Chaque matin …
Chaque matin, je m’installe près de mon baobab.
J’attends que viennent les mots.
Mon esprit se vide doucement avec le bruit de l’eau.
Et cela vient.
- Où as-tu traîné ?
Paul ne répondit pas. Puis il dit, prenant un air hostile :
- C'était pas des bêtises...
Pour une fois, il aurait aimé lui raconter tout le reste. La couleur de la nuit,la peau blanche de cette fille et les étoiles au-dessus de sa vie. Il aurait voulu lui dire comme il était heureux, lui parler de ses amis, de ses rêves, du petit mur en face de la maison blanche. Il l'aurait prise dans ses bras, il aurait été avec elle comme il ne l'avait jamais été. Maman, je t'aime ! Si tu savais comme je suis heureux à présent ! Elle s'appelle Madeleine. Nous partirons en Amérique. Ensuite, tu nous rejoindras là-bas n'est-ce pas ? Avec Antoine, Louis et Jules, et tu ne vendras plus jamais de légumes. Maman, j'ai tant de choses à te dire et depuis si longtemps.
Mais ça ne se passe jamais comme cela dans la vie. Paul et Catherine ne savent pas se parler. Ils n'ont jamais su.
- On mange quoi? demanda-t-il seulement, les yeux plein de larmes.
Tout cela l’avait obligé à se tenir bien droite, histoires d’éviter la douleur qui tire les êtres vers le bas.
Je ne veux pas qu'on définisse mon bonheur à l'avance. Je veux un horizon sans fin.
Elle agaçait terriblement Babou, mais c’était le cas avec la plupart de femmes plus grandes qu’elle.
- L'essentiel, c'est ce qu'il reste au bout du chemin.
Trouve une image qui te fasse rêver. Je veux dire quelque chose dont le silence fera plus de bruit que celui de ton estomac !
Et puis, on voulait te dire qu'on te comprenait. Et qu'on t'aimait. Parfois mal, parfois trop, parfois trop tard. Parfois, on ne dit pas assez les choses. Les adultes ont tant de difficultés à arrêter le cours de leur vie. Et ils sont eux-mêmes si démunis, mais comment l'admettre ?
Babouchka et Didia étaient très vieux et très russes. Mais plus russes que vieux en fait.
Il avait des yeux bleus inimaginables et quelque chose en eux qui me donna immédiatement une étrange envie d'y plonger. Parce que c'était un pays ami, un pays sans limite, parce qu'il y avait là un chemin direct vers des profondeurs qui ressemblaient aux miennes.