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Citations de Stéphanie Exbrayat (55)


Léa plaisait aux hommes. Souvent, elle s’en était étonnée. Elle n’était pas très grande, et posait un regard très critique sur ses cuisses et ses fesses qu’elle trouvait trop enrobées. Elle avait parfois demandé à ses amants ce qui les avait attirés. Ils évoquaient ses fossettes, son sourire mutin, sa bouche pulpeuse, ses yeux rieurs et même ses rondeurs ou son caractère volcanique et enfantin. Depuis quelques années, la question du pourquoi ne la hantait plus. Elle supputait les hommes préférer les filles imparfaites.
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Elle n’avait pas l’air de plaisanter. Elle avait même une sacrée envie de lui mettre son poing dans la figure, ça crevait les yeux. Léa savait qu’elle aurait dû faire ce que tout le monde aurait fait : rien. Être lâche. Subir et attendre sagement le moment de quitter le wagon. Ou calmer la situation tout de suite afin d’éviter que cela ne dégénère. Mais dans le même temps, elle se connaissait suffisamment pour savoir qu’elle ne ferait rien de tout ça.
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De manière générale, Léa n’avait pas de réelles affinités avec les enfants, encore moins lorsqu’ils étaient turbulents. Les pleurs du garçon devinrent subitement plus insistants. Ils montèrent en puissance avant de se transformer en une élégie stridente et désarticulée. L’estomac de Léa se tordit sous l’effet d’un spasme de contrariété.
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"Profite de l'instant", lui intime sa petite voix, car la vie n'est faite que de ça, que d'instants collés les uns aux autres. Des chapelets de moments qui mis bout à bout finissent par former une journée, un mois, une année puis une vie.
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On a souvent la capacité de comprendre et pardonner ce que l'on a déjà vécu soi-même.
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La jeune femme ne parvenait pas à se défaire de l’image cauchemardesque de son fils mort sur les pavés de la grange, sa
chevelure blonde, poisseuse et noire de sang, sa jambe désarticulée comme celle d’un pantin cassé. L’avenir sans Sam ne semblait
plus être qu’un abîme noir et froid, où toute diversion à sa peine serait vaine et grotesque.
Au fil des semaines, son chagrin devenait lourd et invalidant. Son corps n’était plus que le dégorgeoir de son esprit malade, et les
journées passées à vomir dans un seau le peu qu’elle avalait alternaient avec les suées nocturnes, qui trempaient ses draps. Elle se
vidait de sa sève par tous les pores de sa peau. Ses mèches brunes collaient son front, dessinant autour de sa tête un casque de
guerrière. Ses membres s’amaigrissaient pernicieusement. Colette ne tenait plus debout. Craignant pour sa vie, le docteur Verdier
l’avait transportée à l’hôpital. Elle ne luttait pas, attendant une chimérique délivrance. Mais les infirmières et les médecins, gonflés
de compassion à son égard, ne l’auraient pas laissée mourir. Perdre son enfant comme ça. Pauvre Colette. Ils s’étaient pris
d’affection pour cette femme gracile, pour ce regard bleu changeant, empli de sidération. Bourré de gardénal et alimenté par les
veines, à vingt-sept ans, le corps a des ressources. La tête aussi.
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Gagner son propre argent, dont elle pourra jouir comme bon lui semble, est un chamboulement onirique.
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Je sens que je ne saurai pas faire mon travail de deuil sans connaître la vérité. Cette quête m’a jusque-là maintenue en vie, mais aujourd’hui c’est cela même qui m’empêche de vivre pleinement. Ma conscience ne me laissera pas tranquille tant que la lumière ne sera pas faite, alors que je me sens prête à goûter de nouveau au bonheur. J’angoisse à la perspective du retour de Robert. Je vais devoir encore plonger dans l’horreur, faire ressurgir des souvenirs abhorrés, alors qu’en moi bout maintenant le désir de tourner la page. Mais je n’ai pas le choix. Je dois faire face. Une mère respecte toujours ses promesses.
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Un homme qui débarque comme ça dans un village, qui n’a pas de famille, pas d’amis, cela m’a toujours paru étrange.
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La naïveté du docteur lui donne envie de le serrer dans ses bras.
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J’aime créer des bijoux, fabriquer des accessoires féminins avec du tissu, des plumes, des perles, des pierres semi-précieuses. Mais hors de question que j’en parle. C’est intime. Ils n’ont pas besoin de le savoir, et puis ça fait bien longtemps que je ne crée plus rien. Quelle galère ! Si je n’ai rien à dire, je vais passer pour la ratée de service. Il faut absolument que je trouve une idée.
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Quel enfer ! Pourquoi est-ce que je suis venue à ce séminaire pourri ? J’aurais dû me faire porter pâle. Et si je partais maintenant ? Je pourrais prétexter un drame familial, éclater en sanglots et partir… Oui, tiens, c’est ça. Je n’ai qu’à faire ça. De toute façon, je ne pourrai pas tenir deux jours ici. L’endroit est trop glauque, et mes collègues m’insupportent.
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Je me demande comment on peut être ami avec Delamare. Il est détesté de tous. C’est un homme odieux, il aboie sur tous ses salariés et prend du plaisir à les humilier. Il est irascible et imprévisible. Il peut passer du rire à la colère et inversement en une fraction de seconde.
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À 42 ans, on pourrait presque croire que j’approche de la retraite. Elle est loin l’époque de ma splendeur, quand Xavier m’écrivait des poèmes dans lesquels ma belle chevelure châtain clair rimait avec l’étincelle de mes yeux verts. Ces vers étaient certes enfantins, mais ils avaient au moins le mérite d’exister. Aujourd’hui, il ferait rimer quoi ? Cheveux courts avec désamour, ou avec dur labour ?
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Arrêter de ressasser ses idées noires, se lever plus tôt, passer moins de temps devant la télé, chercher activement du travail. Bref, voir le verre plein et aller de l’avant. Pleine d’espoir, je repousse la couette et me lève.
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Mon fils surestime toujours ses capacités. C’était déjà comme ça lorsqu’il était petit, et sa toute fraîche majorité ne l’a pas rendu plus lucide. Je ne veux pas qu’il prenne un mauvais coup. Qui sait, l’intrus est peut-être armé. Je rassemble mes forces et saisis la batte de base-ball glissée sous mon lit. Alban a eu une passion très courte pour ce sport quelques années plus tôt. Depuis la montée de la délinquance dans le quartier, la batte a été recyclée en gourdin.
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Avant, j’étais douée pour embrasser les beautés de ce monde, pour apprécier tous les détails infimes qui rendent la vie belle. J’étais douée pour le bonheur. Mais ma petite voix c’est tue. Elle avait résisté à la mort de ma mère, puis à celle de Guy mais Sam… C’est trop insupportable. Je me sens comme dans une boîte. Une boîte avec un couvercle bien fermé. Une geôle où je ne sais plus distinguer la terre du ciel. Sam est mort et l’azur s’est vidé. Les oiseaux ne chantent plus. Les fleurs n’ont plus d’odeur. Plus rien n’a de goût. La beauté de ce monde est sortie de mon champ de vision. Je suis dans un caisson étanche. Je n’entends plus. Je ne vois plus rien. Tout a disparu. Sam a tout emporté avec lui. Ma bonne étoile n’a pas su me protéger du pire mais elle me maintient survivante malgré le pire. Elle me porte sur un chemin tourmenté qu’il me faut continuer de parcourir.
Quand j’ai eu envie de mourir après le décès de Guy, le docteur Verdier m’a fait comprendre qu’il y avait toujours une raison de rester en vie. Aujourd’hui je dois trouver laquelle.
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La plupart du temps, ils ne se déshabillaient pas complètement. Elle ouvrait les cuisses et il la prenait tout de suite, pantalon sur les chevilles, sur le coin d’un meuble ou debout contre un mur.
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Il rêvait d’entendre à nouveau ce rire clair dont il avait oublié jusqu’à la sonorité, de courir à toutes jambes derrière un vélo sans petites roues ou de faire des concours de bulles en soufflant avec des pailles dans des verres de jus de fruits…
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Si on veut le faire entrer dans un moule, ce n’est pas en le mettant à l’écart dans une école-prison qu’on y arrivera. Il se retrouvera définitivement exclu et il ne pourra plus s’adapter à notre société. S’il vous plaît, laissez-lui encore un peu de temps…
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