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Critiques de Tan Twan Eng (41)
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Le jardin des brumes du soir

Puissant coup de coeur pour ce roman contemplatif et historique qui m'a infusé et bouleversé.



Lors de l'occupation de la Malaisie par le Japon, Yun Ling a été internée dans un camp de travail dont elle est la seule survivante. Sa soeur y est morte, et elle s'est promis de lui réaliser un jardin japonais. Malgré ses traumatismes, elle devient l'apprentie d'un jardinier japonais qui vit dans la montagne au milieu de la jungle malaisienne.



Je ne sais pas vraiment comment rendre justice à ce livre en quelques lignes. J'ai l'impression d'y avoir vécu. Sa lenteur et ses échos, ses personnages si tangibles et profonds, son ambiance sensorielle et poétique, sa mélancolie... Je ne voulais plus quitter ce livre, alors je l'ai lu le plus lentement possible à la fin.
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Le don de la pluie

Ce grand roman malaisien raconte une seconde guerre mondiale dont nous ignorons généralement tout, celle qui s'est déroulée en Asie et qui voit la puissance coloniale anglaise se retirer sans gloire pour laisser la place aux Japonais, occupants brutaux, et même sadiques. Philip est un jeune garçon de la haute bourgeoisie, de père anglais et de mère chinoise, qui vit sa double appartenance comme une mise au ban plus fantasmée que réelle et qui découvre les arts martiaux avec le sentiment de pouvoir enfin exprimer sa nature asiatique. Part, en l'occurrence, plus japonaise que chinoise: on aura compris que le timing ne joue pas en sa faveur...

Impossible, pourtant, de lire cette histoire d'initiation sans faire le lien avec l'histoire européenne. Philosophique, d'abord, tant la relation du sensei et de son élève fait penser à l'éducation pédérastique prônée par Socrate pour un Alcibiade aussi beau que vertueux. Historique, ensuite, puisque le choix de Philip de collaborer avec l'occupant trouve beaucoup de résonance avec une situation française qui n'a pas fini de nous hanter.

Ce qui est passionnant dans ce livre, c'est de voir comment nos choix, généralement formés à partir de sentiments plus ou moins conscients, sont justifiés par l'éthique. Endo, qui aime véritablement Philip, l'utilise pour obtenir des renseignements et préparer l'invasion japonaise tout en l'éduquant à domestiquer sa souffrance et à dépasser un jour son maître. Philip, quant à lui, décide de servir les Japonais pour sauver sa famille et, devant leur refus indigné d'obtenir des passe-droits, se met au service de la Résistance locale, feignant d'ignorer que son double jeu n'est qu'un pis-aller bricolé pour justifier un choix intenable. L'un se peint en sauveur injustement dénigré, l'autre prétend que sa soumission aux dérives totalitaires de son pays lui est nécessaire pour se libérer enfin du cycle des réincarnations.

Mais il s'agit moins d'une tragédie de l'aveuglement que d'un grand roman sur le besoin de tenir ensemble tous les fils de nos vies, de s'inventer un destin pour trouver une unité.

Il est seulement dommage que Tan Twan Eng ait décidé que son héros se confesserait à une victime d'Hiroshima, comme s'il avait besoin de ce symbolisme appuyé (les Japonais bourreaux mais aussi victimes) pour tenir en équilibre les plateaux vacillants du bien et du mal.
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The House of doors

Somerset Maugham est un écrivain anglais un peu oublié de nos jours, bien qu'à une époque , dans la première moitié du dernier siècle il était très apprécié et lu dans le monde anglo-saxon. Personnellement je l'ai connu assez jeune , ma mère ayant à l'époque la majorité de ses livres dans sa bibliothèque. Un excellent écrivain voyageur, qui a transmis dans un style riche en descriptions les histoires des autres. L'auteur de ce livre , Tan Twan Teng , malais d'origine chinoise de Penang, où ce récit a lieu, nous relate ici dans le même style, la vraie histoire de Maugham durant son séjour chez un couple de britannique à Penang. Lesley , la femme du couple et Maugham en étant les deux principaux protagonistes. Il l'entrecroise avec la vraie histoire du procès d' Ethel Proudlock , une autre britannique de Kuala Lumpur, duquel Maugham lui-même en a fait une nouvelle, « La Lettre ». On y croise aussi Sun-Yat-Sen le révolutionnaire, père de la Chine moderne en pleine activité à Penang. Mais la fleur du récit est celle du titre, cette maison aux mille portes, métaphore des fausses apparences, dont je ne vous dévoilerais rien et l'histoire d'amour qui s'y déroule.

Dans cet aperçu terrible de la société coloniale britannique de Penang, pastiche de la bourgeoisie anglaise de la mère patrie, l'hypocrisie est à son paroxysme. Les mariages malheureux,l'homosexualité ( l'époque de Byron),les adultères sont ensevelis sous des couches de bonne conduite, tea-parties, et autres événements sociaux où les rumeurs vont bon train.

La condescendance des britanniques, ces colonisateurs qui méprisent les autochtones est répugnante . Ils envahissent un pays , profitent un max de ses moyens et de ses richesses et ne les considèrent même pas comme leurs égaux, ni même des hommes.

C'est aussi un livre sur la mémoire, la perte et les dissonances culturelles qu'on ne peut éradiquer.

Une prose excellente dont la version originale en anglais est très proche de celle de Maugham.

C'est le troisième livre de l'auteur , non encore traduit en français, en lice pour le Booker Prize 2023. Ses deux premiers sont déjà traduits. Retenez ce titre , car un livre qui vaut la peine d'être lu pour son histoire et sa prose.

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Le chant du héron au crépuscule

Une nouvelle belle découverte des éditions Charleston.



Ce roman nous entraîne en Malaisie, dans l’après Seconde Guerre Mondiale. Le point de vue sur la guerre est ici différent de celui qu’on a l’habitude de lire puisqu’il traite du conflit entre la Malaisie et le Japon. Bien que les événements se soient déroulés plusieurs années en amont, ils ont profondément marqué l’héroïne du roman, Teoh, et c’est toute sa vie qui s’en est trouvée chamboulée.

Dans le présent, c'est la guerre civile menant à l’indépendance du pays qui va rythmer l’histoire, même dans ces montagnes reculées.



Au-delà du contexte historique omniprésent, le roman est surtout empreint d’une très grande poésie. L’art du jardin à la Japonaise apparaît quasiment comme un personnage à part entière et va permettre à la narratrice de se réconcilier à la fois avec la vie, mais aussi avec le pays ennemi qu’est le Japon, par la personne d’Arimoto, son maître.



L’écriture est sincère, douce, et terriblement belle. On ressent avec force les tourments intérieurs qui habitent Teoh, et on ne peut que souffrir avec elle lorsqu’elle se plonge dans ses horribles souvenirs. Les éléments naturels y ont aussi une part prépondérante, que ce soit dans ses randonnées en montagne ou dans le jardin d’Arimoto.



Le seul bémol qui m’a empêché d’apprécier totalement ma lecture est une certaine confusion dans la description des événements historiques. Je ne connaissais pas le contexte avec de débuter ma lecture et il m’a fallu faire quelques recherches pour ne pas être perdue.



J’ai malgré tout passé un très bon moment !


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Le jardin des brumes du soir

Debute à singapour pour lire un livre ressemblant au lieu de vacances



Ce livre est merveilleux et nous apprend tant de choses sur l'invasion japonaise de la Malaisie et ses camps de concentration mais surtout les jardins japonais : je suis impatiente de revisiter un jardin japonais et de le voir sous un autre œil
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Le chant du héron au crépuscule

Je pense que je suis passée à côté de cette lecture. J'avais vu de bons meme de très bons avis.

Pourtant, j'ai lu plusieurs livres de littérature asiatique (plutôt japonaise), mais là le rythme est trop mou pour moi : chapitres trop longs, de nombreuses descriptions et nombreux personnages, un manque de repère entre passé et présent en débutant un chapitre, de l'Histoire, de l'art (peinture, tatouage, jardinage) ...finalement trop d'éléments dans un seul et même roman et je me suis sentie perdue, je ne m'attachais pas aux protagonistes.

J'en attendais beaucoup, sans doute trop, car ce livre m'attirait. Je suis déçue et déçue de ne pas avoir apprécié ce roman.
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Le jardin des brumes du soir

Yun Ling Teoh, juge à la Cour suprême en Malaisie, prend sa retraite après avoir instruit de nombreux procès visant des criminels de guerre. Au crépuscule de sa vie, elle se remémore le passé.

Elle est la seule survivante d’un camp de prisonnier tenu par l’armée japonaise durant la Seconde Guerre mondiale. Toute sa vie, elle portera le fardeau de son évasion, avec la culpabilité d’avoir laissé derrière elle des centaines de prisonniers.

Après la guerre, elle se donne comme objectif de créer le jardin japonais que sa sœur aurait aimé avoir. Pour y parvenir et malgré sa haine des Japonais, elle sollicite l’énigmatique Aritomo, ancien jardinier de l’empereur du Japon.

Yun Ling et Aritomo sont les deux protagonistes de ce superbe roman où le souvenir, le pardon, la résilience, les jardins et la domestication de la nature sont mes thèmes principaux. J’ai été transportée en Malaisie, au milieu de la forêt dans le calme du jardin de Yugiri, mais aussi dans les heures sombres de la guerre, de la décolonisation anglaise et de l’insurrection communiste précédant l’indépendance de la Malaisie.

Le roman se savoure, les descriptions de la nature sont belles et poétiques, l’atmosphère de Yuguri ne vous laissera pas indifférentes.

Auteur malais, écrivant en anglais (et traduits dans plusieurs langues), Tan Twan Eng a reçu pour ce roman le prix Man Asian du meilleur roman asiatique et le prix Walter Scott de la fiction historique.


Lien : https://lesballand.wordpress..
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Le chant du héron au crépuscule

Juste après son départ à la retraite de juge suprême à Kuala Lumpur, Teoh Yun Ling décide de se rendre à Yuguri, un jardin japonais merveilleux où elle a vécu quelques années après la guerre.



Va lui revenir alors toute une partie de sa vie. Internée à 19 ans dans un camp japonais pendant la seconde guerre mondiale, elle en est ressortie brisée et pleine de colère. Souhaitant créer un jardin japonais en hommage à sa soeur qui en était passionnée, elle va rencontrer le grand maître japonais Aritomo dont elle va devenir la disciple. Ensemble, ils vont remettre en état le jardin de Yuguri. A cette époque, le parti communiste malais qui avait lutté contre l'occupation japonaise, a pris les armes contre les colons britanniques. Les répressions sont sévères, les exactions quotidiennes dans ce petit coin de Malaisie où vivent de nombreux "européens" producteurs de thé.



J'aime ces romans qui ont une base historique et qui me permettent d'allier plaisir de la lecture et nouvelles connaissances. C'est tout à fait le cas avec ce roman où j'ai appris beaucoup de choses sur la Malaisie pendant et après la seconde guerre mondiale.



Très intéressant aussi l'art des jardins japonais, qui obéit à des règles rigoureuses afin que le jardin se fonde dans son environnement en offrant aux visiteurs des perspectives, en dirigeant son regard et en lui laissant des surprises.



L'écriture est douce et poétique, le roman est bien construit. On ne se perd pas dans les différentes parties de vie de l'héroïne.



Le parallèle peut être fait entre le côté contemplatif du jardin et la colère de Yun Ling, ou entre les règles rigoureuses de l'art du jardin et la duplicité de certains protagonistes.



Un roman très riche et ça sera mon bémol : il y a tellement de choses dans ce roman que j'ai peur de n'en retenir que très peu.



Par contre, je ne comprends pas le titre qui a été changé par rapport au premier tirage et au titre anglais. C'était : le Jardin des brumes du soir, et cela correspondait beaucoup plus au roman.
Lien : http://lesfanasdelivres.cana..
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Le chant du héron au crépuscule



Coup de cœur.

J’ai pris un infini plaisir à me délecter de chacune des pages. J’ai aussi énormément appris à travers les mots. Ce fut un plaisir littéraire tout au long de cette lecture. Merveilleux !



Teoh Yung Ling va quitter Kuala Lumpur pour rejoindre la jungle malaisienne. Là bas, les souvenirs remontent à la surface : comme un doux parfum aux multiples notes. C’est aux côtés de Nakamura Aritomo, ancien jardinier de l’empereur japonais que Teoh essaya de tenir sa promesse étant plus jeune : créer un jardin japonais en mémoire de sa sœur disparue lors de la guerre.



Ce roman décrit une période historique qui m’était inconnue : l’histoire de la Malaisie durant et au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale.

La partie historique possède une grande place dans ce roman, pour le rendre encore plus émouvant. L’occupation de la Malaisie par les Japonais ainsi que l’invasion des communistes sont des faits très précis et détaillés dans ce roman. Ils prennent une place fondamentale dans l’histoire des personnages.



De plus, l’apprentissage de Teoh pour les jardins japonais m’a fasciné. Les mots sont poétiques pour y décrire la beauté des lieux. Plus d’une fois je me suis perdue dans cette végétation aux multiples détails porteurs de sens.



Ce roman possède du sens. Il est la résultante d’un pays meurtri par la guerre et aux cicatrices encore profondes. Il est porteur d’espoir et d’amour. Tout comme un jardin, ce roman se contemple, se savoure. Un magnifique chef d’œuvre.

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Le chant du héron au crépuscule

Remarquable, tant par l'écriture que le récit. Ce livre ne me quittera pas de sitôt.

La Malaisie, à peine sortie de la seconde guerre mondiale, connaît des insurrections menées par des forces communistes. Le pays est divisé en zones de protection, les autorités traquent l'ennemi intérieur, tandis qu'une femme, brisée par les soldats japonais. entame sa retraite en 1951. Elle revient sur les lieux d'un jardin créé par le jardinier de l'empereur Hiro Hito, en terre malaise.

Voyage dans l'histoire récente de la Malaisie, des communautés qui la peuple, voyage intérieur d'une femme, qui peine à pardonner.
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Le chant du héron au crépuscule

Dans Le chant du héron au crépuscule de Tan Twan Eng, la juge Teoh, atteinte du maladie qui lui fera perdre la mémoire à court terme, décide de rédiger ses souvenirs afin de ne rien oublier. 

Lors de l'occupation des Japonais, elle fut internée avec sa sœur dans un camp au milieu d'une forêt en Malaisie. Elle y subira toutes les horreurs, la barbarie, l'humiliation, la mutilation. Surtout que sa sœur n'en sortira pas vivante. Pendant leur détention, elles rêvaient de jardins japonais, dont la sœur de Teoh était passionnée.

Après la libération, la Juge Teoh fait une promesse: malgré la haine qu'elle porte aux Japs, elle construira un jardin japonais en hommage à sa sœur. 

Dans cette histoire, l'auteur alterne entre présent et  passé, dans une écriture poétique qui nous fait ressentir l'opposition entre la sérénité des lieux décrits et la haine tempétueuse dans l'esprit de Teoh. Le côté complexe des personnages apporte une atmosphère dérangeante.

Un très beau roman.
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Le chant du héron au crépuscule

ÉNORME COUP DE COEUR,💖



Ce roman édité en poche : Charleston poche,de l'écrivain Tan Twan Eng,d'origine Malaisienne,est une réédition de son roman :" le jardin des brumes du soir" édité chez Flammarion en 2016.



Avant toute chose,j'aimerais faire quelques rappels des grandes lignes historiques de la Malaisie à l'époque où se situe cette histoire: 1940/ 1951.

Je pense que sans cela,nous survolons l'histoire et ne l'apprécions pas à sa juste valeur.

Rappels:

-Jusqu'en 1941 la Malaisie est une colonie anglaise ,en 1941 alors que le Japon a déjà envahi la chine et attaqué aussi les Etats-Unis ( Pearl Harbor),l'armée impériale de l'empereur Hirohito se déploie en Malaisie sous prétexte de libérer la Malaisie du " joug Anglais",l'armée se dira les "Libérateurs de la colonisation Britannique" .En 1942 face à cette situation le MPAJA va apparaitre: force de résistance ,formée essentiellement de communistes chinois, Indiens ,Malaisiens( soutenus aussi par les Americains) .Ils sabotent les installations Japonnaises.Après de nombreuse exactions et atrocités Japonnaises,l'expansionnisme nippon,avec à sa tête Hirohito,qui visait à faire un grand empire asiatique s'achèvera par la reddition du Japon en 1945 et l'administration Britannique sera rétablie en 1945.

La Malaisie est un état d'Asie du Sud Est et très cosmopolite, c'est un brassage de plusieurs ethnies.

J'ai simplifié car l'histoire des pays Asiatiques au moment de la 2ème guerre mondiale est très complexe.

L'histoire de ce chef d'oeuvre:

-" Je m'appelle Teoh Yun Ling,je suis née en 1923 à Penang,une île sur la côte nord-ouest de la Malaisie. Mes parents ,des chinois du détroit parlaient presque uniquement anglais......"

Teoh a une merveilleuse soeur plus âgée ,qui voue une adoration aux jardins japonnais.

Lors de l'invasion japonnaise ,toutes les deux sont arrêtées et transportées, les yeux bandés dans un camp de prisonniers au milieu d'une forêt.( Plus tard,. Teoh malgré ses recherches,ne retrouvera jamais l'emplacement de ce camp.)

Années d'humiliations ,de souffrance physique et morale,Teoh se fera couper 2 doigts de la main droite à la machette pour désobéissance et sa soeur avec d'autres ,,enfermée dans une hutte,,servira aux soldats chinois.Teoh et sa soeur garderont l'espoir qu'en parlant et imaginant de merveilleux jardins japonais ,c'est ce qui l'a sauvera elle,mais hélas sa soeur n'en reviendra pas.Elle a fait une promesse à sa soeur : si elles s'en sortaient, elle créerait un superbe jardin japonais.

Après sa libération, grâce à des amis communs : Magnus et Émily,elle rencontre : Aritomo.Aritomo fut le jardinier de l'empereur du Japon,sa soeur lui en avait parlé avant les événements tragiques,en lui vantant ses grandes connaissances,et la voilà, 10 ans plus tard ,face à lui.Deux sentiments font rage chez elle : La haine vis à vis de ce japonais qui indirectement à tué sa soeur et La promesse faite à sa soeur de créer un jardin japonais.

Après hésitation, Aritomo l'engage comme apprentie pour la former à son art,en effet il possède un magnifique jardin en Malaisie où il réside, après avoir quitté l'empereur à cause d'un différent avec un proche d 'Hirohito.

Ce qui peut être déstabilisant dans cette histoire est que l'auteur alterne les chapitres entre passé et présent L'histoire commence lorsque la juge Teoh prend sa retraite et retourne à Jugiri dans les Cameron Higlands.

Une retraite forcée: elle vient d'apprendre qu'elle est atteinte d'aphasie( dégénérescence du cerveau) et bientôt elle ne se souviendra plus des mots ,ne pourra plus écrire ,lire ,n'aura plus de repères ,alors avant qu'il ne soit trop tard ,avant d'oublier ,elle écrit et nous raconte son histoire.

Les rapports qui vont transformer sa haine en une admiration et un très grand amour pour Nakamura Aritomo,sont décrits de façon admirable( un grand merci au traducteur).Les explications,l'amour d'Aritomo pour son jardin et la façon de lui inculquer son art vont nous plonger dans un voyage sublime. Beaucoup de thèmes abordés dans ce roman :entre amour,haine ,résilience le tout écrit dans un style magnifique, empli de poésie d'une grande finesse.Les mots me manquent pour décrire mon ressenti pour moi,c'est le gros coup de coeur ,j'ai du mal " à redescendre sur terre" ,d'une puissance d'immersion rare,je vous recommande chaleureusement ce roman.⭐⭐⭐⭐⭐



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Le chant du héron au crépuscule

Man Asian Literary Prize, Walter Scott Prize



Magnifique couverture, magnifique histoire : envoûtante, poétique, historique, mais aussi ancrée dans le réel ; c'est essentiellement celle d'une femme, Yun Ling, malaise d'origine chinoise, à partir des années cinquante, et d'un homme, Aritomo, d'origine japonaise, jardinier, graveur d'estampes et une fois dans sa vie tatoueur.

Les chapitres se succèdent, correspondant alternativement à des périodes différentes de la vie de Teoh Yun Ling.

La seconde guerre mondiale est terminée, pendant laquelle, suite à l'invasion de la Malaisie par les japonais, Teoh Yun Ling a été internée dans un camp avec sa soeur ; pour survivre, elles s'imaginaient et se racontaient des jardins japonais, les plus beaux et les plus riches en symboles.



L'héroïne a été juge à Kuala Lumpur et revient quarante ans plus tard dans les Cameron Highlands, où elle a vécu des moments exceptionnels avec Nakamura Aritomo, ancien jardinier de l'empereur Hirohito du Japon ; bani de son pays d'origine, Aritomo, était venu s'installer dans cette région où il a créé un jardin d'une beauté unique, une réelle splendeur que beaucoup, venus de loin, souhaitaient visiter. Partagée entre sa détestation des "japs" qui l'ont malmenée et ont fait mourir sa soeur et l'attrait que cet homme qui peut tant lui apprendre exerce sur elle, Teoh Yun Ling va devenir son apprentie et va peu à peu se rapprocher de lui, de sa culture, de sa personnalité exceptionnelle.



Quarante ans après donc, la juge Theo qui sait qu'elle est atteinte d'une dégénérescence cérébrale et dispose de peu de temps, se souvient...



C'est un récit extraordinaire, splendide, qui prend son temps et vous envahit ; sur fond d'Histoire de la Malaisie, l'existence si riche de cette femme est à la fois un conte et une chronique brillante d'une vie remarquable.



(Le titre est celui du livre de poche correspondant à "Le jardin des brumes du soir" paru chez Flammarion.)



Premières phrases : " Sur un sommet au-dessus des nuages vivait jadis un homme qui avait été le jardinier de l'empereur du Japon. Peu de gens connaissaient son existence avant la guerre, mais je savais qu'il avait quitté sa patrie aux confins du soleil levant pour s'installer dans la région montagneuse du centre de la Malaisie."
Lien : https://www.les2bouquineuses..
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Le chant du héron au crépuscule

Avec Le chant du héron au crépuscule s’est plonger au coeur de l’histoire mouvementée de la Malaisie, de son indépendance après la défaite du Japon en 1945 et se laisser emporter dans une autre époque, un autre lieu, entre passé-présent l’auteur égrène au fil des pages les indices sur cette histoire et ses personnages.





Ici rien n’est noir ou blanc mais tout est en nuance fait de zones d’ombres et de lumières. Lentement les personnages livrent leurs secrets bouleversants et nous interrogent sur nous-même et ce que nous aurions faits à leurs places. Ici pas de méchants ou de gentils mais des individus qui croient en un idéal ou bien au contraire qui voient la folie poindre. Les personnages et leurs histoires m’ont émus et faits vibrer d’émotions.





Les paysages décrits par Tan Twan Eng sont magnifiques avec cette nature luxuriante mais aussi traitresse avec ses chemins secrets et invisibles. A l’inverse de cette jungle étouffante, écrasante, le jardin d’Aritomo est un havre qui appelle au calme et à la sérénité. La maison d’Aritomo semble être dans une bulle, loin du tumulte politique.





Par une écriture magnifique Tan Twan Eng raconte la période mouvementée de l’après Seconde Guerre mondiale avec l’insurrection du Parti communiste en Malaisie et dévoile un roman sur le travail de mémoire, l’importance du pardon, le poids de la culpabilité du survivant et le regard porté sur l’autre.

Face à ces thèmes puissants, l’amitié, l’amour inattendu, l’art de la création des jardins japonais, de la cérémonie du thé, du kyudo ainsi que l’art du horimono (du tatouage) apportent un équilibre, une sérénité à ce roman.



Le chant du héron au crépuscule est un roman bouleversant, d’une grande portée qui allie des thèmes essentiels à une écriture d’une grande beauté.

C’est un immense coup de coeur.
Lien : https://autempsdeslivres.wor..
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Le chant du héron au crépuscule

Je suis passée à côté de cette lecture bien que le roman ne soit pas mauvais.



Quelques années après la seconde guerre mondiale, Yun Ling souhaite rencontrer un jardinier renommé du nom de Aritomo pour créer un jardin en l'honneur de sa sœur. Il va alors lui apprendre tout ce qu'il faut pour qu'elle puisse y parvenir.



Le début a été compliqué, entre les personnages et leur nom dont on n'a pas l'habitude ici en France, les noms des villes à retenir, l'alternance d'époques qui n'est pas claire. En effet, aucune date n'est donnée hormis l'année 1951 et plusieurs aller-retour entre deux périodes sont réalisés. Difficile donc de rentrer dans ce roman facilement.



La plume de l'auteure est très belle et poétique. La description des paysages permet une immersion dans ce pays aux paysages majestueux. On apprend également beaucoup sur les jardins japonais.



Mais voilà, il y avait pour moi trop de descriptions ce qui donne un rythme lent à la lecture, j'ai trouvé ce roman trop contemplatif. Je m'attendais tout bonnement à autre chose, à un roman historique plus dynamique.



Pour les faits historiques, justement, l'alternance des époques qui me perdaient et les trop nombreuses descriptions m'ont empêcher de retenir ce pan de l'histoire de la Malaisie. J'ai comme une impression de n'avoir rien appris en refermant ce livre. Et c'est fort dommage.



J'ai aimé le dernier quart du livre, où toutes les pièces du puzzle se mettent en place et l'on comprend où l'auteur veut en venir. Malheureusement il y a 400 pages qui précèdent cette partie, ce qui m'a paru long.



Ceci reste mon avis, ce roman a eu de très beau retour et je n'ai aucun doute sur le fait qu'il plaira à d'autres.
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Le chant du héron au crépuscule

J'ai un avis mitigé sur ce livre.

Je vous explique pourquoi :



Malaisie 1951, Yun Ling, quelques années après la fin de la guerre avec le Japon dont elle a été faite prisonnière, se rend dans les montagnes pour tenter de convaincre Nakamura Aritomo, ancien jardinier de l'Empereur, de créer un jardin pour sa sœur décédée.



Jusque là tout ce qu'il faut pour à priori me plaire, de l'historique, de l'Asie, pleins de choses à découvrir sur une guerre dont je ne connais rien, de la nature et des plantes.



Mais.



On alterne entre deux temporalités, ce qui ralentit encore plus le récit qui est déjà très lent au démarrage.



Les relations entre les personnages ne m'ont pas convaincues, elles évoluent sans que le lecteur ne saisisse vraiment ce qui a déclenché les changements.



Tout ce qui nous intéresse vraiment, ce qu'on est dans l'attente de découvrir pour mieux comprendre et s'attacher aux personnages survient dans le dernier quart du livre, ce qui est à mon sens dommage.



Et enfin il m'a été très difficile de détacher le vrai du faux à cause de la tournure de l'intrigue et c'est quelque chose que je n'aime pas en roman historique.



Pour autant la plume est belle, très poétique, elle nous fait voyager dans un pays qui a l'air sublime. Et on apprend énormément de choses sur des tas de sujets différents et intrigants. Il y a pleins de détails que j'ai adoré lire, et des recherches qui ont été entreprises pour en apprendre encore plus.



Donc je le recommande mais avec modération, pour les amateurs du genre ou pour les personnes qui veulent spécifiquement lire sur cette période/ce pays.

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Le chant du héron au crépuscule

À cause de la guerre et de son internement dans un camp japonais en Malaisie où elle a perdu sa sœur, la narratrice, la juge Teoh, déteste le Japon. Néanmoins, en hommage à sa sœur qui était passionnée par les jardins japonais, elle décide de rencontrer l'ex jardinier de l'empereur du Japon Aritomo qui vit au cœur de la Malaisie, dans les montagnes sauvages. La sobriété et la construction des paysages japonais dans une jungle malaise luxuriante se mêlent ainsi que les sentiments contradictoires et complexes et la relation qui se nouent entre l'ancienne prisonnière du camp animée par la vengeance et le désir d'honorer sa sœur en créant un magnifique jardin et l'artiste des jardins de la nation ennemie . Pendant leur internement, rêver de ce jardin futur les aidait à endurer les terribles conditions d'existence des deux sœurs. De nombreux personnages gravitent autour de la narratrice, permettant de comprendre cette page d'histoire d'un pays déchirés : exilés, Japonais, communistes, Chinois de la diaspora, cueilleurs de thé. La maladie qui menace Teoh Yun Ling l'incite à écrire ses souvenirs.Entre l'oubli et la mémoire, la civilisation et la barbarie se dessine la complexité de personnages attachant et j'ai aussi beaucoup aimé les légendes qu'on découvre au fil de la lecture.
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Le jardin des brumes du soir

Dans les années 1950, l’ancien jardinier de l’empereur du Japon, Nakamura Arimoto, vit maintenant dans les paisibles montagnes de Malaisie. Pour honorer sa promesse faite à sa sœur morte dans les camps japonais, la juge Teoh Yun Ling décide d’aller le voir afin de lui demander de créer un jardin à sa mémoire. Nakamura va refuser mais il va accepter de la prendre comme apprentie et ainsi commence l’intrigue, lente, qui caresse la cime des nuages, c’est superbe mais trop lent à mon goût, je me suis vite ennuyé dans ce long roman contemplatif. L’écriture est belle, ce n’est pas un souci mais elle reste trop dans la poésie et pas assez dans l’action, cela dit vu le titre je ne m’attendais pas à un thriller !

Les descriptions sont magnifiques et proposent des paysages inédits mais encore une fois l’intrigue n’a pas retenue mon attention.

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Le chant du héron au crépuscule

Une chinoise de Malaisie au crépuscule de sa vie , cherche à rencontrer un japonais maître jardinier qui a jadis travaillé pour l'empereur. Elle a un projet, faire un jardin japonais pour honorer la mémoire de sa soeur morte en détention dans un camp de prisonniers lors de la guerre. Les premières rencontres sont difficiles car le poids de l'histoire reste dur à oublier, mais peu à peu les relations changent.

J'ai beaucoup aimé ce livre car il m'a fait découvrir l'histoire de la Malaisie mais aussi beaucoup d'autres choses sur l'histoire du Japon notamment. L'auteur écrit très bien avec beaucoup de sensibilité et de nuances.

Un très beau roman que je recommande vivement.
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Le chant du héron au crépuscule

Il ne s'agit pas à proprement parler d'une critique mais, en lisant le résumé de ce livre, je m'aperçois qu'il s'agit, en format poche, du "Jardin des brumes du soir" et non d'un troisième livre. Je ne sais pas si je peux me permettre de le signaler. Meilleurs sentiments.
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