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Critiques de Sue Townsend (154)
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La femme qui décida de passer une année au lit

Une fable désopilante et subtile.
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La femme qui décida de passer une année au lit

( 04/05/2018 )



Derrière le titre de " La femme qui décida de passer une année au lit ", on ne va pas trouver comme le sous - entendait un de mes libraires préférés, Gérard Collard, un livre fou... Un livre dont les compagnons et les maris doivent s'inquiéter du fait qu'il pourrait donner de mauvaises idées à leur femme...



Sur ce coup - là, si on arrive à cette conclusion - là, pour moi, c'est qu'on est passé à côté du livre... Je peux vous dire que c'est un livre qui m'a touchée et cela bien plus que je ne l'aurais pensé... Il nous parle de la vie d'une femme qui comme nous tous a vécu et à l'image d'une écharpe qu'on tricoterait, la vie lui a fait faire des sauts de points... Du coup, son écharpe, malgré les petits trous, essaye d'avoir fière allure... Jusqu'au jour où un saut de trop rend cette écharpe vraiment immettable... Enfin le croit - elle... Alors que faire? Pour une écharpe, on sait! On déferait les rangées tricotées et on repartirait sur de bonnes bases... Mais pour ce qui est de sa vie, c'est tout autre chose....



Eva Beaver, un 19 septembre, à la suite d'une tache de trop sur son fauteuil qu'elle s'est esquintée à restaurer pendant deux ans et pour lequel sa tribu s'en fou, décide de tout laisser tomber et de se mettre au lit... Cela ne devait durer qu'un jour.... Puis une semaine... Puis le temps est passé et une année va s'écouler!



Au fil des jours, les habitudes qui s'étaient instaurés entre elle et chaque membre de sa famille va subir une profonde mutation qui va replacer chacun face à ses choix, ses envies, mais aussi ses évitements... En effet, dans nos liens à l'autre, il peut se jouer tellement de facettes de nous, que le jour où ce lien qui le nourrit se rompt, nous sommes renvoyer à nous... Et là, nous pouvons y voir une opportunité de se rencontrer, soit d'y voir une opportunité de se fuir...peut être encore.



Eva a fait le choix, d'aller à sa rencontre... Telle une chenille qui n'aurait pas eu la possibilité de devenir papillon et qui va utiliser sa chambre comme un cocon... Et tant pis, si cela chamboule sa famille, puis les voisins, son pays et enfin le monde entier!



Elle sent qu'elle ne peut continuer sa vie sans avoir retrouver cette partie d'elle qui la reconnecte à elle - même...





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La femme qui décida de passer une année au lit

Vous pensiez qu'en restant un an au lit, vous éviteriez tous les problèmes ? Et bien détrompez-vous ! Et c'est Eva qui l'apprend à ses dépens. Après le départ de ses jumeaux pour l'université, elle décide de se coucher... et de ne pas se relever. Elle ne pensait sans doute pas voir débarquer dans sa chambre mère, belle-mère, mari, maîtresse du mari et inconnus persuadés qu'elle est une sainte capable de résoudre tous les problèmes. Sue Townsend nous entraîne dans un univers un peu déjanté, qui mêle humour et sensiblité. Un bon moment de lecture.
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La femme qui décida de passer une année au lit

A l'aube de ses 60 ans, Eva, une banlieusarde londonienne voit son quotidien lui échapper : ses jumeaux de 17 ans partent à l'université et elle découvre que son mari la trompe depuis des années avec sa collègue de travail, et ce sous son nez puisque les deux amants se retrouvent dans la propre cabane de jardin d'Eva! Voilà donc de bonnes raisons pour rester sous la couette et réfléchir un peu...

Le livre démarre comme une bonne comédie avant de se transformer en une histoire plus sombre. On découvre dès le début une galerie de personnages tous plus loufoques les uns que les autres : Brian Junior et Brianne, les jumeaux complètement asociaux, Poppy, leur voisine de chambre un brin envahissante et totalement mythomane, Brian, le mari perdu sans sa femme, mais incapable de ma quitter pour sa maitresse Titania, et surtout la mère et la belle-mère d'Eva, toutes deux complètement folles. Un vrai délice. Mais Eva va peu à peu perdre le contrôle de sa vie car sa démarche va attirer toute sorte de gens qui voient en elle une mystique ou une gentille foldingue, et là encore la pauvre Eva va en voir de toutes les couleurs.

Une comédie douce amère sur la société d'aujourd'hui. Un roman très divertissant grâce à l'humour anglais. J'ai passé un bon moment.
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La femme qui décida de passer une année au lit

Toujours difficile de rédiger une critique quand le livre vous a modérément plu.

J'ai eu du mal à commencer ce livre (j'ai failli arrêter). Et puis quelques remarques en passant m'ont fait sourire et j'ai continué ma lecture. Je dois avouer que je me suis parfois reconnue dans cette femme-mère-épouse qui gère la maison mais qui travaille aussi. Dieu merci j'ai un mari bcp plus présent que le sien !

Le milieu de l'histoire est très réussi : une fois que notre héroïne a décidé de rester au lit, un article de presse est sorti, puis un autre, puis les réseaux sociaux se mêlent de ça, la télé.... et l'envahissement de la rue par des "fans". Là j'avoue j'ai aimé et trouvé ça terriblement/tristement réaliste.

Oui mais voilà, il faut bien finir un livre et celui-ci a commencé à s'étirer, s'étirer.... En fait j'ai même eu l'impression que l'auteure ne savait pas comment le finir....

.

Une critique de notre société (réseaux sociaux) et de la place de la femme. Mais le livre n'est pas assez percutant, pas assez drôle (puisque c'est sa vocation) à mon goût.... Il mélange trop de thèmes (puisqu'on aborde aussi le racisme, l'infidélité, Alzheimer....).

une déception.
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La femme qui décida de passer une année au lit

Le titre de ce livre m'a attiré par son originalité. Une femme qui décide de passer une année au lit... On se demande comment elle va se débrouiller pour se laver, manger, etc.



Eva, cette femme qui s'occupe de sa famille et de sa maison, décide un jour de retourner au lit et d'y rester. Lorsque son mari rentre le soir, il la croit folle. Et comment ne pas le croire aussi... Sauf qu'on la comprend tellement cette mère de famille qui a tout fait pour ses enfants et son mari: amener les enfants à l'école, les préparer, faire les courses, à manger, laver le linge, le repasser, changer les ampoules... Bref, un travail comme un autre, non?



Ce sujet est un devenu un peu moins tabou mais reste tout de même difficile à aborder. Les hommes ne comprennent pas tout ce que les femmes font à la maison. Toutes ne sont pas aussi efficaces qu'Eva mais ce n'est pas une raison. Il faut se mettre à leur place. Et j'ai éprouvé de la compassion pour elle. Certains passages nous prouvent d'ailleurs les calvaires qu'elle a dû endurer.



L'écriture est agréable. Il y a beaucoup d'humour mais aussi des passages plus difficiles ou incompréhensibles et que j'ai eu du mal à digérer. Mais en général c'est un bon roman qui nous permet de nous remettre en question.
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La femme qui décida de passer une année au lit

Livre "détente" assez amusant où l'on découvre de nombreux personnages décrits avec certains détails de leur vie.

On s'attache à certains, d'autres nous énerve.

On rit de certaines scènes, qui sont parfois détaillées avec exagération.
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La femme qui décida de passer une année au lit

En soi l'idée de départ est intéressante, voir amusante. Mais ici cela ne fonctionne pas. Dans cette famille, le dialogue est rompu depuis longtemps, les membres vivent les uns à côté des autres sans se confier ni se voir vraiment. Pourquoi ne pas avoir parler de cette lassitude de la mère ? Pourquoi ne pas expliquer sa position ? Car concrètement, elle agit sur un coup de tête, sans plus d'explications, sans mettre de mots sur son mal-être que du coup personne ne comprend. Admettons, qu'elle essaye tout de même, au cas où quelqu'un finisse par comprendre, mais devant l'incompréhension générale pourquoi ne pas avoir réagit ? Pourquoi imposer ce lourd fardeau à sa mère déjà vieille et souffrante, qui du coup ne peut prendre le temps de se soigner ?

L'idée originale du départ, c'est transformé en mur d'égoïsme, où l'auteur semble nous dire que cette femme est à plaindre. Certes elle l'était sûrement au départ.



(Chronique complète sur le blog)
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La femme qui décida de passer une année au lit

Je l’ai lu il y a un mois déjà et je dois avouer que mon avis sera mitigé. Mais je tiens tout de même à remercier les éditions Charleston pour cette découverte.



Les jumeaux d’Eva quitte le nid familiale afin de commencer leur vie à l’université. La coupe est pleine pour cette mère de famille et épouse bien sous tous rapports. Elle décide sur un coup de tête qu’elle passera une année dans son lit. Comme je le disais mon avis va malheureusement être un peu mitigé. J’ai trouvé ce livre au final assez pessimiste. On a l’impression que pas mal de malheurs sont réunis : la femme trompée, un mari incompréhensif, des enfants hackers, asociaux et insociables, une ado dérangées après une enfance difficile… C’est dommage car l’humour que ce roman contient en est terni. Je n’ai pas vraiment apprécié les caractères très stéréotypés des personnages : ils en perdent leur humanité et leur singularité.



Bien sûr tout n’est pas noir, je me suis surprise à sourire en m’imaginant certaines situations. Le personnage le plus attachant est Eva. Je la plains franchement quand je vois les gens qu’elle doit supporter au quotidien. Ils sont tous plus « empotés » les uns que les autres. En ce qui concerne les autres protagonistes, ils sont à la limites du détestable et du supportable exception faite d’Alexander. Ce personnage est vraiment la touche de fraicheur et d’humanité de ce roman. J’ai vraiment aimé la fin. Je pense que c’est ce que j’ai préféré dans ma lecture et ce qui m’a le plus touché. Par contre, j’ai l’impression que le fait de rester au lit pendant un an n’a pas vraiment fait avancer le situation d’Eva. Je ne vois pas bien la finalité en réalité. Pareil en ce qui concerne le déclic d’Eva pour quitter son lit qui reste assez flou.
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La femme qui décida de passer une année au lit

Après avoir fondé une famille, avoir rempli tous les devoirs d'une femme et d'une mère, l’héroïne choisit tout à coup de tout lâcher, de se glisser dans son lit pour ne plus en sortir. Étrangère à la vie quotidienne, repliée dans ce cocon douillé loin de l'agitation du monde, elle entreprend alors une introspection sur le mode ironique. La dérision et l'humour lui permettront de prendre de la distance et ne pas sombrer dans la dépression mais bien plutôt de s'affirmer et de pointer tous les ridicules de la vie de famille. Ce roman traite du repliement sur soi mais à la manière anglaise avec de nombreuse situations loufoques, des personnages décalés et drôles. Une lecture intéressante et amusante.
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La femme qui décida de passer une année au lit

Ce titre, te fait-il rêver ? Moi oui il est juste parfait ! J'adore ce titre.

Il me semblait avoir déjà lu ce livre mais comme je n’avais pas pris de notes à l’époque, j’avoue ne plus me souvenir de tout, de la fin et du pourquoi de la situation, du coup, ce fut comme une nouvelle lecture où je suis allée à la rencontre de Eva qui décida de passer une année au lit.

Eva a décidé de tout arrêter et de finir dans son lit. Elle n'en peut plus et on la comprend, elle a tout sacrifié pour sa famille. Le monde peut donc bien tourner sans elle. Tout va donc se passer autour de son lit où elle va laisser venir le monde à elle. Elle va cristalliser toute l’attention sans le souhaiter et devient un genre de sainte. Son mari Brian Beaver et ses enfants jumeaux sont de drôles de spécimens intelligents, voir trop surdoués pour Brianne et Brian Junior, ses enfants, qui vivent dans un monde à part. Et du coup, on se met à la place d’Eva dépassée par leurs enjeux scientifiques, leur vie connectée. Au passage, une critique de la société et des médias où les débats sont toujours les mêmes entre les générations, les jeunes branchées nouvelles technologies et les plus de 50 ans qui fonctionnent à l’ancienne. Il y a aussi ce thème récurrent sur le racisme notamment avec le personnage d'Alexander, un genre d'homme à tout faire, de couleur noir, qui devient l'ami le plus proche d'Eva.

C'est une vraie comédie de boulevard à l’anglaise qui pourrait se jouer en huis clôt, uniquement dans la chambre d’Eva où les entrées et les sorties se font à sa porte, comme au théâtre. Il y a un humour anglais et quelques situations si british dont je n’ai pas forcément la référence, à part ça, c’est vraiment un livre insolite par la situation de départ.

C’est caustique et je trouve que les tous personnages sont un peu fous ce qui rend le livre unique. J'ai trouvé que c'était une bonne lecture, mais ce n'est pas un coup de cœur (sans doute la raison pour laquelle je ne m'en souvenais pas tant que ça), même si jusqu’au bout je me suis demandée comment l’histoire allait se terminer. Alors à votre avis : fin heureuse ou pas ?



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La femme qui décida de passer une année au lit

Qui ne connait la culture anglaise et son humour affriolant ne peut comprendre les subtilités de l’identité de toute une nation! On risque alors de réduire un peuple à ce qu’il n’est pas…L’humour anglais est en effet très particulier, voire même indéfinissable, au point, souvent, de rater sa cible, c'est-à-dire de nous faire rire, nous français.



Si nous sommes incapables de le comprendre ou de l’apprécier, cela s’explique à mon sens par l’ignorance dont nous faisons preuve face aux nuances du vocabulaire utilisé, par la difficulté de traduire certains traits d'humour ou encore aux différences culturelles.



La lecture que je viens d’achever m’a rappelé de délicieux souvenirs que j’ai vécus là-bas et qui m’ont alors révélé à l’époque les différences culturelles entre la France et l’Angleterre. Lors de ma deuxième journée de travail que j'effectuais à l'époque en Angleterre, j’ai eu le privilège de vivre de plein fouet les affres de l’humour anglais. Je voulais du traditionnel en y allant ? J’ai été servie. Il faut dire qu’à peine arrivée dans mon lieu de travail, j’ai fait les choses en grand et me suis de suite faite remarquée. Devant les yeux effarés de mes élèves, je me suis évanouie. Comme rencontre, on fait mieux, je vous l’accorde. Cependant je ne voyage jamais quelque part sans passer par la case médecin. Quelle ne fut ma joie par conséquent de découvrir pour commencer mon séjour le service précieux des urgences. Le choc culturel m’a-t-il fait perdre pied ? Possible...

J’étais donc sous les feux de la rampe auprès de mes collègues et de mes élèves. J’aurai voulu passer inaperçu que j’aurai dû changer de pays. En tout cas, j’ai eu ma première admiratrice en la personne d’une collègue qui m’a préparée à la douche humoristique anglaise qui m’attendait en s’approchant de moi pour me susurrer, pince-sans-rire : « Il faut toujours que les français ses fassent remarquer ». Sur le moment, j’ai bien cru qu’elle plaisantait mais après avoir vu un rictus désagréable placé au coin de la bouche, les narines bien relevées et le regard fuyant, j’ai fortement douté… Je n’osais croire en effet que j’entrais en terrain miné. La Guerre de Cent Ans, m’avait-on assuré avant de prendre l’avion, était censée être terminée.



Les français font souvent des blagues sur les Belges. Les anglais eux ne peuvent s’empêcher de s’attaquer aux français. Fut un temps où existait par exemple un parc à Londres qui interdisait « les chiens et les français »… Existe-t-il toujours?



Bref, je terminais ma première journée sur les rotules mais heureuse d’avoir salué le système médical anglais. Le lendemain fut une journée sans encombre : le soleil éblouissant d’automne et la découverte de mes élèves m’enchantaient et me promettaient de délicieux moments. J’étais aux anges. En fin d’après-midi, je me dirigeai vers la salle des profs afin de voir cette salle dont on m’avait vanté les merveilles. L’endroit était tranquille. Nous étions deux. Mal à l’aise comme toute nouvelle qui essaie de prendre ses marques, je me faisais discrète. J’en profitai pour ouvrir mes mails lorsqu’un groupe arriva. Les échanges semblaient passionnés. Il était question de vacances et de films à voir si ma mémoire est bonne. Je reportai donc mon attention sur mon écran. La voix d’une armoire à glace se fit soudain plus forte. Les décibels montèrent. Il était visiblement en colère. Un élève s’était mal comporté.

La vie de prof n’a jamais été de tout repos, que ce soit ici ou ailleurs. J’étais donc en terrain connu. Cette pensée me détendit. Je prenais mes marques.



Soudain, la voix de l’armoire à glace s’avança vers moi et, pour tout le monde entende, s’écria :

Mais qui a laissé sa cravate de mauvais goût sur la chaise ? Pas de doute, y’a que les français pour porter des horreurs pareilles !



Seule française dans la salle, je me demandai aussitôt quelle mouche avait poussé cet énergumène sans nom à me parler de la sorte. Je me retournai ensuite devant le silence de plomb qui suivit. On s’attendait visiblement à une réaction de ma part. Tout le monde me regarda. Sur une chaise placée derrière moi se trouvait bien en évidence une cravate très flashy, très extravagante, qui n’allait pas du tout avec la tenue obligatoire que nous devions tous porter, à savoir tailleur/costume sobre. Je jetai rapidement un coup d’œil à l’objet, suivi aussitôt d’un regard rapide sur ma tenue me demandant si j’avais une tache énorme sur mon pantalon ou ma veste. Rien de tout cela n’existait. Ma tenue était correcte et semblable à celle de mes consœurs. Tout le monde se mit à rire devant ma déconvenue. L’effet escompté avait visiblement réussi. J’esquissai un sourire et me retournai, partagée entre le gros éclat de rire devant l’absurde de la situation ou le haussement d’épaule désinvolte. Au final, je ne fis rien. Puis, mon collègue sur ma gauche se tourna vers moi et me chuchota:

-Vous savez, s’il vous dit ça le prof d’histoire, c’est parce qu’il vous aime bien.



Les yeux écarquillés, je lui souris. Je me souvins alors de ces phrases à maintes reprises prononcées par des français lors de rencontres avec des aïeux, entendues dans des documentaires, des films ou lues dans des livres:« Ils sont fous ces anglais !! »



Une fois rentrée à la maison, mon compagnon me demanda comment s’était passée ma rentrée :

- Je me suis faite incendiée mais c’est une preuve d’amour de leur part.

- ….C’est une bonne chose donc? Me demanda-t-il, mi-figue mi-raisin .

- Oui, je crois…



Les deux plaisanteries que je viens de relater sont typiques des situations rocambolesques dont raffolent les Britanniques. C’est un humour, basé sur l’inattendu, l’absurde, l’autodérision. Ils prennent un plaisir tout particulier à se moquer de leurs congénères, et tant pis si pour cela il faut maltraiter les institutions ou les conventions sociales.

Après coup, je suis heureuse d’en avoir fait les frais. Je suppose que ce fut le déclic qui me rendit plus sensible à cet humour. Depuis, j’ai tendance à lire un livre britannique en cherchant toujours un double sens. C’est du reste dans cette optique que j’ai lu un livre paru en français le 15 février 2013 et reçu grâce à l’opération Masse Critique de Babelio. Je me suis régalée de bout en bout. Je ne connaissais pas l’auteur bien que j’avais entendu parler d’elle mais je compte bien remédier à cette lacune rapidement.



Je ne sais si on peut résumer l’esprit d’une nation à un livre mais celui-ci, à mon sens, se rapproche beaucoup de l’identité anglaise. Voici un livre où vous risquez d’être surpris. L’histoire est rocambolesque à souhait. L’intrigue et les personnages peuvent paraître de prime abord étranges et excentriques et ne mener à rien, mais cela n’est pas le cas. L’auteur a écrit tout cela à dessein.



Bien qu’aveugle, l’auteur nous offre ici un regard acerbe et juste sur la société occidentale. L’ironie de la situation me fait sourire. A travers une histoire où l’humour noir est à foison, où l’humour anglais brut de pomme est présent, j’ai plongé avec délice dans les méandres d’une critique grinçante de la société. Un livre qui restera pour moi comme étant en décalage avec ce qu’on nous oblige bien souvent à penser. De là peut-être un certain malaise mêlé d’un plaisir inouï lorsqu’on ferme le livre…



Je tiens à remercier Babelio ainsi que la maison d’édition Charleston pour cet envoi en exclusivité.







Résumé de la quatrième de couverture :

Le jour où ses jumeaux quittent la maison pour entrer à l’université, Eva se met au lit… et elle y reste. Depuis dix-sept ans que le train de vie l’entraîne dans une course effrénée, elle a envie de hurler : « Stop ! Je veux descendre ! » Voilà enfin l’occasion.

Son mari, Brian, astronome empêtré dans une liaison extraconjugale peu satisfaisante, est contrarié. Qui lui préparera son dîner ? Eva ne cherche qu’à attirer l’attention, prétend-il. Mais la rumeur se répand et des admirateurs par centaines, voyant dans le geste d’Eva une forme de protestation, se pressent sous la fenêtre de sa chambre, tandis que son nouvel ami, Alexander, lui apporte du thé, des toasts, et une sollicitude inattendue. Depuis les confins de son lit, Eva va trouver le sens de sa vie, rien de moins !







Mon avis :

Lorsque ses deux enfants, des jumeaux, partent pour l’université et quittent le domicile familial, Eva, leur mère, âgée aujourd’hui de cinquante ans, monte à l’étage pour faire une sieste. Toutefois une fois dans ses draps elle réalise qu’elle serait folle d’en sortir. Elle décide alors d’y rester.



Elle ne supporte plus la négligence de ses enfants, le manque de considération de son mari ainsi que l’indifférence générale du monde face à la misère, aux guerres, etc. Le refus d’Eva de se conduire à nouveau comme une femme et une mère respectueuse inquiète bientôt les membres de sa maisonnée. Malgré tout, elle persiste et insiste pour rester au lit. Va commencer à partir de cet instant un véritable bouleversement dans la vie de tous les habitants de cette maison.



Cela commence lorsqu’on voit, atterré, Eva, qui se plaint de l’égoïsme du monde qui l’entoure. Cependant elle va elle-même se montrer égocentrique, comptant sur l’aide d’autrui pour continuer à vivre de son lit. On se demande comment tout cela va se terminer lorsque de nombreux indices nous envoient dans une direction particulière.

En effet, rapidement après avoir exprimé son refus de quitter son lit, on entend Eva chanter I walk the Line de Johnny Cash. Je n’y aurais pas spécialement porté attention si le début n’avait pas fourmillé d’idées semblables. L’auteur nous donne ici un aperçu de ce qui nous attend, cette expression signifiant non seulement « marcher sur la corde raide » mais aussi « suivre les règles de la société ». En effet cette histoire abonde d’idées existentialistes, poussant le lecteur à remettre en question son mode de vie pour, j’imagine, devenir plus humain. L’évolution du personnage d’Eva est à ce titre une parfaite illustration.

Eva est une femme qui n’a pas pu s’affirmer dans sa jeunesse ou dans sa famille, se pliant sans cesse aux desiderata du monde qui l’entourait. Comment est décrit ce monde ? Il n’est pas très humain comme l’indiquent les nombreux noms de famille des personnages du roman. Eva, de son nom de jeune fille, Brown Bird (oiseau brun) va devenir en se mariant, Mme Beaver (Castor). Lorsque son mari, Brian, ira consulter un médecin, celui-ci, étrangement, se méprendra sur le nom de famille de Brian et l’appellera Mr Bee (abeille). Cette thématique animale est très présente dans le livre pour décrire les humains. On comprend aisément la raison à mesure que l’on découvre le reste de l’histoire. Les humains se révèlent bien plus bestiaux qu’il n’y parait. En décidant de rester au lit, Eva va déclencher en elle l’éveil qu’a connu par exemple Bouddha (qui signifie "éveillé"). En se retirant du monde parce qu’elle « ne sait plus y vivre » et parce qu’elle veut fuir le quotidien qu’elle a vécu comme une forme d’esclavagisme (ne dit-elle pas par exemple concernant ses enfants « dès l’instant où ils sont nés, j’ai compté les jours qui restaient avant leur départ à l’université ! Je me sentais esclave de deux extraterrestres. Je ne souhaitais qu’une chose : me mettre au lit toute seule et y rester aussi longtemps que je le voudrais »), Eva atteint par le biais du lit une forme de liberté, liberté vue comme l'état d'une personne qui n’est pas assujettie à une autre par des contraintes ou des servitudes.



Attention, si vous n’avez pas lu le livre, sachez que je vais dévoiler ici quelques éléments de l’histoire pour ajouter du poids à mon argumentation.

Ainsi, comme tout éveillé, Eva va découvrir qu’elle vit dans une illusion. Le monde tel qu’elle l’imaginait n’existe pas. Son mari qu’elle croyait fidèle entretient une relation extra-conjugale avec une collègue depuis huit ans. Les gens la prennent pour une « sainte», une personne représentant la perfection, la qualifiant même de « poussière d’étoiles ». A l’image de Marthe Robin clouée au lit elle aussi, Eva va recevoir des gens venus lui demander de l’aide, ces derniers étant persuadés qu'elle a un don particulier. Avec elle, nous (re)constatons avec surprise la rapidité avec laquelle des faux semblants ou de simples suppositions forgent rapidement des « vérités ». Eva se fait la réflexion que « rien ne demeure vrai longtemps. Avec le temps, précise-t-elle, tout est déconstruit ».

Alors, lorsqu’on lui fait la réflexion, tout au long de l’histoire, de savoir si Eva est folle, on doute.Souvent, en effet, la thématique de la normalité apparait. « Permettez-moi de douter » nous pousse à penser Sue Townsend. Tout le monde croit qu’elle fait une dépression, mais Eva se porte très bien. Par ailleurs, c’est Brian, son mari, qui va aller consulter. Il dit au médecin qu’il vient pour sa femme, néanmoins c’est bien lui qui sortira du cabinet médical avec une prescription d’antidépresseurs à son nom. A croire que les gens malades ne sont pas ceux que nous croyons… Bien que tous s’évertuent à chercher « ce qui ne va pas » chez Eva, se basant sur le précepte sociétal que rester au lit pendant un an « n’est pas, normal » Eva, elle, pense que « la folie, c’est relatif ». D’autres choses surprenantes se font dans le monde et personne n’y voit à redire, précise-t-elle, comme lorsqu’elle fait la réflexion à sa belle-mère : « et un adulte qui joue à relier des numéros pour trouver des images ne tourne pas rond non plus ». Le lecteur est certainement amené ici à se demander ce qu’est la normalité. Sur quoi se base-t-elle pour exister?



Eva vient de découvrir que le monde qui l’entourait est différent de ce qu’il présente mais, au fur et à mesure qu’elle passe des jours au lit, d’autres surprises se révèlent à elle. A force de vivre dans un quotidien harassant, elle avait ainsi occulté l’essentiel et notamment les gens. Elle avait oublié de communiquer: elle fait ainsi connaissance avec des personnes qu’elle ne regardait pas auparavant par exemple le laveur de vitres.

Elle se surprend aussi à vivre les joies du cœur: elle découvre ainsi le pardon devant le regard ahuri de ses proches qui la voit pardonner facilement des actes qu’eux récrimineraient (je fais allusion ici à la liaison de son mari et à l’invitation qu’elle fait à la maitresse de celui-ci de venir s’installer dans leur propriété à eux deux, Eva Beaver et son mari, Brian Beaver ainsi qu'à l’attitude non respectueuse d’une certaine Poppy). Les émotions qu’elle réfrénait jusqu’à présent sont à l’image même de ses deux enfants qui montrent une certaine dureté. Ils sont surdoués soit, mais émotionnellement « retardés », ais-je envie de dire.



L’histoire humoristique d’Une femme qui décida de passer une année au lit permet à l’auteur de porter notre attention sur des questions auxquelles on ne pense pas forcément. A l’image de la méditation active d’Eva, nous sommes nous aussi amenés à nous intéresser aux situations que tout ascète vit: désirer une vie simple (en prônant comme Descartes de vouloir faire table rase: «Tout ce que je possède, tout, doit être débarrassé. Je recommence à zéro »), chercher l’identité de la nature humaine cachée derrière de faux semblants pour découvrir au final que nous ne sommes pas mieux que les gens que l’on critique, « regarder la lumière dans le ciel » (jeu de mots ici que j’apprécie particulièrement) et se dire que « rien n’a vraiment d’importance (…) au regard de l’infini » si ce n’est peut être la « bienveillance »...












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La femme qui décida de passer une année au lit

Eva, la cinquantaine, vient de voir ses jumeaux s'envoler pour l'université. Elle décide alors de monter se coucher pour réfléchir à son existence jusqu'ici , et l'introspection va durer un an.

Un point de départ étonnant, dont on se demande bien comment l'auteur va pouvoir tirer parti sur autant de pages sans nous perdre en cours de route.

Sauf que Sue Townsend a ce petit grain de folie, cette humour décalé so british, qui lui permet de rendre cette aventure pétillante.

Les personnages qui gravitent autour d'Eva, forment une galerie de portraits réussis, en particulier le mari brillant intellectuellement et nul en relationnel, les deux belle-mères agaçantes et touchantes chacune dans un style très différent, les jumeaux surdoués qui confinent à l'autisme...

Au passage, mine de rien, Sue townsend, tout en nous faisant sourire, aborde la question du sens à donner à sa vie.

Léger mais loin d'être inconsistant!
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La femme qui décida de passer une année au lit

Jubilatoire jubilatoire jubilatoire.

Brian et brianne sont des jumeaux américains comme les autres sauf que ce sont des intellos passionnés d'astronomie . Lorsqu'ils rentrent pour fêter Noël après leur première année universitaire , ils ont l immense surprise de découvrir que leur mère à réellement décidé de ne plus RIEN faire. Eva est en effet saturée de sa vie, des travaux ménagers sans la moindre once de reconnaissanc, d un mari qui la trompe. sous une apparente facilité thématique , l auteure va plus loin et tire avec subtilité les fils délicats de notre psychologie actuelle contemporaine : la peur de regardées autres et l envie de liberté. Bravo !
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La femme qui décida de passer une année au lit

C’est sous le signe de la bienveillance que ce roman est placé : la bienveillance, tout simplement.

Moins chick lit que ne me le laissaient supposer la mignonne couverture (On peut en suivre la création ICI) ainsi que le nom de l’auteur ( Papesse de la comédie satirique made in England, romancière culte outre-Manche avec, à son actif, la série d’ Adrian Mole ), ce roman raconte le ras-le-bol d’une femme, une fois ses enfants partis poursuivre leurs études loin d’elle, et qui , de plus, vient de découvrir la double vie de son mari.

Elle décide alors de ne plus quitter son lit et de ne plus s’occuper de rien ni de personne, à peine d’elle-même. Elle veut se donner le temps de réfléchir, de se souvenir, de faire des listes, ce qu’elle n’a pas eu le temps de faire encore.

Elle commence par faire le vide autour d’elle, dans sa chambre aux murs nus peints en blanc et ne voit plus le monde extérieur que par la fenêtre auquel son lit est accosté.

Eva est une femme belle et charmante, tour à tour fille, épouse et mère exemplaire, elle fait l’unanimité autour d’elle et sa nouvelle attitude déconcerte évidemment son entourage qui doit désormais s’occuper d’elle à plein temps.

La vie de la famille s’organise dès lors autour d’elle, tant bien que mal, au jour le jour. Le plus surprenant, c’est que cette chambre devient vite le centre de la maison où tout le monde se retrouve: mère, belle-mère, mari avec sa maîtresse, les jumeaux surdoués uniquement intéressés par eux-mêmes et leurs études, leur colocataire abusive … Cependant autant les proches d’Eva se montrent égoïstes et pénibles, autant ce sont des voisins, des étrangers, des inconnus qui deviendront indispensables à sa survie.

Eva, toujours généreuse, accueille dans sa chambre ceux qui ont besoin de ses conseils et peu à peu, selon la rumeur, elle serait une sainte. Phénomène de foule autour de sa maison. Les médias s’en mêlent. C’est cette partie-là que j’ai moins aimée.

Heureusement la fin m’a surprise : je l’ai trouvée belle.



Si le ton du début est désinvolte, vif et drôle à souhait, il se fait plus sérieux ensuite. L’amour est bien présent sous toutes ses formes, du plus doux au plus sombre. A part Eva, attachante et complexe et Alexander, lumineux et plein de bon sens, les personnages sont tracés au cordeau, un peu trop stéréotypés à mon goût. Certains m’ont paru excessifs et odieux, surtout les jumeaux mais Eva domine tellement le récit que peu importe les autres, je n’ai plus vu qu’elle durant ma lecture. Est- elle vraiment dépressive ? Je ne l’ai pas cru au début tant elle était solaire mais à la fin, je dois bien admettre que… pas envie de l’imiter, en tout cas…même si, parfois, … Bref une lecture intéressante!
Lien : http://liratouva2.blogspot.f..
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La femme qui décida de passer une année au lit

J'ai acheté ce roman car j'ai été intriguée par le titre et la couverture. J'ai vraiment apprécié cette histoire "tirée par les cheveux", loufoque, très drôle et à la fois triste, empreinte de réalité.



J'ai tout de suite cerné le personnage principal, Eva, peut-être aussi que le fait que je sois mère m'a rendue plus compatissante, j'ai trouvé son acte courageux car elle tient a aller jusqu'au bout en dépit du fait que sa mère, sa belle-mère et son insupportable mari la traite de fainéante et de folle. Ses deux enfants jumeaux, autistes mais aussi surdoués sont enfermés dans un monde bien à eux.

Elle a une famille bien spéciale, et elle-même est assez excentrique je trouve, mais je me demande comment elle a pu supporter les siens pendant toutes ses années, les enfants c'est une chose, mais son infidèle de mari ainsi que sa mère et sa belle-mère... pour moi elle mériterait une médaille! :)



Eva est une femme incomprise, son acte la rend populaire alors que ce n'est pas ce qu'elle souhaite, si j'avais été à sa place je n'aurais pas supporter qu'on vienne à mon chevet alors qu'elle est en perdition elle-même, elle ne sait pas où ça va la mener tout ça, elle le fait parce qu'elle en a besoin, besoin de s'affirmer sans doute, de dire "je suis là, j’existe."





D'autres personnages comme Alexander, que j'ai beaucoup apprécié apporte beaucoup à Eva, de l'amour (car visiblement elle n'a jamais connu l'amour), de la tendresse et de la gentillesse.





L'humour est omniprésent dans cette histoire et heureusement! l'auteure a su transformé certains passages assez glauque à mon sens grâce à ça, les anglais ont un humour particulier, plein de piquant et de singularité que j'adore personnellement!





Ce roman a su me divertir, me faire rire du début à la fin malgré des personnages désopilants mais aussi attachants et m'interroger sur le sens de la vie.
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La femme qui décida de passer une année au lit

J'ai acheté le livre d’après le titre qui m'a fait rire , je ne connaissais pas l'auteur. Je n'ai pas été déçue , le livre se lit facilement et on se met facilement à la place d'Eva.
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La femme qui décida de passer une année au lit

Quand j’ai vu passer ce titre, j’ai aussitôt pensé que c'était fait pour moi. Dès que j’ai pu je me le suis procuré, rangé et oublié. Puis je me suis enfin plongée dedans.

 

Que ma déception fut grande. L’histoire est à peu de chose près vide de contenu. Et ça manque cruellement de profondeur. Les personnages sont à claquer, Eva inclus. C’est peu que de dire qu’ils manquent d’empathies, mais j’ai beau chercher je ne trouve pas meilleur mot.

 

Enfin, on trouve une citation du Times qui dit que l’auteure est « l’une des romancières les plus drôles de sa génération » ; je ne dois pas avoir le même humour, pourtant l’humour anglais je connais. Je n’ai trouvé que des blagues de mauvais gouts, racistes pour la plus part et discriminantes pour d’autres. Rien d’anglais dans cet humour, juste de l’ignorance.

 

Pourquoi ne pas avoir abandonner ce livre, me direz-vous ? Parce que j’attendais quelque chose. Je veux dire ce livre est plébiscité par la critique, il a été réédité cette année, il doit y avoir quelque chose. Non, rien. A la fin, je me suis juste dit « tout ça pour ça ».      

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La femme qui décida de passer une année au lit

j'ai cru emprunter à la bibliothèque un livre plein d'humour, mais en fait.... ce n'est as si drôle. il y a des personnages sympathiques, voire très... des personnages antipathiques, et beaucoup avec un peu des deux :) mine de rien on a l'occasion de s'interroger avec Eva, l'héroïne du livre. mais aux deux-tiers du livre j'ai un peu peiné à poursuivre ma lecture. je ne vis pas en Angleterre mais quand même, beaucoup d'invraisemblances. finalement happy end je crois avoir compris, les amoureux se retrouvent, les imbéciles sont punis et les bons se rapprochent. what else? ^-^
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La femme qui décida de passer une année au lit

Ce livre au titre évocateur est une véritable surprise !

J’ai beaucoup de mal à le classer dans une catégorie existante… Comédie ? Drame ? Comédie-dramatique ? J’en viendrais même à me demander s’il ne faudrait pas tout simplement inventer une nouvelle catégorie rien que pour lui. Peut-être : comédie dramatico-caustico-corrosive !

Vous l’aurez compris, ce roman est à part, et chacun(e) aura son propre point de vue, souvent très contradictoire, à la fin de sa lecture.

Dès les premières pages, nous plongeons dans une intrigue qui va sans cesse de surprises en surprises. Eva, belle quinquagénaire et mère de famille semble-t-il assez comblée, va faire ce que l’on peut appeler un «lâcher- prise ». Tout démarre par LA goutte d’eau qui va faire déborder le vase, en l’occurrence ici une tâche de soupe à la tomate sur son beau fauteuil tapissé par ses soins. Exagéré me direz-vous ? Et bien pas vraiment ! On va vite découvrir que cette femme avance sur une corde raide depuis bien longtemps au risque de tomber dans un précipice dont elle ne se relèvera jamais.

Lorsque ses jumeaux de 17 ans quittent la maison pour rejoindre l’université, Eva monte dans sa chambre, se couche toute habillée – sans même prendre la peine d’enlever ses chaussures – pour ne plus se relever. Va alors commencer une histoire aussi loufoque que touchante avec des personnages tous plus excentriques les uns que les autres.

Il faut tout de même être fan de l’humour caustique et incisif dans des sujets sérieux, comme souvent les Anglais savent le faire au cinéma ou dans la littérature, pour apprécier ce livre. Je pense que les lecteurs qui n’aiment pas que la mort, la détresse, l’infidélité et l’amour soient tournés en « ridicule » seront déçus.

Ce roman est truffé de répliques cinglantes mais drôles (moi cela m’a fait rire je l’avoue), de scènes d’hystéries collectives où les personnages montrent leurs véritables personnalités, et croyez-moi certains nous paraissent détestables au possible ! Mention spéciale pour la scène où Eva revit l’enfer vécu pour la préparation du soir de Noël de l’année précédente, un régal !

Eva, elle, est spectatrice de son coup de théâtre. Sans réel raison à son geste, c’est toute la maisonnée, puis la ville et le pays, voire le monde qui va en pâtir. Tout le petit monde qui gravitait autour d’elle va s’écrouler sans qu’elle ne puisse rien y faire. Elle ne le souhaite pas d’ailleurs…

Le moins que l’on puisse dire c’est que tous les sentiments sont présents pendant la lecture : on rit, on s’indigne, on s’énerve, on s’émeut. Bref, personne ne peut y être indifférent.

Quand Eva décide de ne plus se lever de son lit, elle se présente presque comme un tyran à qui il faudrait apporter à manger, à boire, aider à se laver, s’occuper de la maison à sa place, etc… Et c’est un juste revirement des choses à ses yeux. Seulement, les évènements vont s’enchaîner vers des sommets insoupçonnables !

Ce qui m’a le plus touché dans le personnage d’Eva, c’est que quoi qu’on en dise, elle va dire tout haut ce que beaucoup pensent tout bas et n’osent exprimer pour ne pas choquer ou ne pas aller contre les conventions. Mais j’avoue également avoir eu du mal à m’attacher complètement à cette femme qui par un geste tout à fait compréhensible va engendrer le chaos autour d’elle.

Mais les autres personnages ne sont pas en reste non plus. Son mari et ses enfants (Brian, Brianne et Brian Junior !!!) m’ont glacé le sang ! A les voir on comprend la réaction d’Eva, mais sa peur de devoir être à nouveau le soutien de quelqu’un va l’aveugler et l’empêcher de voir ce qui est réellement important dans la vie.

Ruby, la mère d’Eva, est incroyablement drôle malgré le fait qu’elle soit un condensé de tout ce qu’il y a de plus laid chez quelqu’un : elle n’a aucun instinct maternelle, elle est égoïste, raciste et ne cesse de juger les autres, mais tout cela pour notre plus grand plaisir.

Mais, pour moi, le personnage le plus beau, le plus entier, le plus attachant, c’est sans conteste celui d’Alexander. Il va être à la fois le médiateur, le confident et le pilier sur qui tout le monde va se reposer dans cette maison de « fous ». Il est un vrai coup de cœur pour moi !

De femme au foyer bien sous tous rapports, Eva va devenir sans le vouloir le porte-parole des âmes en détresse. Elle qui aspirait à la tranquillité dans son lit pour méditer, se retrouver, va devoir assumer son statut de star.

Malgré un style parfait avec des répliques acides et un humour amer, j’ai tout de même trouvé quelques longueurs à certains moments. Certaines scènes et certains personnages m’ont laissé indifférente et leur absence n’auraient pas eu de lourdes conséquences sauf celui, du coup, de m’éviter quelques lignes de lecture en diagonale.

Pour résumé, ce livre m’a beaucoup plu car j’adhère totalement à ce genre d’humour et il a éveillé en moi tous les sentiments que j’aime ressentir pendant une lecture. Je conseille vivement ce livre à tous ceux qui veulent lire quelque chose de nouveau et qui n’ont pas peur de découvrir l’être humain sous toutes ses coutures, des plus touchantes aux plus affligeantes.

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