Tara Westover

Une éducation, ça raconte à la fois celle qu’on hérite de ses parents, et celle qui nous fait changer notre vision du monde. C’est le combat d’une jeune fille pour dépasser les croyances de sa famille et développer son propre esprit. C’est un magnifique récit de vie, depuis les montagnes de l’Idaho jusqu’à Cambridge et Harvard.

Entre ce récit autobiographique et moi, c'est une longue histoire : la preuve, il est dans ma Pile à lire depuis le 18 mai 2019 (c'est précis) ! Je savais que cela allait me plaire, car je m'intéresse de près à l'instruction en famille, mais aussi au survivalisme - deux piliers de la famille Westover. Mais je ne m'attendais pas du tout à un tel degré de violence psychologique et physique exercée par les hommes de la famille.



Autant vous prévenir. J'ai donc mis presque un mois pour venir à bout des 400 et quelques pages : c'était une lecture incroyable mais très intense. Le parcours de Tara Westover ressemble à des montagnes russes : des moments de joie pure, d'autres d'effroi total, et surtout de nombreuses rechutes et toujours l'espoir que les choses s'améliorent.



Comment concilier besoin d'émancipation et amour pour sa famille, quant on n'a jamais mis les pieds à l'école, qu'on travaille dans la ferraille familiale, que la médecine moderne est associée au Diable et qu'on est considérée comme une "putain" dès qu'on parle à un homme ? Cette question est présente jusqu'à la dernière page

J’ai reçu en cadeau cet essai de Tara Westover et je l’ai lu avec beaucoup d’émotion et d’intérêt. Cette jeune femme diplômée de l’université de Cambridge et de Harvard a commencé sa vie dans des conditions très particulières. Venant d’un milieu mormon, elle a grandi dans l’Idaho près du mont Buck’s Peak.Cette montagne aura une grande importance dans la construction de sa personnalité, son père lui a raconté toutes les légendes qui peuplent ces lieux et elle représentera tout son univers pendant seize ans de sa vie. L’enfance qu’elle raconte dans ce livre est terrible car non seulement les mormons ont tendance à vivre entre eux en respectant des règles strictes mais en plus son père était « le plus mormon des mormons » et surtout c’est un malade mental qui est la proie de crises paranoïaques. Il faudra à Tara, seize longues années pour se défaire des liens qui l’attachaient à cette famille mortifère. Son frère aîné est d’une violence et d’une perversité incontrôlable, elle sera battue, humiliée et en grand danger de mort sans que ses parents n’interviennent. Il faudra une dernière crise de ce frère pour qu’enfin elle abandonne ses réactions de petite dernière de la fratrie des Westover pour aller vers des études qui lui permettront de trouver la femme remarquable qu’elle est vraiment.



Sa description de son enfance est émouvante, si elle n’est pas allée à l’école, elle a croisé des adultes qui savaient lui dire que ce n’était pas normal et cela a dû avoir une certaine importance dans la rupture avec ses parents qu’elle devra assumer. Elle tient beaucoup à ce titre « Éducation » , car oui elle a été éduquée et en particulier à trouver des forces en elle-même, savoir admirer la beauté de la nature mais à part cela c’est vraiment difficile de voir les valeurs que son père lui a données. On sent très bien que la religion n’est qu’un prétexte pour ce père afin de soumettre toute sa famille à des lois et des règles très dures. Les seuls qui se sont sortis de cette domination sont ceux qui n’ont pas accepté de faire partie du clan et qui tous grâce aux études ont pu assumer leur vie. Les autres vivent encore sous cette domination et le succès du livre de Tara n’a pas dû arranger la paranoïa de son père. Elle est définitivement passée du côté du gouvernement, celui qui impose le lavage de cerveau par l’école, qui ruine la santé par les vaccins et les soins à l’hôpital, qui ne croit pas à la fin du monde et donc n’encourage pas les constructions de souterrains pour survivre : bref, le monde de terreur dominé par le patriarche et assiégé par les forces du mal dont sa fille fait maintenant partie.



Le soucis de vérité de Tara Westover et son honnêteté sont très émouvants elle cherche à éviter la culpabilité que sa mère sa sœur et ses frères veulent lui inculquer. On sent tout le travail thérapeutique qu’elle a dû faire pour oser écrire ses souvenirs sans blesser personne et pouvoir retrouver sa famille sur des valeurs d’amour qui ne soient pas fondées sur la manipulation des uns par les autres.
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Récit d'une jeune femme issue d'une famille mormone et survivaliste, avec un père sur de ses convictions, un frère pervers narcissique et violent. Elle réussit a fuir cette famille pour suivre des études, mais ne se remet pas de cet arrachement.

Une éducation est le récit d'une construction de soi, l'histoire d'une fidélité farouche envers la famille, et du chagrin dû à la rupture

Ce témoignage est absolument passionnant. Je suis passée par une multitude d'émotions au cours de ma lecture, qui est particulièrement éprouvante (TW violences et négligence familiales, violences psychologiques et physiques). Le travail méthodique que nous livre l'autrice sur questionnement de la mémoire, sur la/les vérité(s), sur l'éducation est admirable et très marquant. À lire !

Née au sein d’une famille mormone et survivaliste de l’Idaho, l’autrice nous raconte au travers de ses souvenirs son enfance au sein de sa famille. Son père se méfie du gouvernement, refuse que ses enfants aillent à l’école, ne croit pas en la médecine officielle et s’attend à une fin du monde imminente. Dès le plus jeune âge et au lieu d’aller à l’école, Tara travaille dans la décharge que tient son père et aide sa mère à préparer des huiles et baumes à base de plantes pour soigner n’importe quel mal. Mais à l’âge de 16 ans et poussée par l’un de ses frères, Tara décide d’aller à l’université. Un nouvel univers s’offre alors à elle.



Ce récit auto-biographique est tout à fait captivant et ça a été un vrai coup de cœur ! Tara Westover nous raconte dans quelle conditions elle a grandi : la ferveur religieuse et l’autorité de son père, la soumission de sa mère, le survivalisme, l’ignorance, la violence de ce frère toxique. Le chemin de son éducation a été très long et semé d’embûches et Tara a dû avant tout revoir les croyances qu’on lui a inculquées pendant son enfance et surtout changer la perception qu’elle a d’elle-même pour se sentir enfin à sa place. Mais elle finit par y arriver grâce à sa détermination et a même la chance de pouvoir étudier à Cambridge et Harvard.



C’est un récit écrit de manière très fluide, avec beaucoup de détails et qui ne peut laisser indifférent. Je suis très admirative du parcours de l’autrice mais j’ai aussi été choquée et abasourdie à propos de certains événements qu’elle a vécus. L’autrice raconte tout cela avec beaucoup de justesse et de recul, sans haine aucune envers sa famille. Son histoire marquante et son parcours particulièrement inspirant nous prouvent qu’on peut s’affranchir de ces liens qui nous retiennent et nous empêchent d’évoluer.

"Une éducation" est le récit autobiographique d'une reconstruction et d'une rupture familiale douloureuse.



Tara Westover vient des montagnes de l'Idaho. Quatrième d'une fratrie de sept enfants, elle a vécu son enfance et son adolescence au sien d'une famille mormone dominée par la toute puissance d'un père bipolaire survivaliste qui se prépare à la Fin des Temps en accumulant provisions et munitions, le cellier est rempli de bocaux de fruits et de légumes, une citerne de carburant est enterrée dans le jardin.



Le père est ferrailleur, la mère herboriste guérisseuse s'improvise sage-femme en toute illégalité. les enfants ne sont pas scolarisés car le père refuse l'école et la médecine qui seraient aux mains des Illuminati. Les parents prétendent faire l'école à la maison mais dans la réalité Tara travaille avec son père au tri de la ferraille et aide sa mère dans sa confection de teintures et de mélanges d'huiles. Tara, comme ses frères et sa sœur, doivent accomplir des tâches très dangereuses et les accidents sont courants car le père n'hésite pas à mettre ses enfants en danger. Tara est mise dès le plus jeune âge devant des responsables inconcevables, à dix ans elle se retrouve seule, lors d'un après-midi d'horreur, pour soigner son frère dont la jambe a été atrocement brûlée.



Tara vit comme un abandon le départ pour l'université de son frère aîné Tyler qui l'a initiée à la musique classique, mais ce départ lui donne envie de s'instruire, elle lit en cachette de son père, étudie la doctrine mormone. Si Tyler est le frère à qui elle dédie ce livre, celui qui l'a beaucoup soutenue et aidée, un autre de ses frères Shaw, manipulateur et violent, la maltraitera lui faisant vivre des situations violentes et dégradantes.



Alors que son destin était d'être mariée et de suivre les traces de sa mère, cette jeune fille autodidacte parviendra à partir à l'université à seize ans contre l'avis de son père. Elle va découvrir le monde extérieur à sa famille mais aussi son ignorance car la jeune femme découvre l’esclavage, la Shoah, la lutte pour les droits civiques dont elle n'avait jamais entendu parler. Elle va aussi être tiraillée entre la loyauté envers les siens et une curiosité et une lucidité qui lui font se poser beaucoup de questions. C’est le début d’un chemin qui, après beaucoup d’efforts, mènera Tara à Cambridge et à Harvard, elle devient adulte grâce à une éducation qui lui apprend à penser par elle-même, à douter...



Mais lorsqu'elle parvient à parler à ses parents des maltraitances que lui infligeait son frère Shawn, c'est la rupture, ses parents choisissant de retourner la situation pour lui donner le rôle de la méchante. Une rupture familiale qu’elle va vivre très douloureusement...



L'auteure est née en 1986, le texte relate des faits d'autant plus effrayants qu'ils sont très récents. Ce récit est un véritable coup de poing, l'auteure retrace avec une grande lucidité son enfance déstructurée par la paranoïa et le fondamentalisme de son père, sa vie en cercle fermé auprès de parents qui ne la protègent pas. Tara a subi les préceptes de l'éducation mormone mais aussi les conséquences sur la famille de la maladie mentale de son père. Ce témoignage est remarquable car l'auteure n'est à aucun moment dans le larmoiement ou dans le jugement, il est également remarquable par son honnêteté car si Tara base son récit sur ses souvenirs ou sur ses journaux intimes elle ne manque jamais de préciser quand les souvenirs des membres de sa famille diffèrent des siens. Tara Westover semble avoir pardonné à sa famille sans toutefois qu'il lui soit possible de se réconcilier avec elle. Cette jeune femme a fait preuve d'une force incroyable pour libérer son esprit de l'esclavage mental dans lequel elle a été enfermée, pour se libérer d'une emprise terriblement toxique.

Ce livre est le récit captivant d'une longue traversée vers la lumière, il m'a été impossible de le lâcher et je pense que le parcours de Tara Westover restera dans mon esprit de façon aussi forte que celui d'Alexandria Marzano-Lesnevich (L'empreinte).
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Ce roman autobiographique est un puissant témoignage du rôle prédominant de l’éducation dans la construction d’un être humain et dans la structuration de sa personnalité. L’auteure s’attache à montrer plus particulièrement comment deux modes éducatifs basés sur des principes fondamentaux diamétralement opposés se sont succédés et complétés pour elle : Tara a été élevée dans une famille mormone très radicale qui refusait toute intervention médicale, l’éducation scolaire pour les enfants, arguant du fait qu’il s’agissait surtout de formes de complots destinés à les détourner de leur foi. Son père attendait et préparait (espérait ?) la fin du monde, pensant en réchapper grâce à sa foi. Le climat familial est violent, très violent, cruel souvent. Tara grandit auprès de ses frères et sœurs. Leur mère est sage-femme et développe ses remèdes de substitution aux médicaments : huiles essentielles et teintures homéopathiques. Le père, bipolaire, est ferrailleur et exige l’aide de chacun de ses enfants dès qu’il les juge assez grands : les accidents plus dramatiques et mutilants les uns que les autres s’enchaînent. Le huis-clos familial est oppressant, les troubles psychiques du père et la perversion d’un frère aîné font régner la terreur Certains enfants, dont Tara, décident de quitter peu à peu ce foyer dysfonctionnel et de rejoindre l’université pour y suivre des études qui les confrontent aux paradoxes entre les croyances transmises par leur père et les réalités historiques ou scientifiques. Remises en question…

J’ai trouvé ce récit très intéressant, prenant et porteur de messages universels. J’ai souvent eu l’impression en lisant que Tara évoquait des souvenirs datant des années 70, alors que tout ce qu’elle raconte est beaucoup plus récent (elle est née en 1987). La violence qu’elle décrit, la façon de considérer les enfants comme des bouches à nourrir qui doivent très vite « gagner » leur vie, le poids des traditions et des croyances semblent tellement archaïques qu’on a du mal à concevoir que ce soit en réalité beaucoup plus actuel. L’auteure nous amène, par son témoignage, à nous interroger sur les poids respectifs de l’éducation transmise et acquise au sein de la famille et de l’éducation reçue via l’enseignement des faits réels et historiques, des sciences. Quand ces deux voies éducatives n’ont rien en commun et s’opposent, auquel peut-on se fier, se raccrocher, à partir duquel fonder ses propres choix, bâtir son avenir ?

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Une éducation est un des livres de non-fiction qui a eu le plus de succès aux Etats-Unis l'année dernière (il fait aussi partie de la liste de recommandations littéraires de Barack Obama pour l'année 2018). Je ne peux qu'ajouter ma voix à cette éloge unanime !



Je ne lis pas énormément de livres "non-fiction" sauf en littérature nord-américaine et je dois dire qu'Une éducation est une de mes meilleures lectures dans ce genre.



Avec ce premier livre, Tara Westover nous conte, nous raconte sa vie, son histoire, celle de sa famille mais aussi de sa rupture avec elle, de cette quête d'indépendance, d'autonomie, de cette volonté indomptable et féroce d'aller au-delà d'un destin tout tracé, de s'émanciper, de trouver sa voie.



Une éducation est un livre émouvant et fort qui nous permet de prendre la pleine mesure de l'importance de l'éducation, de la connaissance, du savoir pour comprendre, appréhender le monde, avoir une certaine ouverture d'esprit, pour obtenir sa propre faculté à remettre en cause les préjugés et les idées préconçues. Une éducation ce n'est pas qu'étudier les mathématiques ou la littérature, c'est forger sa propre pensée et sa propre faculté à la critique.



Tara Westover possède une plume extrêmement plaisante qui nous permet de lire ce livre comme un roman, de plonger dans ce récit avec plaisir mais aussi avec beaucoup d'empathie. Ce récit met en lumière cette quête de soi, c'est un récit sincère et touchant. Il n'y a aucune forme de jugement dans ce livre et c'est ce qui en fait aussi la force.



En définitive, j'ai beaucoup aimé cette lecture et je ne peux que vous la recommander !
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Magistral. Je ressors de ce livre plus qu’impressionnée par la force de vie de cette femme. Par son intelligence aussi. L’intelligence formelle, celle qui lui a permis d’avoir des diplômes en ne partant de rien ou presque, mais aussi l’intelligence de son récit.

Cette façon de réussir à nous faire comprendre ce que c’est que de vivre dans cette réalité différente. Parce que son père crée cette réalité alternative, et il y emmène des tas de gens. C’est intrigant, et inquiétant sur la nature humaine.

Quand j’étais jeune j’avais adoré la petite maison dans la prairie (la suite de livres, pas la série…), j’adorais découvrir la vie de cette famille de débrouillard, leurs joies, leurs peines. Ici c’est la petite décharge dans la montagne (le père est ferrailleur), sous fond de fondamentalisme. On n’appelle pas le docteur Baker, on donne des teintures mères, de l’homéopathie dans un flacon passé cinquante fois entre deux doigts. On transforme le monde et les souvenirs à l’aune de ce qui devrait être LA Vérité.

C’est ce qui est le plus magistral dans ce livre : l’auteur se sert de ses souvenirs pour écrire, mais elle précise souvent que ce sont ses souvenirs, qu’aucun d’entre eux n’est strictement identique aux souvenirs des autres, ou à ce qui s’est passé exactement. C’est juste l’influence de l’esprit, et de l’état d’esprit sur la réalité. Elle a un recul sur sa vie, ses ressentis, fascinant.

De même, elle montre extrêmement bien le paradoxe qu’elle vit entre ces deux mondes. Comment accéder au monde moderne sans renier sa famille? Comment prendre de la latitude par rapport aux folies de ses parents sans oublier l’amour qu’il y a probablement eu? Au début de l’année dernière était sorti le livre « les loyautés » de Delphine de Vigan. Lisez celui ci, c’en est une illustration encore plus poussé.

Alors si vous avez aimé « la vraie vie » en cette fin d’année 2018, si vous avez envie de plonger dans un monde différent mais pas forcément si loin, si vous croyez que rien n’oblige à rester limiter à sa classe sociale, ce livre est pour vous. Sauf qu’au contraire de bien des livres qui racontent tout ça, ici, c’est la vraie vie. Celle de Tara Westover, sans école sans vaccin sans docteur, avec juste le Dieu de ses parents, la ferraille, la violence et la réalité alternative…
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Un autre coup de cœur que ce roman avec une base autobiographique, que j'ai hésité un bref instant à classer dans "récits", "témoignages" - et puis non, il est tellement plus qu'un simple récit de vie !



L'autrice, Tara Westover, nous relate son enfance dans les montagnes de l'Idaho, née dans une famille dont le père est un original, survivaliste mormon, et la mère une préparatrice de remèdes à base de plantes et sage-femme. Au milieu de sa nombreuse fratrie, une sœur et 5 frères (en espérant ne pas en oublier), Tara vit dans un monde sauvage et insouciant, à l'écart de l'école et de toute institution de l'État : surtout pas de médecins, surtout pas d'hôpital. Et pourtant ! Le père est si dur et exigeant qu'il fait travailler ses fils et Tara à la ferraille, manipulant des engins ou outils des plus dangereux, sans protection, parce que "ça fait perdre du temps" ; et de toute manière, comme il dit, "Dieu y pourvoira".



Dieu y pourvoit si bien que deux de ses frères sont affreusement blessés, l'un avec la jambe brûlée au 3ème degré, l'autre faisant une chute sur la tête et une hémorragie cérébrale interne. Je le déconseille aux personnes sensibles aux blessures et à la douleur, car même au point de ne pouvoir respirer, chez les Westover on se soigne à base de décoctions de plantes, quand il faudrait plus sérieusement être sous morphine dans un lit d'hôpital. Mais leur mère est supposée avoir reçu des dons de guérisseuse directement des mains de Dieu.



Pendant ce temps, chez les Westover, quand on n'est pas occupé à se mutiler, on prépare la fin du monde, en commandant et enterrant des armes, en creusant des abris pour entasser de la nourriture. Tara aimerait un peu de normalité, elle est par ailleurs douée pour les études, et va réussir l'examen d'entrée à la Brigham Young University, qui accepte les enfants de familles mormones non scolarisés antérieurement. Toutefois, elle le cache, et essaie de faire son chemin sans trop se faire remarquer - ce qui n'est pas évident quand vous demandez en plein cours à un professeur juif âgé ce que signifie "holocauste"...



Toutefois, alors qu'elle n'est pas du tout encouragée par sa famille, mais au contraire maltraitée physiquement par son frère Shawn, Tara réussit à poursuivre ses études, grâce à la bienveillance de certains enseignants, et finit par entrer à Oxford puis Harvard. C'est la force des études historiques que de lui révéler la puissance des mots, de la recherche, pour construire sa propre histoire, ses propres valeurs, et non plus subir celle imposée par les autres. Cela ne va pas sans de durs sacrifices et des choix affectifs, des renoncements, tout en essayant de maintenir un lien avec ses parents.



Ce livre magnifiquement écrit et traduit est une ode puissante à l'émancipation par l'éducation, à la lutte d'une femme pour sortir des cadres pré-établis par les hommes de sa famille, tout en gardant son intégrité. Plus de 500 pages qui passent comme un rêve, soufflées par un vent de liberté, comme ces chevaux sauvages que rien ne peut arrêter dans la montagne.

Je n’aime pas les autobiographies, mais un collègue m’a suggéré de tout de même lire celle-ci. Merci à lui! Quelle lecture coup de poing et, malgré tout, porteuse d’espoir.

Dans un style simple, l’auteure nous permet de saisir à quel point son enfance fut… particulière!

J’avais de la difficulté à m’arrêter de lire tellement cette lecture est saisissante.

Quel livre. Quelle claque. Si ça avait été un roman, ça aurait été très réussi. Mais il s'agit d'un récit autobiographique, et cela donne une force incroyable au texte. L'écriture est fluide, efficace, pointue. Mais surtout quelle destinée. Les frissons de peur en lisant les abus que Tara subit, cet amour inconditionnel qu'elle garde envers ses proches malgré les violences, malgré la folie. La détresse de la voir s'enfoncer dans le doute, la culpabilité. Et cette porte de sortie, l'éducation, les livres, la culture. Tout laisser derrière soi, accepter la rupture pour s'en sortir, pour vivre tout simplement. C'est magnifique, incroyable Tara. A lire absolument.

Tara raconte sa vie dans une famille mormone dans l'Idaho. Elle est la plus jeune d'une famille de 7 enfants, d'un père terriblement croyant et dont l'épouse est sous sa coupe. Trois des enfants n'ont pas été déclarés à la naissance. Ils sont pauvres et vivent au pied de la montagne, au milieu de carcasses de ferraille puisque le père les désossent pour récupérer les pièces, les revendre. Ses enfants sont mis à contribution, doivent l'aider en dépit des risques encourus. Et les accidents sont nombreux, graves, parfois très graves. Mais interdiction d'appeler un médecin ou d'aller à l'hôpital. Dieu pourvoira, et la mère soignera avec ses plantes.

Pas d'école qui est un lieu de perdition, la mère s'occupe de les instruire.

Si Tara s'entend bien avec l'un ou l'autre de ses frères elle se fait très souvent tabasser par Shawn qui paraît une vraie brute à ses heures. Si les parents s'en rendent compte, jamais ils ne réagiront.

Tara souhaite apprendre, ira à l'université, contre l'avis de son père. Elle y est toute perdue car elle côtoie des jeunes qui n'ont absolument pas les mêmes codes de vie. Il y a un tel décalage et elle n'ose leur dire d'où elle vient, qu'elle n'a pas été à l'école.

Tara obtiendra une bourse pour étudier très loin des siens, à Cambridge. Elle découvre cette architecture impressionnante, aura des professeurs qui l'aideront, l'encourageront à poursuivre, malgré le découragement qu'elle éprouve.

Ses parents viendront la voir lorsqu'elle sera à l'université. Son père essaie de la convertir, la menaçant de mort. Terriblement perturbée, abandonnée et rejetée par sa sœur et d'autres de sa fratrie, elle est en dépression complète. Elle refuse de revoir son père, souhaite retrouver sa mère qui refuse puisque Tara ne veut plus voir son mari.

Et tout cela est proche de nous puisqu'il est fait mention des tours effondrées, de Ben Laden,...

Certaines longueurs et on tourne un peu en rond parfois. Mais un récit interpellant.

Un livre captivant, autobiographique sur une reconstruction douloureuse loin d’une famille toxique.



L’auteure, Tara Westover est née en 1986 dans une famille nombreuse de Mormons vivant dans l’Idaho.



Elle n’a pas d’existence légale (pas d’acte de naissance), n’a jamais vu de médecin et n’est pas scolarisée. Son père prépare la fin du monde, il est survivaliste et radical, il entasse des tonnes de nourriture, des réserves d’essence ; Tara découvrira bien plus tard qu’il est bipolaire. Il soumet la famille à ses délires.



La mère s’est trouvée une vocation de sage-femme, elle est souvent partie et a transformé la cuisine en laboratoire de plantes médicinales, d’huiles essentielles, de baumes de sa composition.



Heureusement il y a Tyler, son frère qui l’a initiée à la musique classique, qui quittera aussi le foyer familial pour l’université et qui soutiendra Tara dans sa détermination à s’inscrire au collège.



Le père est ferrailleur et ses enfants ont la lourde mission de l’aider ; il est complètement inconscient du danger qu’il fait courir quotidiennement à ses enfants. La scène qui m’a tétanisée est celle où Tara doit soigner seule son frère Luke, gravement brûlé alors qu’elle n’a que onze an. Elle improvise tant bien que mal avec les moyens du bord des remèdes bien dérisoires ! Luke sera ensuite soigné avec un baume de la composition de la mère …



Tara doit également affronter seule la violence d’un de ses frères, Shawn, un personnage torturé, souffrant manifestement d’une maladie mentale.



Le parcours de Tara est édifiant, il force le respect.

Jamais elle ne règle ses comptes avec sa famille, elle constate simplement, avec lucidité, allant jusqu’à confronter ses souvenirs avec ceux d’autres membres de la famille pour ne pas trahir les faits. C’est une jeune fille qui voulait étudier, échapper à son destin d’être mariée de bonne heure.



Pourtant, rien n’est simple une fois inscrite à l’école car elle n’a aucune culture générale ; ainsi elle ignore tout de l’histoire mondiale, sa méconnaissance de l’holocauste lui vaut quelques revers. Sa force de travail et sa détermination sont ses seuls moteurs. Heureusement, elle fera de belles rencontres, notamment avec des professeurs éblouis par son intelligence.



Enfin, elle constate et analyse que ce n’est pas simple non plus de partir loin des siens et de prendre un tout autre chemin ? Comment rester loyale sans les renier ? Comment se défaire de la culpabilité ?



Elle termine son livre en constatant « je ne sais si cette séparation est définitive, si un jour je trouverai un moyen de revenir, mais elle m’a apportée la sérénité ».



Ce livre est mon premier coup de cœur de l’année 2020 ; il est édifiant et me marquera longtemps. Tara mérite le respect, pas seulement de la lectrice que je suis, mais aussi de la femme.



Un ouvrage dont je conseille vivement la lecture, qui mérite vraiment une découverte attentive d’autant plus qu’à me relire je réalise qu’il y a encore beaucoup à dire sur ce livre !



Tara Westover a d’ailleurs été récompensée pour cet ouvrage.

Le thème qui m'a principalement touché dans ce mémoire est celui de l'éclosion d'une vision du monde chez une jeune femme qui n'avait connu qu'une partie infime de l'histoire collective avant de débarquer à l'université.



L'ouverture progressive de ses champs de reflection lui a permis de regarder sa propre famille avec d'autres yeux, développer son regard, affirmer sa volonté et se choisir un destin. Elle a payé un très fort prix pour cela, puisque une partie de sa famille l'a reniée.



Pour tous ceux et celles qui ont connu des personnalités étouffantes, voire malades, dans leur petite enfance, ou encore celles et ceux qui ont essayé de lutter contre des schémas de fonctionnement manipulatifs, ce livre vous semblera écrit pour vous.

Si on se souvient particulièrement de Goodbye, Loretta de Shawn Vestal et du Polygame solitaire de Brady Udall comme de romans significatifs et interpellants sur l’univers des Mormons, le récit de Tara Westover [...] en nous livrant une trajectoire vécue de l’intérieur, se révèle plus saisissant encore.
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Une lecture de laquelle je n'attendais pas tant.



Comme le résumé le dit déjà, l'autrice revient sur son enfance dans une famille mormonne fondamentaliste et survivaliste et la manière dont elle s'est "prise en main" afin de pouvoir étudier. En découle le parcours brillant auquel le résumé fait allusion.



J'ai été particulièrement - et agréablement - surprise par l'apaisement et (bizarrement) le respect de Tara Westover. Son livre entier, qui revient pourtant sur des évènements particulièrement difficile (à aucun moment le mot maltraitance n'est dit mais il s'agit pourtant de cela) en est imprégné du début à la fin, offrant la place à une véritable réflexion sur les limites mêmes du récit autobiographique et de ce que chacun garde comme souvenir d'un fait précis par rapport à son vécu personnel.



Bref, cette aspect du livre est une grosse réussite et si le sujet vous intéresse, il y a fort à parier que le livre vous plaise.
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"Une éducation" est un roman coup de poing, une autobiographie bouleversante.



Tara est née dans les montagnes, éloignée de tout. Son père lui parle de théorie du complot, fait des réserves pour la fin de monde, ne croit pas en la médecine et méprise le gouvernement. Il lui interdit l'école, l'éducation et ne tolère que sa vision de la vie.



Imprégnée dans cette atmosphère nocive depuis son enfance, Tara ne connaît rien du monde extérieur. Tout ce qu'elle sait et tout ce en quoi elle croit vient de son père. Ses grands frères sont comme elle et terminent avec la vie que leur père leur a destiné : trouver un travail, se marier et fonder une famille. Son futur, Tara le connaît : trouver un mari, faire des enfants et rester à la maison. Elle n'a rien à redire contre cela, même si au fond d'elle-même, du haut de ses 10 ans, elle sait que ce n'est pas ce qu'elle veut.



C'est uniquement quand elle va accéder à l'université lorsqu'elle apprend tout ce qui se passe dans le monde et qu'elle comprend que la vision de son père n'est pas la vérité suprême que Tara va décider de s'échapper de cette famille sombre et violente.



Tara Westover nous raconte sa vie, tout ce qu'elle a enduré depuis sa naissance jusqu'à aujourd'hui. Elle met des mots sur ses souffrances, ses traumatismes, ses combats, ses échecs et ses victoires. Elle nous plonge avec elle dans son enfance sombre et imparfaite.

Malgré tout ce qu'elle a vécu : la violence de son frère Shawn, les mots répugnants de son père et la non-action de sa mère, Tara n'a pas cessé de continuer et d'oser aller plus loin que le futur auquel on la condamnait.



"Une éducation" est un récit d'une jeune femme qui est parti de rien et qui a pourtant réussi à accomplir beaucoup. Elle ne parle pas de miracle ou de chance. Tout ce qu'elle a réussi à faire, c'est grâce à un travail acharné. Se défaire de ses racines a été l'une des choses les plus difficiles à faire, car comment tourner le dos à sa famille, même quand cette dernière ne vous veut aucun bien ?



Tara n'utilise pas cette autobiographie pour pointer du doigt les mauvaises actions de son père et de son frère. Ce n'est pas un moyen de les blâmer. C'est une façon pour elle de dire, haut et fort, ce qu'était sa vie, comment elle a vraiment été. Elle a toujours eu un voile devant ses yeux, rendu aveugle par la haine et l'ignorance de son père. Elle a dû prendre sur elle afin de réaliser qu'il fallait apprendre si on voulait vraiment comprendre.



Son témoignage nous montre sa force, son courage et sa détermination sans faille. Mais il n'omet pas ses échecs, ses moments les plus bas et ne cache plus les événements traumatisants qui font bel et bien partis de sa vie, de son passé.

Tara Westover nous prouve en couchant ses mots sur le papier que lorsque l'on est décidé à apprendre et à s'éduquer, rien n'est impossible. Le savoir est une chance, car grâce à lui, nous ne sommes pas dans l'ignorance. Nous avons le pouvoir de nous questionner, de réfléchir et de lever la voix. Tout ce qu'elle, enfant, n'avait pas et ne pensait pas avoir besoin.



Une vraie remise en question de ce qu'sont l'éducation et le savoir. Mais également, à quel point le soutien de la famille est important et vital pour un enfant. Il n'est pas donné à tout le monde et lorsqu'on le reçoit, nous nous devons de le chérir.



Une lecture qui bouleverse par ses mots justes qui nous touchent chacun au plus profond de nous. Tara nous fait réfléchir tout en se libérant de ce passé qui l'a si souvent empêché d'être elle-même.

Une histoire passionnante, fascinante. La construction d'une femme, sa recherche d'éducation malgré le fanatisme religieux de sa famille, de la violence et de relations toxiques. Un coup de cœur !