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Citations de Theodor Plievier (21)


Le doigt de Vilshofen se tendit et touche l'aigle épinglé sur l'uniforme de Latte, l'insigne du nouveau Reich allemand, du Reich hitlérien.
- Le corbeau, reprit Vilhofen, est en vérité l'insigne qu'il faudrait. Vraiment, c'est lui : il est assis grassement et il bat des ailes sur les bords de notre marmite. Le corbeau est partout là où nous allons ! (page 192, édition Libretto).
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Le colonel Revjekine, ancien professeur de l'Académie militaire de Moscou, se tut. Il avait fait son dernier cours...
Joudanov l'avait écouté avec une attention soutenue. Dommage, songea-t-il, quand deux soldats eurent emmené le prisonnier. Un homme intelligent, cultivé, et qui sait aller au fond des choses. Puis, il se ressaisit. Cette sympathie pour un traître, c'était vraiment inadmissible, presque une raison de faire son autocritique à la prochaine réunion du Parti. Était-il donc déjà contaminé par ces idées décadentes ? Évidemment, à force de fréquenter des gens qui ne craignaient pas la mort, qui ne craignaient même pas de penser par eux-mêmes...
Penser par soi-même — est-ce que cela existait ? Une illusion de l'idéologie bourgeoise, rien d'autre. Mieux valait résister à ce mirage dangereux.
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- Maintenant, nous en sommes arrivés à un je de société qui consiste en ceci : ou se constituer prisonnier,ou se suicider. Eh bien, moi, je veux d'abord trouver à manger pour mes hommes. Du reste, l'ordre est clair: tenir jusqu'à la dernière cartouche. (page 510)
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Les soldats allemands, debout sur les camions, chantaient gaiement :
Les officiers vont rôtir en enfer,
Capitaine et lieutenant,
Sur un poulain noir, dans l'océan vert...
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Le soldat russe, tu le connais aussi bien que moi, a été élevé à la dure : il se contentera toujours d’un minimum de nourriture. Mais lorsqu’il a l’estomac complètement vide, eh bien, c’est la débandade.
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Un autre s'est montré, un vague ministre, il s'appelait Selbmann ; il a grimpé sur la table et a essayé de parler :
"Mes chers collègues...
- On n'est pas tes collègues !
- Je suis aussi un ouvrier...
- Peut-être, mais tu l'as oublié !
- Tu n'es pas un ouvrier, tu es un traître à la cause des ouvriers !
- Ouvriers, regardez mes mains, dit Selbmann.
- Eh ben, mon vieux tes mains elles sont drôlement grasses !"
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Les cuirs n'étaient plus entretenus, les bottes étaient sales, les cols ouverts ; les hommes étaient coiffés de casquettes froissées et plantées de travers ; la cigarette au coin des lèvres, mal rasés, les mains sales, ils étaient négligés jusque dans leurs attitudes, et il semblait aussi tout naturel que le colonel, regardant tout cela avec intérêt, ne fut salué de personne. Battus sur tous les champs de bataille de l'Europe, ils étaient maintenant fatigués, unis dans une commune misère, et tous les visages étaient patinés par la catastrophe. Pourtant, il ne fallait pas leur parler, à ceux-là, de capituler sans condition !
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Le caporal-chef Riess, ancien SS, qui avait été membre d'un détachement de gardes SS dans un camp de concentration du gouvernement général de Pologne, connaissait bien le moyen radical contre le typhus : une balle derrière l'oreille, un trou de quatorze pieds dans la terre, de la chaux par-dessus.
- Il faut faire un rapport et puis commencer par l’isoler, dit-il. Pour l'instant, il faut le mettre dehors, dans la neige.
Mais le sergent Urbas , lui aussi, connaissait certaines de ces méthodes. Il avait autrefois été sous-officier dans le train de l'armée et, depuis Souvalki jusqu’à la région de Moscou, en passant par Kiev, Kharkov, Rostov et Kalich, il avait vu pas mal de choses. L’idée ne lui était cependant jamais venue qu’il pourrait un jour devenir lui-même l’objet des méthodes d’extermination appliquées aux détenus et aux civils malades. (page 113)
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L’agonie des camions avait débuté par des ruptures d’amortisseurs, pour se poursuivre par des ruptures d’essieux, des capots défoncés, des cylindres limés à force de broyer la poussière. Les voitures ateliers circulaient vingt-quatre heures par jour pour réparer les véhicules tombés en panne – un travail agréable, surtout de nuit et dans les forêts infestées de partisans. Quant aux pièces détachées, elles n’étaient jamais arrivés. D’ailleurs, d’où seraient-elles venues, puisque la majeure partie des voitures était de fabrication française.
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Le prêtre ne demandait pas aux soldats de se confesser. Non : il ne le demandait à personne ; d'ailleurs il n'aurait pas écouté leur confession. Qu'auraient pu confesser Kalbach et le jeune capitaine von Hollwitz, et le garçon livide qui ne désirait qu'être seul une fois ? Qu'auraient pu confesser ces sacrifiés ? Sur la route de Rossbach à Pitomnik, et sur celle de Pitomnik à Stalingrad, personne n'expiait une faute personnelle.
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- Que peut-on tirer de l'Ukraine pour notre approvisionnement ?
- Nous avons récupéré un million et demi de tonnes de céréales qui commencent à pourrir.
- Nous ne pourrons plus extraire de quantités importantes de céréales, de fourrage et de bétail. Je suggère d'abandonner l’occupation de l'Ukraine et d'augmenter nos stocks par la contrebande.
Un autre émet des réserves politiques :
- Il nous faut garder l'Ukraine en main, tel un glacis face au la fièvre russe et au bolchevisme.

Le secrétaire d'état aux Affaires étrangères, le Pr. Solf, qui s'est fait envoyer par son attaché un rapport sur la situation en Ukraine, déclare maintenant : "... la valeur économique du pays est tout à fait considérable. J'ai demandé à M. von Mumm ce qui se passerait en Ukraine si nous retirions nos troupes. Il était certain que les bolcheviques s'y installeraient alors de la manière la plus sauvage. Tous les riches seraient décapités."
- Cela aussi, nous devons en tenir compte, bien que ça dépasse l'entendement, répond Ludendorff. Mais l'évacuation, est-elle ou n'est-elle pas nécessaire pour l'Allemagne ? Si oui, il faut la faire malgré toutes ses épouvantables conséquences.
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Au plan politique, la grande majorité des matelots est complètement perdue. Noske, Haase, Ledebour, social-démocratie, Indépendants ou Spartakistes – c'est pour eux la même chose : Le socialisme ! La paix ! La révolution !
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Il prit un livre. Dans la journée, il avait préparé de la lecture pour se mettre au courant des tendances nouvelles. Pas à proprement parler des auteurs tels que Karl Marx, Lénine ou Staline, mais le Beethoven de Romain Rolland, Glasperlenspiel de Hesse et Typhon de Joseph Conrad.
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Organiser des attentats ne semblait pas être précisément le métier qui convenait à des généraux prussiens.
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L'appareil décrivit un vaste cercle autour de la ville bombardée. Scheuben voyait nettement les longues files des fuyards frappés de panique, leur exode précédé de colonnes de voitures. Mais le pitoyable mobilier entassé sur des charriots, les cadavres piétinés ou rejetés sur le bas-côté de la route, les visages désespérés, les yeux agrandis par l'épouvante, il ne les voyait pas.
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- Messieurs, il s'agit d'un avis important. Veuillez prendre note : le Führer a décidé que les commissaires soviétiques seront considérés comme des non-combattants. Par conséquent, ils seront fusillés sur les lieux mêmes de leur capture, c'est-à-dire, et j'insiste sur ce point, en avant des P.C. régimentaires.
- En avant des P.C. régimentaires... répéta d'un ton significatif le lieutenant Holmers, adjoint au régiment d'artillerie. Pour faire croire, sans doute, qu'ils sont morts au combat...
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C'est contre "Rothschild et Ballin et Bleichröder" et la conjuration internationale de ceux qui veulent ruiner le peuple que nous sommes partis en guerre ; et finalement, ici au bord de la Volga, nous l'avons toute, cette salade de spécialistes de la ruine du peuple : ils sont là, au milieu de nous, avec leur raie rouge au pantalon et leur bout de verre dans l'œil ; et jamais le monde n'a vu de ruine comparable à celle de ce peuple qui se traîne ici !
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La ville lunaire restait derrière lui avec ses cratères, ses tas de décombres, son asphalte craquelé, ses tas de pierres calcinées, ses charniers le long des rues, ses cavernes pleines d'hommes couverts de blessures et de vermine, mille dans l'une, mille dans l'autre, deux et trois mille en d'autres endroits, avec Goethe, les psaumes et le cognac, cette ville hurlante, gémissante, peuplée d'une foule de soldats moralement et physiquement épuisés.
C'était l'endroit où l'on avait perdu la bataille, où l'on avait perdu la guerre, l'endroit où la force allemande avait atteint son apogée, où s'était produite la plus grande défaite de toute l'histoire militaire allemande, et où le peuple allemand avait subi la plus grave défaite politique et morale.
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La ville lunaire restait derrière lui avec ses cratères, ses tas de décombres, son asphalte craquelé, ses tas de pierres calcinées, ses caves grondantes, ses cavernes, ses charniers le long des rues, ses cavernes plaines d'hommes couverts de blessures et de vermine, mille d
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Le soldat Schweidnitz qui avançait à travers la steppe n'avait aucune idée du chemin qu'il devait suivre, et il n'avait jamais vu de sa vie un ciel aussi furieux que celui qui faisait rage au-dessus de sa tête. Il savait seulement qu'il avait, devant lui, un terrain en pente ; il avait roulé comme une boule de neige en bas du versant de la vallée ; réussissant toujours à émerger du flot blanc, il était parvenu au milieu de la vallée de la Zariza ; là, le vent l'avait saisi et s'était mis à souffler autour de lui comme autour d'un buisson de sorcière déraciné, puis l'avait chassé devant lui ; enfin, il avait réussi, toujours chassé, à s'accrocher à un poteau ; il ne savait plus si les hurlements qu'il avait entendus étaient ceux du vent ou ceux des canons, et le jaillissement subit de lumière d'un obus lui avait fait l'effet d'une fenêtre jaune qui luisait tout à coup dans le brouillard. Un autre soldat avait découvert cet épouvantail égaré qui s'accrochait à un pilier de bois.
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