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Critiques de Stéphane Larue (58)
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Le plongeur

“Le clignotement des écrans lumineux, les fruits multicolores qui tournoient et le tic-tac des crédits qui s’accumulent à mesure que se succèdent les combinaisons gagnantes”, c’est l’univers du protagoniste de ce roman noir qui nous vient du Québec. Joueur compulsif, qui joue dés qu’il a de l’argent, angoisse quand il n’en a plus, empêtré dans un amalgame de dettes, promesses et mensonges, ce garçon qui n’a même pas vingt ans, étudiant en graphisme, est pris dans le maelström d’un problème qui le dépasse. Se retrouvant dans “la marde”, il est obligé d’accepter un job de plongeur dans un restaurant en vogue de Montréal. Ce nouveau maelström, celui de l’univers de la restauration va l’éloigner temporairement de sa lutte avec les démons du jeu, lui donnant l’impression de reprendre le contrôle de sa vie, mais,.....

“J’avais l’impression d’être entré dans une longue nuit hallucinée, de vivre dans une temporalité fiévreuse, tour à tour dilatée ou compressée.”........



L’auteur sait de quoi il parle puisqu’il raconte son propre vécu. Une plongée dans le monde de la restauration, doublée de la frénésie du jeu et du passage à l’âge adulte arrosé copieusement d’alcool et autres matières illicites nous donnent un roman aussi bien sombre que lumineux. Bien que la trame n’ait rien de particulier, la prose fluide, riche en descriptions et portraits détaillés, le rythme trépidant sur fond de musique métal et les personnages haut en couleur nous accrochent dés les premières pages. Ça se lit comme un thriller et on quitte à regret ce joueur/ plongeur, qui a toujours un bouquin de science fiction dans la poche arrière de son pantalon.

Et pis, et pis, une crisse de belle langue ce québécois et décapante cette couverture gothique man !

Enwèye, faut le lire ce tabarnac de bouquin ! C’est l’fun !



« The other side of the platinum door; another day in quicksand; still feel close to nowhere; I hope this is the right way. »
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Le plongeur

Très , sinon hyper réaliste. C'est décapant pour le portrait qu'on nous fait des cuisines de restaurant, du mouvement de personnel, des ego des chefs, de ce travail harassant . Un portrait qui n'est pas qu'en couleur, loin de là. C'est aussi un livre sur l'addiction et la quête de rédemption. Malgré le réalisme de l'écriture et la justesse du ton et du propos, je n'ai pas vraiment adhéré. Je n'ai éprouvé aucune sympathie pour le personnage principal. Rien. Zéro émotion. Je ne me suis pas senti interpellé du tout. Pourtant, l'auteur, Stéphane Larue, est un observateur très fin de l'urbain, de ses moeurs et de ses démons. Mais sérieusement, malgré tout ce qui arrive au personnage principal, ce fut pour moi, une lecture sans joie. Mais peut-être était-ce le but justement ?
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Le plongeur

Poussez pas les chums, y'aura à boire et à manger pour tous au resto La Trattoria de Montréal ! Vous y serez accueillis comme des Kings. Servis comme un pape par Greg le noctambule. Régalés aux Fournaux par Renaud l'arsouille. Bousculés aux cuisines par Bebert à la gouaille bien fournie qui dépote en envoyant valdinguer les casseroles sales et les vannes au plongeur qu'à les pognes dans le bac à jus. Ostie de criss de calisse de tabarnak, faut que ça récure, que ça brille comme un sou. Le petit étudiant en graphisme accroc aux vidéopoker va mouiller son maillot. Et après le taf, c'est pas fini.Faut encore lever le coude le reste de la nuit avec tout le gang dans les bars en folies de Montréal...

Stéphane Larue raconte sa véritable plongée dans le monde des cuisines, des machines à sous, de la musique métal et des nuits de folies de Montréal. Ayant fait aussi la plonge il y a des plombes , j'ai retrouvé en live les rushs , l'ambiance bruyante, le bruit des machines, les odeurs de graillon, l'eau crasseuse qui colle à la peau, les sorties after entre potes...Mais ce qui en fait un véritable conteur, c'est sa manière de rendre vivant les personnages qui vous poursuivent encore après avoir refermé son premier roman. Une petite préférence pour le Bebert qui "ressemble à Frank Black qui jouerait Kurtz dans Apocalypse Now, mais aussi un peu bouddha sur le speed. " Pis merci à Bookycooky, la cheffe cuistot de Babelio pour le bon tuyau.

Le plongeur, mon criss, il en brasse à un rythme infernal !



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Le plongeur

Le pari était audacieux : 600 pages à raconter les déboires d’un narrateur paumé dans sa vie, entre son travail dans un restaurant chic à Montréal dans les années 2000, ses beuveries avec ses collègues et ses problèmes de jeu. Et… on ne s’ennuie pas une seule ligne. La lecture coule toute seule, la plume est très fluide, ni simpliste ni ronflante. J’ai souvent des difficultés avec la narration à la première personne, mais ici, le choix me semble judicieux et parfaitement adapté à l’histoire – peut-être parce que le narrateur a quinze ans de recul sur les événements qu’il raconte, qu'il n’entretient aucune illusion sur son état d’esprit de l’époque et qu'il brosse un autoportrait dénué de toute complaisance. On n’éprouve pas tant d’empathie envers lui, plutôt un mélange de pitié et d’exaspération à le voir s’enfoncer et mentir à son entourage sans admettre qu’il a besoin d’aide. Plutôt que l’action elle-même, il me semble que c’est là que se crée la tension dégagée par le récit. L’exercice était difficile et le résultat habile.
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Le plongeur

Chaud devant ! chaud !

C’est le coup de feu, les clients sont présents et dans les cuisines, tous s’activent. Pas de place pour l’improvisation, tout est calibré, tout est millimétré. Ça suinte de partout, des fours chauds qui exhalent de délicieuses odeurs de focaccia, des poêlons où rôtissent des tendres osso-bucco, des verres où se réchauffent des préparations glacées et alcoolisées mais surtout des chemises et autres vêtements de travail. Le rythme est dingue, l’ambiance est surchauffée.

C’est dans ce climat infernal que se présente le narrateur. Il a besoin d’un job pour couvrir ses dépenses, ses frais, ses besoins... De l’argent, il lui en faut plus, toujours plus. Il emprunte mais ne rembourse jamais. Il ment à chacun, s’enfonce dans son délire. Il claque tout dans les machines à sous. C’est son addiction, sa malédiction. Il se croit tombé au fond du trou, mais le travail de plongeur qu’on lui propose dans ce grand restaurant montréalais va lui révéler une autre facette de lui-même. Entre espoir et désespoir, le lecteur suit la trajectoire de ce jeune étudiant en graphisme, fan de musique (metal) et lecteur assidu.



Jamais, je n’ai ressenti une telle intensité de ruche bourdonnante. Stéphane Larue décrit, avec forces exemples, les multiples tâches qui incombent au personnel de cuisine. Tout y est décortiqué avec précision. Une avalanche de mots submerge le lecteur et le noie dans le travail à accomplir et le tout à un rythme hallucinant. Et quand le coup de feu s’apaise et s’éteint, quand la nuit est bien présente ou que l’aube pointe déjà, l’auteur nous entraine cette fois dans les bars où la bière coule à flot pour soulager l’âme et le corps meurtris par ces heures d’activité intense.

Mais ce n’est pas tout ! L’addiction au jeu y est également décrite de manière très physique, presque fiévreuse, ainsi que la musique metal qui entre en résonance avec le corps. Brrrr, que des décharges d’adrénaline !



Il y a du Zola dans ces descriptions. On y retrouve les ambiances de Germinal ou de l’Assommoir. L’écriture est riche, le rythme intense. La play-liste metal est fournie et les références littéraires bien présentes.

Un premier roman réussi pour cet auteur, et quelle claque !





Ce jeune auteur est canadien, québécois plus précisément. Le roman est donc truffé d’expressions typiques du langage de nos cousins d’outre-atlantique, ce qui le rend encore plus réaliste. C’est son premier roman et la restauration il connaît très bien puisque c’est dans ce domaine qu’il travaille. Et j’avoue que la plongée dans les coulisses d’un restaurant est remarquablement décrite. Malgré tout, je lui souhaite d’autres succès littéraires pour le sortir de cet « enfer ».

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Le plongeur

La vie d’un jeune montréalais paumé, musique métal, restaurant et addiction aux loteries vidéo.



Un étudiant habite à Montréal pour suivre un programme en arts graphiques, mais rien ne va plus dans sa vie. L’addiction du jeu lui fait perdre son argent, ses amis et même l’estime de lui-même. Plus il perd, plus il a honte, plus il se déteste et plus il a envie de jouer pour oublier tout ça.



Pour faire un peu de sous, il prend un job de plongeur dans un restaurant. Il y découvre un monde sous pression, avec des tas de choses à faire en un minimum de temps. Et pour décompresser, tout le monde va prendre un verre à la fin de la soirée. Mais pour plusieurs, un verre ne suffit pas, leur vie est plutôt un enchaînement de beuveries. Le plongeur se fera des amis, mais sera aussi en contact avec des individus louches et le trafic de drogue.



Un premier roman criant de vérité, une plongée dans des décors pour moi inconnus. J’ai rencontré Dave et ses projets graphiques, j’ai vu son bonheur d’écouter la musique, j’ai senti les odeurs de graillon du restaurant et j’ai assisté à sa descente aux enfers de l’addiction.

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Le plongeur

Il plonge, il plonge, Le plongeur de Stéphane Larue, mais à part ça ? Il boit, il joue, il se désespère de lui-même et pis c’est tout ! Et ce pendant presque 500 pages, ce qui est un brin longuet…



OK, il est malade, et loin de moi l’idée de dénigrer la pathologie addictive qui le ronge. Violemment accro aux vidéos-jackpots qui pullulent dans tous les bars de Montréal, Stéphane tente à la fois de poursuivre ses études de graphisme, de faire bonne figure dans son boulot dantesque de plongeur à La Trattoria et d’échapper à ses débiteurs en tous genres à qui il doit les billets qu’il a immanquablement quêtés et glissés dans les machines. En gagnant, parfois ; mais en perdant tout, la plupart du temps.



Son entrée dans la comédie humaine en vase clos que représentent les cuisines de La Trattoria, ses virées nocturnes de bar en bar et de cuite en cuite, ses pseudos remords de lendemains de beuverie, ses petites et grandes trahisons amicales et familiales, vont l’amener à un moment charnière : couler ou rebondir. Encore faut-il pour cela le coup de pouce, le déclic, l’ami.



Tout cela m’a semblé un peu maigre et souvent convenu. Je n’ai rien contre les contenus lents, bien au contraire, dès lors qu’ils permettent le développement d’une pensée, d’une réflexion, d’un raisonnement qui finit par prendre sens. Je ne l’ai pas trouvé ici ou – c’est fort possible - il m’aura échappé. Comme toujours, je suis allé au bout, mais sans passion, ni empathie aucune pour Stéphane et sa bande de déjantés. Livre générationnel ai-je lu quelque part ? Ça doit être ça alors, une question de génération…
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Le plongeur

Roman initiatique détaillant un moment charnière dans l'existence d'un jeune de 20 ans, monté à Montréal pour ses études. Un antihéros un peu candide en prise avec les démons du jeu et qui sent sa vie partir en quenouille.

L'histoire commence alors que le narrateur, un jeune étudiant en graphisme, vient de déménager à la cloche de bois pour éviter de payer le loyer qu'il doit à son colocataire. Il est « dans la marde » ayant englouti dans les vidéo pokers l'argent de ses économies, du loyer, celui que sa copine lui a prêté et même une avance qu'il a reçu pour faire la pochette du premier CD qu'un copain et son groupe de métal va produire. Il squatte chez un ami d'enfance, et pour essayer de se refaire, il se trouve une job de plongeur dans un restaurant huppé du Plateau, La Trattoria. le roman raconte son apprentissage et son adaptation à l'univers bien particulier des cuisines et ses tentatives pour combattre son addiction au jeu.

La magie opère dès la première ligne. D'une écriture finement ciselée, sans effets superfétatoires Stéphane Larue nous décrit avec maîtrise, la plonge, l'arrière cuisine, la drogue, l'alcool, les virées dans les bars après des shifts déments passés à la plonge, les réveils douloureux, les trucs pour éviter de succomber à la lumière stroboscopiques des machines à sous, les shows violents de métal, les amitiés, les rencontres, les occasions ratées, les illusions perdues et les catastrophes évitées de justesse, un tourbillon d'émotions. On s'attache aux personnages tous plus colorés les uns que les autres mais étonnamment criant de vérité : Mohammed le chauffeur de taxi zen, Malik le cousin bouée de sauvetage, Jess et Mari-Lou les ex petites amies, Jade qui aurait pu le devenir, Greg le truand et surtout Bébert, grande gueule cassée, soûlon au grand coeur qui prend sous son aile, le narrateur, Stéphane (oui, on soupçonne dès le début que le jeune qui fait l'histoire a beaucoup en commun avec l'auteur) naïf, qui observe et tente de s'adapter.

Un véritable coup de coeur. J'attendrai avec impatience le deuxième roman de ce jeune auteur si prometteur.

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Le plongeur

Au Québec, le roman a bénéficié d'excellentes critiques et à ce titre, je l'avais inscrit dans ma PAL depuis sa sortie. Et il ne déçoit pas. Stéphane Larue décortique l'univers de la restauration et celui des dépendances qui guettent ses acteurs. À chaque coup de feu, les chefs, les sous-chefs, les assistants, les serveurs, les barmaid et les plongeurs aux horaires atypiques évoluent dans une bulle hermétique qui éclate à la fermeture du restaurant, les projetant tous alors autour d'une dernière bière fraternelle. Sauf que c'est toujours loin d'être la dernière. Le plongeur, c'est le narrateur, étudiant en graphisme à l'UQAM, désespérant de s'acquitter de ses dettes de jeu, accro aux machines à sous, lorgnant sans cesse vers le Casino de Montréal et tous les bars qui se trouvent sur son chemin. L'auteur s'est investi assurément dans cette histoire et son écriture vraie contribue à nous restituer les mécanismes d'addiction au jeu et à nous rendre sympathique son anti-héros.
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Le plongeur



Le plongeur de Stéphane Larue est un roman culte car avec le temps cette histoire va faire son chemin Ce roman est un hommage à la musique qui est toujours présente dans cette histoire. Un petit kid qui suit des cours d’art graphique au cégep du vieux Montréal, il aime la musique métal, les bandes dessinées, Clive Barker et Lovecraft, la science-fiction des années 60 et 70. Il est addict a la loterie vidéo il s’endette emprunte à droite comme à gauche et passe son temps à mentir. Pour s’en sortir il devient plongeur au restaurant La Trattoria, tout un parcours du combattant ce travail de plonge et les personnages haut en couleur qui le côtoient sont plus grands que nature, la description du stress vécu par les employés est homérique et cela soir après soir. Le kid n’a pas d’identité tout au long de l’histoire et quand le kid veut réellement régler son problème il a un nom. Un roman qui nous parle de rêves, de ces cuites mémorables et des rendez-vous manqués accompagné de la musique de Megadeth, In Flames et Iced Earth. Un roman urbain qui restera longtemps dans ma mémoire que je recommande à tous les amoureux des after-hours et de musique alternative.

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Le plongeur

Une écriture pointue qui s'attache à nous décrire en détails le quotidien d'un restaurant à Montréal, ce qui a un côté très immersif et voire même, addictif.

Et l'addiction, c'est bien le cœur du roman, l'auteur noue le suspense de l'histoire autour de cette problématique. Stéphane arrivera t-il à se libérer de son addiction au jeu ?

Les vies des personnages l'environnant sont-elles également conditionnées par leurs addictions propres (drogue, alcool ...) ?



Un roman que j'ai trouvé un poil long par moments, mais d'une grande force narrative et qui a le pouvoir de faire entrer en sympathie pour le destin de son personnage.
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Le plongeur

Montréal, début des années 2000. Les dettes s'accumulent pour notre narrateur de dix-neuf ans totalement dépendant aux loteries vidéo. Cet étudiant en graphisme, fan de heavy métal, sombre peu à peu. Il ne va plus en cours et ment à ses proches, hypnotisé par les lumières des machines de jeux.



Grâce à un ami, il décroche un job de plongeur dans un grand restaurant. Un travail qui l'accapare et l'aide à sortir la tête de l'eau. Le jeune homme tente alors de surmonter son addiction mais le chemin de la guérison sera semé d'embûches.



Stéphane Larue s'inspire de son vécu pour nous immiscer de manière époustouflante dans les coulisses d'un restaurant. Le lecteur se retrouve alors immergé en plein coup de feu en compagnie des cuisiniers et des plongeurs. Les descriptions sont saisissantes. L'ambiance est survoltée et la cadence infernale pour les employés qui enchaînent les tâches à un rythme effréné. La sueur et la graisse vous collent à la peau. Les odeurs de friture vous envahissent et le narrateur vous communique son stress ainsi que sa fatigue. Un véritable tour de force réalisé par l'auteur.



Ce roman dépeint également les nuits fiévreuses de Montréal, les sorties entre collègues une fois la tension redescendue et les beuveries dans les bars. Et, il y a les moments de rechutes où l'on se retrouve dans la tête du joueur compulsif, grisé par les machines de loterie. L'adrénaline monte et la perte de contrôle est inévitable.



Une histoire prenante en dépit de quelques longueurs, une galerie de personnages hauts en couleur et attachants grâce à une plume aiguisée. Sans oublier la langue québécoise qui compose ce récit et dont je me suis délectée tout au long de ma lecture.



Un premier roman déjà récompensé à plusieurs reprises et il y a fort à parier que l'on n'a pas fini d'entendre parler de Stéphane Larue.



Un voyage fascinant et étourdissant en plein coeur de l'arrière-cuisine d'un grand restaurant à Montréal aux côtés d'un plongeur qui perd pied et tente de vaincre son addiction au jeu. Un récit initiatique captivant pour ce roman québécois stupéfiant de réalisme qui vous fera voir le monde de la restauration d'un autre oeil.
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Le plongeur

Cette immersion dans le monde de la restauration et des dépendances m'a subjugué, rien de moins. Le narrateur, jeune adulte accro aux machines de vidéo-poker, se débat tant bien que mal avec les multiples problèmes que cela lui cause avec tout le monde mais principalement avec lui-même. Il devient plongeur dans un restaurant à la mode et nous introduit dès lors dans un univers fascinant à la fois par le chaos hallucinant du travail en cuisine et par les étranges personnalités de ceux qui y travaillent.



J'ai sué avec lui dans la plonge, lui ai crié des bêtises chaque fois qu'il s'approchait d'une machine à jouer, applaudit à ses rares bons coups, sympathisé avec sa honte, découvert avec lui la faune nocturne d'un certain Montréal. Comme quoi cet auteur m'a embarqué pour un tour de piste étourdissant. Ce livre n'est pas sans quelques minimes défauts, mais rien comparé à la puissance du récit, à la justesse des dialogues, à la franchise du narrateur. J'ai été conquis.
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Le plongeur

Bonsoir,

"Y'a un problème dans les bécosses, man. Ca serait smatte que tu t'en occupes"; " De crisse d'ostie de nabot pogne-cul"; " Greg est pas gérant pantoute man. C'est l'autre busboy"... Voilà quelques expressions relevées dans "le plongeur" de Stéphane Larue aux éditions Le Quartanier Éditeur, que j'ai lu dans le cadre du challenge instagram "Varions les éditions". Comme vous l'aurez compris il s'agit d'un livre québécois. Et si il m'a fallu un peu d'adaptation pour tout comprendre ( je vous rassure ce ne sont que quelques expressions) j'ai adoré ce livre. Certes si je vous pitche l'histoire cela ne vous fera pas envie et pourtant quelle histoire ! Les personnages, le milieu de la cuisine de restaurant tout est tellement vivant, réel, que l'on a une seule envie, savoir comment va se sortir de son addiction au jeu le héros de notre livre. Je vous le conseille vivement et encore plus que cela et en plus la couv est très jolie.

Quatrième de couv: Nous sommes à Montréal au début de l’hiver 2002. Le narrateur n’a pas vingt ans. Il aime Lovecraft, le métal, les comic books et la science-fiction. Étudiant en graphisme, il dessine depuis toujours et veut devenir bédéiste et illustrateur. Mais depuis des mois, il évite ses amis, ment, s’endette, aspiré dans un tourbillon qui menace d’engouffrer sa vie entière : c’est un joueur. Il joue aux loteries vidéo et tout son argent y passe. Il se retrouve à bout de ressources, isolé, sans appartement.

C’est à ce moment qu’il devient plongeur au restaurant La Trattoria, où il se liera d’amitié avec Bébert, un cuisinier expérimenté, ogre infatigable au bagou de rappeur, encore jeune mais déjà usé par l’alcool et le speed. Pendant un mois et demi, ils enchaîneront ensemble les shifts de soir et les doubles, et Bébert tiendra auprès du plongeur le rôle de mentor malgré lui et de flamboyant Virgile de la nuit.

On découvre ainsi le train survolté d’un restaurant à l’approche des fêtes et sa galerie mouvante de personnages : propriétaire, chef, sous-chefs, cuisiniers, serveurs, barmaids et busboys. Si certains d’entre eux semblent plus grands que nature, tous sont dépeints au plus près des usages du métier, avec une rare justesse. C’est en leur compagnie que le plongeur tente de juguler son obsession pour les machines de vidéo-poker, traversant les cercles d’une saison chaotique rythmée par les rushs, les luttes de pouvoir et les décisions néfastes.

Œuvre de nuit qui brille des ors illusoires du jeu, Le plongeur raconte un monde où chacun dépend des autres pour le meilleur et pour le pire. Roman d’apprentissage et roman noir, poème sur l’addiction et chronique saisissante d’une cuisine vue de l’intérieur, Le plongeur est un magnifique coup d’envoi, à l’hyperréalisme documentaire, héritier du Joueur de Dostoïevski et du premier récit d’Orwell, celui d’un plongeur dans le Paris des années vingt.
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Le plongeur

J'ai trouvé que ce livre démarre bien, on a du mal à le poser. Il y a certes quelques répétitions. Malgré cela, on entre dans le monde de Stéphane par la grande porte. Beaucoup d'émotions sont transmises, amour, haine, chagrin, remord, peur de soi-même, manque de confiance et etc. L'addiction est le fond de l'histoire et on voit le côté ravageur, désespérant, de ce problème, de cette maladie. On aime ce jeune qui essaie de s'en sortir et on voudrait l'aider. De l'autre côté, ses mensonges, ses trahisons, ses manipulations, sa déchéance et le sabotage qu'il fait de son talent nous choque, on se fâche. Cela est pour la partie maladie. Mais le personnage est tellement attachant, au prise avec une vie difficile dans le milieu de la restauration. On souhaite tellement qu'il s'en sorte! Il est sensible, timide, gauche. Il oeuvrera dans le milieu de la restauration qui nous est si bien imagé, qu'on s'y croirait. Il apprend le travail, y met de l'ardeur. Les autres personnages sont denses, des personnalités qui peuvent être désagréables, mais quand on voit ce qui se passe dans les cuisines, on comprend bien qu'il faut être fort pour résister à autant de pression. Il se créera un entourage d'amis sincères, d'autres pourris. J'ai beaucoup aimé ce livre qui me semble unique en son genre. Il faut être ouvert autant à l'histoire qu'à la narration, mais tout est bien calculé pour bien intégrer le décor.

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Le plongeur

Le roman retrace ce moment flou, fin, diffus, où le narrateur réalise – ou plutôt n’a pas d’autre choix que de comprendre – son addiction. C’est ce moment de latence, de basculement qui allume le roman, une semi-réalisation car cela ne suffit pas à se dépêtrer de l’amour du jeu.



On adore le Montréal bourré et drogué, dans lequel le narrateur embarque le lecteur, sans concession, à toute vitesse. On vacille dans la nuit qui l’empêche de pensé grâce au rythmé effréné : sortie du taf à 2h, puis picole, puis dodo, puis taf, qui l’empêche d’accéder aux machines. Mais pas toujours. Cette addiction est représentée avec énormément de brillo, parfois, le personnage craque, sans raison. C’est bien ça qui est si réaliste et si triste dans l’addiction et les rechutes : on imagine toujours qu’il y a une raison, et en fait non, pas toujours. Le narrateur est attiré par les machines comme un moustique par la lumière. A peine le lecteur se rend-t-il compte qu’il est entré dans un casino que ça y est, le narrateur décrit cette petite chose qui s’est allumée dans son cerveau. Qui lui fait du bien, qui le rassure, le fait vivre, mieux que l’alcool, le sexe ou toutes les autres manières d’avoir de l’adrénaline.



Ainsi, l’auteur nous livre un récit réellement haletant, alliant une incroyable capacité à écrire et à décrire, même avec la vulgarité de l’oralité. L’écriture propose des choses hyper concrètes, des événements, de l’argot du milieu de la restauration ou des arts graphiques. Cela, en ajoutant toute la tension et l’émotion du personnage, ce qui fait que le lecteur peut carrément ressentir dans chaque cellule de son corps les mêmes choses que le personnage. Dans cette ébullition des événements très rythmés et rapides, on se rend compte de la capacité de description incroyable de l’auteur. Les mouvements, les pensées, les événements sont décrits à la seconde près avec la cadence qui va avec. Ce qui rend, et c’est presque surnaturel, l’histoire d’un type qui fait la vaisselle absolument haletant, où on se rend compte qu’on retient son souffle pour lui. Alors que techniquement il est juste en train de faire la plonge.



Ainsi, c’est un bonheur que de lire ce livre, une vraie expérience d’écriture, mais un thème qui vous prend aussi au tripe.
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Le plongeur

C'est le récit d'une descente aux enfers d'un jeune homme québécois accro au jeu. L'auteur nous invite à suivre la vie de cet homme dans un combat permanent entre période de prise de conscience et rechute. Cela sera aussi l'occasion de découvrir tout une galerie de personnage qui vont jouer un rôle plus ou moins important que cela soit un rôle positif ou un rôle négatif.



J'ai eu un peu de mal à entrer dans l'histoire, sûrement en raison du style de l'écriture avec beaucoup de termes utilisés en québécois et des anglicismes, il y a parfois des phrases que j'ai eu un peu de mal à comprendre, bref cela a rendu la lecture un peu laborieuse.



Ceci dit, petit à petit, je me suis attaché à ce personnage luttant contre son addiction et se faisant parfois embarquer dans des histoires très compliquées. On est heureux lorsqu'il arrive à s'abstenir, on est en colère quand il rechute, on comprend sa douleur, l'auteur arrive incroyablement bien à nous faire passer à travers ces différentes émotions et à nous faire prendre conscience de la difficulté de se sortir d'une addiction et de l'impact de celle-ci sur une vie.



Il y a bien quelques longueurs, des passages un peu répétitifs avec des moments ou j'ai eu la désagréable impression de tourner en rond, d'avoir déjà lu ce passage, mais cela reste un roman intéressant malgré ces quelques défauts.



Je ne regrette donc pas d'avoir mis le nez dedans même si un format un peu plus condensé aurait pu permettre de gommer quelques défauts. Pour les personnes un peu rebuté par le style, cela vaut tout de même le coup de s'accrocher et de finir ce livre pour voir l'évolution du personnage principal, et puis à force d'effort et au bout d'un moment, on s'y fait à ces termes québécois.



Des défauts donc mais un personnage intéressant, un thème bien traité et des émotions transmises au lecteur. Un bon roman même si le style d'écriture et les redondances / longueurs ne rendent pas la lecture aisée.

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Le plongeur

J'ai adoré lire ce livre. Je suis de la rive-sud de Montréal et ai travaillé dans des restaurants du quartier latin durant mes études au Cégep du Vieux et à L'UQÀM à la fin des années 90. Je me suis litéralement retrouvé à quelques endroits du récit.



Ce livre nous rend captif, addicte. On veut que Stéphane se sorte du pétrin dans lequel il est. Qu'il rembourse ses dettes et qu'il cesse de jouer. Même quand il succombe et joue, on se laisse aller à souhaiter qu'il fasse des gains et puisse rembourser ses dettes. On veut savoir s'il reviendra avec son ex ou s'il succombera à l'une de ses collègues. le rendez-vous avec la belle Jade est éloquent à ce sujet. L'auteur nous maintien en haleine de façon fort habile.



Après, il y a l'histoire et les personnages tous bien construits à commencer par Bébert, Greg, Bob, Séverine, Carl, etc. Puis, il y a les anecdotes et les descriptions, la musique Métale, la réalité ville-banlieue près de Montréal, etc.



Et surtout, il y a le monde de la restauration. Un monde parfois sombre, un monde qui peut sembler parallèle, extérieur au monde normal, attirant et raffraichissant, dans une autre dimension, où l'on travaille excessivement fort, où l'on a rapidement l'impression d'accomplissement, un monde d'alcool et de drogues, etc.



Un réel plaisir à lire! Merci Stéphane Larue!



Chapeau!!
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Le plongeur

Dès les premières pages, ce roman m'a embarquée, me sentant déjà dans l'intimité du personnage et voulant en savoir davantage sur ce Bébert, qui m'apparaissait mystérieusement sympathique.

C'est aussi que, ayant déjà vécu à Montréal, je retrouvais avec plaisir cette ville par les descriptions si réalistes de l'auteur et le travail dans le milieu de la restauration que j'avais aussi expérimenté.

Ce premier roman de Larue est excellent. il nous transporte dans un univers plutôt sombre, mais d'un réalisme sans faille. Nous suivons le protagonisme avec intérêt et attention du début à la fin. Le langage est cru, sans concession.

Je recommande fortement ce livre à quiconque s'intéresse à connaître différent de soi.
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Le plongeur

J'ai commencé, arrêté, repris et finalement lâché. Pourtant j'en dit un mot parce que le talent est là. Mais trop d'efforts à produire pour suivre les tribulations d'un gars bon dans le fond, pas bien dans ses résolutions de mieux faire dans la vie. Il triche, ment, guindaille, essaie quelques rémissions et puis... Obstacle premier, la langue. Faudrait un glossaire pour saisir le suc d'un parler écrit à la vitesse de l'oral. Je suis largué. Puis, c'est trop pas ma génération ; avec trente ans de moins, j'aurais peut-être joué jusqu'au bout. Là, mon amour inconditionnel du Québec est frustré.




Lien : http://cinemoitheque.eklablo..
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Thème : La vague de Todd StrasserCréer un quiz sur cet auteur

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