Citations de Tetsuya Tsutsui (128)
[Mikio Hibino, le mangaka :] "Franchement... je ne peux pas accepter ça ! Si c'était pour les lecteurs...je serais d'accord. Mais je n'ai pas envie de modifier l'histoire sous prétexte qu'elle pourrait déplaire à la censure. Ce n'est pas pour rester dans les bonnes grâces des autorités qu'on crée des manga's."
Une censure qui prendrait exagérément en compte les sensibilités de chacun aurait pour seul résultat d'étouffer toute création.
- Des crétins qui excitent des idiots pour produire des abrutis ! C'est le cercle vicieux de l'imbécilité !
En août 2014, l'auteur [Tetsuya Tsutsui] s'est rendu à Nagasaki pour assister à une réunion de la commission [de censure], afin qu'elle statue à nouveau sur le cas de "Manhole" vol. 1. [...]
Ce jour-là, les commissaires ont mis en tout et pour tout 35 minutes pour décider du sort de cette trentaine d'œuvres ! Autrement dit, ils disposent de moins d'une minute pour analyser chaque livre, en comprendre le contenu, mais aussi juger si celui-ci n'est pas nuisible au développement et à l'éducation des mineurs. À moins d'être doué d'une vitesse de lecture phénoménale, cela semble mission impossible...
— Est-ce qu'on peut envoyer ce truc à l'autopsie ?
— C'est bon, tu peux y aller. Je veux aussi que tu recueilles le maximum de témoignages.
— Entendu !
— Une dernière chose, Inoue...
— Oui ?
— On n'appelle pas un mort un "truc"... C'était peut-être un pauvre type complètement défoncé... mais ce n'est pas une raison pour ne pas le traiter comme un être humain.
Créer des histoires pour partager des émotions est une activité qui ne disparaîtra pas facilement !
- Dans le cas de l'individu qui nous concerne... les désirs primaires c'est-à-dire la faim, le désir sexuel et le sommeil, ont dû s'estomper de manière considérable...
- Un parasite qui dépossède sa victime de ses désirs.
On n’envoie pas des enfants encore incapables de discerner le bien du mal se charger des sales besognes des adultes !
On nous fait trimer comme des bêtes sans la moindre reconnaissance, jusqu'à ce qu'on ne soit plus que des loques, et quand l'un de nous meurt, on devrait juste l'enterrer avant qu'il ne pourrisse?
C'est pour ça qu'on vit?
La détermination... l'expression d'une volonté que nul ne peut ébranler.
- Le ministère de la culture confie la sélection des ouvrages signalés à une organisation indépendante... Ses membres lisent tous les livres sortis chaque mois et déterminent leur taux de nocivité !
- Un taux ? Comment c'est calculé ?
- C'est le pourcentage de pages contenant des passages problématiques ! Dans un manga par exemple, ils collent des post-it là où il y a des scènes violentes ou érotiques ! En divisant le nombre total de pages par le nombre de post-it, on obtient le taux de nocivité... S'il dépasse 20%, le volume concerné est envoyé à la commission d'experts avec la mention « ouvrage signalé » ! Ils ne tiennent absolument pas compte du thème de l’œuvre ni de l'intention de l'auteur... C'est un procédé purement mécanique !
- Je n'y crois pas ! C'est comme ça qu'ils décident des titres à censurer ?
- Oui c'est ridicule, je te l'accorde ! La simple expression « taux de nocivité » est une injure aux créateurs !
Contrairement aux journalistes, un auteur respecté n'irait pas écrire n'importe quoi !
- Bon sang... Je ne pensais pas qu'on en arriverait là !
- Qu est ce qui se passe ?
- Jusqu à présent, les avis étaient largement négatifs sur les vidéos qu il avait mise en ligne... Mais la tendance a fini par s inverser...
- Je suis très fière de vous les enfants. Vous avez fait preuve d'une bravoure exemplaire ! Que Dieu vous bénisse !
Bien à toi l'honneur d'allumer le bûcher !
- Merci ma sœur !
[...]
Pendant quatre heures les livres ont brûlé sous les regards de élèves de St Patricks. Les flammes ont monté jusqu'à une hauteur de neuf mètres.
- C'était une kermesse de la bêtise. Le tout orchestré par des enseignants et des religieux !
Ce n'est pas pour rester dans les bonnes grâces des autorités qu'on crée des mangas !
Je vous remercie pour votre précieux témoignage. Mais dites-moi... vous avez vraiment cru à l'histoire de cet homme ?
Non. C'était un baratin difficile à gober. Je voulais seulement... en finir avec tout ça.
- Est-ce qu'on peut envoyer ce truc à l'autopsie ?
- C'est bon, tu peux y aller. Je veux aussi que tu recueilles le maximum de témoignages.
- Entendu !
- Une dernière chose, Inoue...
- Oui ?
- On n'appelle pas un mort un "truc". C'était peut-être un pauvre type complètement défoncé. Mais ce n'est pas une raison pour ne pas le traiter comme un être humain.
- À vos ordres. (p. 16)
A moins d'être malade ou blessé il est difficile de se rendre compte de la chance qu'on a d'être en bonne santé. De même, ce n'est qu'une fois confronté à la mort qu'on prend réellement conscience d'être en vie.
- Le personnage descend par la fenêtre en s'accrochant à une gouttière... Des enfants pourraient se blesser en l'imitant !
- Quoi ?
- Verdict : NOCIF !
ch. 12 LA VIOLENCE DU BON DROIT
La chasse ne fait que commencer. Nous avons encore beaucoup d'obus non éclatés à déterrer...