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Critiques de Sylvette Desmeuzes (12)
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Je ne souhaite cela à personne

Livre-témoignage poignant et bouleversant, Je ne souhaite cela à personne débute à la centrale de Saint-Maur, le 1er juin 2004. Saïd André Remli est incarcéré depuis le 18 juin 1984. Condamné à perpétuité après le décès d’un surveillant lors d’une de ses tentatives d’évasion, Saïd André Remli n’a pas eu une heure de sortie en 20 ans.

Durant les quarante-huit premières années de sa vie, il en a passé cinq dans des familles dites d’accueil, et huit en maison de correction. Enfin, s’il a dû subir l’isolement durant neuf ans, tout cela demande des explications et c’est ce que fait l’auteur, secondé par Sylvette Desmeuzes-Balland, dans ce livre.

Né à Lyon, en 1957, d’un père algérien et d’une mère française, ce qui explique ses deux prénoms, il connaît une enfance et une jeunesse très chaotiques : « son père boit, sa mère gueule ». Dès 3 ans, il est pris en charge par la DDASS qui le place en famille d’accueil.

Privé de ceux qu’il aime, il se ferme et se bloque, valsant de famille en famille comme il valsera plus tard de prison en prison. Très vite, il se frotte à « l’école de la délinquance », subit le racisme primaire, les humiliations, les coups, la perversité, l’injustice, la loi du plus fort, la faim et les punitions physiques qui lui apprennent à supporter la douleur. Les premiers braquages lui font connaître sa première incarcération au milieu des cafards et des rats… Au cours d’une escapade en Algérie, il découvre la misère du bled mais lorsqu’il revient en France, il se retrouve accusé de casses qui se sont déroulés quand il était de l’autre côté de la Méditerranée ! Petit à petit, il se met à vivre « comme un truand » parce que son casier judiciaire fait barrage à toute tentative de travail solide.

L’histoire de Saïd André Remli foisonne d’épisodes tous plus chaotiques les uns que les autres. Les bons moments se font de plus en plus rares, sa vie se passant presque exclusivement derrière les barreaux.

Ainsi, il se met à observer le monde carcéral d’un œil de plus en plus critique, se lançant dans le droit international pour faire avancer les choses. Son combat pour le respect des principes de l’État de droit et de la démocratie donne aussi de bons résultats pour la réinsertion. Son combat est incessant même si sa vie familiale doit en souffrir. Liberté conditionnelle, lutte contre la récidive pour enfin sortir complètement d’un si long tunnel, l’action se poursuit mais ce livre est plus qu’un témoignage. C’est un véritable acte de foi en la vie qui donne à chaque être humain l’espoir de sortir vainqueur des plus terribles épreuves.
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Les enfants de l'école du diable

Titre évocateur des tensions qui existaient dans les années 50 en Bretagne, terre de catholicisme exacerbé.

L’histoire : sans doute classique à cette époque : années cinquante : un couple d’enseignants, Simon et Julia Mondrieux, arrive de la région parisienne car l’école dans laquelle ils œuvrent pour les enfants en difficultés est fermée. Simon est nommé à Rennes et Julia à Brennac, commune des côtes du nord (aujourd’hui côte d’Armor). Ils arrivent à Brennac en milieu fort hostile : l’école n’est ni habitable pour le couple et leurs cinq enfants, ni fonctionnelle, ils n’ont aucun mobilier, aucun matériel et doivent commencer par défricher le terrain, ne recevant que très peu d’aide de la population locale sous le joug des religieuses, du maire, un noble opposé à l’ouverture de cette « école du diable », mal accueillis, prévenu par des collègues de Lamballe que les enfants de l’école des sœurs « caillassent » ceux de l’école laïque. Julia qui devra assurer l’éducation des enfants inscrits n’est pas au bout de ses peines : elle reçoit des enfants que l’on qualifierait aujourd’hui d’enfants en grande difficulté (voir citation), de petits « sauvageons » qui n’ont pas pu recevoir une éducation parce qu’ils sont orphelins pour la plupart, et dont les sœurs ne souhaitent pas assurer l’éducation. elle fera pourtant de son métier, un sacerdoce, risquant d’y laisser sa santé, son moral, sa vie de couple.

Ce livre expose la façon dont on a pu instrumentaliser la religion catholique, alors encore largement pratiquée en Bretagne dans ces années. Je savais qu’il y avait eu des oppositions très fortes entre les laïques et les cléricaux, particulièrement dans les années qui suivirent la séparation de l’église et de l’état au début du siècle, et que cette situation avait perduré, et que dans les années cinquante, les on faisait encore la différence entre ceux qui allait dans le public et ceux du privé pour en avoir entendu parler par mes aînés, alors que je vivais moi-même en Bretagne, mais je n’imaginais pas qu’un maire puisse refuser toute aide à une école, jusqu’au chauffage pour des enfants, accordant une aide financière uniquement à ceux qui s’inscrivent chez les sœurs qui, dans la logique, ouvertes à tous, refusaient les enfants perturbés, handicapés, de parents dits communistes sous prétexte qu’il ont des relations avec quiconque sympathise avec le diable.

Au début le style m’a paru lourd à force de phrases alambiquées et kilométriques pleines d’appositions et de propositions relatives pour expliquer qu’un train arrive en gare ou présenter des personnages. Puis on s’installe confortablement dans ce roman que je qualifierais de documentaire fortement romancé tant la documentation de l’auteure est sérieuse et approfondie.

Ce qu’il faut retenir de ce livre, c’est que, bien que nous ne soyons plus dans les années cinquante et que les mentalité aient évolué, dans toutes les religions, il y a les intolérants, les personnes qui se permettent de juger comme si elles étaient Dieu en personne, sans pour autant agir, et puis d’autres qui vivent leur foi en s’ouvrant aux autres , et encore d’autres qui ne pratiquent aucune religion mais vivent chaque jour de leur vie comme une mission, aujourd ‘hui plus que jamais, pas seulement en Bretagne…



Je remercie Babélio et les éditions Presse de la Cité pour ce partenariat.


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Les enfants de l'école du diable

Elsa prend la plume pour raconter un épisode marquant de son enfance. Brennac, bourgade fictive du Centre Bretagne, dans les années 50. Simon et Julia se retrouvent parachutés dans un univers où laïcité et religion sont encore rivales. Ils découvrent, abasourdis, la guerre des écoles. Julia devra se battre, becs et ongles contre les sœurs mais surtout contre le puissant maire de la commune. Si Simon est cartésien, Julia est catholique pratiquante. Ce n'est pas suffisant. Elle reste la représentante de l'école du diable et on a de mauvais souvenirs dans le pays de 1905. Simon, professeur de lettres classiques à Rennes, s'échappe un peu de ce vase clos mais pour Julia, il n'y a pas d'échappatoire. Sur tous les fronts, elle rêve de transformer les mentalités et de faire parvenir à un semblant d'éducation ces enfants, majoritairement de l'assistance publique, rejetés de tous et si attachants. Création d'une cantine, bal, projection de cinéma, fête de Noël, elle met tout en œuvre pour faire évoluer les mentalités. Heureusement, ils ont quelques alliés qui osent fréquenter des "rouges". Certains aimeraient bien les approcher mais la pression est trop forte. Mais elle tire trop sur la corde, son abnégation devient nocive, pour elle-même, ses enfants, son mari. Mais l'avenir est en marche même si ça prend parfois du temps.
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Le dernier bateau d'Odessa

Hormis le fait d’être le récit d’une vie qui condense en quelques années des événements qu’on ne souhaiterait à personne au cours d’une vie entière, Le dernier bateau d’Odessa est aussi la description ahurissante d’un quotidien qui nous paraitrait aujourd’hui inimaginable en Europe (même s’il approche probablement de celui de centaines de milliers de personnes vivant dans des zones de conflit à quelques milliers de kilomètres de nous), alors que nous approchons du 80e anniversaire du début de la seconde Guerre Mondiale.
Lien : https://passagealest.wordpre..
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Les enfants de l'école du diable

La bibliothéquaire me l'avait recommandé mais j'ai très vite décroché.

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Le dernier bateau d'Odessa

Un livre essentiel par les temps qui courent. Force de la résistance, du rire et de l'amour, pouvoir du combat, de l'humain, droit dans ses bottes au milieu de l'enfer, qui peut triompher de tout.
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Le dernier bateau d'Odessa

Ce livre est très intéressant et attendrissant et plein d'espérance malgré le tragique de la situation.

Pendant la dernière guerre, Ersébet, jeune fille hongroise va vivre une situation cauchemardesque, durant plusieurs années.

En effet, elle est juive et subit les mesures anti-juives prises en Hongrie, alliée de l'Allemagne.

À l'âge de dix-huit ans, ele apprend par la cuisinière, que sa mère est morte à sa naissance. C'est le premier choc de sa vie d'adulte.

Son père dépossédé de son usine, apprend la ruine de son entreprise par celui qui l'avait dépossédé. Se croyant coupable vis à vis du personnel, il se suicide, laissant sa femme et sa fille sans revenu. En effet le fils est envoyé participer aux travaux obligatoires.

Mais il faut survivre dans Budapest. Ersébet va aller de petit boulot en petit boulot,

Avec la peur au ventre. Dans cette situation quasi-désespérée, elle rencontre des Français et tombe amoureuse de l'un deux.

Les ennuis continuent mais elle n'est plus seule.



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Les enfants de l'école du diable

Livre sur les débuts de l'école libre (malgrés que cela se passe dans les années 50) avec son lot de rivalité instituteur/religieux...

Intéressant du point de vu de l'installation des instituteurs et de leurs combats face à une municipalité pro religieux, cependant, je l'ai comme même trouvé un peu plat...

Livre à tendance autobiographique....
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Les enfants de l'école du diable

Masse critique mai 2013:





Un véritable coup de coeur que ce livre. J'aime les romans qui parlent de la guerre ou de l'après guerre, mais j'en lis de moins en moins ces dernières années, car j'ai plutôt tendance à vouloir sortir de mon quotidien par des genres littéraires imaginaires.. Je suis ravie d'avoir eu l'opportunité de lire celui-ci.



Et pourtant... Ce livre me rappelle ô combien il est difficile d'être institutrice dans une école laïque avec des enfants de milieu défavorisé, ce qui est en fait mon cas... d'autant plus que je travaille dans une école spécialisée. Donc, au premier abord, je me demandais si cette lecture allait me plaire.



Quel plaisir que cette lecture! L'auteure fait bien passer chacune des émotions, on passe du rire aux larmes...



La narratrice est Elsa, la fille de Julia, l'institutrice qui s'est lancée dans la folle aventure de faire revivre "L'école du diable" à Brennac. Elle nous narre avec ferveur son ressenti face à l'entreprise de sa mère, à laquelle elle n'adhère pas tout à fait... Les personnages sont attachants (pour la plupart) et exacerbants pour d'autres.

On sent bien les tensions d'après guerre, les tentatives du clergé et des politiques de soumettre toute une population à leur autorité.



L'auteure s'est bien documentée sur le sujet de la vie après guerre, sur les tensions entre école religieuse et laïque, et même sur le dialecte local. On sent que ce roman a été réfléchi.



En conclusion, il s'agit ici d'un roman à lire, magnifique, bouleversant, poignant!
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Les enfants de l'école du diable

Beau roman qui me rappelle quelques souvenirs...en pire !
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Les enfants de l'école du diable

j'ai beaucoup aimé ce livre ceux qu'on appelait "les hussards de la République", fraichement sortis de l'Ecole Normale devaient se battre contre l'obscurantisme et l'inculture, ces jeunes instituteurs avaient une très haute idée de leur mission, passionnés, dévoués, humanistes. Mon père était de ceux-là, je n'ai pas connu une situation pareille, trop jeune sans doute pour réaliser...mais je crois que cela se passait vraiment ainsi dans les campagnes.
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Je ne souhaite cela à personne

Un portrait trés intéressant, bien écrit, fluide et plaisant
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