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Critiques de Tepthida Hay (39)
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Anthologie de nouvelles steampunk, tome 2 :..

La machine a libéré l’homme en même temps qu’elle l’asservissait. En nous permettant de nous débarrasser de tâches répétitives et dures, elle aurait pu nous offrir une vie plus facile. Cela a été le cas pour certains qui ont profité de cette invention pour agrandir leurs bénéfices. Mais au détriment de bien d’autres, forcés de nourrir ces êtres de métal. C’est, en partie, ce thème qu’interrogent les quatre autrices de cette deuxième anthologie de nouvelles Steampunk des éditions Oneiroi, Mécanique & Lutte des classes.



Quelle joie de découvrir, dans les rayons de ma médiathèque, un petit ouvrage d’une maison d’édition que je ne connaissais pas encore. Les éditions Oneiroi, sises à Guingamp, sont nées en 2019. Zoé en parle plus longuement sur son site (https://zoeprendlaplume.fr/editions-oneiroi/), donc je n’insiste pas. Par contre, ce qui est sûr, c’est qu’au vu de l’ouvrage dont je vais vous parler, je serai dorénavant attentif à son catalogue. Et à cette série de la collection « Vapeur & Mécanique » qui compte à ce jour cinq volumes.



On peut parler de féminisme dans la description de ce recueil : quatre autrices en ont composé les textes. Et chacun de leurs récits nous offre un point de vue féminin. Parce que le personnage principal est une femme (« La Nouvelle Élite ») ou parce que des femmes sont au centre de l’intrigue (« Les Pies voleuses » et « Maudite lumière »). Dans tous les cas, on interroge sur le regard porté sur cette part immense de l’humanité reléguée à l’arrière-plan pendant des siècles et qui, depuis quelques dizaines d’années, se prend à espérer un autre traitement. Cependant, que ce soit dans le XIXe siècle réel, comme dans ces XIXe siècles fantasmés, cela n’est pas facile : les changements en cours ne se font pas sans résistance et les hommes en place pèse de tout leur poids pour que rien ne bouge. La violence est donc souvent nécessaire : attentat plus ou moins aveugles (« La Nouvelle Élite »), vols spectaculaires (« Les Pies voleuses»). Mais on sent qu’il faut que cela évolue. Le surplace n’est plus possible.



Pour que cela évolue, il faut du mouvement. Dans cette anthologie, le ton qui accompagne ce mouvement est généralement sombre, voire crépusculaire. Comme dans « Bang bang » où la société créée par les femmes et hommes semble sur le point de s’effondrer au profit d’une autre dirigée par les automates. Ou dans « La Nouvelle Élite » : l’ordre établi change, s’inverse. La naissance ne fait plus tout, le mérite permet enfin d’accéder au pouvoir. Mais le changement n’est pas accepté facilement. Des résistances pointent, violentes. Ou dans « Maudite lumière » où, malgré la présence centrale de la lumière, tout le texte semble baigner dans la pénombre, l’obscurité. Et dans l’ignorance béate d’une partie de la population (les hommes) que l’autre partie (les femmes) ont droit aussi à une existence pleine et entière et pas seulement aux rogatons laissés par ces messieurs. Le pire, c’est que les descriptions inventées par ces autrices paraissent ô combien réalistes. Et font partie de ces regrets formulés à longueur de pages par certains qui aimeraient revenir à un temps béni selon eux où la femme restait à sa place. Et qui osent dire qu’ils sont brimés. Bon, j’arrête. Mais tout cela pour dire qu’une des qualités de ce recueil consiste en sa dénonciation plutôt fine (on évite, dans l’ensemble, les gros sabots, même si l’inspecteur dans « Les Pies voleuses » est un gros lourdaud pas bien finaud, qui aurait intérêt à se remettre vite fait en question, même s’il est encore le moins obtus des personnages de cette nouvelle).



Découvrir et lire cette rapide anthologie a été une belle et bonne surprise de l’été. J’ai aimé me plonger dans Mécanique & Lutte des classes tant pour la qualité de sa prose et la construction de ses récits que par l’intérêt des thèmes évoqués. Une lecture qui en appellera d’autres, sans doute.
Lien : https://lenocherdeslivres.wo..
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Vampire malgré lui - Anthologie

Un petit recueil de nouvelles qui est plutôt de bonne qualité dans l'ensemble.



Non, tous les vampires ne sont pas beaux, tous ne sont pas séduisants, et tous ne sont même pas des ex-humains ! du moins dans l'imagination fertile des écrivains de ce recueil...



Après, selon les nouvelles, c'est "des goûts et des couleurs". J'ai plutôt bien accroché à la plupart, sauf pour "Si tous les rois de la terre". A mon sens il ne suffit pas de juste re-écrire l'Histoire telle que nous la connaissons en faisant des "grands" de ce monde des vampires pour avoir une bonne histoire, cela manque, justement, d'imagination, enfin j'ai trouvé... Tout le monde ne s'appelle pas Kim Newman...



Celles que j'ai le plus aimé : Noblesse d'âme (amusante), Neverland, Les Naömis, et Petrus.

La dernière, "Madame Edwarda" est à la fois poétique et tragique, mais je n'ai pas réussi à "entrer" dedans, j'en suis restée spectatrice sans vraiment y adhérer, sans trop comprendre pourquoi. le sujet, peut-être, je ne sais ni...
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Emblèmes, HS, tome 2 : Les Fées

J''étais très fière qu'un de mes textes fasse partie de la sélection de ce numéro d'Emblèmes consacré aux Fées, d'autant que c'est la talentueuse Léa Silhol qui s'occupait de cette collection. Ma nouvelle "Un si précieux élixir" avait déjà obtenu le Prix Jacques Moriceau mais trouvait là l'occasion d'être publiée.
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Anthologie de nouvelles steampunk, tome 2 :..

Bang bang de Johanna Marines



À Chicago, en 1898, Andreï Estonwell se trouve dans un immeuble désaffecté, prisonnier d’automates qui le torturent. Chaque jour, il entend un coup de feu résonner à proximité. Ses bourreaux lui réclament un manuscrit écrit par son grand-père, vingt-cinq ans plus tôt. À cette époque, ce dernier avait mis au point le premier prototype d’automate crée, Teddy, à partir de l’illiium exploité sur la lune. Or, ce manuscrit permettrait aux machines de complètement se libérer de la tutelle humaine…



J’ai beaucoup apprécié cette nouvelle qui comprend en peu de pages tout un univers certes classique mais efficace. J’ai ressenti beaucoup d’empathie à l’égard d’Andreï surtout lorsqu’il doit faire face à la cruauté des automates. Bang bang est une nouvelle émouvante mais aussi pleine de rebondissements avec pour point d’orgue, la chute qui est très réussie.



La Nouvelle Élite de Tepthida Hay



A Nantes, en 1875, Jules Verne n’est pas le fameux écrivain que l’on connaît mais un ingénieur dans la construction navale. Il a pris sous son aile la jeune et talentueuse Rose, employée dans une usine de savons. Elle rêve un jour grâce à ses inventions de passer le concours des Talents et de faire partie de l’élite de la société française. Mais pour l’heure, la venue de cette jeune femme de condition modeste n’est pas vraiment bien vue par ses homologues masculins…



Le récit se déroule sur plusieurs mois et les paragraphes sont scandés par les mois d’Avril à Juillet 1875. Malheureusement, ces coupures nuisent un peu à l’intrigue car je l’ai trouvée un peu décousue. J’ai eu un peu plus de mal aussi avec l’écriture que je n’ai pas trouvé très fluide. En revanche, les personnages de Jules Verne et de Rose sont intéressants et la chute plutôt bien amenée. Cette nouvelle n’est malheureusement pas ma préférée du recueil.



Les Pies voleuses de Catherine Loiseau



L’Inspecteur Barnier est dépêché sur les lieux d’un nouveau crime. Cette fois, c’est Oriane de Vaugeois, la propriétaire d’une maison bourgeoise parisienne cossue, qui est la victime. Ses bijoux lui ont été dérobés durant la nuit par des voleurs qui sont passés par la fenêtre. Or, ce n’est pas la première fois que cela arrive et l’Inspecteur a la pression de sa hiérarchie pour élucider rapidement cette affaire…



L’Inspecteur Barnier n’est pas un personnage très sympathique dans le sens où il est très sûr de sa valeur et a un peu trop tendance à faire démonstration de sa misogynie. La nouvelle étant écrite par une autrice, je me suis dite que ce genre de personnage subira probablement soit une évolution, soit une humiliation! Je ne vous dit pas laquelle des deux mais j’ai beaucoup apprécié cette nouvelle. Si j’avais un peu deviné l’identité des voleur(se)s, j’ai tout de même été surprise par un complice que je n’avais pas soupçonné. Une nouvelle très sympathique à lire.



Maudite Lumière de Noémie Lemos



A Paris, en 1899, Armand Ferrand vient d’être engagé à la Société générale de féélectricité. L’usine connaît une baisse de productivité et le jeune ingénieur, tout juste sorti de ses études, doit trouver une solution. Il n’a donc pas droit à l’erreur s’il veut bien débuter une prometteuse carrière. Sitôt arrivé sur les lieux qui s’avèrent sombres et froids, il n’est pas particulièrement bien accueilli par le secrétaire Adolphe, ni par la cheffe d’atelier de tri, Mme Gertrude. Il trouve alors en Léopoldine, une ouvrière, une précieuse alliée…



Cette nouvelle la plus longue du recueil (une cinquantaine de pages) est ma préférée. Je l’ai trouvée très aboutie et originale notamment dans le fait d’utiliser des fées comme source d’énergie principale au détriment de la vapeur. Cela fait ainsi référence à l’allégorie de la Fée électricité utilisée pour désigner le progrès et l’innovation à la fin du XIXème siècle et au début du XXème siècle (elle fera d’ailleurs l’objet d’une peinture éponyme de Raoul Dufy, en 1937).

Noémie Lemos en profite également pour dénoncer les conditions des ouvrières dans cette usine : mal réputées (certaines sont fille-mères tandis que d’autres ont dû vivre de leur charme pour subsister) et mal payées, le patron de l’usine ne pense qu’au profit et se contrefiche de leurs conditions de travail dangereuses. Cette nouvelle m’a ainsi fait penser aux Radium girls des années 20 qui ont dû se battre pour faire reconnaître leurs droits. Seul petit bémol : la chute n’en est pas vraiment une et m’a davantage fait penser à un premier chapitre de roman.
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Belle Époque

Ce recueil de 16 nouvelles est très varié. Vous pouvez y trouver de nombreuses thématiques, avec des styles très différents et une note fantastique plus ou moins marquée. Comme souvent avec les recueils, j'ai adoré certaines nouvelles et pas du tout accroché à d'autres. Mon ressenti est donc assez variable, et j'ai détaillé mon avis sur chaque nouvelle dans mon article de blog. Le recueil s'accompagne d'articles très intéressants sur divers aspects de la vie durant la Belle Époque : un vrai plus.



La suite sur mon blog :
Lien : https://lauryn-books.blogspo..
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Anthologie de nouvelles steampunk, tome 2 :..

On se retrouve aujourd’hui avec la deuxième anthologie steampunk des éditions Oneiroi : Mécanique & lutte des classes. Un recueil composé de quatre nouvelles exclusivement féminines et donc féministes, où il est beaucoup question de la place des femmes dans la société de la fin du XIXe siècle. Un livre à l’esthétique très réussie, tout comme le volume précédent… et les suivants !



Bang bang est une nouvelle de Johanna Marines, dont j’ai déjà lu deux romans : Cendres et Oxygen. On y fait la connaissance d’un jeune homme prénommé Andreï, aux prises avec des automates dont lui et sa famille sont prisonniers. Ils cherchent à lui faire dire où se trouvent les spécifications du tout premier automate créé par son grand-père quelques vingt-cinq ans plus tôt. La révolte des machines, mais pas dans le futur, en somme, en 1898.



La nouvelle élite est le premier texte de Tepthida Hay que je lis et j’en suis heureuse car j’ai eu l’occasion de la rencontrer aux Imaginales. Nous sommes en 1875 et Rose rêve d’accéder au concours de Talent où ne sont généralement admis que des inventeurs… au masculin, évidemment. Cette fois, cela parle de terrorisme et des droits des femmes, mais aussi de tous ceux qui n’appartiennent pas à une élite, que ce soit celle de la noblesse ou celle de ceux qui ont un Talent.



Les pies voleuses, de Catherine Loiseau, dont j’avais déjà lu la saison 1 de La ligue des ténèbres, est une enquête amusante où l’on suit un jeune inspecteur confronté à ses préjugés de mâle. Des cambriolages, un voleur qui semble se volatiliser après chacun de ses méfaits, de la politique… Notre héros va devoir faire preuve d’ouverture d’esprit s’il ne veut pas se casser le nez ! C’est frais, c’est léger et très plaisant à lire, je me suis bien amusée.



Enfin, Maudite lumière est la dernière et la plus longue de ces nouvelles. Là encore une découverte avec Noémie Lemos, elle aussi aperçue aux Imaginales sur le stand d’Oneiroi. C’est peut-être celui des quatre textes qui colle le plus au thème de cette anthologie, puisque l’autrice dénonce les conditions de travail des femmes dans une usine de tri, ainsi que les conséquences de ce qu’elles manipulent sur leur santé. Un récit au final énigmatique qui laisse penser que l’on pourrait retrouver cet univers un jour.



J’ai passé un agréable moment de lecture avec ces nouvelles. Elles sont plaisantes à lire, abordent avec légèreté des thématiques intéressantes et sont parsemées de détails steampunk, de l’ilium exploité sur la Lune aux fées électricité, en passant par des générateurs dorsaux qui permettent de se déplacer par la voie des airs ! Un beau livre accessible à tous pour partir à la découverte d’un genre fascinant. Foncez !
Lien : https://etemporel.blogspot.c..
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Anthologie de nouvelles steampunk, tome 3 :..

La collection d'anthologies steampunk d'@editionsoneiroi est comme un bon vin : elle se bonifie au fur et à mesure des années. Ce 3ème titre, sur la thématique de l'exploration culturelle, est un excellent cru! On y trouve 4 textes équilibrés, qui se complètent parfaitement.



⌛ La nouvelle d'Ostramus nous invite à découvrir les évolutions de notre propre culture au travers du voyage dans le temps. Pour ceux qui n'ont pas dévoré son Traité de Chronoportation, c'est une excellente porte d'entrée vers ses idées géniales quand au temps.



📚 Le texte de Caroline Léger met en scène une sujet qui me tient très à cœur : comment la fiction et les livres nous permettent d'oublier un quotidien parfois difficile. Outre la soif de découverte propre à chaque serial-lecteur et permise par les livres, on y retrouve la question de la limite entre fiction et réalité. La plume est aussi légère et agréable que le patronyme de cette auteure que je découvre pour la 1ère fois!



🐙 Renaissance, de Benjamin Lupu, mêle ce que j'aime le plus : découverte, exotisme, action et personnages forts. Si vous avez aimé son 1er roman "Le grand jeu" (que je vous recommande!), foncez! Si vous ne l'avez pas encore lu : foncez aussi! Cette nouvelle vous introduira au talent inné de Benjamin pour sortir des stéréotypes du steampunk et montrer que non, il n'y a pas que Paris et Londres qui comptent!



🦘 Il est difficile d'avoir une préférence pour l'un des textes de ce recueil, car les récits sont vraiment très équilibrés. A titre personnel, la nouvelle de Tepthida Hay me touche une once de plus que les autres. La lutte de la protagoniste, coincée entre un père qui a brisé le lien de leur complicité et un mari imposé et violent, résonne particulièrement dans le contexte actuel. Le décor australien est dépaysant, mais plus que tout, le chemin de libération de cette femme qui sait saisir les opportunités que lui offre la vie est porteur d'espoir. La plume est délicate, le suspens bien mené... parfait!
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Anthologie de nouvelles steampunk, tome 2 :..

Très plaisante lecture !

Dans ce deuxième volume de l'Anthologie de Nouvelles Steampunk des éditions Oneiroi, la lutte des classes est à l'honneur !

La collection bénéficie d'un design fort à propos et esthétiquement très réussi.



Quatre nouvelles, variées et prenant chacune leur part du canon Steampunk, composent ce volume.

"Bang bang" de Johanna Marines vous plongera dans un Chicago en proie à un conflit typique de l'ambiance Steam. Un texte sous tension, agréablement construit et avec son clin d'œil à l'un des maîtres de la SF.

"La nouvelle élite" de Tepthida Hay se situe pour sa part à Nantes, dans une réalité alternative où la société s'organise autour des "Talents". Conspiration en perspective. Avec en personnage secondaire, une personnalité littéraire historique !

"Les pies voleuses" de Catherine Loiseau déploient leurs "ailes" métalliques dans les beaux quartiers parisiens. Vous suivrez l'inspecteur en charge de l'enquête autour de ces cambriolages impossibles.

"Maudite lumière" de Noëmie Lemos apporte une nuance de science-fantasy dans le recueil, en prenant au premier degré la "fée électricité". Un ingénieur, une usine où ne travaillent que des femmes. D'horribles rumeurs qui serpentent et une pression de résultat phénoménale.



J'ai vraiment beaucoup aimé le format nouvelle pour me plonger dans un genre qui ne me déplaît pas, mais que je lis très peu : le steampunk.

Je suivrai avec attention les prochaines livrées de cette Anthologie, et me tournerai rapidement vers le premier volume.



Un beau petit objet, accessible, à la lecture comme à l'achat, qui mérite d'être lu.
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Légendes d'Océanie

Différents auteur ont été inspirés par l'Océanie pour un appel à projet. Chacun à sa manière. Un sujet commun, du moins un lieu commun, mais un développement libre. Science-fiction, fantasy, folklore, tradition... cette anthologie est variée.



Je m'intéresse aux anciennes croyances, aux anciens mythes, peu importe le continent. Mais je n'avais pas encore eu le loisir de me plonger dans ceux de l'Océanie. Une manière de se rattraper à travers cette anthologie intéressante.



Chaque auteur s'est approprié les mythes pour nous raconter des histoires uniques et variées. C'est la grande force de cette anthologie.



[Avis plus détaille sur le blog avec chaque nouvelle)
Lien : http://blondes-and-litterair..
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Anthologie de nouvelles steampunk, tome 2 :..

Très bonne lecture.



Je suis même assez étonnée : parmi toutes les anthologies de cette collection, j’avais gardé celle-ci pour la fin, car c’est le thème qui m’intéresse le moins. Et pourtant, je trouve que c’est le meilleur.



Sur les quatre nouvelles, il y en a généralement une ou deux que j’apprécie sans plus, mais pas cette fois (même si monsieur Verne sort parfois des monologues longs d’une page), j’ai trouvé les nouvelles équilibrées et certaines histoires, certains personnages, m’ont vraiment touchée.



Je note avec plaisir que ce volume est 100% féminin : comme quoi ça arrive, même pour des nouvelles de fantasy !



Je recommande cette collection aux amateurs de steampunk, et même aux novices du genre : c’est rapide à lire, intelligent, et ça donne une bonne idée de la vibe steampunk pour ceux qui découvrent.



Et comme toujours, une très jolie couverture.
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Belle Époque

Comme toujours dans une anthologie, je fais un avis général et une chronique pour chaque nouvelle. La note affichée ici est la moyenne générale, pour les notes « particulières », me consulter.

Première nouvelle : Baudelaire et Gautier, les dernières correspondances, Delphine Schmitz.

On ne dirait pas comme cela, surtout que le début évoque un enterrement, mais cette nouvelle est plus « lumineuse » qu’il n’y paraît. Une correspondance, une vision, un Hollandais Volant et une aventure démentielle. De belles descriptions et une fluidité appréciable, j’ai moins aimé ce mais trop présent ainsi que certaines répétitions. J’aurais bien aimé être à la place de Baudelaire, enfin, 46 ans quand même !

Deuxième nouvelle : Brume de guerre, Philippe-Aurèle Leroux

Le titre est très intéressant et particulièrement bien choisi, surtout vu les idées exploitées. Entre Gabriel, que j’ai beaucoup apprécié, le spectre de la guerre et un drame à l’exposition pour ne rien spoiler, c’est animé. J’ai adoré la chute, la non-linéarité de cette nouvelle et les dialogues particulièrement dynamiques. J’ai moins apprécié certaines répétitions et l’abus du verbe avoir sur des pages U_U.

Troisième nouvelle : Une mèche de cendre, Chris Vilhelm

Histoire qui m’a moins convaincue car on parle de tortures, d’horreurs, autant y aller jusqu’au bout ! Le début m’a désarçonnée, le journaliste qui veut faire un article oki, un docteur aux méthodes très discutables, dont le fils s’est suicidé, ça promet de belles choses : âmes sensibles s’abstenir. Même si c’est très (trop) rapide. La chute est prévisible, j’ai bien aimé les idées, la narration et les thèmes abordés. C’est pas mal.

J’ai moins aimé, le mais qui revient trop, l’abus de points de suspension. À la fin, ils n’ont plus le même impact. Il m’a fallu plus de temps pour accrocher et la petite coquille sur le prénom du fils du docteur, dommage !

Quatrième nouvelle : Même si nos peurs ne meurent jamais, Nepenth S.

Une histoire tendre qui évoque le harcèlement, la folie, l’amour, les interdits, l’abandon et tout cela à la Belle Epoque ? Oui c’est possible. Quand Ombre arrive, enfin Grégoire, on se dit peut-être que le loup est entré dans la bergerie, m’enfin ce n’est pas lui le fils du fou ! Des cicatrices dissimulées au dernier à la douche avant de rejoindre les dortoirs de l’orphelinat, les pensées des personnages se veulent intimes. Qui a crié en pleine nuit ?

J’ai fortement apprécié cette nouvelle, qui pour autant ne m’a pas surprise au niveau de la chute. Les idées sont là, les thèmes abordés aussi et avec une justesse particulière. J’ai moins aimé certaines phrases simples répétées. Très bien dans l’ensemble.

Cinquième nouvelle : La Fée mutilée, Alexandra Fiordelli

Aaaaah je me disais bien qu’on évoquerait le monde du cirque ! Nouvelle déroutante au début, très intéressante pour ma part dès que l’on évoque des cadavres et une Fée Mutilée. Quel beau travail a fait ce boucher, n’est-ce pas ? Ah oui, lui fils de juge et futur médecin, il a un avenir tout tracé. Sans spoiler, dommage que tout est blanc.

J’ai bien apprécié la chute de cette nouvelle, même si je m’y attendais un peu. Sans vous dire pourquoi, ce ne serait pas du « show ». Belles descriptions et une ambiance un peu lugubre que j’affectionne. J’ai moins aimé ce mais qui peut casser certains enchaînements. C’est bien dans l’ensemble !

Sixième nouvelle : Ma belle époque, Alex Mauri

Aaaaah une nouvelle en épistolaire, c’est original !

Je me suis doutée rapidement du sujet au regard du dossier juste avant, passons sur l’aspect un peu prévisible car la chute, elle, ne l’est pas trop. Bon Victor, voilà quoi c’est un sauveur qui cache bien son jeu. Ne spoilons pas tout !

Louise était rejetée, Louis a trouvé sa place. De nombreux thèmes sont brassés en peu de temps, de la femme à barbe en passant par l’immortalité ou juste la « famille ». « Cher Père, Chère Mère, assistez au spectacle ! »

J’ai bien aimé la forme, la chute, le rythme très soutenu du début à la fin. J’ai moins aimé, forcément, l’absence d’action et de grandes descriptions. Très bien dans l’ensemble.

Septième nouvelle : L’Ombre de soi-même, L. Azarii.

Encore une originalité appréciable : glissez-vous dans une pièce de théâtre ! Pas qu’une non ! Oserez-vous dire que vous êtes face à un « torchon » ? Quelle tragédienne cette Sarah, vous ne trouvez pas ? Venez donc vous reposer en Bretagne plutôt que de continuer à brûler les planches à Paris.

Une nouvelle étonnante, enjouée et pourtant assez sombre. À force de jouer des rôles, on se demande qui l’on est. De beaux enchaînements et des extraits bien choisis. J’ai bien aimé les références, la culture et l’image de Sarah Bernhardt, entièrement Sarah. J’ai moins apprécié la chute, qui me donne l’impression d’une interruption dans un plaisir intense. Mince alors, il ne manquait pas grand-chose pour me déclencher un coup de cœur !

Huitième nouvelle : La Danseuse rouge, Caroline Blineau

Une nouvelle qui alterne entre la Danseuse rouge et celui qui souhaite devenir « son Shiva ».

Sans spoiler, vous devinerez peut-être de qui il s’agit… En tout cas, c’est un autre aspect de la Belle Epoque qui est abordé : les femmes fatales dans cet instant charnière entre « passé et modernité » pour reprendre les termes du dossier qui accompagne les aventures de « Judith ».

J’ai bien aimé le sujet, la chute correcte et les références. C’est bien décrit seulement j’ai moins aimé le manque de fluidité vers la fin avec des répétitions non nécessaires. Bien dans l’ensemble.

Neuvième nouvelle : L’œil du photographe, Tepthida Haye.

Ah ces photographes, à l’affût du moindre cliché permettant d’expliquer, ou de comprendre une personne. Nouvelle simple, mais appréciable. Comment prendre le meilleur cliché ? Sans spoiler, cela peut être difficile pour le sujet, ou les Muses… Faudrait pas trop bouger, on pourrait glisser 😛

J’ai bien aimé les descriptions et l’action d’Edmond contre un certain personnage était maîtrisée. L’idée de l’enquête, photographie, filature et découvertes… c’est bien, mais prévisibles. Je m’attendais à la chute, un petit twist n’aurait pas été de refus !

Bien dans l’ensemble.

Dixième nouvelle : Nuit, Aaron Judas.

Que peut-il se passer durant une nuit ? Beaucoup de choses et à réclamer des preuves on peut perdre ! Cette nouvelle assez originale dans la construction avec le témoignage, la retranscription des événements de la nuit avec la montre à gousset…(je ne spoilerai pas cet instant mais j’ai souri xD). Les esprits existent-ils ? Peut-on communiquer avec eux et rapporter la preuve de leur existence ? Un guide peut sûrement le faire !

J’ai bien aimé cette plongée dans le spiritisme avec en plus le dossier qui accompagne cette nouvelle. Dommage pour le côté fantastique que je n’ai pas trouvé assez prenant, l’idée est excellente et j’adoooore ça !

J’ai moins aimé, la prévisibilité de la chute, même si la fin reste ouverte et les répétitions de formulations.

Bien dans l’ensemble.

Onzième nouvelle : Esprit, es-tu là ? Andréa Deslacs et Catherine Loiseau

Première originalité, c’est une histoire écrite à quatre mains ! Place au spiritisme, on s’en doutait avec la nouvelle précédente. J’ai eu du mal au début avec l’abondance de noms, oki y a des invités à une soirée, mais certains ne sont pas hyper importants. De l’ingénierie, du tarot, un homme à tout faire qu’il ne faut pas embêter et un prêt à obtenir ! La communion avec les esprits se réalisera-t-elle ? Mieux que cela !

J’ai bien aimé l’idée de la soirée spiritisme made in Belle Epoque, avec des « boniches » un peu curieuses. Peut-être trop concernant Léa… Bonne action, une certaine harmonisation au niveau de la narration et une fin bien.

J’ai moins aimé certaines répétitions et finalement le manque de surprise au niveau de la chute.

Bien dans l’ensemble.

Douzième nouvelle : Béance, Mahaut Davenel

On attaque la partie exercices de réécriture. Je n’ai pas tout compris au début, il a fallu la lecture du dossier avec la genèse pour comprendre.

De belles descriptions dans cette nouvelle qui évoque des masques ou devrais-je dire un masque ? On suit Raphaël et des contaminés, sans vous spoiler. Le mode sombre n’existant pas encore à cette époque, attention à vos yeux.

J’ai bien aimé l’idée de reprise, le pourquoi de cette nouvelle et la chute, non effritable…

J’ai moins aimé Raphaël, finalement j’ai peiné à entrer en lui, j’étais trop détachée.

C’est bien, mais je m’attendais à être plus transportée.

Treizième nouvelle : Les Yeux des serpents, Cyril Fabre

Le début commence en fanfare et l’originalité du langage – ça change – me plut jusqu’à la fin, trop prévisible à mon sens. On sait tous comment cette histoire finit. La Rolls est réparée, « il » est engagé comme chauffeur et la comtesse… Eh bien, elle est avec le comte plus pour son argent qu’autre chose.

J’ai bien aimé la narration piquante, le décalage aussi et Tara. En revanche, quelques accrocs et la prévisibilité sont deux points moins appréciés.

Dans l’ensemble, c’est bien !

Quatorzième nouvelle : Accord triton sur ma sensibilité, Nolwenn Pamart

Début un peu déconcertant car j’ai mis un certain temps à rentrer dans l’histoire et je trouve que le twist (M*) arrive pas assez vite. Il est vrai que les idées sont géniales, Lydie est en quête d’un idéal qui n’arrive pas, et quand on lui sort un trop beau discours, forcément, c’est trop tard. De jolis thèmes brassés l’air de rien en quelques pages.

J’ai bien aimé Lydie, un perso à qui je me suis attachée vite, René, bon son comportement était prévisible, pourquoi, les thèmes et les idées. Un peu plus de pages ne m’aurait pas dérangée !

J’ai moins aimé l’abus de mais à la fin, dommage et le fait que l’intrigue finalement, ce qui m’a titillé au niveau du titre, arrive tard.

Bien dans l’ensemble.

Quinzième nouvelle : Ses mains, Florence Barrier

Inspirée de Maupassant mais pas seulement, cette nouvelle est intéressante dans la revisite. Petit tour chez le coiffeur, la coiffeuse même Shirley, qui attire énormément une jeune personne qui devrait se tenir éloigner d’une braderie. Pourquoi les mains l’obsèdent ? Vous le saurez en lisant.

J’ai bien aimé les idées, surtout les descriptions et passages fantastiques. C’est fluide.

J’ai moins aimé l’abus du « ça » qui en plus d’être très oral, est répété et impersonnel. La chute reste prévisible, mais agréable.

C’est bien dans l’ensemble.

Seizième nouvelle : Licorne borgne, Guillaume Lemaître

Nouvelle intense, mais trop courte à mon goût ! On se retrouve en Inde avec un couple dans une clinique de fertilité. Le décor est planté et les bocaux observés à la hâte. Les yeux vairons, les thèmes l’air de rien évoqués sont excellents (entre mère porteuse et prostitution, sans oublier les monstres…) et malheureusement on reste sur notre faim !

J’ai bien aimé les thèmes donc, le docteur et la fin, même si c’est trop court. J’ai moins aimé les abus de mais et la longueur. C’est bien dans l’ensemble.

J’ai apprécié le fil conducteur de cette anthologie, on part d’un point et l’air de rien, avec quelques dossiers sous le coude dans lesquels on plonge sans hésiter, on finit sans détourner le regard ou presque. Les thèmes abordés, les points Histoire, les plumes très intéressantes sont autant d’atouts pour cet ouvrage ! Certaines nouvelles m’ont énormément rassasiée !

Toutefois, j’ai moins apprécié ce que j’appellerai le déséquilibre. Certaines nouvelles sont originales, poussées, nous poussent au voyage, aux questionnements, à la curiosité ou même, apprécier le lugubre… quand d’autres sont prévisibles, répétitives et peuvent moins transporter. À la fin, on quitte cette Belle Epoque et cette magie qui m’emportait auparavant.

La suite sur ma page Facebook :)
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Belle Époque

C'était un recueil assez inégal, j'ai adoré certaines nouvelles comme j'en ai trouvé certaines très .. étranges et peu appréciables voire malsaines. Toutefois, c'était une belle plongée dans le 19ème siècle, avec ce côté un peu fantastique/flippant qui est la marque de fabrique des éditions Luciférines.
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Légendes d'Océanie

« Légendes d'Océanie »... un recueil qui aurait presque pu s'appeler « Légendes d'Australie » puisque sur les quatorze nouvelles du recueil, seules quatre ne s'y déroulent pas ! Et encore, légendes... pour une bonne moitié des dix qui restent, le côté folklore se rattache au Temps du Rêve. Pour l'originalité et la variété, on repassera, donc. Y compris au niveau des genres : neuf histoires fantastiques, quatre de science-fiction et une seule de fantasy.



Là où ça devient intéressant, c'est qu'en dehors de l'omniprésence du Temps du Rêve, aucune redondance ne se fait sentir. Chaque auteur s'est emparé du sujet, à savoir l'Océanie, ou l'Australie, voire même ce fameux Temps du Rêve, pour le traiter à sa sauce. Certains trempent dans un suspense horrifique, (Anthelme Hauchecorne et son « Tic-tac des tikis ») parfois légèrement lovecraftien (Daph K. Travis avec « Génitures de l'Outback ») ; d'autres sont des poseurs d'ambiance (Pierre Brulhet avec « Ce vieux Buck », Fabien Clavel et « Je suis le bois qu'on mâche »). Les thèmes abordés sont variés, de la guerre à la folie en passant par la famille ou la colonisation. Globalement, la plupart des nouvelles sont carrément très bonnes et aucune n'est à proprement parler mauvaise, même si bien évidemment certaines sont meilleures que d'autres. Reste que par rapport à d'autres anthologies bien plus inégales, ce « Légendes d'Océanie» est une excellente pioche.

Il y a les histoires qui ont une vraie fin, celles qui ne sont qu'un bout de quelque chose se suffisant à lui-même, et celles qui s'arrêtent d'un seul coup, de façon abrupte.

Il y a celles qui tiennent en quelques pages, et d'autres qui s'étirent sur une bonne cinquantaine d'entre elles.

Il y a celles qui versent dans le fantastique « classique » mais efficace (« A l'ombre du figuier » de Tepthida Hay), la fantasy prévisible mais aussi épique que sympathique (« L'aigle d'Aoteroa » de Kwamé Maherpa) à côté de SF totalement barrée (Gulzar Joby avec « Tangaoriii la magnifique » et « Traduction » de Jean-Christophe Chaumette). Notons d'ailleurs que moi qui ai du mal avec la SF, trois de mes histoires préférées (les précitées « Tangaorii » et « Traduction » ainsi que « L'ambassadeur » de Marc van Buggenhout) en sont... diantre !



Si les destinations sont donc moins variées qu'escompté, on ne regrettera donc aucunement cette petite virée en Australie via quelques détours vers les îles. Et puis, on en parle de cette fabuleuse couverture ?
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Animaux Fabuleux

Un recueil qui ne pouvait que combler le passionné de créatures en tout genre que je suis. De la même façon que le règne du vivant bien réel ne cesse de m’émerveiller à travers mes voyages, celui des créatures imaginaires me transporte à chacune de mes lectures. Et ici je n’ai pas été déçu. C’est à travers différents styles et genres qu’on découvre ici toute une variété d’animaux fabuleux. Un beau travail de sélection de la part des éditions Sombres Rets.

Je suis assez fier que ma nouvelle, Ivresse ignée, se trouve aux côtés d’auteurs talentueux qui apprécient et donnent vie à leurs chimères. Et petite cerise sur le gâteau, le fait que certaines nouvelles fassent réfléchir sur la condition animale et/ou l’environnement a fait vibrer ma fibre d’écolo végétarien.

Pour ne pas vous en gâcher la lecture, je mélange volontairement l’ordre des nouvelles. Il serait dommage que vous sachiez à l’avance où ces bêtes sauvages se trouvent embusquées. Je leur laisse ainsi une chance de vous cueillir par surprise :



À la poursuite du khting voar, Tepthida Hay



Une belle ambiance steampunk dans ce texte qui se déroule en Inde. On se retrouve sur les traces d’une créature à la mythologie méconnue aux côtés de personnages complexes et surprenants.



Ganiagwaihegowa, Phil Becker



Dans ce monde ravagé, les créatures fantastiques sont des monstres irradiés et déformés. Une ambiance et un bestiaire bien travaillés dans ce futur cauchemardesque peut-être pas si lointain.



Cochon qui s’en dédit, Marie Czarnecki



Une intéressante mise en perspective de la condition animale dans cette nouvelle de science-fiction au ton humoristique. Des animaux au moins aussi intelligents que des hommes ne mériteraient-ils pas les mêmes droits et le même respect ?



Les chats de Schrödinger, Anne Goulard



Une belle idée que ce chat qui nous accompagne dans cette nouvelle post-apocalyptique bien pensée. Le monde dépeint y est sombre, l’histoire nous fait pourtant garder espoir.



La chasse du baron de Richecourt, Aurélie Genêt



Une créature à laquelle il fallait oser s’attaquer tout en gardant un registre sérieux dans ce conte aux allures de légende. C’est réussi et l’histoire est prenante, nous amenant dans la belle région des Vosges que l’on redécouvre ici autrement.



La Valse de la Sirène, Bleuenn Guillou



Mise en scène originale pour la sirène de cette nouvelle. L’ambiance dramatique et pleine de rebondissements est digne d’une pièce de théâtre.



Gare à la Gouille, Eric Vial-Bonacci



Une créature ancienne avait été oubliée entre deux murs jusqu’à ce qu’une fissure la ramène à la vie. Une liberté retrouvée au sein d’une prison, douce ironie du destin.



Si tu n’es pas sage, Florian Petit



Quels mystères et horreurs se cachent dans le noir ou sous les lits ? Laissez vos terreurs d’enfance resurgir le temps de frémir à la lecture de cette nouvelle.



Comme les rois mages…, Jean-Marc Sire



Une nouvelle pleine d’humour. Un duo de manchots se joue d’une humanité égarée. Nos deux oiseaux ont des rêves de grandeur.



The spider and the fly, Thibault de Lambert



Des tisseuses pas comme les autres façonnent notre monde depuis la nuit des temps. Mais sont-elles encore s’accorder avec ce que les hommes en ont fait ?



Par les liens toxiques de la chair, Frédéric Darriet



L’homme déverse ses déchets dans la nature depuis qu’il en a la possibilité. La nature aurait-elle tort de se venger ? Dans cette nouvelle d’épouvante, on se laisse transporter à une autre époque où les morts mystérieuses n’inquiétaient pas plus que ça.



Propensia animis spongiasis, Emmanuel Ardichvili



Une plongée passionnante vers les profondeurs si proches mais presque inaccessibles de nos côtes. Et si l’intelligence ne prenait pas forcément la forme qu’on attend d’elle ? Une histoire dans son laquelle je me suis agréablement laissé porter, étant moi-même plongeur.



Ivresse ignée, Florian Bonnecarrère



Une nouvelle mêlant alchimie, magie et créatures fantastiques. L’héroïne se construit une armure qui l’aidera à chasser le dragon.



La Bête, Pascaline Nolot



Échoués sur une île déserte, nos aventuriers se trouvent confrontés à une faune bien étrange sortie tout droit de contes de fées. De savoureux rebondissements dans ce texte teinté d’un certain humour noir.



Le dernier des Massaliotes, C.D. Inbadreams



On peut voir cette nouvelle comme un clin d’œil aux origines marseillaises de Sombres Rets. Il ne manque que l’odeur du romarin et le chant des cigales pour y être tant on est immergé dans cette ambiance méridionale. Quand le chasseur devient gibier, on peut se demander s’il ne le mérite pas.



L’épave du Bout du Temps, Sylwen Norden



On s’échapperait volontiers pour ce havre hors d’atteinte des méfaits de l’humanité. Une nouvelle bien ficelée qui dévoile l’origine de nos croyances les plus anciennes, dépeignant sans ambiguïté l’arrogance et le penchant belliqueux de notre espèce.



Game over, Virginie Perraud



L’origine du tempérament machiavélique de certains de nos animaux familiers peut-être enfin dévoilé ici. Un châtiment inventif pour des esprits criminels qui se rapprochent ainsi de leur nature bestiale.



La Dernière Neige, Delphine Hédoin



Une nouvelle pleine de féerie qui nous fait découvrir un bestiaire des plus exotiques. Dans son style propre, elle m’a évoqué l’esprit des fables écologiques de Miyazaki. Si on est sensible à la nature (comme moi), on se laisse facilement emporter.



Inari no Shinden, Ophélie Hervet



Réel dépaysement dans ce conte folklorique aux accents japonais. Point de monstres ici, mais des créatures facétieuses et bienveillantes inspirées de la sagesse orientale. Un petit garçon et un kitsune (renard légendaire) en quête de réponses se trouvent l’un l’autre.
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Le Vampire des Origines, Livre 2 - Anthologie

Une anthologie, c'est un peu comme un assortiment de petits biscuits ! Vous savez, ceux dans les grosses boîtes en fer, avec trois étages, et dont on aime tous les goûter, même si nous avons toujours des préférences ;)

Il y a nos favoris, qui se dévorent trop vite et que l'on aimerait pouvoir trouver en paquets individuels pour s'en repaître jusqu'à plus faim.

Ceux qui ne nous inspirent pas trop à vue d'oeil, mais qui une fois dans la bouche s'avèrent être délicieusement surprenants.

Ou bien ceux dont l'apparence vous fait succomber, mais qui finalement sont moins savoureux qu'espérés, voire carrément décevants...

Voici donc 15 petits récits (ou biscuits) vampiriques, écrits par des auteurs différents, à consommer sans modération...

Une collation qui m'a procurée des sensations diverses et inégales, dans laquelle les mordus du genre trouveront quelques délices à se mettre sous les crocs, et comme moi, des auteurs à suivre ;-)

Rappelons également que cette anthologie a remporté le Prix Masterton 2016

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Vampire malgré lui - Anthologie

Envoyer valser les vieux poncifs rattachés au vampire, voilà un postula bien intéressant ! C'est donc avec enthousiasme que je me suis lancée dans cette anthologie, en oubliant même que les vampires, c'est moins ma tasse de thé que les loups-garous. C'est parti pour mon avis texte par texte :



Chapitre Premier de Jean-Paul Raymond nous conte les tentatives désespérées d'un écrivain d'entamer son roman. Entre voisins et épouse qui le dérangent, et l'angoisse de la page blanche, rien n'est fait pour l'aider. Si l'imbrication réel/fiction est amusante, la fin convenue que l'on voit arriver très vite dessert malheureusement cette réflexion autour de la création, qui restera à l'état d'ébauche. Une entrée en matière pas très heureuse.



Comme un cœur qui bat de Tepthida Hay : embarquons cette fois dans un univers victorien et... steampunk ! Univers très sympathique, nouvelle sombre, sort du personnage mystérieux, une jolie nouvelle qui remet l'anthologie sur de très bons rails ! Avec un zeste d'humour mordant, tout y est.



Noblesse d’âme de Lydie Blaizot : habituée des récits vampiriques humoristiques, tendance (très) ironique, Lydie Blaizot ne dépare pas à ses habitudes avec cette réjouissante nouvelle où une adolescente est élevée par une grand-mère au caractère bien trempé et aux dents bien affûtées !



Neverland de Henri Bé interroge, à l'instar de la Claudia de Anne Rice, l'effet de demeurer piégé dans un corps jeune mais immortel, donc immuable. Le tout en raison d'un traitement expérimental. Poignant, mais aussi un peu malsain par cette réflexion sur l'âge du corps/l"âge de l'esprit.



Les Naömis de Jean Vigne nous entraîne dans la jungle, domaine des chauve-souris vampires et d'une mystérieuse tribus aux moeurs sanglants. On renoue avec les poncifs de l'aventure, à ceci près que la première (et stupide) victime est un homme et l'héroïne qui tient jusqu'au bout ou presque, une femme.



Petrus de David Osmay nous présente un... chat vampire. Chat qui utilise sans vergogne les conquêtes d'un soir de son maître pour se nourrir, tant pis si le maître en question en perd la raison, persuadé de les tuer dans son sommeil. Un vampire, chat ou humain, demeure cruel... Une nouvelle glaçante. On ne regardera plus son petit compagnon à 4 pattes de la même manière.



Cuttle Feesh de Alice B. Griffin, pour le coup, envoie carrément valdinguer à l'autre bout de l'espace les mythes du vampire ! Ici le suceur de sang est un être extraterrestre à tentacules, acteur et capable de changer de forme à volonté. Et qui doit incarner Vlad Tepes. Une nouvelle surprenante, presque un gag, mais ça change !



Les dents de Kitty de Patrice Verry nous présente une fillette affligée de canines trop longues. Réflexion sur un défaut physique voyant, sur la façon dont il construit un enfant, sur les secrets de famille, le texte aurait pu être encore mieux exploité si sa chute n'avait pas été telle qu'elle l'est.



Si tous les rois de la Terre, de Olivier Boile lie les vampires aux grands de ce monde. Une idée qui aurait été intéressante si l'abondance de références historiques n'avaient pas transformé le texte en un cours d'histoire ennuyeux. La période napoléonienne n'étant pas, de surcroît, ma période préférée.



Dis-moi qui tu manges de Malaika Macumi présente un vampire allergique à tout sauf au sang pur. Allez donc en trouver à notre époque ! Je n'ai pas aimé la chute de ce texte qui pourtant partait bien.



Déchéance de Patrice Mora m'a carrément déplu. Déjà, j'ai un peu de mal avec la figure vampirique. Tout dépend de comment elle est traitée, mais trop de sang, je n'aime pas trop. Et j'ai les zombies en horreur. Alors un mélange des deux, accompagné de scènes de massacre, le tout dans une ambiance de fin du monde grand-guignolesques, très peu pour moi.



Mademoiselle Edwarda de Vincent Tassy a reçu le prix Merlin cette année pour ce texte. A la lecture, j'ai su pourquoi. Si le côté cru et sanglant m'a dérangée (mais c'est à cause de ma sensibilité), je suis admirative de la psychologie du personnage narrateur. Vincent Tassy nous montre ici le drame d'un homme qui, à l'aube d'une opération qui lui permettra enfin d'être une femme, se retrouve changé en vampire. Donc, immuable. L'auteur rend très bien le drame de ce personnage, les difficultés également de s'accepter et de se faire accepter pour les transgenres, et toute la tragédie, pour eux, ne pas être né dans le sexe auquel ils se sentent rattachés. Une très émouvante nouvelle, ancrée dans des réalités d'aujourd'hui, valables même sans le côté vampirique.



En résumé, une anthologie qui recèle son lot de pépites, qui plaira sans aucune doute aux amateurs de vampires. Pour ma part, cette abondance de vampires et de sang m'a mise plutôt mal à l'aise (en même temps, comme je le disais, j'ai du mal avec les vampires ^^"), mais cela ne retire rien à la qualité de cette anthologie.
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Anthologie de nouvelles steampunk, tome 3 :..

On se retrouve aujourd’hui avec le troisième tome de l’anthologie de nouvelles steampunk des éditions Oneiroi, intitulé Exploration et frontières culturelles. Un nouveau recueil de quatre nouvelles pour vous permettre de découvrir ce qu’est le steampunk à travers la plume de différents auteurs. Cette fois, ce sont Tepthida Hay, Caroline Léger, Benjamin Lupu et Ostramus qui nous emmènent en balade dans leur machine à remonter le temps.



Renaissance, de Benjamin Lupu

Cette première nouvelle nous emmène en Asie, où le richissime homme d’affaires Rukfus Tock arpente les mers à bord de son aérostat, le Bougainville, à la recherche de précieuses reliques immergées. On y suit en particulier son plongeur, Charles, et sa fille Eugénie, lors d’une rencontre entre le colonialisme parisien et le mysticisme des pêcheurs asiatiques qui vénèrent une créature à la Cthulhu, du nom de Biaguna. Si j’ai bien aimé l’originalité de la situation, j’ai cependant regretté de trop nombreuses ellipses qui donnent l’impression d’un final un peu brouillon.



Casque de cuivre et chapeaux de feutre, de Caroline Léger

L’autrice nous propose ici une nouvelle sans doute un peu plus classique sur la manière dont les romans nous sortent de notre quotidien parfois bien morose. Lucie, son héroïne, travaille dans un salon où les gens viennent chercher un peu d’évasion à l’aide de casques de cuivre qui les téléportent dans l’univers de leurs romans favoris. Je comprends qu’on puisse devenir addict ! C’est un récit plein d'émotions et j’ai trouvé Lucie très attachante. Le final est bien trouvé, c’est plaisant à lire. Que demander de plus ?



Précieuses entrailles, de Tepthida Hay

La nouvelle de Tepthida Hay est sans aucun doute la plus dépaysante. Elle nous emmène en Australie, auprès des pêcheurs d’huîtres et de perles. On y fait la connaissance d’Elsie, une jeune femme coincée entre un père indifférent et un mari violent qui lui a été imposé. Une histoire d’esclavage dans un décor exotique, où la maternité est exploitée comme une ressource minière, jusqu’à épuisement du filon. De belles idées et une lecture agréable, même si le final est un poil facile. La plume est fluide et touchante, un joli moment de lecture.



Illusions d’outre-temps, d’Ostramus

Il s’agit d’un texte qui se déroule dans le même univers que le Traité de chronoportation de l’auteur. On y suit un éditeur qui lance un appel à textes dans l’intention de publier le manuscrit d’un uchroniste, c’est-à-dire un voyageur temporel capable de créer une uchronie en modifiant des éléments du passé. Cette nouvelle est truffée de bonnes idées et le concept d’uchronisme en lui-même est génial. Le seul bémol concerne les personnages qui m’ont un peu laissée de glace, mais je suis néanmoins heureuse d’avoir pu découvrir l’univers d’Ostramus par ce biais. Son roman me fait très envie, seul son prix me retient malheureusement.



Au final, ces recueils sont pour moi comme une petite bouffée d’air frais, un moyen de prendre ma dose annuelle de steampunk ! Le quatrième volume a d'ores et déjà rejoint ma liste d’envies, rendez-vous très vite pour en reparler.
Lien : https://etemporel.blogspot.c..
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Anthologie de nouvelles steampunk, tome 2 :..

Dans le cadre du Bingo à Vapeur dédié à la découverte de la littérature steampunk, je me suis lancée dans la lecture de ce recueil de 4 nouvelles aux styles assez variés. de jolies découvertes sur le thème de la mécanique et de la lutte des classes.



Mon avis sur le recueil



Un recueil de nouvelles totalement steampunk et totalement féminin surtout. Ici, les quatre nouvelles sont écrites uniquement par des autrices françaises, alors que le recueil précédent équilibrait les genres.



Le sujet exploité ici est la lutte des classes et la mécanique et chaque autrice a su apporter son univers autour de ce thème assez contestataire. On sent venir les grèves, la peine des travailleurs, le mépris du patronat dans un monde uchronique où les automates remplacent les humains ou les aident dans leurs tâches ingrates. le féminisme est assez présent dans trois des nouvelles, ce qui est assez appréciable.



De manière générale, le recueil est bien équilibré malgré la diversité des univers proposés. Cependant, j'ai eu une préférence pour la nouvelle Bang Bang de Johanna Marines du fait de sa construction et du sujet traité. Ce fût une bonne surprise pour moi car j'ai lu d'autres romans de cette autrice comme Cendres que j'avais peu apprécié. Dans cette nouvelle, j'ai senti une évolution du style de l'autrice très appréciable qui m'a donné envie d'aller plus loin et de lire d'autres livres de sa plume.



Mon deuxième coup de coeur est pour Maudite Lumière de Noémie Lemos dont je découvre la plume, et dont j'ai beaucoup apprécié l'univers et les questionnements induits par sa nouvelle. J'ai envie d'en apprendre davantage sur cette histoire et je serais curieuse de lire un roman sur le sujet.



Chaque nouvelle interroge le lecteur sur un monde mécanique et la manière dont le petit peuple est traité. Une autre manière d'aborder le steampunk sans pour autant s'intéresser à de grosses avancées technologiques. En ce sens, c'est une bonne porte d'entrée pour qui souhaite découvrir la littérature steampunk.



Mon avis pour chaque nouvelle



Bang bang, Johanna Marines



Résumé : Dans un monde où les automates ont pris le pouvoir après des années d'esclavage par les hommes, Andreï Estonwell, petit-fils de leur créateur originel s'est fait capturer par un groupe mécanique. Depuis sa cellule, chaque jour s'égrène d'un coup de feu tandis que les automates le torturent pour mettre la main sur leurs plans de conception. Ils souhaitent pouvoir vivre la seule chose que les humains leur ont refusé : la possibilité de rêver.



Mon avis : Une nouvelle d'une construction magistrale rythmée par des scènes du présent et du passé d'Andreï, et les coups de feu tandis que les jours passent. le récit est narré à la première personne, ce qui accentue l'immersion du lecteur dans ce kidnapping, aux côtés de la victime. J'ai particulièrement apprécié le sujet de fond sur lequel repose cette histoire : dans un monde où les robots remplaceraient les humains sur des tâches fatigantes, leur ôter l'espoir est-il une bonne chose ? Les robots peuvent-ils et doivent-ils rêver ? Qu'est-ce qui définit l'humanité ? Est-ce la capacité à se projeter dans un futur ou la volonté de permettre aux autres de le faire ? le lien entre les robots et des travailleurs humains face à une société déshumanisée ultracapitaliste est assez facile à réaliser. La fin de cette nouvelle, tout comme sa construction est magistralement bien pensée. Elle repose sur l'idée de la créature qui échappe à son créateur. le créateur perdra lui aussi tout espoir à l'issue de cette tragédie, comme une revanche des robots pour ce qu'ils ont dû subir.



La nouvelle élite, Tepthida Hay



Résumé : Rose, jeune ouvrière vit dans une France uchronique qui cultive le Talent en vue de faire progresser la science et l'humanité. Cela occasionne de nombreux concours où chacun peut se démarquer grâce à son intelligence. En vérité, souvent des hommes de bonne famille. Rose décide de participer à un concours de Talent en vue de montrer qu'il manque une chose dans cette société bien huilée : le rêve, l'Art, le beau qui ont tout autant leur place dans ce monde que Le Progrès.



Mon avis : Faire progresser l'humanité sans prendre le temps de rêver ? le monde n'est réservé qu'à une élite dans cette nouvelle qui évoque aussi le terrorisme anticapitalisme que le rêve. On y croisera Jules Verne, blasé par la création scientifique et qui regrette de ne pas avoir poursuivi l'écriture de ses récits de fiction. Rose est une héroïne au courage incroyable dans une société où les femmes de basse condition sont méprisées doublement par les juges masculins des concours de sciences. Elle va devenir une figure d'espoir pour le petit peuple tout en cachant un terrible secret. Mon seul regret concernant cette nouvelle est le style : On sent que l'autrice aime les récits de Jules Verne et tente de coller à un style fin XIXème dans son écriture. Mais je suis personnellement passée à côté. J'ai trouvé que cela desservait un peu la nouvelle si on n'apprécie peu l'exercice somme toute impressionnant.



Les pies voleuses, Catherine Loiseau



Résumé : L'inspecteur Alceste Barnier se voit confier une enquête sur une série de vols auprès de riches personnalités. Au fil de son investigation, il va comprendre que les victimes sont ciblées par un gang qu'il baptisera les pies voleuses, aux revendications politiques. La chasse à la pie va commencer, sous les flash des journalistes toujours présents au mauvais moment...



Mon avis : Une nouvelle policière façon roman-feuilleton dans le pur style de Catherine Loiseau. On y croise une comtesse aussi belle que stupide, un inspecteur amateur de belles femmes, un adjoint timide mais efficace et surtout un gang de voleurs aidés d'inventions dignes de Léonard de Vinci. Tout s'enchaîne assez vite du fait de format nouvelle mais cela n'empêche pas l'inattendu et les rebondissements. Les Pies sont des robins des bois steampunk, ajoutant une dimension politique à leurs vols et les mettant en scène pour s'attirer la sympathie du petit peuple. Une jolie enquête mouvementée dont l'inspecteur Barnier ne sortira pas indemne à coup sûr !



Maudite lumière, Noémie Lemos



Résumé : Armand Ferrand, jeune ingénieur diplômé, vient inspecter une usine de féélectricité à la demande de son propriétaire afin d'en améliorer le rendement. D'abord enthousiaste, il prend vite conscience des conditions déplorables dans lesquelles les ouvrières travaillent. Une découverte scientifique très importante va l'amener à réaliser des choix difficiles qui ne sera pas du goût de tout le monde.



Mon avis : Dans cet univers où l'électricité est réalisée grâce à la magie des fées, les ouvrières trient sans relâche de minuscules fées afin d'apporter la précieuse énergie à tous. Affublées de lunettes, dans une pénombre totale, le labeur est dur et ce n'est qu'une partie des maux dont souffrent ces femmes. L'arrivée de l'ingénieur va bouleverser la donne, même si cela ne sera pas entièrement positif. J'ai beaucoup apprécié l'univers déployé ainsi que les questions sous-jacentes de cette nouvelles. Dans cette histoire, Noémie Lemos interroge la productivité au détriment du bien-être des employés, dans un univers profondément sexiste et méprisant envers les petites gens et les femmes surtout. Les patrons de cette usine font preuve d'hypocrisie en embauchant des anciennes prostituées pour faire acte de charité mais en profitent largement. le traitement des fées est inhumain. La méthode scientifique qu'utilise Armand se heurte aux mêmes préjugés sexistes de ses confrères que dans les autres domaines de ce siècle de "Progrès". La mésalliance entre les nantis et le bas-peuple n'est pas non plus tolérée. L'intrigue nous emporte de plus en plus vers l'horreur et la réalité des choses à travers les yeux naïfs d'Armand. Même son ami médecin s'avère plus ou moins fiable, poussé par une curiosité scientifique morbide et l'appât du gain plus que par la volonté de soigner. On ressort grandi de cette nouvelle qui invite à réfléchir sur de meilleures conditions de travail et vers une grève inéluctable.



En conclusion : Mécanique et lutte des classes est un recueil de nouvelles équilibré qui nous interroge sur le capitalisme, la main d’oeuvre, les petites gens et surtout les automates dans un monde dirigé soit par un patronat sexiste, soit par des ouvriers mécanisés. Une belle manière de parler de notre passé ou de notre présent par le biais de l’uchronie. Je vous recommande chaudement de découvrir ce recueil pour goûter un peu au steampunk, surtout si vous préférez les lectures courtes.
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Anthologie de nouvelles steampunk, tome 3 :..

Comme les deux premiers, ce troisième - et à ce jour dernier - volume de la collection d'anthologies de nouvelles steampunk des Editions Oneiroi propose quatre nouvelles autour des mêmes thématiques : l'exploration, les frontières, les différences culturelles.



Contrairement aux deux premiers volumes, j'ai trouvé que la qualité des quatre nouvelles variait sensiblement. Deux m'ont bien plu mais sans plus, alors que deux autres m'ont beaucoup séduites, avec une mention spéciale pour la dernière, géniale mise en abîme sur le thème de l'exploration temporelle et de l'uchronie.



Je ressors de la lecture de ces trois volumes avec un vrai plaisir de lecture satisfait, et l'impatience de découvrir les prochaines publications de cette maison d'édition.
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Belle Époque

Ça fait un moment que je voulais lire cette œuvre, j’avais prévu de le lire dans l’année, mais j’ai précipité les choses pour l’un de mes challenges et j’en suis ravie.

En écrivant cette chronique, je me suis rendue compte que cette anthologie suivait un “ordre thématique” précis et que chaque nouvelle amenait au prochain sujet donc à l’histoire suivante. Et c’est fort.



On commence doucement en introduisant deux figures emblématiques de la Belle Époque : Baudelaire, Gautier, les dernières correspondances de Delphine Schmitz qui nous mette dans l’ambiance artistique typique de cette période, avec les dérives et les illusions qui l’accompagnent.

C’était intéressant de découvrir le lien entre les deux et surtout un pan de vie de l’auteur des Fleurs du mal, mais j’ai eu un peu de mal à entrer dans le récit.



La Belle Époque est une période d’insouciance, mais également de progrès, qui s’étend de 1871 à 1914, en France et dont Paris en est le symbole, notamment avec ses expositions universelles, une ambiance festive voire frivole comme dans Brume de guerre de Philippe-Aurèle Leroux où même si l’un des héros morfle, on a bien ressenti l’atmosphère un peu bohème entre les flâneries sur le Trocadéro et la fumerie d’opium dans le fameux éléphant du Moulin Rouge. J’ai adoré cette nouvelle.



Cette époque est également connue pour ses addictions à l’absinthe ou à des drogues, certaines plus exotiques que d’autres (pavot, opium, éther). Plusieurs nouvelles en font mention ou traitent du sujet et de la folie que cela entraîne. Dans Une mèche de cendre de Chris Vilhelm, on quitte Paris pour un manoir à flanc de falaise où le héros passe une nuit effrayante après avoir siroté la moitié de la carafe d’absinthe. Était-ce vraiment un rêve ? L’ambiance changeait des nouvelles précédentes, pour une atmosphère plus sombre, c’était sympa et dépaysant.



Avec Même si nos peurs ne meurent jamais de Nepenth S., le sujet sous-jacent est la folie. Deux orphelins se lient d’amitié, un lien les unit : leurs pères étaient fous. C’était original : une nouvelle à deux voix. L’auteur Népenth S. s’est inspirée de deux nouvelles de Catulle Mendès pour mettre en scène la démence des deux paternels, l’un chapelier, l’autre possédé par un démon. J’ai adoré, ça s’est lu super vite et c’était aussi surprenant (surtout pour la chute) que plaisant.



On quitte la psychiatrie pour la médecine dans La Fée Mutilée d’Alexandra Fiordelli où le héros se passionne pour les cadavres. Il cherche sa place jusqu’à ce qu’il la trouve en assistant à une foire aux monstres où il se fascine pour la Fée Mutilée.

L’atmosphère est sombre et dérangeante avec un narrateur glauque à souhait. Je sais que j’ai aimé cette histoire, néanmoins j’étais incapable de transmettre mon ressenti, mais après une pause de plusieurs heures, je peux : c’est un récit entêtant qui se marie parfaitement à une ambiance freaks show que j’ai adoré.



On continue à découvrir le monde des monstres de foire avec Ma belle époque d’Alex Mauri où la femme à barbe, Louise, écrit à ses parents qui l’ont jetée dehors et leur raconte la manière dont elle a réussi à s’en sortir. Un récit court mais rendu intéressant par la sordide expérience du personnage principal.



C’est donc tout naturellement qu’on passe de la fascination qu’exercent la Fée Mutilée et la femme à barbe à l’envoûtement que provoque la grande Sarah Bernhardt dans L’Ombre de soi-même de L. Azarii. On la découvre sur la fin de sa vie… à moins que ce ne soit le moment où elle perd sa jambe… hantée par les rôles qu’elle a joués.

Ne connaissant rien à cette actrice célèbre, à part les nombreux titres qu’on lui a donnés au fil de sa carrière, je suis complètement passée à côté de cette nouvelle. Je n’ai eu aucun mal à comprendre le gros de l’histoire, mais je n’ai pas accroché au personnage principal que j’ai trouvé hautaine. J’aurais mieux fait de lire l’article qui suit en premier, ça m’aurait éclairé sur certains détails, notamment les relations entre les personnages ou sur l’état de santé de Sarah.



On poursuit notre lecture toujours avec cette fascination des femmes, cette fois, c’est La Danseuse rouge de Caroline Blineau. Le personnage principal est obsédé par cette danseuse exotique. Tout le début, on ignore si elle existe réellement jusqu’à ce qu’il ait un geste déplacé et tout devient soudain réel.

Une nouvelle entre rêve et réalité qui m’a fait hésiter sur le la santé mentale du personnage. C’était bien joué.



L’œil du photographe de Tepthida Haye nous propulse aux côtés d’un journaliste, Edmond, qui mène une enquête sur un mystérieux photographe Théophile Delfosse dont les cartes postales et surtout son modèle Arabelle crée un engouement en France et dans toute l’Europe .

C’est une nouvelle fantastique, on sent tout du long le mystère qui plane autour des personnages. J’ai adoré l’ambiance sombre et angoissante qui se dégage au sein du domaine de Delfosse.



Dans la même veine surnaturelle, la nouvelle Nuit de Aaron Judas avec comme objet transitionnel l’appareil photo. Mais cette fois, celui qui le manie est un spirite… le célèbre Allan Kardec dont les derniers jours de vie sont retranscrits par son élève.

Toute l’originalité de ce récit tient à sa forme : le journal. Ce format nous permet de plonger directement dans l’occulte puisque le héros sait ce qu’il fait et nous en fait part, mais son assurance nous empêche de ressentir l’angoisse qu’est censée provoquer une nuit dans une crypte. Dommage.



Pour Esprit es-tu là ? d’Andréa Deslacs et Catherine Loiseau ai-je vraiment besoin d’en préciser le thème ? Une séance de spiritisme dans la société mondaine. La domestique Léa a hérité des pouvoirs occultes de sa grand-mère. Saura-t-elle démêler la vérité lors de cette réunion ?

En ce qui me concerne, je n’ai eu aucun doute sur ce qui se passe. J’ai particulièrement aimé ce récit dès le moment où Léa suit Blaise et ce qu’elle découvre.



Les cinq dernières nouvelles de cette anthologie sont des réécritures de textes fantastiques dans un contexte contemporain. Je suis assez partagée quant à ces nouvelles, certaines m’ont plu, d’autres moins.



La première, Béance de Mahaut Davenel, nous narre les débuts de deux vampires… en tout cas, j’ai eu l’impression que Raphaël ne l’était pas depuis longtemps et que Nafalia était encore plus jeune quand il la trouve.

J’ai beaucoup aimé l’ambiance qui se dégage de ce texte, l’utilisation des masques m’a bien plu, mais ce n’était pas assez présent pour être prégnant à mon goût.



Dans Les Yeux des serpents de Cyril Fabre, le narrateur est pourchassé par des créanciers. Il finit par se cacher dans le sud de la France et se fait embaucher comme chauffeur par un comte.

Le récit est raconté de façon crue, et très orale. Le ton était un peu perturbant au milieu de cette anthologie, moins soutenu.



Avec Accord triton sur ma sensibilité de Nolwenn Pamart, on découvre René et Lydie, deux colocataires. Le premier jette un regard extérieur sur son amie et les relations sans lendemain qu’elle enchaîne et la seconde nous présente sa vision jusqu’au soir de trop où elle rencontre Merméros le triton.

Le début m’a laissé indifférente. J’ai surtout aimé la fin et le conclusion qui en résulte : ses expériences l’ont façonnée et ça lui convient.



J’ai été agréablement surprise par la nouvelle Ses mains de Florence Barrier, pas par l’histoire en elle-même où il ne se passe pas grand-chose au final : une femme d’affaire d’une quarantaine d’années fait le triste constat qu’elle vieillit : cheveux blancs, pattes d’oie, etc. Elle décide de passer chez le coiffeur avant une réunion importante, et découvre le bien-être que procure un bon massage du cuir chevelu. En chinant, elle est attirée par une main en guise de décoration. Ce qui m’a tellement plu dans ce texte, ce sont les descriptions. L’autrice prend le temps et on ressent le poids des années qui pèse aussi bien sur la narratrice que sur nous, lecteurs. J’ai adoré ce transfert de sensation.



La Licorne borgne de Guillaume Lemaître est le nom donné à une drogue aux conséquences désastreuses, surtout sur les fœtus. C’est la raison pour laquelle Aliénor et Pacôme se rendent en Inde, dans une clinique, afin de choisir une mère porteuse.

La nouvelle est courte, mais sacrément efficace. Ça m’a glacée et j’ai adoré.



Avec cette anthologie, je m’attendais à une lecture moins abordable en raison du thème. J’ai été agréablement surprise. J’ai aimé toutes les nouvelles, mais ce sont surtout les articles qui m’ont enthousiasmée : ils sont super pointus. Je connaissais certains faits, certaines coutumes de la Belle Époque, mais j’en ai découvert d’autres et cela a éclairé ma lecture.
Lien : https://psylook.kimengumi.fr..
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