Citations de Terry Pratchett (3845)
Josué eut du mal à dissimuler sa gène.
- Si vous avez vérifié tout cela, vous savez sûrement que j'ai fait dans mon froc pendant l'affrontement.
- Devriez-vous baisser dans mon estime pour autant ? Dans l'ensemble du règne animal, il a toujours relevé du bon sens de lâcher du lest en cas de danger. Tous les champs de bataille le prouvent.
- Ainsi vous êtes devenu un héros. Vous portiez une cape ?
Josué n'aimait pas les sarcasmes.
- Plutôt un ciré les jours de pluie.
- C'était une plaisanterie...
- Je sais.
- Où sommes-nous ?
- Ailleurs, j'imagine. Tu sais... un genre de Narnia.
Plus tard, tout le monde se souviendra d'où il se trouvait le Jour du Passage. Pour la plupart des gens, c'était : dans la merde.
- C'est Lobsang qui a trouvé votre adresse.
- Qui est Lobsang ?
- Moi, répondit le distributeur de boissons.
- Vous êtes un distributeur de boissons.
- Votre hypothèse est incorrect, quoique, notez bien, je pourrais produire en quelques secondes le breuvage de votre choix.
En temps normal, quand rien ne réclamait son attention, il écoutait le Silence.
Et j'ai parleu au Crapud*, poursuivit Margot. il a dit que j'aetais pwint oblijeu de swive la tradission, vos saveuz. C'eut les dwats de l'ome, il a dit.
- Ben, t'es pwint umaene, fit sèchement observer Jeannie.
- Dans la vie, comme pour les céréales du petit déjeuner, il vaut toujours mieux lire le mode d'emploi sur le paquet.
- Vous voyez, des fois on regarde l'univers, on se dit "Et moi alors ?", et on entend l'univers qui réplique : "Ben, et toi alors ?"
Unité parut réfléchir à la remarque.
- Ben, et vous alors ? dit-elle.
- Imaginez... un puzzle, tout en vrac. Mais... je suis très fort pour repérer les bords et les formes. Très, très fort. Et toutes les pièces sont en mouvement. Mais, parce qu'elles étaient autrefois liées les unes aux autres, elle gardent, de par leur nature, un souvenir de ce lien. Ce souvenir, c'est leur forme. Une fois certaines à leur place, c'est plus facile pour les autres. Oh, et imaginez tous les morceaux éparpillés dans l'ensemble des possibles, susceptibles de se mélanger au hasard avec des morceaux d'autres Histoires.
- Vous pouvez comprendre ça ?
- Oui. Je crois.
- Bien. Tout ce que je viens de dire, c'est n'importe quoi. Ça n'a rien à voir avec la vérité. Mais c'est un mensonge que vous pouvez... comprendre, je pense.
- C'est ça. Il faut évoluer avec son temps. Je veux dire, est-ce que le citadin moyen craint la famine ?
- Non, il croit que les aliments poussent dans les magasins.
Les habitants d'Ankh-Morpork, affirmait la Guilde, étaient des gens solides, pétris de bon sens, ils n'avaient aucune envie de chocolat fourré à la liqueur de cacao et n'avaient rien à voir avec ces étrangers mous et prétentieux qui voulaient de la crème dans tout. En réalité, ils préféraient des chocolats essentiellement à base de lait, sucre, graisse de rognon, sabots, babines, humeurs diverses, crottes de rat, plâtre, mouches, suif, fragments d'arbre, cheveux, ouate, araignées et cosses de cacao pulvérisées. Autant dire que, selon les normes alimentaires des grands centres chocolatiers de Borogravie et de Quirm, le chocolat morporkien appartenait officiellement à la catégorie des fromages et échappait de peu, n'étant pas de la couleur adéquate, à la qualification de « coulis de tuile ».
Koan 124 : « C'est étonnant ce qu'on voit quand on garde les yeux ouverts. »
Il y avait aussi sa figure. Un masque délicat sur une structure osseuse comme de la porcelaine, maquillé par un clown. Un clown aveugle, sûrement. Et qui portait des gants de boxe. Dans le brouillard. Dame Ligion posait sur le monde des yeux de panda et son rouge à lèvres ne colorait sa bouche que par accident.
- Et mon frère ? Hein ?
Nous y voilà, songea Suzanne.
- Il n'est pas ton frère. J'ai un peu menti, avoua-t-elle. Pardon.
- Mais vous avez dit...
- Il fallait que j'amène le sujet en douceur. C'est une de ces questions qu'il faut aborder par petits bouts, malheureusement. Il n'est pas ton frère. Il est toi.
- Alors je suis qui, moi ?
Suzanne soupira.
- Toi. Vous deux... êtes toi.
- [...] C'est ton frère.
C'était un mensonge. Mais il n'était pas prêt à entendre la vérité.
Au vu de sa mine, il n'était pas prêt à entendre le mensonge non plus.
- Mais vous êtes l'un d'eux. Je le vois, même sous tous ces... ces machins !
- J'étais l'un deux, reconnut dame Ligion. Maintenant je dirais que je suis l'un de moi.
- Mais... vous étiez le cinquième cavalier de l'Apocalypse ! dit Lou-tsé.
- Et je parie que tu ne te souviens pas de mon nom.
Lou-tsé hésita.
- Non, répondit-il. Je crois ne l'avoir jamais entendu.
Le cavalier se retourna. Il avait les yeux noirs. Complètement noirs. Luisants, noirs sans blanc du tout.
- Mon nom, dit le cinquième cavalier, c'est...
- Oui ?
- C'est Ronnie.
Sa figure avait ceci de bizarre, se dit après coup Lobsang, qu'on l'oubliait facilement. Il n'avait jamais connu de visage aussi dépourvu de traits distinctifs. On y voyait un nez, une bouche, des yeux, tous sans grands défauts, mais, allez savoir pourquoi, ils ne faisaient pas un visage. Ce n'étaient que des composants qui ne formaient pas un tout dans les règles. Ou alors si, un visage de statue, distingué mais que rien ne distinguait.
- [...] La première horloge s'est cassée. Celle-là tient le choc. Celui qui l'a fabriquée est un génie.
- Un génie malfaisant ?
- Difficile à dire. Rien ne le prouve.
- Comment ça ?
- Ben, s'il avait écrit "Hahaha !!!!!" sur le côté, on saurait à quoi s'en tenir, vous ne croyez pas ? répliqua Suzanne en roulant des yeux.