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Citations de Stephen Markley (153)


L'art ne sert plus à compiler la vie, et c'est peut-être pour ça qu'il fonctionne plus. La vie elle-même est devenue l'unique ressource disponible, exploitable. On est prêts à tout. Raser des montagnes entières, anéantir des espèces, déplacer des fleuves, brûler des forêts, modifier le pH de l'eau, nous couvrir de produits chimiques toxiques. Il a fallu deux millions d'années à notre espèce pour se mettre debout et seulement cinq cents générations pour tout le reste. Notre culture repose sur notre droit à l'abondance, et sur pas grand-chose d'autre. Et nous avons mis notre droit de naissance en danger parce que nous sommes incapables de nous contrôler. De contrôler notre désir.
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Le système américain, [...] ça te file des bagnoles, des cartes de crédit, une religion, la télé et tout le confort qu'on appelle "liberté". Le problème, c'est que ça sert plus à rien de s'énerver contre le système parce que le système absorbe toutes les critiques. [...] Si t'essayes d'ouvrir ta gueule, tu te fais juste instrumentaliser, assimiler, détourner. Tu chopes un poste de prof, un contrat avec un label, une émission de télé rien que pour toi, ou pire encore, un contrat d'édition. Et à partir de là, tu contribues au statu quo.
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Et tout cela participait de la même dégueulasserie humaine qui l'emplissait d'une fatigue immémoriale et lui donnait envie de vomir son âme.
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Et l’amour peut nous pousser à faire des choses inattendues, des choses si éloignées de ce que nous sommes ou de ce que nous pensons être qu’on ne reconnaît même pas la personne qui les fait.
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Tout ce qui existe, c’est ce lance-flammes délirant, ce rêve collectif dans lequel nous naissons, voyageons et mourons
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Nous entretenons avec le ciel de l'endroit où nous avons vu le jour une intimité qui dépasse le mouvement des nuages ou le clignotement des étoiles (...).
Nous aurons beau courir le monde et assister à des couchers de soleil, des aurores et des tempêtes plus spectaculaires, lorsque nous apercevrons ces champs, ces forets, ces buttes et ces rivières ancrés dans notre mémoire, notre mâchoire se serre.
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"L'amour est le fantôme de nous-même, un reflet qu'on aperçoit dans une foule - une autre vie, d'autres idéaux, une autre carte du monde - mais qui n'en reste pas moins nous. "
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- Tu vois, c'est ça votre problème à vous les gauchistes. [...] Vous êtes vraiment des hypocrites. Vous êtes dans votre camp du bien et tout ce que vous voulez, c'est contrôler ce qu'on dit et ce qu'on a le droit de penser. A la fac y a une fille qui m'a pourri parce que j'avais dit "une voilée" au lieu de "une femme voilée". J'ai cru qu'elle allait me faire une crise cardiaque pour un petit mot de rien du tout. Mais c'est ça les gauchistes : la police de la pensée. Vous voulez protéger une religion comme l'islam qui traite les femmes et les homos comme de la merde et qui respecte pas non plus la liberté d'expression - vous arrivez même pas à être cohérents. Mais quand des chrétiens disent qu'ils veulent pas que des mecs avec des bites puissent aller dans les chiottes des femmes, là tout le monde s'en prend aux vieux ploucs réacs. On dit qu'ils sont intolérants ! On les chasse avec des fourches ! Les gauchistes, ils s'en tapent que l'économie parte en couille, que les emplois foutent le camp, que toutes les boîtes ferment ou que personne ait les moyens d'aller vivre dans leurs jolies villes sur la côte. Ils en ont rien à carrer. Le plus important pour eux c'est les droits des clandestins, pas l'héroïne qu'ils font venir et qui tue tous les gens qu'on connaît. Ou, non, en fait tu sais ce que c'est le plus important pour eux ? Qu'on arrête de parler de "clandestins". C'est des "sans-papiers". Ils vont manifester à cause d'un mot. Mais on les entend pas quand Curtis ou Ben ou je sais pas qui fait une overdose, si ? [p. 330]
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C'est ça, l'adolescence : chacun vit dans sa bulle de doutes terrifiants, sans envisager que tous les autres soient dans le même cas.
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Une horde d'escrocs parvenus avait ratissé l'Etat, en commençant par les quartiers où les retraites gelées de pieuses veuves noires en faisaient des cibles faciles, avant de passer aux enclaves populaires blanches puis aux banlieues de la première couronne. Les saisies débutèrent et des quartiers entiers se transformèrent en champs de mauvaises herbes galopantes, ponctués de coquilles abandonnées ou de squats à dope. Ameriquest, Countrywide, CitiFinancial - tous ces salauds perfides qui guettaient les plans sociaux et les fermetures d'usines, les luttes et les peines de l'Etat, et qui inventaient des moyens de s'enrichir sur le désespoir des habitants. Toutes les villes de l'Ohio avaient de grandes étendues gangrenées qui ressemblaient à New Canaan, la même géographie de zones commerciales aux avant-postes violemment éclairés vantant diverses variations autour du crédit à la consommation.
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Une fois, j'ai lu un livre qui expliquait que la littérature, c'est une immense conversation qui transgresse toutes les limites définissant notre pensée : les frontières, notre durée de vie, les continants, les millénaires.
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Un peu avant 30 ans, on se rend compte que notre entourage peut prendre deux chemins différents. Certains conservent sans peine leur jeunesse, tandis que chez les autres le temps commence à faire son oeuvre comme l'eau s'infiltre par une brèche dans la coque.
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Bill observa les drapeaux agités, le nationalisme décérébré, la puissance militaire invoquée comme panacée, et tout cela lui évoqua un mauvais film, un vernis commode posé sur le culte national du massacre.
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Ben avait envie d'écrire une chanson sur Rick, sur ce style de mec qu'on trouve un peu partout dans le ventre boursouflé du pays, qui enchaîne Budweiser, Camel et nachos accoudé au comptoir comme s'il regardait par-dessus le bord d'un gouffre, qui peut frôler la philosophie quand il parle football ou calibres de fusil, qui se dévisse le cou pour la première jolie femme mais reste fidèle à son grand amour, qui boit le plus souvent dans un rayon de deux ou trois kilomètres autour de son lieu de naissance, qui a les mains calleuses, un doigt tordu à un angle bizarre à cause d'une fracture jamais vraiment soignée, qui est ordurier et peut employer le mot 'putain' comme un nom, adjectif ou adverbe, de manières dont vous ignoriez jusque-là l'existence ("On est putain de bien ici, putain", dit Rick assis dans l'herbe, en admirant le miroitement nocturne de Jericho Lake). Pourtant, son ami n'avait rien d'ordinaire. Il vivait en roue libre, était têtu comme une mule et aussi rusé qu'un coyote. Il portait en lui des océans entiers, toute la nature du pays, des fantômes farouches et quelques centaines de milliers d'étoiles.
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Un peu avant 30 ans, on se rend compte que notre entourage peut prendre des chemins différents. Certains conservent leur jeunesse, tandis que chez les autres le temps commence à faire son œuvre comme l’eau s’infiltre par une brèche dans la coque
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(...) aucun pipi ne lui avait apporté une satisfaction comparable à ce flot de café et de Pepsi Light filtrés par ses reins, aussi délicieux et apaisant qu’un craquement de la nuque sous les doigts d’un ostéopathe qui libère une demi-douzaine de nœuds d’un coup.
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Ils passèrent sous un réverbère, un de ces machins à vapeur de sodium dont le halo pisseux couleur soda à l’orange donne à la moitié des rues du pays un air blême et malade. C’est à sa lumière que Bill se rendit compte que près d’un tiers des réverbères de New Canaan étaient éteints, créant de vastes poches d’ombre jaunâtre.
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Il se dirigea vers la cabine téléphonique, aperçut un drôle de vieux qui se coulait dans la nuit avec son sac de courses. Il composa sur les boutons gras le numéro de téléphone noté sur la serviette, chaque rectangle chromé un probable centre de loisirs pour l’herpès et la morve.
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C'était peut-être un effet de la tension, du spectre de la mort ou de la blessure, et la proximité avec des mecs pour qui rien n'était tabou, en tout cas Dan n'avait jamais autant ri qu'en mission. Et c'est ce qu'il ne pourrait jamais reprocher à Hailey : on n'est jamais aussi proche d'autres humains qu'à la guerre. Même de ses parents, de sa femme ou de ses gosses. Le sens du devoir avec lequel on part - devoir envers Dieu et la patrie - s'évapore dans la réalité trouble de Bagdad ou de Kandahar, et alors il ne reste plus que la responsabilité envers les copains, les frères.
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Nous aurons beau courir le monde et assister à des couchers de soleil, des aurores et des tempêtes plus spectaculaires, lorsque nous apercevons ces champs, ces forêts, ces buttes et ces rivières ancrés dans notre mémoire, notre mâchoire se serre
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