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Citations de Svetlana Alexievitch (925)


On me demande pourquoi je ne prends pas de photos en couleurs. Mais il s’agit de Tchernobyl… Littéralement, ce nom signifie « la réalité noire »… Les autres couleurs n’existent pas.
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Je vous ai lue et j'ai pleuré... Mais je ne relirai pas votre livre quand il paraîtra... Par simple instinct de conservation. Je ne suis pas sûre que nous devrions savoir ces choses-là sur nous-mêmes. C'est trop effrayant... Ça laisse un grand vide dans l'âme vide... On ne croit plus en l'homme... Il fait peur
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Nos livres, nos films parlent seulement de la pitié et de l’amour pour l’homme. Rien que pour l’homme ! Pas pour tout ce qui est vivant. Pas pour les animaux ou les plantes… Cet autre monde… Mais avec Tchernobyl, l’homme a levé la main sur tout…
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Chez nous, la victoire n’est pas un événement, mais un processus. La vie est une lutte.
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Tchernobyl… C’est une guerre au-dessus des guerres. L’homme ne trouve son salut nulle part. Ni sur la terre, ni dans l’eau, ni dans le ciel.
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Ce livre ne parle pas de Tchernobyl, mais du monde de Tchernobyl. Justement de ce que nous connaissons peu. De ce dont nous ne connaissons presque rien. Une histoire manquée : voilà comment j’aurais pu l’intituler. […] Je m’intéressais aux sensations, aux sentiments des individus qui ont touché à l’inconnu. Au mystère. Tchernobyl est un mystère qu’il nous faut encore élucider. […] Reconstituer les sentiments et non les événements.
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Je ne suis pas toute seule sur cette tribune… Je suis entourée de voix, de centaines de voix, elles sont toujours avec moi. Depuis mon enfance. Je vivais à la campagne. Nous, les enfants, nous
aimions bien jouer dehors, mais le soir nous étions attirés, comme par un aimant, par les bancs sur lesquels les vieilles babas fatiguées se rassemblaient près de leurs maisons, leurs “khatas”, comme on dit chez nous. Elles n’avaient plus de maris, plus de pères, plus de frères, je ne me souviens d’aucun homme dans notre village après la guerre. Pendant la Seconde Guerre mondiale, un Biélorusse sur quatre est mort au front ou dans la résistance. Notre monde à nous, les enfants de l’après-guerre, était un monde de femmes.
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On ne croit pas les autorités, on ne croit pas les médecins, mais on n'entreprend rien soi-même. À la fois innocents et indifférents. On trouve dans la souffrance elle-même le sens et la raison de ce qu'on endure. Le reste est sans importance.
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Le soviétique est incapable de penser exclusivement à lui-même, à sa propre vie, de vivre en vase clos. Nos hommes politiques sont incapables de penser à la valeur de la vie humaine, mais nous non plus. Vous comprenez ? Nous sommes organisés d'une manière particulière. Nous sommes d'une étoffe particulière.
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- On demande à radio Erevan : " Est-ce qu'on peut manger des pommes de Tchernobyl ? " Réponse : "Bien-sûr que l'on peut, mais il faut enterrer profondément les trognons. "
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La chose la plus juste au monde, c'est la mort. Personne ne peut se cacher d'elle. La terre reçoit tout le monde, les bons et les mauvais, les pécheurs. Mais il n'y a aucune autre justice au monde.
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Je me contentais de lire les titres; "Tchernobyl, lieu d'exploit", "le réacteur est vaincu", "la vie continue ". Notre zampolit, l'adjoint politique de notre unité, organisait des réunions et nous disait que nous devions vaincre. Mais vaincre qui? L'atome ? La physique ? L'univers ? Chez nous la victoire n est pas un événement, mais un processus. La vie est une lutte. Il faut surmonter quelques chose.C'est de lâ que vient notre amour pour les inondations, les incendies, les tempêtes. Nous avons besoin de lieux pour manifester du courage et de l'héroïsme. Un lieu pour y planter un drapeau
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Je ne me souviens pas qu’un seul des employés de l’Institut ait refusé d’aller en mission dans la zone. Pas par peur d’être exclu du parti. Parce qu’ils croyaient. C’était la foi de vivre dans une société belle et juste. La foi que l’homme, chez nous, était la valeur suprême.
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Il s’agirait également d’une quête de sens. Notre propagande aurait proposé la mort comme moyen de donner un sens à la vie. Elle donnerait une grande valeur à la mort, parce qu’elle préfigurerait l’éternité.
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“Voici de l’argent. Partage-le entre trente-cinq familles. Entre trente-cinq veuves.” Ils étaient tous liquidateurs. Il fallait le faire avec équité, mais comment ? L’une de ces femmes avait une petite fille malade, une autre deux enfants, la troisième était malade elle-même, une autre louait son appartement sur le marché libre... La nuit, je me réveillais en pensant : “Comment le faire de manière équitable ?” J’ai gambergé, j’ai compté, recompté. Et je n’ai pas pu. Nous avons fini par partager l’argent à égalité.
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Qui suis-je ? Ma mère est ukrainienne, mon père russe, je suis née en Kirghizie, où j’ai grandi, et j’ai épousé un Tatar. Et mes enfants ? Quelle est leur nationalité Nous sommes tous mélangés. Notre sang est mélangé. Sur nos papiers d’identité, il est indiqué que nous sommes des Russes. Or, nous ne sommes pas des Russes, mais des Soviétiques !
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Tout ce qui a été écrit dans la Bible se réalise. On y parlait de notre kolkhoze... Et de Gorbatchev... Qu’il y aurait un grand chef avec une marque et qu'un grand empire tomberait en poussière. Et après cela, ce serait le jugement dernier... Ceux qui vivent dans les villes mourront tous. Et, dans les villages, il ne restera qu'un seul homme. Et l’homme se réjouira en voyant des traces humaines ! Pas un autre homme : seulement ses traces !
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Les habitants sont partis, mais leurs photos, chez eux, sont restées vivre à leur place. Comme leurs âmes.
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Et, plus largement, j’ai compris que, dans la vie, des choses horribles se passent de façon paisible et naturelle…
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Les visages des premiers pompiers, noirs comme du charbon. Et leurs yeux… Les yeux des gens qui savent qu’ils nous quittent.
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