AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Sylvie Testud (167)


Le lieu paradisiaque ne suffirait pas à me calmer ni mes doigts ni mes orteils, qui s’enfonçaient plus loin, de façon régulière, automatique, dans le sable.

(…) J’avais beau faire, je ne me détendais pas. Une machine à compter les secondes. Un sablier. Mes membres avaient réussi à reformer les réservoirs de mesure du temps perdu. Le soleil devenait une boule de feu, accrochée dans le ciel. Infatigables, ses rayons me cramaient la peau. J’avais beau me camoufler sous le parasol de paille, je brulais vive. Le sable malaxé reprenait inlassablement sa forme initiale. Refusant mon intervention sur lui, il effaçait l’empreinte, si minuscule soit–elle.
Commenter  J’apprécie          00
Tremper mes doigts dans la sauce, les essuyer sur ma jupe ou la nappe, sauter à pieds joints, sandales maculées sur la moquette, tout ça ne résultait pas d'une volonté de nuire. Alors, pourquoi vociférait-t-elle comme une damnée?
Commenter  J’apprécie          10
Parait qu'après on a les seins qui pendent?
-Même quand on n'en a pas?
-Oui, ça pend. En gant de toilette, m'a informée la gynécologue à ma dernière consultation.
Oh putain!
Commenter  J’apprécie          10
Pourquoi ça ne tourne pas plus...plus... plus carré?
Commenter  J’apprécie          00
Le mensonge est l'oxygène de la respiration sociale.
Commenter  J’apprécie          50
Difficile de se laisser happer et fasciner par ce roman...cela est du sans doute au style de l'auteur, on aime ou on n'aime pas, et moi, je n'aime pas ! Cela dit c'est facile et rapide à lire.
Commenter  J’apprécie          00
Le réveille-matin est un membre actif de la famille. C'est lui qui demande d'arrêter de manger. C'est lui qui demande d'arrêter de se prélasser. C'est lui qui demande d'aller se laver. Le réveille-matin, c'est lui qui dicte les règles.
Commenter  J’apprécie          10
Toute cette violence, c’est une histoire d’amour !
Commenter  J’apprécie          40
N’importe quoi ! J’ai répondu n’importe quoi à toutes les questions au téléphone ! Cette journaliste a fait un entretien avec une débile mentale. Je n’ai rien compris à ce qu’elle demandait. J’ai éclaté de rire quand la réceptionniste m’a prévenue que j’allumais ma cigarette à l’envers. J’avais envie que ça finisse. Je fixais ma valise. Je me suis rongé les ongles. La main droite y est passée. J’ai répondu à côté de la plaque. Je voulais rentrer chez moi. Loin. Chez moi, c’est à cinq cents kilomètres. Je dois prendre le TGV. Mon rempart de sécurité. Je suis une personne neuve lorsque je foule le bitume parisien. Mon train part à 20 heures.
Commenter  J’apprécie          60
Quand il marche dans la rue, Stéphane se compose une tête qui n’est pas cette qu’on lui connaît dans l’intimité. Il fait une tête molle. Si on l’aborde, il fait une voix toute neutre, et surtout il fait des yeux ! Des yeux qui ne sont plus que des organes. Au milieu de l’agitation, Stéphane se promène comme s’il était seul.
— C’est ma barrière de protection face aux inconnus. Sinon, t’es trop vulnérable.
— Ton regard n’accroche jamais quelque chose ? T’es pas aveugle !
— Je mets une distance.
— À quoi ça sert ?
— À ne pas avoir le nez collé dans la merde. Ça me laisse le temps de réfléchir.
Commenter  J’apprécie          80
J’ai donc un père. Cette découverte que je fais à l’âge de trente-quatre ans est tardive, mais de taille. Que dois-je faire ? Trente-quatre ans que je réponds : « Je n’ai pas de père. » Devant les mines compatissantes, je réponds depuis trente-quatre ans : « Je n’ai pas de père, mais je m’en fiche, c’est comme ça. »
Affaire réglée, fin de discussion.
— Tu ne parles que de ta mère, et ton père ?
— J’en ai pas.
— Et ton nom ?
— C’est le sien, mais je ne le connais pas.
Ça m’a toujours agacée, cet intérêt des autres pour un homme, une histoire qui n’était pas la leur.
Commenter  J’apprécie          70
Quand ma mère me traite de numéro deux, quand elle me file un titre, ça me fout les boules. Elle fait ça quand elle pense que je prépare un sale coup. Si je n’ai pas de sale coup en préparation, j’en invente un immédiatement. « Ma numéro deux, ma petite rebelle, mon garçon manqué. » Elle annonce la couleur. Comme ça personne ne sera surpris avec tout ce que je pourrais inventer comme âneries par la suite. Il serait plus judicieux d’annoncer : « Celle-ci, c’est ma débile », parce que je peux inventer mieux que ce qu’elle imagine !
Commenter  J’apprécie          20
— Tu serais contente, toi, si maman se remariait avec lui ?
Oui, avec n’importe qui je serais ravie ! Que le premier qui passe soit béni ! Je lui ouvre mes bras ! Lui ou un autre, je m’en fiche ! Qu’elle se remarie et qu’elle soit des parents comme les autres. Aux anniversaires, je n’aurais plus à danser de slow avec elle. On n’aurait plus besoin de surveiller si elle est triste ou non. Ce ne serait plus notre faute. Ce serait sa faute à lui ! On pourrait l’accuser. Nous, on serait seulement les enfants. On s’en foutrait complètement ! Il saurait sûrement conduire. On se ferait plus klaxonner par les autres voitures. Pour lui, on n’aurait pas la honte. Le voisin ne nous regarderait plus de la même manière. Kader ne me ferait plus tomber. J’aurais le droit de « faire le con » ! Les hommes, ils aiment que les enfants fassent les cons ! Je sais aussi bien que mes sœurs que c’est impossible. Notre mère n’aura jamais de mari. Notre mère n’est pas une mère à mari. Elle sera, au mieux, une mère à copain qui fuira quand il verra trois filles. Je ne dis rien de tout ça.
— Ben… Je m’en fiche.
Commenter  J’apprécie          110
Une, deux, trois ! Je fonce, pliée en deux.
Georgette a pris ma place !
— Dépêche !
Je balance un coup de pied dans la porte.
— Dépêche !
Elle ne me répond pas. Elle prend tout son temps.
— Dépêche ! Je vais me pisser dessus !
Quand la porte s’ouvre, je comprends pourquoi ça ne répondait pas.
C’est ma grand-mère qui sort des toilettes contre lesquelles je perdais mon sang-froid.
— Pardon mamie, mais j’en peux plus.
Commenter  J’apprécie          50
Maman et Georgette prennent place aux côtés de papi et mamie dans la nef. Je ne sais pas ce qu’il s’est passé depuis que je suis partie, mais ça n’a pas dû être de tout repos, c’est écrit sur le visage de ma mère. Georgette me fait des appels de phares avec ses yeux. Je comprends : ça a bardé.
Commenter  J’apprécie          30
Les autorités sortent de la cuisine. Elles savent que l’Oreille en coin a entendu.
— Les filles, quand on étend le linge, on met pas les pinces sur les cols de chemise, nous réprimande maman avant de se mettre à siffloter.
Les autorités sont en crise, le peuple trinque.
Commenter  J’apprécie          50
Maman, elle dit toujours des phrases qu’elle est seule à dire.
Corinne déjeune après sa douche.
— Ca va comme ça, maman ?
— Oui. Mais sors ton T-shirt de ton pantalon.
Commenter  J’apprécie          10
Le seul problème, c’est que ma mère veut absolument me faire deux tresses chaque matin. Je lui ai dit pourtant que ça fait cloche. Elle s’en fiche. C’est pas elle qui sort avec ces deux trucs sur la tête.
— Pourquoi tu t’en fais jamais, des tresses ? je lui ai demandé.
— Parce que j’ai passé l’âge, elle m’a répondu.
Alors, là… j’ai été soufflée. J’ai su que, quand on est petit, on n’a aucun droit.
— C’est à quel âge qu’on peut avoir l’air normal ? j’ai demandé.
— Quand on est majeur, on fait ce qu’on veut.
Encore huit ans. Quand je serai grande, je pourrai avoir l’air que je veux.
Commenter  J’apprécie          100
La réaction de mes deux sœurs est loin de ce que j’avais imaginé. Elles touchent la photo. Elles veulent voir chaque détail de cet homme immobile. N’y a-t-il pas dans cette photo un indice ? En approchant la photo, y aurait-il moyen d’entendre une voix ? Le sourire de la photo, si on le fixe longtemps, ne va-t-il pas se transformer en grimace terrifiante ? Le démon qui se cache dans cette photo va-t-il apparaître ? Combien de temps la photo peut-elle mentir ?
Commenter  J’apprécie          50
Il y a des gens qui ont des têtes à farce, et d’autres des têtes à sérieux. A douze ans, ma sœur aînée a une tête à sérieux pire qu’un adulte. Quand on a douze ans et une tête à sérieux comme la sienne, faut faire des canulars. C’est là que ça marche !
Elle ne me répond même pas. Elle tourne la tête de gauche à droite pendant cinq secondes. « Fais gaffe, quand même, de pas passer de tête à sérieux à tête à baffes. » Cinq secondes pendant lesquelles je la regarde et je me dis : « T’as de la chance d’être protégée par les autorités. »
Commenter  J’apprécie          70



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Sylvie Testud (2138)Voir plus

Quiz Voir plus

C'est le métier qui rentre de Sylvie Testud

Comment s'appelle l'héroïne de ce roman ?

Natasha
Sybille
Sasha
Sylvie

10 questions
2 lecteurs ont répondu
Thème : C'est le métier qui rentre de Sylvie TestudCréer un quiz sur cet auteur

{* *}