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Critiques de Stéphane Jolibert (51)
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Déclic

J'avais beaucoup aimé l'originalité et la narration de "Dedans ce sont des loups", et j'attendais ce nouveau roman avec impatience.

Mais la narration en deux parties (Léandre d'un côté et Madi et Momo de l'autre), malgré des personnages prometteurs, n'arrange pas la lecture. C'est longuet à s'installer...

J'ai décroché, après avoir pourtant persévéré un peu.

C'est dommage...

Certains en trouveront-ils la clé ?
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Déclic

J'ai reçu ce livre lors du dernier pique-nique à Lyon. Je dois reconnaître que ce n'est pas du tout le style de livre que j'affectionne. Cependant, espérant me réconcilier avec ce genre, je l'ai lu jusqu'au bout.

Conclusion : beaucoup trop d'hémoglobine et de violence. Les descriptions de la ferme et de son architecture tourmentée ainsi que l'omniprésence de la mer font rêver de temps rustiques ou la vie était rude mais saine.

Malheureusement il y a beaucoup trop d'individus qui règlent leurs comptes à coups de poings et de révolvers.



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Déclic

Le petit avis de Kris

Léandre a une femme qui le déteste etdeux filles qui le méprisent. Il n’aime pas la vie, il la subit. Un jour, il trouve dans sa boîte aux lettres une enveloppe contenant un énorme paquet d’argent. Madison, qui déteste son prénom de fille, rêve de s’échapper loin de la cité. Quand il découvre sur un parking un sac rempli de billets à côté d’un cadavre, il voit une opportunité de changer de vie.

Après « Dedans ce sont des loups » Stéphane Jolibert nous revient avec un roman traité sur le ton de la légèreté mais qui, en réalité, est bien noir avec, toutefois, cette petite lueur d’humanité qui brille au fond de chacun.

La destinée de Momo, Madison et Leandre est bien étrange, sans relation apparente, une desinvolture qui cache en réalité des personnages tout à fait attachants et bien campés.

J’aime être surprise et cette histoire a tiroirs m’a beaucoup plu. J’ai retrouvé un peu d’Hervé Commère dans ces pages même si l’écriture de Stéphane lui est bien propre.

La chute est extra !!
Lien : https://collectifpolar.com/2..
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Déclic

Deuxième roman lu de Jolibert (après le magnifique "Dedans ce sont des loups) et toujours le même plaisir, avec beaucoup d'humour et un style enlevé. La fin vire un peu à la farce alors qu'on est à deux doigts du drame, avec cette petite communauté retranchée dans cette ferme, qui attend inéluctablement venir les tueurs. Il a choisi la comédie, ce qui tient aussi parfaitement la route, avec peut-être moins d'intensité. Les plus : un style moderne, des phrases qui s'arrachent et ont du relief, au contraire d'un descriptif plat comme le DOA que je viens de terminer. Le moins, deux histoires totalement parallèles jusqu'au bout.
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Déclic

Plusieurs destins, de tous petits destins. Deux dockers aux petits pieds, Astérix et Obélix de banlieue sans la potion magique, découvrent un sac rempli de billet et se retrouve dans film de Tarantino. Un tourneur-fraiseur, mal marié, ouvre une enveloppe de papier kraft contenant quelques centaines de biftons de 500 et nous voilà chez Coppola.



Changer de vie c’est facile quand l’argent ne manque plus, encore faut-il en faire bon usage. Faire les bons choix bien sûr, mais surtout, surtout avoir toujours un œil dans le rétroviseur et ne jamais faire confiance à personne.



La découverte d’un gros tas de fric devint le point de départ d’une série d’incidents de plus en plus incontrôlables, surtout quand un autre insignifiant rentre sur le dancefloor, lui aussi n’a rien à perdre, il n’a pas eu la chance de toucher le gros lot, mais il est flic et opiniâtre.



Un sens de la narration, de l’humour, de la poésie, Stéphane Jolibert écrit sacrément bien. En très courts chapitres il nous entraine dans un polar qui va vite, son style très visuel est assez jubilatoire, mais le romancier réussit aussi les scènes tendres et contemplatives.



S’établir dans le sud de l’Espagne, vivre d’amour et d’amitié dans un Eden écrasé de soleil ou devenir le maitre sans Dieu d’une cité, choix de vie qui entre les mains de Jolibet devient une boucle de Möbius.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Déclic

Un vocabulaire complexe à lire, une intrigue qui ne se tient pas, des personnages mal façonnés. J'ai été incapable de finir ce livre, dont l'histoire tournait en rond.
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Déclic

Le point de départ de « Déclic » est des plus courants. Celui du magot tombé du ciel et qui va vous attirer des emmerdes. Sauf que ce n’est pas d’un magot qu’il s’agit, mais de deux, tombés à deux endroits distincts. Et que l’auteur ne va pas se borner à nous raconter une histoire plus ou moins abracadabrante faite de courses-poursuites, de traques et de coups de fusil. L’auteur va nous raconter des vies humaines, très humaines, des vies de labeur et de frustrations, des vies de rage et de courage, de violence aussi. L’auteur va nous parler de destins, les magots n’étant là que pour en dévier ou accélérer la trajectoire tout en agissant comme un révélateur ; là où certains s’endurcissent, d’autres s’humanisent. Au prix de quelques cadavres éparpillés au fil des pages Stéphane Jolibert nous raconte des vies – et une histoire – émouvantes sans manquer de style.
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Dedans ce sont des loups

Un univers gelé, sous la neige huit mois sur douze, quelque part au-delà de la frontière au nord, aux confins du monde civilisé. Dans ce monde où le bruit des arbres et des bêtes est tamisé par le poids de la neige, il y a le vieux Tom, qui a perdu ses jambes et distille de l’alcool dans son laboratoire clandestin. Il y a Nats, qui livre la gnôle entre la ferme de Tom et le Terminus, le bar-hôtel-bordel sur la route déserte qui mène à la ville lointaine. Il y a Sarah la rousse, qui émeut Nats au-delà du rationnel, il y a l’Irlandais, le contremaître, Leïla la prostituée et le mécano Twigs la Levrette. Et puis Marthe qui subit la violence de son mari alcoolique. Tout ce monde-là survit, malgré la neige et les coups durs, parce qu’il n’y a pas d’autre endroit où aller. Tous luttent contre les loups, tous les loups, quels qu’ils soient. Aux confins du Grand Nord, dans un paysage de glace et de neige, une bourgade survit autour de l’activité du Terminus : hôtel, bar et bordel. Nul ne sait à qui appartiennent les lieux, mais ici se réfugie la lie de l’humanité et ici s’épanouissent les plus bas instincts. Dans ce milieu hostile, Nats fait son boulot avec application, jusqu’au jour où débarque un homme au visage familier, et avec lui, une flopée de mauvais souvenirs. Dès lors, tandis que la neige efface le moindre relief du paysage. Tandis que la beauté de Sarah chamboule son quotidien. Tandis que le vieux Tom lui raconte le temps où les loups tenaient les chiens à distance. L’esprit de vengeance tenaille Nats, impérieux, dévorant.

Un premier roman noir aux confins du Grand Nord, inspiré de Richard Brautigan et de Jim Harrison.

Dedans ce sont des loups de Stéphane Jolibert

Beaucoup mais beaucoup aimé.

Un roman fort, univers rude, un hymne aux femmes, surtout celles malmenées par la vie. Un auteur très prometteur.
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Dedans ce sont des loups

Le Terminus drôle de nom pour une ville et encore plus pour un bar-hôtel-bordel. Cet endroit insolite se trouve dans le Nord, là où il fait froid presque toute l’année, où la neige tombe sans discontinuer les jours d’hiver. Nats s’y est installer, pour bosser et pour faire la peau à son passé, qu’il croit avoir reconnu dans ce joli petit coin. Mais la vie est faite d’imprévu, et quel bel imprévu est Sarah.

Dans cette région reculée, il n’y a qu’une règle, celle du patron, inconnu des habitants. Même Twigs la Levrette le garagiste qui officie au Terminus depuis des années ne le connaît pas. Par contre tous savent ce qu’ils risquent à enfreindre les règles….



Le style est délicieux, on en redemande encore une fois le bouquin terminé. Stéphane Jolibert sait manier la plume. Il allie l’ironie et le drame avec un tel naturel que cela se ressent de suite dans la lecture. Faire de son village et de ses villageois un parallèle avec les loups sur leur territoire est somptueux.

D’une histoire de vengeance il en tire un polar plein d’émotions porté par ses différents personnages au caractère très travaillé. Les seconds rôles apportent une touche ubuesque qui colle parfaitement avec le ton du livre.

Froid, dramatique et parfois drôle ce roman est une véritable réussite.



J’ai adoré ce livre que j’ai avalé en cinq jours. L’auteur m’a plongé dans une histoire sans jamais donné le nom d’un pays, d’une ville (autre que le Terminus) et encore moins d’une époque. Une belle aventure qui s’est finit trop vite.
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Dedans ce sont des loups

Ce n'est ni le style littéraire, ni le type d'univers que j'affectionne habituellement mais j'avoue que ce polar très sombre m'a harponné et ne m'a lâché jusqu'à la fin.

Ce n'est quand même pas un coup de cœur mais une lecture que j'ai vraiment apprécié. Pourquoi ? Je n'en sais strictement rien mais le fait est là.

Je recommande, à qui je ne sais pas mais c'est une belle découverte.
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Dedans ce sont des loups

Lors de la Masse Critique Babelio, le titre de cet ouvrage et sa couverture m’avait attiré. Et j’avoue que le résumé a achevé de me convaincre. Certes le genre « thriller » n’est pas mon style de lecture favorite (quoique ce livre n'est pas réellement ce que je qualifierai de thriller) mais le lieu du récit, le mystère qui se dégage du résumé et le terme de loup m’ont irrémédiablement attiré.



Le début de la lecture m’a paru un peu laborieux, non à cause de la plume, mais plus par le fait que l’auteur place ses personnages, leurs passés et leurs présents de façon totalement emmêlée. Mais dès l’instant où j’ai pris mes marques, j’ai pris plaisir à lire cet ouvrage.



Chaque personnage a un rôle bien précis. Chaque personnage a un passé (parfois très lourd) et j’ai compris pourquoi l’auteur a fait ce choix de ne pas dévoiler tout d’un seul coup mais d’y aller par épisode. Et chaque personnage a une « mission ». Le récit tourne autour du Terminus, une bourgade gérée par un patron dont personne ne connaît l’identité, au fin fond du Grand Nord, là où la loi ne s’applique pas. Les corps disparaissent comme neige au soleil !



On découvre Nats et son objectif en venant au fin fond du pays, Sarah qui revient au pays et dont certains souvenirs resurgissent à la surface, Twigs le mécano qui a une trouille d’enfer et un sacré trou de mémoire, Sean la brute sans cœur, Leïla la pute et le vieux Tom que j’ai de suite adopté !



Dans ce roman, il y a deux principales intrigues : qui est le grand patron du Terminus ? Et Nats arrivera-t-il à passer des 90% de son hésitation sur Sean au 100% ? (pour comprendre, il faut lire.) En parallèle, l’auteur a eu la brillante idée d’écrire sous les traits d’un protagoniste inattendu : un loup ! La bête a aussi un passé et un présent qui est un redémarrage tant pour elle que pour les hommes et la Nature. Jamais je n’ai autant pensé à l’adage de l’homme est un loup pour l’homme. D’autant plus avec les comparaisons du fonctionnement de la vie « sociale » du Terminus à celle de la meute de loups : le grand patron étant l’Alpha par exemple… et la violence qui en découle ! Un dernier point concernant les personnages. Aussi étrange que cela puisse paraître, je n'y ai vu aucun héros et aucun méchant : juste des hommes à l'état brut avec leurs bons côtés et leurs vices !



En lisant Dedans ce sont des loups, on sent le travail de l’auteur afin que le récit soit cohérent et que le lecteur ait les réponses à toutes ses questions. Concernant la plume, je n’ai rien à redire, c’est très bien écrit et l’auteur a su se démarquer dans la conception et l’assemblage du récit. Les termes usés peuvent paraître violents, grossiers mais l'auteur s'est imbibé du lieu au point de le décrire avec les mots justes !

J’ai vraiment apprécié ma lecture et la fin m’a laissé songeuse. Y aurait-il espoir d’avoir une sorte de suite ?
Lien : http://revesetimagines.canal..
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Dedans ce sont des loups

La 4ème de couverture vous attire?

FONCEZ!

Vous ne serez pas déçus.



Un récit palpitant de part en part, avec des descriptions d'un environnement hostile qui viennent admirablement nourrir l'histoire.

Histoire d'amour, de haine, de trahison. Histoires d'hommes, de loups et de chiens...

Avec des personnages hauts en couleurs, et attachants - sans en faire trop, le tout servi par un style parfaitement maîtrisé.



Au risque de me répéter : FONCEZ!

(ça m'ennuierait que vous passiez à côté...)



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Dedans ce sont des loups

Alors oui , l’auteur a su parfaitement nous plonger dans une ambiance particulière, a su créer un environnement anxiogène , a su paradoxalement nous confiner dans ce grand nord . Ceci à coup de climat rude , de violence , de parallèle constant avec les loups …Après, l intrigue et le suspens sont très minces et pour moi le récit parfois décousu . Sympa , sans plus …
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Dedans ce sont des loups

Quelque part, dans le grand nord, entre Etats-Unis et Canada vit, ou survit, une curieuse communauté. Beaucoup de ces gens ont échoué dans ce coin perdu enneigé huit mois sur douze à seule fin de se faire oublier de la justice. Leur seul point de ralliement et de distractions est un établissement digne des meilleurs westerns: le Terminus, hôtel, bar et bien sûr, bordel. Si personne ne sait qui en est le très mystérieux boss, tous savent qu'il y a des règles qu'il vaut mieux respecter au risque de terminer en casse-croûte pour les ours... Les gêneurs ayant la faculté de disparaître promptement dans la plus grande « discrétion ». Au milieu de cette faune abrutie de violence et de gnôle (distillée localement comme il se doit), vit Nats, garde-putes consciencieux paradoxalement épris d'équité voire de justice. Mais comme les autres, Nats a un compte à régler avec le passé, un passé particulièrement douloureux qui refait brutalement surface. L'arrivée de Sarah changera-t-elle le cours des choses ? Y a-t-il de la place pour l'amitié, la solidarité et l'amour dans cette zone de non droit où les poings et les colts font la loi ?



Stéphane Jolibert signe un premier roman particulièrement efficace qui prouve, s'il en était besoin, qu'il n'est point nécessaire d'être Américain pour écrire un bon roman noir où la nature tient une place prépondérante. Dès les premières lignes on est pris par une atmosphère glaciale et oppressante portée par une écriture rapide qui suggère plus qu'elle ne décrit laissant tous les champs libres à l'imagination. Le danger peut surgir n'importe où, n'importe quand, pour n'importe qui, ne laissant aucun répit au lecteur, qui de toute façon n'en demande pas, trop heureux de savourer ce roman haletant, et parfois drôle, à la fin totalement imprévisible jusqu'à la dernière ligne. Les personnages hauts en couleur (j’avoue une certaine sympathie pour Twigs la levrette, pathétique loser et parfait crétin) forment une galerie de portraits inquiétants et intrigants où les rares figures féminines apportent, enfin, un souffle d’humanité. Tous se démènent avec leur propre histoire, souvent lourde, et leur survie parmi des congénères pour la plupart complètement désaxés dans une nature hostile et sans pitié où les loups – les vrais - rodent peut-être aussi...

Entre Jim Harrison et Ron Rash, une nouvelle plume à découvrir !



Véronique.


Lien : http://librairielefailler.bl..
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Dedans ce sont des loups

Le Grand Nord. Le Terminus. Si l'on dit je vais au Terminus, nul ne doutera que c'est pour s'enivrer, se taper une pute ou chercher un job. Parfois les trois à la fois. Natsume y a bossé en arrivant dans cet endroit qui héberge un tas d'individus sans foi ni loi. Sean l'a remplacé. Il aime ça se défouler avec les poings sur les clients trop imprudents et, pour ne pas perdre la main, sur sa petite famille. Quant au vieux Tom, qui a perdu ses jambes, il fait chauffer son alambic pour fournir leur came aux ivrognes. Dans ce contexte plutôt pesant, au milieu de ce nulle part en grande partie bloqué par les frimas, cherchant à reformer sa meute, le loup erre.



Mon dernier contact en tant que lecteur avec le loup fut celui de Herman Hesse. Ça date. Je me suis laissé tenter par ce premier roman de Stéphane Jolibert qui m'a été vivement conseillé – et par quelques glapissements médiatiques prometteurs. Si la civilisation semble ne pas avoir eu de prise sur cette contrée, cela convient parfaitement à tous ceux qui y posent leurs fesses et y évacuent leurs ardeurs. C'est le cas de Sean. Nats, qui fait office de livreur pour Tom, avait pointé du doigt ce trou du cul du monde, guidé qu'il était par une mission. Il traîne toujours ses stigmates. Son passage au Terminus en tant que gardien des prostitués est de nature à nous révéler sa personnalité. La rudesse du climat, l'isolement, la proximité avec la nature, lui conviennent à merveille. Son affection pour Leïla, l'une des douze locataires du Terminus, puis son amour pour Sarah vont sensiblement perturber ses convictions.



La prégnance du loup dans le récit offre à ce texte sa substantifique moelle. Le loup qui erre se contenterai d'une moelle non substantifique, d'un os sans moelle, car il crève la dalle, il a les crocs. La meute, quant à elle, bâfre. Le loup qui erre est tout à sa quête de nourriture, de survie. La meute copule. Les chiens n'ont pas leur place ici. Le loup Alpha en a décidé ainsi. Nats est le seul à entendre le loup qui erre, s'approchant de la maison. Sa perception serait-elle hallucinée ou bien n'est-elle pas plutôt proche de sa lourde réalité ?

La suite sur : http://bobpolarexpress.over-blog.com/2016/04/terminus-tout-le-monde-descend-bang.html
Lien : http://bobpolarexpress.over-..
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Dedans ce sont des loups

Le silence lourd qui m’enveloppe. La neige qui craque à chacun de mes pas. La nuit tombe, je me réfugie au Terminus, un trois-en-un ce BHB, à savoir, Bar-Hôtel-Bordel. Le lieu-dit des rendez-vous pour mâles solitaires. La meute s’y réfugie, pour boire pour baiser ou pour déblatérer du passé. Des gueules cassées, j’en croise, des cicatrices qui marquent le parcours humains dans cette zone froide et animale, presqu’au bout du monde, dans le Grand Nord canadien. Tabarnak, il floconne en plus. Il y a le tenancier, un irlandais qui ne se sépare jamais de sa carabine, un certain Twigs la Levrette, en référence à sa position préférée lorsqu’il va aux putes – et je te laisse deviner qui se met devant et derrière, et Nats, en référence à Natsume ce grand écrivain japonais qui fait office de garde-putes.



Derrière ce silence se cache les blessures des uns, et la violence des autres. A l’extérieur, ils peuvent paraître doux, comme des agneaux blancs qu’un berger à oublier de rentrer à la tombée de l’hiver. Mais à l’intérieur, ce sont des loups, une meute enragée, sans foi ni loi. Et gare si un chien se mêle aux loups. L’affrontement inévitable, les paris sont ouverts. Alors, quand Sean devient le nouveau garde-putes du Terminus, tu sens que le combat sera sanguinaire. Il ne doit en rester qu’un. Lequel ?



Avec ce silence, je découvre le comportement des loups qu’une musique classique embellirait la plaine enneigée de toute cette sauvagerie. Et surtout, je lis le premier roman de Stéphane Jolibert, un bon coup littéraire, une construction qui demande un peu d’attention avant de creuser un trou sous la glace et de plonger le corps nu pour se rafraichir les idées et se détendre de l’atmosphère étouffante du Terminus. Il y a 90 % de chance que l’affrontement achève la vie de l’un ou de l’autre, les 10 % restant servent à déterminer le facteur « quand ». Et puis j’y croise de sacrés personnages, ce vieux Tom ou cet excentrique Twigs, des gueules que je verrais très bien sortir tout droit du casting d’un film des frères Coën, dans le genre Règlement de Compte à Fargo.



Je ne peux qu’aimer ce genre de roman, le froid, la violence, les putes, tout le monde à sa place dans cet univers du Grand Nord. Et je n’oublie pas la distillation de ce tord-boyaux qui s’il ne rend pas fou les honnêtes hommes, c’est parce que là-bas, il n’y a pas d’honnête homme. Juste des loups et des chiens.
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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Dedans ce sont des loups

Quelque part, là haut dans le Nord, au delà même de la ville, il y a le Terminus. Le nom de l'hôtel-bar-bordel qui rythme la vie de cette bourgade isolée vivant selon les lois d'une meute. Y vivent ceux du cru qui savent ce qu'ils doivent au vieux Tom, bûcheron désormais privé de ses jambes, aussi ceux qui sont partis "d'ailleurs", à qui l'on ne pose pas de questions.

Nats, garde-pute au grand cœur, convoyeur de gnole, homme brisé, y rencontre Sarah, la nièce du vieux Tom. Ensemble ils vivront un hiver passionné alors que les cartes semblent se redistribuer au Terminus et que les questions autour du mystérieux propriétaire du lieu...

Dans ce roman, Stéphane Jolibert crée une ambiance froide et oppressante à souhait. Ses personnages sont aussi denses que mystérieux et vous toucheront (positivement ou négativement) justement et intelligemment. Bien sûr, il y a quelques "tics" de premiers romans mais ils sont vite oubliés tant le roman est prenant et vous accompagnera longtemps.
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Dedans ce sont des loups

[...] Si les hommes ne s’en mêlent pas, il murmura pour lui seul.



Homo homini lupus est ...

Ces lettres latines, Stéphane Jolibert en a fait son premier roman : Dedans ce sont des loups.

Si le roman est noir, le décor est blanc, canis lupus oblige : peut-être une steppe sibérienne, peut-être une bourgade du grand nord américain, un décor sans lieu ni date qui semble sorti tout droit des films de Tarentino, de Jeunet ou des frères Coen. Dans ce bled paumé, un lieu : le Terminus, qui fait office d'un peu de tout, de bar bien sûr mais surtout de bordel pour le repos des bûcherons. Un bordel tenu d'une main de fer par un mystérieux 'Grand Patron' que l'on ne connait que par le téléphone du Terminus.



[...] Tu es en train de me dire que personne ne connaît le propriétaire du Terminus ?

[...] D’après la rumeur et d’après ce que certains clients m’ont confié, il existe un endroit nommé le Terminus. Une zone franche où les malfrats condamnés de ce côté-ci s’installent pour être tranquilles.



Un far-north sans foi mais avec une loi, celle de cet énigmatique Patron, une loi qui permet à tout un chacun de venir jusqu'ici faire oublier (si ce n'est oublier) un passé trop pesant.

Dedans ce sont des loups ... sans qu'on sache trop si ce dedans désigne le Terminus ou peut-être les âmes violentes des clients du lieu.

Autour du Terminus, quelques fermes isolées, quelques bûcherons et une galerie de personnages, les damnés de la terre : un bootlegger cul de jatte, une trop jolie rousse, un garagiste amateur de levrette, et Nats (Natsume pour les intimes), le héros au dos boursouflé d'anciennes cicatrices qui tient le rôle de garde-putes au Terminus.

Un affreux jojo va venir troubler la neige, réveiller un passé douloureux, bouleverser l'ordre établi par le Grand Patron.

Que la blancheur neigeuse ne vous cache pas la sombre réalité car on est là comme dans tout bon roman noir : la rencontre des personnages ici réunis, les passés trop pesants, les violences trop rentrées, les haines trop contenues, tout cela ne peut que conduire au drame ...

Voilà un roman (un premier roman !) aux accents très américains et l'on se demande où le frenchy est allé tremper sa plume. Certainement pas dans ses voyages qui le menèrent en Afrique ou dans le Pacifique, des lieux où neige et loups sont tout à fait inconnus. Un mystère de plus donc.

Pour celles et ceux qui aiment les loups et la neige.
Lien : http://bmr-mam.blogspot.fr/
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Dedans ce sont des loups

De grands espaces glacés, des bûcherons, des chiens et des loups, des rapports sociaux déterminés par la violence et le pouvoir des poings et de la force sur les autres. C'est le Terminus marqué comme la fin des codes régissant le reste de la société. Ici, tout appartient à un grand patron que nul ne connaît. Ici, les hors-la-loi, les meurtriers ont la possibilité d'échapper à la police à condition de ne rien troubler d'un code établi de longue date. C'est ici que Natsume est venu se venger de l'homme qui l'a torturé. Il soupçonne Sean le nouveau contremaître du grand patron, mais il manque 1% de certitude pour passer à l'action. Dans ce microcosme où la brutalité semble s'ériger en règle sociale, son amitié avec le vieux Tom, son amour pour Sarah, la nièce de ce dernier, et sa tendresse pour Leïla, la jeune prostituée, sont autant de points faibles par lesquels on peut le faire souffrir. Sa vengeance risque de déséquilibrer l'ordre fragile dans lequel il parvient à survivre.

Le roman de Stéphane Jolibert possède la force des meilleurs romans noirs américains, qui campent en quelques mots un paysage, des personnages et les sentiments les plus fiévreux. Par sa puissance, par ses nuances, l'écriture nous plonge dans cet univers de tragédie inexorable. C'est un roman noir atypique, très visuel et sensoriel, à l'atmosphère envoûtante magnifiquement traduite par une narration haletante.

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Dedans ce sont des loups

"Dedans ce sont des loups" de Stephane Jolibert.

Roman noir superbe où la Blancheur des décors réponds à la noirceur de l'âme.

Premier roman du monsieur et coup de maître.

Comme Nats, le garde putes du Terminus,on en prend plein la gueule mais nous c'est pour notre plus grand plaisir !

J'ai refermé le bouquin avec la boule au ventre et le goût du sang dans la bouche, signe pour moi d'un putain de bon bouquin. On est au plus proche de la nature dans le grand nord au milieu des loups et la neige est tachée de sang.

Les personnages, que ce soit des brutes sans scrupules ou des femmes cabossées par la vie font aussi la force de ce roman. L'ambiance malsaine et les scènes violentes sont ressenties fortement dans les tripes. Alors vous allez me dire mais y'a t-il de la douceur dans ce monde de brut ? Et bien oui même dans cet univers il ya aussi de la douceur et de l'amour, l'auteur sait y faire et avec style en plus !

Coup de coeur donc pour ce roman noir que n'aurais pas renié l'éditeur Gallmeister. Bravo monsieur !

En plus il vient de sortir son deuxième roman , manquerait plus qu'il soit aussi bon !
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