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Critiques de Stephen Mitchell (18)
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Beowulf

Cela faisait un certain temps que j'avais envie de lire Beowulf, chef-d'oeuvre de la littérature médiévale. Je ne me souviens plus trop comment cela m'est venu ? J.R.R. Tolkien ou/et Poul Anderson? Peu importe au fond.



Je n'avais pas du tout envie de lire une de ces illisibles versions gratuites disponibles sur ma plateforme numérique. Mais avant-hier, je suis allée à la Fnac et je suis tombée par hasard sur cette très belle édition chez Synchronique Éditions. le texte a été traduit par Stephen Mitchell (en anglais, la traduction en français est de Gabriel Boniecki) qui a restitué « la vigueur sonore du texte originel et la robustesse de ses archaïsmes dans une langue claire, élégante et accessible. On entend le barde chanter, on pénètre l'univers sombre, héroïque et fabuleux de Beowulf, peuplé de monstres, de trésors et de fiers guerriers. »



Je peux comparer son travail à celui de Paul Veyne pour l'excellente traduction de L'Enéide.



On ne connaît pas l'auteur de ce texte qui aurait été écrit entre 650 et 1025. Dans l'introduction, il est expliqué le parcours de cette oeuvre qui a été publiée pour la première fois en 1815. Elle a été rendue célèbre en 1936 avec un article de Tolkien réédité dans le recueil « Les Monstres et les Critiques et autres essais. »



Pour en venir à l'histoire, elle raconte donc celle de Beowulf venu en aide au roi des Danois Hrothulf (le célèbre Hrolf Kraki de Poul Anderson). Son peuple est attaqué par Grendel, un horrible monstre géant qui se nourrit de sang et de chair humaine. Beowulf parvient à le vaincre à mains nues étant donné qu'il est impossible de le tuer avec une arme.



Il va devoir également tuer la mère de Grendel venue chercher vengeance pour la mort de son fils.



A son retour chez lui, il va finalement devenir le roi des Gauts (Goths dans certaines traductions mais incorrect selon une note de l'éditeur). L'histoire se poursuit 50 ans plus tard quand un homme dérobe une coupe d'or à un dragon. Pour sauver son peuple, Beowulf va devoir affronter le dragon qui est très contrarié.



La fin est racontée dans l'introduction, donc si vous voulez vous ménager un minimum de suspense, je vous conseille de la lire après avoir lu le texte. Cela étant dit, j'ai passé un très bon moment de lecture.









Challenge SFFF 2022

Challenge mauvais genres 2022
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Gilgamesh : La quête de l'immortalité

Qu'il est émouvant de lire Gilgamesh ! Actuellement le plus ancien texte de l'humanité, avant lui, c'est la préhistoire ! Il influença la Bible et l'Odyssée. On y trouve un récit du déluge, l'éveil à la sexualité d'Enkidu/Adam par Shamhat/Eve (sans connotation de pêché propre au christianisme) et des archétypes que l'on retrouvera dans beaucoup d'autres récits ultérieurs : héros, quête, monstres mythologiques... Rien ne se crée, tout se transforme !



Voici ce que Rainer Maria Rilke disait de ce texte :

" Gilgamesh est prodigieux ! Je le considère comme l'une des meilleures choses pouvant arriver à quelqu'un. Je m'y suis immergé et, à travers ces fragments colossaux, j'ai connu des formes et des mesures qui appartiennent aux plus suprêmes travaux que le Verbe ait jamais produits."



Il faut souligner que ce texte a conservé une grande fraicheur. La traduction ici présente ne satisfera sans doute pas les puristes des langues anciennes, car le traducteur à fait le choix de moderniser le texte pour qu'il soit plus évocateur à un public moderne. Mais comme je ne parle pas l'Akkadien ni le sumérien cela ne m'a pas du tout gêné. J'ai comparé cette traduction avec la version de Jean Bottéro (Collection "aube des peuples" chez Gallimard), et j'apprécie beaucoup mieux cette dernière version. J'avais déjà apprécié la Traduction du Tao Te King de Stephen Mitchell. Eh bien c'est encore une réussite.



Il est à noter que Gilgamesh a été découvert et traduit seulement au siècle dernier. Sans doute peut-on espérer dans l'avenir la découverte de textes encore plus anciens. Cela ne vous fait-il pas frissonner ?
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Beowulf

Je sais pas vous, mais moi je suis toujours méditative et admirative devant ces vieux récits qui traversent les siècles, voire les millénaires.



Quand Fifrildi posta sa critique sur cette nouvelle édition de Beowulf, je n’ai évidemment pas résisté, d’autant que son prix était très abordable. Et je tiens immédiatement à saluer les éditions Synchronique qui proposent un ouvrage magnifique et de qualité pour ce classique de la littérature médiévale.



La couverture cartonnée est splendide, la mise en page est soignée, enrichie d’une carte, d’arbres généalogiques pour situer les différents personnages les uns par rapport aux autres, et de plusieurs notes qui expliquent les choix et partis prix dans la traduction de Stephen Mitchell, ainsi que dans la traduction française de Gabriel Boniecki. Une introduction enfin raconte également l’historique de ce poème, on est chanceux qu’il ait pu arriver jusqu’à nous.



Une réussite donc sur la forme, mais aussi sur le fond car j’ai adoré lire ce récit épique. Je ne peux pas comparer avec d’autres traductions, mais j’ai grandement apprécié suivre le rythme des phrases, le texte m’a captivée par sa poésie et immergée par sa fluidité dans les aventures de Beowulf.



Le narrateur, poète inconnu, nous raconte les trois combats mémorables de ce personnage légendaire des sagas scandinaves.

Apprenant les massacres perpétrés la nuit par le monstrueux Grendel au palais Heorot du roi danois Hrothgar (oncle de ce cher Hrolf Kraki, pour ceux qui ont lu sa saga), le jeune guerrier Beowulf, décide de lui porter secours. C’est le récit de ce premier combat qui est narré, suivi de celui mené contre la mère vengeresse de Grendel. Beowulf reçoit les honneurs du roi danois, de nombreux cadeaux pour témoigner de leur amitié profonde et de la valeur de ce guerrier courageux et intègre, avant de s’en retourner glorieux chez lui auprès de son roi et de son peuple, les Gauts.

Devenant roi à son tour, il règne en paix durant cinquante ans. Alors qu’il devient vieux, il doit cependant affronter le dragon vengeur à qui on a volé une coupe d’or dans son trésor très ancien qu’il protégeait. Un troisième combat pour Beowulf..



Un récit épique savoureux où l’honneur, la bravoure, la loyauté sont valorisés, où l’on croise des personnages fantastiques (monstres, dragons…) et des épées légendaires qui nous rappellent bien d’autres légendes…



Ravie donc de la lecture de ce poème et heureuse d’avoir ce beau livre dans ma bibliothèque.
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Gilgamesh : La quête de l'immortalité

Gilgamesh aurait vécu environ 2500 ans av. J.-C.

Selon les sources, les dates varient. Roi de la cité d'Uruk dans l'ancienne Mésopotamie, il devint légende et héros de la première épopée littéraire de l'Antiquité. Le texte présenté ici s'intéresse donc à ce qui est aujourd'hui considéré comme le premier grand mythe fondateur de l'Humanité.



Il s'appuie sur un poème retrouvé sur des tablettes d'argile mises au jour en 1850 lors de fouilles effectuées à Ninive dans l'actuel Irak. Depuis lors, le texte a été de nombreuses fois traduit et interprété.

Et il y a pléthore d'ouvrages sur le sujet. N'en ayant lu aucun, je ne peux dire si celui-ci apporte vraiment quelque chose de plus... Par contre il a le mérite d'être très complet et de mettre à notre portée l'un des textes les plus anciens de notre histoire.



L'ouvrage se décompose en 3 parties.



Dans la première, l'auteur relate les conditions dans lesquelles les tablettes ont été retrouvées. Il parle d'autres récits antérieurs et nous donne une chronologie et un comparatif des différents poèmes relatifs à Gilgamesh.

Et surtout il nous donne les clés nécessaires pour décoder à la fois la forme et le fond, démêlant le mythe de la réalité, faisant de cette introduction une explication de texte presque scolaire. Mais dans le bon sens du terme.

Le tout est passionnant. Jamais rébarbatif. Attention toutefois pour ceux qui ne

connaîtraient rien du ressort dramatique de l'histoire car tout est révélé dans cette première partie. Et certains pourraient en trouver leur plaisir gâché.



Pour ma part, ça ne m'a pas gênée. Je connaissais l'histoire et cette introduction m'a permis d'aborder la lecture du poème avec quelques clés bien utiles.



Le poème donc.... Texte écrit 1700 ans av. j.-c., rien que ça, ça donne le vertige et suffit à nous émouvoir.

Le ressort dramatique est loin d'être ennuyeux et l'on pourrait presque le lire comme un bon bouquin de fantasy.

En ce qui concerne la forme, je suis plus partagée. Non pas que le genre poétique m'ait rebutée mais la volonté de modernisation de l'auteur a, je pense, un peu nuit à l'ensemble.

Et empêché l'émotion. Ceci dit, n'étant pas capable de lire le poème dans le texte (!), peut-être est-ce lié au récit lui-même et non à la présente traduction. La quatrième de couverture parle d'une langue à la fois fraîche, moderne et puissante. Justement, en lisant un texte datant de 4000 ans, on s'attend à tout sauf à de la "fraîcheur", et c'est peut-être là que le bât blesse. La magie de l'ancien s'en trouvant diminuée.

Toutefois, malgré ce léger bémol, il reste au détour de certains vers, quelques belles envolées.



Les thèmes abordés sont nombreux.

On assiste à la première grande histoire d'amitié de la littérature, on y soupçonne une homosexualité sous-jacente et l'amour de Gilgamesh pour Enkidu s'inscrit sans problème dans notre monde moderne.

On y parle de la peur de la mort, de la vulnérabilité, de la puissance, de l'arrogance. On y parle de quête et au final de sagesse.

On assiste aussi au premier récit écrit du déluge, bien avant celui de la Bible. Et l'on mesure ainsi l'importance du texte et de ce qu'il a amené aux siècles suivants.



La troisième partie du livre est constituée de notes se référant à différentes pages de l’œuvre ou vers du poème et donne quelques explications supplémentaires. Elle montre l'influence de l'épopée de Gilgamesh sur des récits plus récents comme la Bible, voire Alice au pays des

merveilles (hé oui!), en montrant ainsi l'universalité.

Elle donne un aperçu des différentes traductions de certains passages particuliers. Elle fait référence à de nombreux autres écrits sur le sujet et contrairement au reste du livre, s'adresse plus aux érudits qu'à nous, pauvres ignorants....



En conclusion, j'ai adoré me plonger dans ce récit vieux de plusieurs millénaires. Assistant ainsi par procuration à la naissance de l'écriture.... Rien que ça !

J'ai trouvé très émouvant de rencontrer une pensée si lointaine et en même temps si proche de nos préoccupations actuelles. J'ai apprécié sans mesure l'universalité du propos qui ne paraît usé aujourd'hui que si l'on oublie de le replacer dans son époque.

Et que l'on oublie son influence sur d'autres textes mieux connus comme la Bible ou les écrits d'Homère...

Un grand merci donc à Babelio et à Synchronique Éditions pour cette découverte.



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Gilgamesh : La quête de l'immortalité

Plus que par l’instructif mais laborieux travail d’exégèse, « Gilgamesh, la quête de l’immortalité » révèle par la passion et le talent de conteur de Mitchell, toute la beauté et la puissance de ce texte majeur dans l’Histoire de l’humanité, sorte d’Odyssée d’Homère avant l’heure.



Action, liberté, érotisme et sens du merveilleux viennent habiller la réelle teneur du récit qui se veut une puissante réflexion philosophique sur la brièveté de l’existence, la vaine quête d’immortalité, de la gloire et de l’orgueil, avant d’acquérir par un certain nombre d’épreuves (voyages, combats) se soldant par des échecs ou des pertes, la sagesse nécessaire pour mener sa vie.



Véritable chef d’œuvre intemporel, « Gilgamesh, la quête de l’immortalité » est aussi une œuvre troublante, ayant sans doute inspiré la légende d’Hercule et certains passages bibliques, par notamment le récit du Déluge.



A lire et à conserver donc dans toutes les bibliothèques d’hommes de gout, tout en inclinant à penser qu’avant de devenir une terre de guerre et d’horreur, l’Irak fut un des berceaux de l’Humanité par les civilisations sumériennes puis akkadiennes et babyloniennes.
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Gilgamesh : La quête de l'immortalité

Difficile de se lancer dans la critique d'un tel livre. D'une part, il s'agit d'un des plus vieux récits de l'humanité, respect donc ! Presque 5000 ans et pourtant il subsiste et se fraye un chemin vers nos bibliothèques modernes. D'autre part, le présent ouvrage est la traduction d'un travail de version à partir de plusieurs traductions de tablettes incomplètes.



Épopée d'un âge si lointain qu'il est ardu de se le représenter, de le reconstituer et de l'imaginer tel qu'il pouvait réellement être ; qui plus est inscrite sur des tablettes dans un langage cunéiforme inaccessible aux profanes ! Quelle autre solution avons-nous pour découvrir, aujourd'hui, ce texte ancien ?

Bien que l'adaptation de Stephen Mitchell et la traduction française d'Aurélien Clause puissent être discutable par les spécialistes de cette œuvre et par les amoureux des versions originales, il faut admettre que dans ce cas précis, rares sont ceux qui pourront justifier leurs critiques. En tout cas, l'auteur, ainsi que le traducteur, expliquent les choix qu'ils ont pu faire au cours de leur travail et les raisons qui ont pu conduire à l'édition actuelle. A travers toute une série de notes, on peut ainsi avoir un aperçu du travail accompli.

En ce qui me concerne, j'ai aimé la clarté du texte, sa simplicité et certaines de ses tournures. C'est à la portée de n'importe quel lecteur, qu'il connaisse ou non la légende de Gilgamesh et bien que ce ne soit pas non plus transcendant, c'est agréable.



Bon, j'avoue, c'est surtout l'histoire que j'ai adoré. Cela faisait longtemps que le nom de "Gilgamesh" vagabondait dans mon esprit sans jamais s'arrêter sur un ouvrage précis pour enfin lire l'intégralité de l'histoire. J'aime les récits mythologiques et ceux de la Mésopotamie restaient assez flous pour moi, à part quelques bribes de légendes récoltées par-ci, par-là.

Gilgamesh, tout à la fois roi, tyran, demi-dieu (enfin, plutôt à deux tiers !), héros qui va grandir humainement, rencontrer l'âme sœur puis la perdre, accomplir des exploits et chercher aux confins du monde l'impossible. Gilgamesh, un homme puissant, capable de tout aux côtés d'Enkidu, fera tout pour fuir l'inévitable dès le jour où le visage de la mort s'imposera à lui.



On retrouve de nombreux thèmes qui ont questionné l'humanité depuis des siècles et nourri la littérature. L'amour, l'amitié, la mort, la vie, etc. tout est déjà là, dans ce vieux récit épique. S'ajoute à cela d'autres éléments tout aussi intéressant comme la création des humains, le déluge, que l'on retrouve notamment dans la Bible un peu plus tard.

Le texte est très bien introduit et analyser par l'auteur. Moi qui ne lit quasiment jamais les introductions, je dois dire que cette fois je n'en ai pas loupé une miette tellement c'était passionnant. On y apprend beaucoup de choses autant sur l'histoire de Gilgamesh qui y est approfondie et commentée, que sur le contexte de sa découverte, de sa traduction et de sa place dans la mythologie et la littérature mésopotamienne.



En somme, j'ai pris du plaisir à parcourir ce livre de l'introduction au glossaire en passant par le récit et les notes. Je n'ai rien loupé et j'en suis bien content. Bon, lors de ma prochaine lecture, je pense en rester simplement à l'histoire de Gilgamesh étant donné que les notes sont réservés plutôt aux connaisseurs.

Je remercie Babelio de m'avoir sélectionné pour cette lecture et Synchronique Editions pour m'avoir permis de lire ce titre.



Finalement, Gilgamesh a peut-être bien réussi à acquérir une certaine forme d'immortalité. Après tout ces millénaires, sa légende est encore là !
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L'éternelle sagesse du Tao

Comme tous les ouvrages de Synchronique Éditions, ce livre est superbe : couverture partiellement recouverte de tissu, magnifiques illustrations, sur la couverture et dans le texte, mêlant sobriété et simplicité.



La sélection de textes est à l'aune de cet objet-livre. Stephen Mitchell a sélectionné et commenté des textes forts qui éclairent le passé comme le présent, et sont toujours aussi imposants et vrais.

Faisant la part belle aux rêves et à la méditation, ces variations du célèbre Tao te king de Lao-tseu, réconcilient pour nous les contraires, et nous entraîne sur les traces des grands Maîtres vers la voie de la sagesse, celle qui fait fi des tensions et nous livre la vérité.
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L'Eternelle Sagesse du Tao - Le Rire de Tch..

Comme tous les ouvrages de Synchronique Éditions, ce livre est superbe : couverture partiellement recouverte de tissu, magnifiques illustrations, sur la couverture et dans le texte, mêlant sobriété et simplicité.



La sélection de textes est à l'aune de cet objet-livre. Stephen Mitchell a sélectionné et commenté des textes forts qui éclairent le passé comme le présent, et sont toujours aussi imposants et vrais.

Faisant la part belle aux rêves et à la méditation, ces variations du célèbre Tao te king de Lao-tseu, réconcilient pour nous les contraires, et nous entraîne sur les traces des grands Maîtres vers la voie de la sagesse, celle qui fait fi des tensions et nous livre la vérité.
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L'Eternelle Sagesse du Tao - Le Rire de Tch..

Une éclaircie dans un ciel nuageux, une bise dans un ciel déjà bleu...
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Bhagavad Gita : Le chant du Bienheureux

Après le Tao te king et le récit de Gilgamesh, le Bhagavad Gita est le troisième grand texte antique traduit par Stephen Mitchell. Ses traductions trahissent parfois la lettre stricte du texte ancien, mais jamais son esprit. En nous rendant ces textes plus modernes et plus abordables, il facilite leur transmission. A chaque fois qu'il m'a été donné de lire une de ses traductions, j'ai senti passer en moi les intentions de l'auteur du texte. Alors que j'avais essayé auparavant d'autres traductions de références de ces grands textes (la traduction de Jean Bottéro pour Gilgamesh, la traduction de la pléiade pour le Tao...), j'ai toujours calé en cour de route. Car si les traductions étaient bonnes, au sens universitaire du terme, elles n'avaient pas été revues par un poète. C'est là toute la différence avec Stephen Mitchell. Il fait passer l'essence du texte en lui rendant sa poésie originelle ! Et l'on se rend compte alors qu'il y a des points communs insoupçonnés entre le Tao et la Gita. Ces textes anciens, poli par le temps, sont d'une grandeur indépassable. Nous ne faisons que les réécrire sans cesse, génération après génération, sous des formes différentes, comme s'il y avait une sagesse unique à leur source. C'est pourquoi la lecture des classiques est toujours profitable. Mieux vaut s'abreuver directement à la source !
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Gilgamesh : La quête de l'immortalité

Tout d'abord, Gilgamesh, dans les textes sumériens anciens, est un Roi-héros de la Mésopotamie antique, le cinquième Roi de la cité d'Uruk où il aurait régné vers 2750 avant J.-C. mais pour certains vers 2650 avant J-C. Il est le fils de Lugalbanda et de la déesse Ninsun. Shamash ou Utu en sumérien, le Dieu du soleil et de la justice, patron des voyageurs et des devins était le protecteur particulier de Gilgamesh. Il va combattre contre des monstres. L'épopée de Gilgamesh, mille ans avant l'ancien testament, parle du premier récit du Déluge et donne un avant goût des futurs héros grecs comme Hercule, Achille...



Gilgamesh est comparé à l'étalon qui plante sa semence dans les vierges d'Uruk. Il est aussi qualifié de tyran mais aussi de quelqu'un de magnifique. Ce roi veut que sa renommée soit éternelle. Il est terrifié par la mort, il se pose beaucoup de questions sur le sujet et recherche l'immortalité.



Le côté héroïque et philosophique est bien retranscrit. Ce récit précède la Bible et l'Iliade de Mille ans. Cet ouvrage se lit facilement, c'est très agréable. Le récit est retranscrit de façon poétique.



Ce qui m'a tout de suite attirée dans cet ouvrage c'est l'amour de la poésie et mon intérêt pour la mythologie. Cette version de Gilgamesh se lit comme un roman épique. Les passages consacrés à l'amour, au sexe et à l'érotisme sont plein de sensualité, comme parfumés.



Cette version est très facile à lire, à comprendre et est beaucoup plus belle grâce à la traduction sous forme de poèmes. J'ai été séduite par la plume poétique et intense de l'auteur, Stephen Mitchell, et ce livre est à relire rien que pour la beauté de la poésie.
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Gilgamesh : La quête de l'immortalité

Gilgamesh est le plus ancien récit de l'humanité, plus ancien encore que l'Iliade et l'Odyssée, et pour cette seule raison, cela mérite qu'on y prête attention. La version de Stephen Mitchell, traduite en français par Aurélien Clause, est accessible à tous : si elle respecte la présentation sous forme de vers, elle est lisible comme un roman.

Gilgamesh est un énigmatique Roi, mi-homme mi-dieu, régnant à Uruk (cité ayant réellement existé). Afin de calmer les ardeurs tyranniques de Gilgamesh, les dieux envoient sur Terre Enkidu, un homme égal à Gilgamesh par sa force et sa taille, mais au caractère très différent. Les deux hommes vont devenir inséparables et affronter ensemble Humbaba, le monstre de la forêt de Cèdres. Ils en sortent vainqueurs mais cela coûtera la vie à Enkidu. Gilgamesh, inconsolable suite à la perte de son ami, part seul en quête de l'immortalité.

Ce récit, relativement bref (une centaine de pages), peut parfois nous surprendre. Les motifs qui poussent Gilgamesh à agir ne sont pas toujours évidents. Au départ, il s'agit d'un Roi tyrannique et sanguinaire, dépourvu de pitié. L'arrivée d'Enkidu va changer le comportement de Gilgamesh, mais son attitude ne sera pas pour autant héroïque. Il va tuer le monstre, mais cela ne constitue pas un acte de bravoure car il attaque le premier et c'est plutôt sa propre tyrannie qu'il doit apprendre à combattre. Pendant tout le récit, Gilgamesh affronte de nombreux dangers mais il n'en tire aucune leçon. Ce n'est qu’à la toute fin, qu'il fera preuve d'humilité.

Le dossier en début d'ouvrage, également écrit dans une style très accessible, nous donne des clés pour comprendre ce récit, née dans une civilisation très éloignée de la nôtre, et en même temps, le berceau de notre propre civilisation. Il décrit également dans quelles conditions ce texte, inscrit sur des tablettes en caractères cunéiformes et vieux de 3000 ans environ, a été découvert très récemment, en 1850!

Ce livre passionnera toute personne s’intéressant à l’histoire ou à la littérature.
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Bhagavad-Gita : L'essence du Yoga

Un ouvrage intemporel comme il en existe peu. Digne de la fameuse Épopée mésopotamienne de Gilgamesh, l’Iliade et L’Odyssée grecque, la Bible, le Tao Te Ching taoïste chinois... Une véritable source d’inspiration basée sur le socle du Karma Yoga, c’est à dire la Voie à travers les œuvres, les actes. Une règle de vie savoureusement écrite, poétique. Majestueux dialogue entre le héros Arjuna et Krishna, l’un des principaux dieux du panthéon hindouïste.
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Gilgamesh : La quête de l'immortalité

Stephen Mitchell restitue le souffle épique et la profondeur philosophique de cette épopée dans une langue à la fois fraîche, moderne et puissante.
Lien : https://actualitte.com/artic..
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Gilgamesh : La quête de l'immortalité

Un véritable travail d’orfèvre, de traduction et de recherche ! Les illustrations, qui jalonnent le mythe, apportent un véritable plus à la lecture !
Lien : https://auxpetitsbonheursweb..
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Bhagavad-Gita : L'essence du Yoga

D’abord, un très bel objet éditorial, illustré d’images vectorielles, relié en cahiers, fait pour durer, comme son texte, et pourtant, il y a de cela quelques années, je dois avouer que nous avions essayé de l’aborder dans une version en prose, et que nous avions renoncé.

Cette fois, la forme poétique adoptée, comme dans la version originale, restitue toute sa force à l’ouvrage et en rend l’accès plus aisé.

Dans l’Evangile de Jean, il est écrit : et Dieu créa la parole. La parole précède l’écrit, et la poésie est avant tout art de l’oralité, comme le suggèrent les métriques, et lorsqu’ on lit la Bhagavad-Gita, on ne peut qu’être frappé par l’analogie qui existe entre ces textes et les psaumes de la Bible, textes également à vocation orale, les mots ayant depuis la nuit des temps une portée magique, le mot magique devant être pris au sens de pouvoir comme dans magush le mot persan d’origine.

Le texte en vers impressionne par sa fluidité, sa simplicité et sa beauté. Les redites qu’on y trouve ne sont que les différentes voies d’accès à la sagesse que Krishna souhaite proposer à ses fidèles, car, dans son esprit compassionnel, même les plus modestes doivent pouvoir comprendre son enseignement. Livre sacré de l’hindouisme, la Bhagavad-Gita présente d’autres analogies avec la Bible. Ainsi le dieu suprême Krishna, qui est un avatar de Vishnou, est aussi, à l’instar de Jésus, un médiateur avec le divin, puisqu’il a participé aux côtés de son interlocuteur Arjuna à la grande bataille de Kurukshetra. Mais au-delà de ces ressemblances, la Bhagavad s’inscrit profondément dans la culture indienne. Gandhi, qui s’en est inspiré toute sa vie, l’explique très bien dans la postface. Krishna par exemple, appartient au clan Rishi, et il est dit dans le texte que toute personne renaîtra dans sa communauté, ce qui explique sans doute la puissance encore actuelle des castes.

Livre de sagesse donc et de tolérance. Une fois encore, en tant qu’occidental, la croyance en la métempsychose - c’est-à-dire en la migration des âmes après la mort- nous étonne et nous fascine. Ne devrait-on pas dans ces conditions se souvenir de toutes nos vies antérieures ?

Ce serait tellement extraordinaire et pratique pour réécrire l’Histoire !

Mais Krishna en a décidé autrement, car, en tant qu’être suprême, il a le privilège d’être le seul à se souvenir de toutes ses vies depuis l’aube des temps…
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Gilgamesh : La quête de l'immortalité

Très joli objet : le format de poche est extrêmement pratique et superbement illustré. L'introduction est fascinante et propose au lecteur moins averti le contexte de ce mythe fondateur. Il s'agit d'une "version" plutôt que d'une "traduction" (pour citer Stephen Mitchell (traducteur) et de "rendre son souffle" à la littérature grâce à l'alexandrin (Antoine Clause, traducteur). Il s'agit bien d'un mythe mais aussi, il ne fallait pas l'oublier, d'un œuvre littéraire et c'est certainement la raison pour laquelle j'apprécie tellement cette version de Gilgamesh : son écriture, qui mêle la poésie et une langue contemporaine :

"A minuit, il s'éveille en sursaut et s'écrie :

"Quoi ? Qu'était-ce, à l'instant ? M'as-tu touché mon frère ?

Ou était-ce un esprit qui a frôlé ma peau ?

Pourquoi ai-je si froid, et frissonne de peur ?

Enkidu, mon ami, j'ai fait un autre rêve,

Qui surpasse en horreur ceux des dernières nuits.

J'ai vu un aigle atroce au faciès de lion,

Il a plongé sur moi comme un nuage sombre,

La face grimaçante, et sa gueule crachait

Des colonnes de feu. Soudain, j'ai vu un homme

A mes côtés. Il brillait comme un immortel.

Il saisit la chimère et lui brisa les ailes,

Puis lui tordit le cou et la jeta au sol.

Dis-le moi, Enkidu -- que signifie ce rêve ? "



Je recommande vivement ce superbe texte, riche de symboles, de comparaisons et d'enseignements toujours aussi pertinents !


Lien : https://www.facebook.com/gro..
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Les mille visages du bonheur

Voilà un livre qui pousse vers des réflexions, qui exige effort et lâcher-prise! Une façon de vivre qui est un vrai défi, mais qui éclaire de nombreuses faces cachées à découvrir au fur et à mesure. Le chemin est long, mais passionnant!
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