivresdelie.org/de..
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Dedans ce sont des loups

Quelle découverte je ne sais pas comment qualifier ce livre mais j'ai adoré.

J'ai été embarquée dans cette ville hostile où un seul homme règne sur cette meute.

Nats m'a touchée, émue.

Un grand livre froid, noir et magnifiquement écrit.

Alors rendez vous au Terminus mais attention à respecter les filles sinon vous n'y ferez pas de vieux os mais ce n'est que mon avis...
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