AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Sylvain Limousi (40)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Effleurés

Christophe est cadre dans une grande entreprise. Sa vie est réglée comme du papier à musique et cette sécurité lui plaît. Dans son service, alors qu'une jeune collègue un peu hippie, Fleur, ne se gêne pas pour photocopier des documents personnels, son chef lui ordonne d'intervenir. Plutôt que de lui faire la leçon, il lui propose de boire un verre. Son sourire a réveillé quelque chose en lui. De même que sa spontanéité et sa drôlerie. À peine le verre avalé lui propose-t-elle d'aller chez lui. C'est le début d'une idylle entre eux même si la jeune femme semble bien différente de lui et avoir des conceptions de la vie opposées aux siennes...





Deux caractères opposés peuvent-ils s'aimer durablement ? L'organisé, le discret et un peu coincé Christophe peut-il s'entendre avec la hippie, la délurée et la désinvolte Fleur ? C'est cette histoire d'amour singulière que nous propose de suivre Isabelle Bauthian dans cet album, non pas fleur bleue, mais plutôt intelligent et original. L'auteur donne à réfléchir aussi bien sur les choses du quotidien que sur la conception de la vie, de ce que l'on veut en faire et des compromis que nous sommes prêts à faire pour vivre pleinement une relation à deux. Est-on sûr de vouloir voir notre propre reflet dans l'autre ou au contraire y trouver l'exact opposé ? Même si les caractères de Christophe et Fleur sont un tantinet stéréotypés et exagérés, l'auteur plante cette romance moderne et juste dans l'actualité. Avec son dessin proche du manga, Sylvain Limousi donne vie et modernité à cet album. Grâce aux couleurs au ton pastel, l'ambiance y est à la fois douce-amère et sentimentale.
Commenter  J’apprécie          530
Ça ne coûte rien

Pierre, un jeune Français, débarque à Shangaï, ville où tous les espoirs sont permis et où la vie est facile. Il a prévu d'y rester 3 mois. En attente d'un héritage, il ne s'inquiète pas pour l'argent, d'autant plus qu'il habite en colocation pour limiter les frais, et décide donc de vivre sur ses économies. Il fera la connaissance de Daniel, un expatrié, français lui aussi, qui lui fait visiter la ville, lui explique les us et coutumes de ce peuple et lui promet de ne pas s'inquiéter car les Français sont bien vus ici. Au fil de ses promenades, Pierre va découvrir une ville gigantesque, toujours en pleine croissance où les jeunes pleins de fric profitent de la vie lors de soirées branchées et coke dans le nez. L'héritage se faisant attendre et ayant un peu marre de cette vie oisive, il décide d'aller habiter dans des quartiers plus pauvres et côtoyer les «vrais gens»...



Sylvain Saulne nous fait voyager grâce à cet album, dans ce pays qui se prépare à accueillir les J.O. En tant que touriste, il donne sa vision des choses, telles qu'il les ressent et les voit. Au cours de son voyage, c'est un tout autre aspect de cette ville qu'il découvrira. Jouant habilement des tons, passant de la couleur au noir et blanc, l'auteur a su mettre en valeur les périodes difficiles. Avec un dessin plutôt agréable, cet album montre les deux facettes de la Chine.



Ça ne coûte rien... heureusement...
Commenter  J’apprécie          380
L'effet Durian

Le durian est un fruit qui a des piquants à l'extérieur et qui dégage une odeur nauséabonde, malgré tout, le goût de sa chair est, parait-il, très doux.



A l'image de ce fruit peu commun, nous allons faire connaissance avec deux petites jumelles, Jade et Sophie dont l'une de deux naît pratiquement aveugle.

Alors qu'elle ne voit que de très très près, cette petite fille est une vraie boule d'énergie, toujours en mouvement, au risque de se faire mal, voire très mal.

L'histoire se déroule à Hong Kong et les dessins sont tous gris-bleus, ce qui donne une impression un peu étrange à l'ensemble.



Nous allons suivre la vie de ces deux soeurs pendant des années, apprivoisant cette ville, et une vie où le handicap ne limitera en rien la vie de Jade.

J'ai beaucoup aimé cette approche originale mais j'ai été très surprise par la fin qui arrive un peu brusquement et dont les dernières pages n'ont pas grand chose à voir avec le reste.

Commenter  J’apprécie          320
Effleurés

Lui, jeune cadre, aime la sécurité, celle de la monotonie, du travail, l'immuabilité de ses relations. Elle, elle a les cheveux sales, des grains de beauté partout, s'habille comme une hippie et fait des photocopies à des fins personnelles au vu et au su de tous malgré les avertissements.

Il lui parle, elle lui sourit, ils couchent ensemble, ils se revoient. Une histoire d'amour commence, et avec elle, les incessantes interrogations de Christophe, confronté à ses amis et à sa famille.

C'est une BD autour de la tolérance des différences -n'allons pas jusqu'à les accepter - qui, souvent, enfonce des portes ouvertes, notamment concernant le féminisme - les jouets pour enfants, poupées pour les filles, soldats pour les garçons, violemment critiqués ici-.

J'ai été gênée par ce côté caricatural et des préjugés de chacun et des idéologies mises en avant. Je n'ai pas non plus aimé les personnages et surtout je n'ai pas compris ce que Fleur avait dans les cheveux dans les premières pages?? Des bouts de nourriture?
Commenter  J’apprécie          150
Ça ne coûte rien

Un jeune homme, en attente d’un gros héritage, décide de partir à la découverte de Shanghai. Hébergé par des amis, il y découvre la vie de touriste et d’expatrié. Les gens qu’ils côtoient sont tous des étrangers venus profiter de ce nouvel Eldorado où tout est possible et accessible. Pour eux, l’argent n’est pas une barrière et ils en jouent, jusqu’à tomber dans l’excès et le mépris de la population locale.

Au début de son séjour, le héros partage cette vie superficielle qui se résume aux soirées dans les restaurants et boîtes de nuits où l’alcool peu cher enivre les esprits. Mais petit à petit, le héros se trouve confronté à des difficultés qui vont l’amener à opter pour un autre mode de vie. Il y découvrira une autre Shanghai plus réaliste et moins artificielle, une ville rongée par la pauvreté et les inégalités sociales.

Le passage d’un monde à l’autre est très réussi dans cette bande dessinée, pour laquelle l’image a une importance majeure. Elle construit parfois d’ailleurs à elle seule le sens de l’histoire. J’ai par ailleurs trouvé intéressant le passage de la couleur au noir au blanc pour accompagner la chute du héros ainsi que le jeu sur les couleurs qui apporte de la vitalité au récit.

En somme une belle découverte !

Commenter  J’apprécie          111
L'effet Durian

A Hong Kong, une femme donne naissance à deux filles : Sophie et Jade. Cette dernière est née avec « les yeux blancs », c’est-à-dire, quasiment aveugle. Mais Jade est une enfant curieuse, pleine de vie qui grandit au sein d’une famille qui fait attention à elle et à sa façon d’être parfois trop vive. Par sa déficience visuelle, la fillette est quelqu’un de très tactile, elle a besoin de deviner les personnes ou les objets par le contact. La différence de Jade entraine de la méfiance et parfois de la méchanceté. La relation avec sa sœur est mise en avant, c’est elle qui la guide même si la fille a un fort besoin d’indépendance.

Les ellipses temporelles entre les différentes parties m’ont un peu déstabilisée, il faut remettre les personnages dans leur nouvel environnement et comprendre le changement entre chaque période. La dernière partie m’a laissée perplexe, j’ai du la relire deux fois et relever les indications éclairantes avant de comprendre cette dernière scène et donner à ce livre un nouvel envergure.

Au final, j’ai apprécié cette lecture ; les dessins sont certes parfois un peu singuliers, quelques vignettes un peu pénibles à décrypter mais l’ambiance est joyeuse, les cadres de vie remarquables et la jeune Jade déterminée. C’est peut-être ça l’effet Durian, un peu d’amertume mais beaucoup de douceur.

Commenter  J’apprécie          70
Le prétexte

Marc est un con et se considère comme tel.



Quand sa copine lui apprend, qu'elle a peut être le virus du sida suite à une relation avec un autre homme, Marc pète un câble. Il plaque sa copine, vide quasiment leur compte en banque et part pour New York.

Là-bas, après quelques semaines vécues façon touriste de base, il rencontre Maddie qui lui ouvre d'autres horizons.

Marc, le con, le cynique va tout doucement s'ouvrir à d'autres choses, d'autres gens.

Aider par Maddie, il décide de voyager vraiment, de vivre un pays au lieu de le visiter avec son guide à la main.



Parallèlement, il commence à écrire une sorte de longue lettre à son ex où il peut enfin faire sortir toute sa rancoeur et toute sa colère.



Mon avis:

Très emballée au début, je me suis peu à peu ennuyée en compagnie de Marc.

Il faut avouer que c'est un peu le prototype absolu du con, celui qu'on rencontre et qu'on a envie de fuir. Alors quand un personnage est aussi antipathique, c'est difficile de s'attacher à l'histoire.
Lien : http://www.livr-esse.com/art..
Commenter  J’apprécie          70
Ça ne coûte rien

Voyage dans Shanghai actuel , mise en parallèle de notre culture d'expatriés et celles des autochones , le rôle de l'argent dans la façon dont nous sommes perçus à l'étranger , pas vraiment une découverte mais quand même quelques réflexions à méditer.

J'ai bien aimé le contre-pied que prend le héros , c'est original comme point de vue , surtout que comme il le dit si bien , pour nous expatriés , la pauvreté n'est que provisoire.

Apprécié également , le changement des couleurs qui suit l'évolution psychologique du héros.
Commenter  J’apprécie          60
Mes Affinités Sélectives

Autant j'avais apprécié Ca ne coûte rien du même auteur, autant je n'ai pas trop aimé mes affinités sélectives. Je ne suis pas rentré dans ce récit un peu étrange qui se termine dans un véritable bain de sang au milieu d'une guérilla urbaine dans une ville asiatique.



Il y a tout un jeu psychologique entre les personnages. Il faut rentré dans le trip qui semble se baser sur Quelque chose approchant le film et manga Edge of Tomorrow même si Un jour sans fin est cité comme la référence. Il y avait comme une direction qui n'a pas été prise pour s'enliser dans autre chose de plus commun d'où une certaine déception.



Le graphisme ne m'a pas séduit. Il faut dire que cette oeuvre se place antérieurement à Ca ne coûte rien. Du coup, c'est une oeuvre de jeunesse et on remarquera que l'auteur a bien progressé depuis. J'avais par exemple beaucoup apprécié sa prestation sur Effleurés. Saulne est un pseudo pour Sylvain Limousi pour ceux qui ne le savaient pas. Au passage, l'auteur n'est pas très prolifique car il n'y a plus rien depuis.
Commenter  J’apprécie          50
Ça ne coûte rien

Je ne pense pas que la démarche de l'auteur était de nous faire découvrir la Chine et notamment la ville champignon de Shanghaï. C'est juste un cadre pour une expérience pas si bizarre que cela puisqu'elle a pour fondement de nous faire découvrir la vraie valeur des choses. La comparaison avec la Chine de l'ère olympique était sans doute utile pour accentuer le propos.



Il est vrai que la jeunesse dorée dépense sans compter que cela soit à Paris ou dans d'autres villes prestigieuses du monde. Elle n'a pas de souci d'argent alors pourquoi se priver de tout pour faire la fête. A côté de cela, il y a des gens qui crèvent réellement de faim. A chaque fois qu'on tient ce discours, on se fait vite taxer d'alter-mondialistes ou proches des idées communistes comme pour justifier l'impensable à petit prix.



La contrainte consiste à se mettre dans la peau de ces malheureux et essayer de vivre avec peu. Cela va conduire Pierre à certaines extrêmités qui mettront mal à l'aise. Je pense que cette démarche était bien nécessaire pour comprendre et qu'il n'y a rien de réellement égoïste. Au contraire ce faisant, il va se rapprocher de la culture chinoise.



Bref, une bd réflexion sur les vraies valeurs pour un voyage introspectif. Le voyage touristique devient un récit auto-biographique intéressant par l'auteur d'Effleurés qu'il avait signé sous le nom de Sylvain Limousi. A noter qu'il vît en tant qu'expatrié en Chine et que son dessin est toujours aussi agréable.
Commenter  J’apprécie          50
Effleurés

Je n'ai pas besoin de me forcer pour être sincère dans mon analyse de cette Bd. Quand je songe qu'encore hier soir, j'ai lu une "daube" pourtant signée de grands auteurs reconnus ; je me dis que justement cette bd est bien dans l'air du temps et plus encore et qu'elle correspond tout à fait à mon approche par rapport à ce concept ! Pourquoi ? Tout simplement parce que le message passé est fluide et surtout moderne dans son approche intellectuelle. Je n'ai pas été déçu et cela me rassure dans le flot de tout ce que je peux lire actuellement. Croyez-moi que je n'aurais pas hésité une seule seconde à dire ce que j'en pensais même si c'était négatif !



J'ai aimé toute la fraîcheur qui se dégage de cette histoire sentimentale avec de vrais personnages intéressants. Celui de Christophe m'a bien plu avec toutes ses interrogations légitimes et son consensualisme. C'est loin d'être caricatural.



J'aurais aimé avoir une autre conclusion entre ces deux êtres que tout semble opposer (c'est mon côté fleur bleue) mais tel qu'elle est, elle souligne un véritable message. Il ne faut pas se fier aux apparences et essayer de comprendre l'autre. J'ai également apprécié la surprise que nous réserve la fin de ce récit.



Quelques sujets majeurs y sont évoqués. Cependant, à peine explorés, ils fournissent juste le relief nécessaire au récit en évitant les lourdeurs inutiles.



Sur la forme maintenant. La colorisation est très agréable. Les décors en arrière plan sont merveilleux. Il y a un assez bon rendu grâce à un trait simple et à un joli graphisme. C'est dommage simplement qu'il n'y ait pas plus de précision dans les traits des visages des personnages.



Par ailleurs, dans la seconde moitié du récit, je me suis quand même demandé si on était bien en Europe tant le contexte fait asiatique. C'est bizarre mais ma libraire m'avait lâché cette même remarque. Il est vrai que cela peut s'expliquer par le fait que le dessinateur vît en Chine. Il en a manifestement été inspiré et cela se ressent. Ceci n'est pas une critique mais juste une impression.



Au final, "Effleurés" est une sorte d'expérience sentimentale et sociologique assez intéressante à partager. Un album qui me laisse détendu pour le reste de la journée !



Note Dessin: 4/5 - Note Scénario: 4/5 - Note Globale: 4/5

Commenter  J’apprécie          50
Effleurés

Christophe, l'organisé, célibataire, tombe amoureux d'une petite secrétaire originale et drôle, qui travaille dans un service voisin. Il tombe amoureux d'elle, mais la prend tout de même, un peu, pour une idiote. Comment une trentenaire peut-elle en être arrivée là, à faire ce travail minable, sinon en ayant eu une vie dissolue auparavant ? Selon les proches du jeune homme, cette fille est jugée à peine fréquentable... Elle passe ses week-end dans des associations caritatives, répond effrontément aux parents de Christophe et ne semble pas avoir d'ambition professionnelle. Des vacances d'été passées séparément auront raison de leur relation sentimentale...



J'ai bien aimé la chute de cette histoire, dont je vous tairais le dénouement, qui remet avec finesse quelques a-priori en place. Les poils de mes bras se sont un peu hérissés à certains passages...mais c'est bien parfois aussi de se mettre un peu en colère, non ?




Lien : http://antigonehc.canalblog...
Commenter  J’apprécie          50
Le prétexte

Marc n'est pas ce que l'on pourrait appelé un chouette gars, ça ne se passait pas très bien avec sa copine et bien plus après qu'elle lui ait annoncé qu'elle avait peut-être contracté le HIV lors d'une incartade. IL y a de quoi devenir dingue mais de là à tout quitter en vidant les comptes communs pour faire le tour du monde...

Il part pour New York où il rencontre Maddie qui lui ouvre d'autres perspectives, il rencontre du monde et devient bien moins chiant. Elle lui montre la voie pour voyager autrement que comme un touriste lambda. Il apprendra à travers les mots et l'écriture à faire sortir toute la colère qu'il garde en lui.

Je partais très conquise par ce récit pour finalement restée dubitative quant au but recherché par les auteurs: psychologie, voyage intérieur, découverte du monde...

Commenter  J’apprécie          40
Le prétexte

Je ne me rappelle plus vraiment de ce personnage de Marc dans l'oeuvre précédente qu'était Effleurés. Je dois bien reconnaître que ce personnage complexe était intéressant à suivre dans son voyage extérieur et intérieur. Pour autant, je n'aime pas les histoires d'amour qui se terminent mal. On dirait que c'est le point commun à ces oeuvres !



Je pense sincèrement que c'est un pari fort réussi que de nous faire nous intéresser à un être aussi méprisable. On découvre petit à petit les facettes de sa personnalité. L'auto-analyse ne fera pas dans la complaisance et j'aime ça !



Au final, c'est une bd à découvrir non pas pour son histoire pas très originale mais pour son aspect purement psychologique. J'avoue cependant avoir une préférence pour Effleurés qui m'avait sans doute plus touché. Pour autant, celle-ci ne manque pas d'atout à commencer par une maturité assez rare en ce domaine. Je serai partant pour un 3ème voyage !
Commenter  J’apprécie          40
L'effet Durian

Jade et Sophie sont deux jumelles nées à Hong Kong de père inconnu. Les deux filles ne sont pas nées avec les mêmes chances ; Jade est venue au monde avec les yeux blancs, presque aveugle. C’est ce « presque » qui va faire toute la différence. Après avoir découvert qu’elle y voyait un peu, même si ce n’est qu’à quelques centimètres de son nez, Philippe, un ami de la famille, va commencer à prendre le monde en photos pour le lui montrer ensuite. Jade est curieuse de tout, cherche à en voir plus, toujours plus. Philippe lui confie finalement son appareil photo qu’elle ne lâche plus, le viseur collé en permanence sur son œil pour regarder ce qui l’entoure. Ce qu’elle voit n’est pas la réalité, juste une image, comme le lui rappelle bien souvent Philippe.

Cet ami, cet oncle comme les deux petites filles l’appellent, est un français qui fait l’aller-retour entre les deux continents et jouera le rôle de modèle masculin qui manque dans leur vie. C’est lui qui leur raconte des histoires, lui qui viendra au secours de leur mère lorsqu’elle est désarmée face à cette tornade impétueuse qui refuse de rester tranquille un seul instant. Jade fonce, ne se retient jamais, se cogne dans les portes, les murs. Elle photographie ses plaies et, fascinées par le travail de son corps pour refermer les tissus, fait exprès de se blesser à nouveau.

C’est l’histoire de Jade mais c’est aussi l’histoire de jumelles et d’une sœur qui cherche à la protéger, qui accompagne sa sœur malvoyante et qui cherche à freiner ses folies. Deux sœurs qui se comprennent mieux que quiconque mais qui ont deux perceptions bien différentes de ce qui les entoure, tout simplement parce qu’elles ne les perçoivent pas de la même façon physiquement parlant.

Avec L’effet Durian, Saulne traite de la vue, du monde extérieur en perpétuel mouvement et de ce que l’on en voit, de ce que l’on veut bien voir. Saulne a réussi à créer une atmosphère particulière alors qu’il n’aborde aucun thème extraordinaire. Il est rassurant de voir qu’en bande dessinée comme en littérature, on a beau avoir déjà publié des centaines de milliers d’ouvrages, on arrive toujours à réinventer le monde et les émotions. Le passé regorge de pépites mais l’avenir à encore beaucoup à nous offrir et c’est heureux.

Commenter  J’apprécie          40
Ça ne coûte rien

Bande dessinée reçue dans le contexte des masses critiques



Gros volume de 190 pages, la bande dessinée de Sylvain Saulne "Ca ne coute rien" impressione de prime abord par son réalisme. En effet, hasard rigolo, l'action débute à Shanghai en mars 2008, période exacte ou je me rendis moi même dans le pays pour une quinzaine de jours. Dès lors, les premières pages revêtent une teinte particulière tant les impressions de l'auteur correspondent à celles que j'ai ressenti à l'époque. Nanjing Lu, le Bund, les immeubles gigantesques et caractéristiques, le Teppanyaki, les vendeurs de brochettes et aliments divers dans la rue, la pollution, le gigantesque foutoir de la circulation, ca construit, ca détruit, ca grouille... tout est fidèle tant dans l'illustration que dans l'ambiance. Et puis, le monde des expatriés, véridique lui aussi : décalage entre classe moyenne devenue bourgeoise en Chine, endimanchée dans des attraction à touristes hors de prix pour l'autochtone... Pays émergent, El Dorado des commerciaux aux dents longues pour qui "l'Europe est finie".

Et puis, très vite, on entre dans le vrai sujet du livre, la grève de la faim masochiste de l'auteur. Et très vite, j'ai décroché. Pourtant, les illustrations sont réussies (les paysages très chouettes, bien meilleurs que les portraits de personnages au passage, assez inégaux, même si propre dans l'ensemble), mais le trip mystico-philosophique peine à convaincre. On frise l'agacement même ; pas forcément plausible de critiquer le bling bling à outrance des expat quand on s'inflige une diète forcée dans un pays ultra pauvre pour se sentir vivant...

Au final, une bande dessinée plutôt prometteuse, avec un auteur qui semble talentueux ; j'attends pour ma part la lecture d'une autre de ses oeuvres pour pouvoir relativiser la morale de "Ca ne coute rien", preuve s'il en est que la BD m'a suffisament titillée pour me donner envie d'y retourner.
Commenter  J’apprécie          40
Effleurés

A la base, je ne suis pas trop friand de comédies sentimentales et c’est donc avec beaucoup d’appréhensions que j’ai entamé cette lecture. Ce premier album d’Isabelle Bauthian et Sylvain Limousi m’a cependant très vite happé.



L’histoire d’amour entre Christophe et Fleur ne tombe jamais dans le niaiseux et les auteurs abordent cette relation entre deux univers sociaux différents avec beaucoup de réalisme et d’honnêteté. Mais au-delà de cette romance attachante, en mélangeant deux conceptions de la vie diamétralement opposées les auteurs vont également aborder des thèmes plus vastes, comme le conformisme sociétal : cette pression extérieure qui poussent les gens à entrer dans un certain moule et qui a du mal à comprendre que l’amour, dans son aveuglement, puisse franchir ces frontières que la société trace afin de pouvoir mettre chacun dans une case bien définie. A l’aide d’un scénario conventionnel et de vrais moments de vérité Isabelle Bauthian va réussir à aller à l’essentiel.



Le dessin au parfum de manga de Sylvain Limousi peut surprendre au départ mais accentue finalement le côté attachant des personnages et donne beaucoup de fraicheur et de légèreté au récit. Il contribue ainsi à créer un récit qui parle d’amour en évitant l’eau de rose et qui pose un regard intéressant sur la société sans prise de tête.



Une bien belle surprise ce premier album d’Isabelle Bauthian et Sylvain Limousi.
Commenter  J’apprécie          30
L'effet Durian

À défaut d'être une lecture facile, L'Effet durian se révèle intéressant par son thème et sa volonté manifeste de sortir des sentiers battus. On regrettera cependant sa relative froideur et surtout son dernier chapitre, bref mais confus, qui semble hélas en rupture avec les précédents.
Lien : http://www.auracan.com/album..
Commenter  J’apprécie          30
Ça ne coûte rien

Un jeune français bientôt fortuné débarque à Shanghaï en 2008, se trouve une coloc' d'expatrié et démarre une vie de découvertes, de plaisirs nocturnes et de plaisirs bon marché. Un microcosme de privilégiés qui profite de ces inégalités socio-économiques. Des relations biaisées avec les gens de là-bas. Et puis, et puis, l'argent qui ne vient pas et le quotidien qui est à revoir : il doit vivre le plus chichement, économiser sur tout, jeûner, décliner toutes les invitations de sorties, dépérir, déménager dans une banlieue délabrée...



Des bandes dessinées de récits de voyage (d'expatrié, de journaliste, de baroudeur), il en existe beaucoup, dans la veine des Guy Delisle, mais il y a également De Heyn, Joe Sacco, Wild, Guibert bien sûr, Lepage, Pedrosa un peu, Reiss, Chavouet, Druilhe et tant d'autres. Mais cet album est complètement atypique par son ton, par son contexte. Une expatriation pas comme les autres, non dictée par des obligations professionnelles ou par un conjoint que l'on rejoint. Ici, le narrateur se rend "librement" en Chine pour y vivre une expérience personnelle, certain d'y vivre confortablement grâce à l'héritage attendu.



On est loin de la découverte exotique et excitante, on bascule dans une monotonie éreintante, avec la faim, la lassitude, l'incertitude du lendemain, l'isolement. Sur la forme aussi, les couleurs chaude font place à un sépia morne, à une monochromie.

Une très belle découverte, un album atypique et réussi.
Lien : http://chezlorraine.blogspot..
Commenter  J’apprécie          30
Le prétexte

Le prétexte est une bande dessinée qui m'a bien embêtée, mise mal à l'aise. Bien sur le personnage principal est imbuvable, mais certaines de ces réflexions sur le monde et l'être humain ne manque pas de justesse et c'est en cela que réside la réussite de cette bande dessinée.

Je ne dirai pas que j'ai aimé ce livre, mais il m'a parlé.
Commenter  J’apprécie          30




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Sylvain Limousi (120)Voir plus

Quiz Voir plus

Qui a écrit ces thrillers ?

Code 93 ?

Camilla Läckberg
Olivier Norek
Bernard Minier
Franck Thilliez

15 questions
186 lecteurs ont répondu
Thèmes : thrillerCréer un quiz sur cet auteur

{* *}