Terry Pratchett

Josué avait déjà entendu rire un troll. C’était un bruit auquel on ne s’habituait jamais.

« Quelle cause défendent ces manifestants ?
— Tout ce que vous voudrez, on l’a ! Les inconditionnels des soucoupes volantes. Les théoriciens du complot persuadés que le signal des étoiles annonce le grand retour des communistes.
— Ou de Hitler, ajouta Sheridan, hilare. Le vieil Adolf est un bon candidat, lui aussi.
— Le contraire m’aurait déçue.
— Les catholiques qui s’interrogent sur l’état de grâce des êtres galactiques à l’origine du message. Les islamistes qui craignent que le Penseur ne soit blasphématoire : serions-nous en train de créer une image de Dieu ? À l’autre bout du spectre, on a aussi des adeptes de sectes chrétiennes selon qui il faut précisément construire cette machine parce qu’elle détruira le monde et précipitera l’avènement du Christ. Faites votre choix.

À vrai dire, pire est l'ennemi, plus belle la vaisselle qu'on sort et de qualité les biscuits qu'on sert. On peut lui souhaiter les pires calamités après coup, mais tant qu'on l'a sous son toit, on lui donne à manger jusqu'à ce qu'il s'étouffe.

("La mer et les petits poissons")

- Mais elle gagne toujours !
- Et alors ?
- Dans les autres disciplines, on n'a en principe le droit de gagner en compétition que trois ans d'affilée, après quoi on se met un moment en retrait.
- Ouais, mais là, c'est de la sorcellerie, rappela Nounou. Les règles sont différentes.
- Comment ça ?
- Y en a pas.

("La mer et les petits poissons")

Rien de tel qu'un uniforme pour exprimer les individualités.

("La mer et les petits poissons"

- [...] L'ignorance bien orientée, c'est la clé du savoir.

("Rejet par l'Université de procédés diaboliques")

- [...] À quoi bon une université sinon à révéler que tout ce qu'on croit savoir est faux ?

("Rejet par l'Université de procédés diaboliques")

- [...] S'ils rencontrent des problèmes, ma porte est toujours métaphoriquement ouverte.
- Métaphoriquement, monsieur ? demanda Stibon.
- Oui, Mais, techniquement, elle est évidemment fermée à clé.

("Rejet par l'Université de procédés diaboliques")

Le désir est multiforme.

- Qu'est-ce que... vous avez senti ?
- Difficile à expliquer, répondit Clamp. Mais j'ai cru entendre une odeur de goût à la framboise.

[...] Moite était plus que moite. Autant dire qu'il était si trempé qu'il devait approcher du sec par l'autre côté.

La ruse peut remplacer la réflexion jusqu'à un certain point, et ensuite on meurt.

« Quand les vieilles dames parlent méchamment à leur chien, ce chien est leur déjeuner. »

Une barbe à papa aussi grosse devait dissimuler une sacrée lame de rasoir.

Il est malade comme un chien*.

*Selon l'"Index des nausées animales" de Fléchier, celle du chien arrive en cinquième position dans la liste des « je voudrais être mort». En tête figure celle de l'aigle dégarni, capable de vomir sur trois pays à la fois.

- Le bibliothécaire doit avoir des bananes, intervint Rincevent.
- Vous êtes sûr ? dit Macarona.
- Je crois que le bibliothécaire a une devise dans ces cas-là : "Si tu essayes de me prendre mes bananes, je les récupérerai dans les mains glacées de ton cadavre."

- Quelle impression cela fait-il d'être un orque, monsieur Daingue ?
- Je n'en suis pas sûr. Quelle impression cela fait-il d'être un humain ? répliqua Daingue.

- Changement de marée, dit-elle au crustacé, alors on va faire une petite balade.
Elle le lâcha dans son cabas et se dirigea vers les pelouses de l'Université.
Deux étudiants mages diplômés travaillaient dans le chantier de construction navale voisin. L'un deux la regarda et demanda :
- Vous avez le droit de marcher sur les pelouses de l'Université, mademoiselle ?
- Non, c'est strictement interdit au personnel de cuisine, répondit Glenda.
Les étudiants échangèrent un regard.
- Ah, bon, fit l'un.
Et ce fut tout.

Après la mort, les gens oublient la folie, mais ils se souviennent de l'éclat.

- Je note le sarcasme. En tant que mage, je dois vous prévenir que les mots ont du pouvoir.
- Et moi, en tant que politicien, je dois vous prévenir que je suis déjà au courant.