AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Théodore Duret (69)


Dans l'été de 1882, le dernier qu'il eût à vivre, il occupe à Rueil, la maison de campagne du dramaturge Labiche, qui la lui loue. Là, il peint tout simplement la façade de la maison. Elle est banale, moderne, carrée, avec des contrevents gris. Il tire de ce pauvre motif des toiles lumineuses et séduisantes.

L'ataxie qui était venue le frapper se produisait comme la fin naturelle que comportait son organisme. C'était un homme d'une sensibilité excessive, d'une nervosité extrême. C'est à cela qu'il devait son acuité de vision. Les images transmises par l'œil, passant à travers le cerveau, y prenaient cet éclat qui, fixé par le pinceau, heurtait la vision banale des autres hommes. Mais cette faculté hors ligne, qui lui conférait sa supériorité d'artiste, entraînait en même temps la fragilité physique et sous le poids du travail et de la terrible lutte qu'il avait toute sa vie soutenue, contre sa famille et contre son maître Couture d'abord, puis contre les jurys, contre la presse, contre le public, il succombait.
Commenter  J’apprécie          10
La peinture de Sisley communique une impression de la nature gaie et souriante. Nous n'avons point affaire en Sisley à un mélancolique, mais à un homme d'heureuse humeur, content de vivre, qui se promène dans la campagne pour s'y dilater et jouir agréablement de la vie au grand air.
Commenter  J’apprécie          10
La façade de la cathédrale de Rouen avec ses tours a fourni à Monet sa seconde série. Installé à une fenêtre d'une maison devant la cathédrale, il est resté longtemps à la peindre. Comme les meules, elle lui a offert un thème, qui lui a permis de reproduire les aspects multiples que peut prendre un même motif, vu dans des conditions différentes. Elle lui est apparue enveloppée de reflets, allant des gris assoupis au soleil ardent, au il a su rendre dans toute leur variété. Pour peindre dans ces conditions, Monet doit travailler simultanément à plusieurs toiles, passer de l'une à l'autre, les quitter et les reprendre, selon que les effets particuliers à saisir s'évanouissent ou réapparaissent, avec les variations de l'atmosphère.
Commenter  J’apprécie          10
Manet livré à lui-même alla, s'établir dans un atelier de la rue Lavoisier. Qu'allait-il faire? Un point était clair à ses yeux. Il délaisserait la tradition académique, les procédés conventionnels, le prétendu idéal classique, dont il avait pris l'aversion dans l'atelier de Couture, pour peindre la vie autour de lui. Ses modèles ne seraient plus des êtres spéciaux, professionnels, ils les choisirait parmi les hommes et les femmes variés d'aspect, que la multiplicité des types humains peut offrir. Cependant entre cette première vue abstraite et une réalisation, il y avait toute la distance qui sépare une conception sans lignes arrêtées, de la création fixée dans des formes précises.
Commenter  J’apprécie          10
En 1862, quatre jeunes gens, Claude Monet, Renoir, Bazille, Sisley, se rencontraient dans l'atelier de Gleyre et s'y liaient d'amitié. Ils devaient après cela subir les mêmes influences, se faire une même esthétique et se développer concurremment. Au moment où ils cherchaient encore leur voie, Manet était en pleine production : aussi sa manière de peindre en clair devait-elle avoir sur eux une influence décisive.
Commenter  J’apprécie          10
Paul Guigou. — Guigou a débuté en peignant des paysages qui, par la crudité des tons et l'absence des règles conventionnelles, ont d'abord effrayé le public. Depuis, il s'est heureusement dépouillé d'une partie de la rudesse archaïque, et de la crudité exagérée de ses débuts, et il est parvenu à nous donner des paysages où la sincérité des tons et l'accentuation du coloris conservées se trouvent fondues dans un ensemble harmonisé. Tel est surtout, au Salon de cette année, le tableau : les Bords de la Durance. Guigou excelle à prolonger une perspective et à disposer les plans dans un lointain habilement ménagé. Peignant de préférence le paysage de Provence, nu et désolé, il sait racheter l'aridité des sites, par l'accent de sincérité avec lequel il rend la coloration •des eaux, des rochers, des montagnes, et par la vive lumière qu'il projette sur les campagnes. La plupart de nos paysagistes du Nord nous peignent des sous-bois ou bouquets d'arbres sous lesquels nous jouis- sons de la fraîcheur de l'ombre; Guigou, auquel en Provence les arbres et le feuillage manquent le plus souvent, peint l'espace et l'étendue, et fait fuir sur la toile les horizons les plus profonds.
Commenter  J’apprécie          10
Whistler, arrivé à l'année 1863, avait donc, comme graveur et comme peintre, montré son originalité et produit des œuvres hors ligne. Il s'était ainsi senti porté, dès ses débuts, vers les deux arts de l'eau-forte et de la peinture et il les avait tout de suite cultivés parallèlement. C'est bien là, en effet, le mot qui convient, car les deux arts chez lui n'empiètent point l'un sur l'autre. Soit qu'il peigne, soit qu'il grave, il exécute, chaque fois, devant le modèle ou la scène vue, comme œuvre originale, destinée à ne point être répétée par un autre procédé que celui auquel elle doit naissance. Il poursuivra toute sa vie les deux arts de la même manière. Le graveur et le peintre formeront constamment le double aspect de sa personnalité.
Whistler, à partir de 1859, avait fait la navette entre Paris et Londres, partageant son temps entre les deux villes. En 1863, il fixe sa résidence à Londres.
Commenter  J’apprécie          10
Lautrec ne s'est pas restreint à Montmartre, pour le choix de ses sujets. Il a étendu sa recherche aux lieux de plaisir et aux cafés-concerts existant ailleurs dans Paris. Il y a rencontré en particulier des Anglaises, May Milton, May Belford, Cecy Loftus, artistes lyriques; Ida Heath, une danseuse. Ces anglaises étaient de ces jeunes personnes, douées d'avantages physiques, telles qu'il en apparaît fréquemment dans les music-halls de Londres. Elles n'ont ni grand talent ni véritable éducation professionnelle, mais elles remplacent ce qui leur manque de préparation par des audaces de voix et de gestes et, avec un humour tout à fait anglais, savent s'arranger des costumes bizarres et se donner une tournure excentrique.
Commenter  J’apprécie          10
Monet possède une grande facilité de pinceau; sa touche est large et rapide; le travail et l'effort se dissimulent dans la facture de ses œuvres. Il a su, chaque fois qu'il abordait un sujet nouveau, découvrir tout naturellement, pour le rendre, un précédé approprié.
Commenter  J’apprécie          10
Il a commencé à éprouver le besoin de donner existence par l'art à ce qu'il voyait, dans le Borinage, dans ce qu'on appelle le pays noir. Il est alors au milieu des mineurs, de gens qui peinent et même qui souffrent, attaqués par une épidémie. En conséquence, ses premières œuvres présentent des travailleurs, reproduits avec leur aspect de fatigue et de misère. Il n'est jamais sorti en Hollande du milieu populaire où il s'était d'abord placé dans le Borinage. Ce sont uniquement des gens du peuple qu'il s'est plu à représenter.
Commenter  J’apprécie          10
Van Gogh revenu dans sa famille, où il reste les deux années 1884 et 1885, s'applique au travail, d'une manière qu'on peut dire acharnée. Il dessine et peint les sites des alentours. Le lieu, peuplé en partie de tisserands, lui fournit cette sorte de modèles de caractère tranché, pris parmi les gens du peuple, qu'il affectionne.
Commenter  J’apprécie          10
Enfin l'artiste s'est dégagé. C'est pendant son séjour dans le Borinage que Van Gogh commence à dessiner sérieusement. Il rapporte, en rentrant sous le toit paternel, des dessins faits d'après nature, des mineurs au travail, des femmes occupées sur les terrils, qui sont les grands amas de scories, à ramasser du charbon ou auprès à porter des sacs.
Commenter  J’apprécie          10
Les peintres qui devaient s'appeler plus tard les Impressionnistes, dans leur jeunesse, lorsqu'ils se trouvaient encore inconnus, à l'état d'élèves étaient déjà d'instinct des indépendants, ils se sentaient entrainés à rompre avec les règles traditionnelles. Ils s'étaient, en conséquence, donnépour guides les hommes qui avaient alors porté la peinture le plus avant dans l'observation directe de la nature et de la vie, Corot et Courbet.
Commenter  J’apprécie          10
Whistler, à Paris, possédait le grand avantage de parler et d'écrire couramment le français, comme langue seconde naturelle. Il l'avait appris jeune à Saint-Petersbourg et s'en était servi tout le temps de son séjour en Russie. Il avait contracté l'habitude, qu'il n'a jamais perdue, de semer sa conversation et ses écrits anglais de mots français. Il put donc, grâce à sa connaissance de la langue, se trouver dans le milieu artistique parisien comme chez lui.
Commenter  J’apprécie          10
C'est pendant son séjour dans le Borinage que Van Gogh commence à dessiner sérieusement. Il rapporte, en rentrant sous le toit paternel, des dessins faits d'après nature, des mineurs au travail, des femmes occupées sur les terrils, qui sont les grands amas de scories, à ramasser du charbon ou auprès à porter des sacs.
Commenter  J’apprécie          10
C'est pendant son passage dans la maison Goupil, que Van Gogh a dû prendre un premier contact avec les choses d'art, que son oeil a dû s'ouvrir sur la peinture, qu'il commence sans doute à former son goût et à développer son jugement. Cependant il ne pense encore nullement à produire, car il n'existe de cette période de sa vie aucune oeuvre d'art, peinte ou dessinée.
Commenter  J’apprécie          10
Ils avaient accès à la succursale que la maison Goupil de Paris avait établie à La Haye pour la vente des tableaux et des objets d'art, et ils l'y firent entrer comme commis. Après un certain temps passé à La Haye puis à Bruxelles, dans les succursales de la maison Goupil, il est envoyé à la maison mère à Paris. Mais son inaptitude pour l'emploi de vendeur, qui lui a été confié, se révéla bientôt. Il se montrait replié sur lui-même, sans prévenance pour les clients, auxquels il prétendait imposer son goût dans les achats, à l'encontre du leur. Sa sauvagerie, son manque de condescendance déjà difficiles à supporter à La Haye et à Bruxelles le devenaient tout à fait à Paris, où les clients de la maison, gens du monde, se trouvaient particulièrement froissés des manières rustres d'un Hollandais.
Commenter  J’apprécie          10
Manet possède un tempérament à part, il est doué d’une vision inattendue. L’exception qui vous le rend antipathique est la raison même de sa supériorité. Elle doit le faire prédominer sur les artistes de cette tradition banale et de ces pastiches courants, que vous admirez, parce qu’ils sont à l’unisson de votre platitude, mais qui, dépourvus d’originalité et d’invention, ne sauraient vivre. (Zola)
Commenter  J’apprécie          10
Certes, dans tout le Salon, seul Manet peignait de la sorte, et comme personne ne pouvait penser qu’un débutant, un nouveau venu, différant de tous les autres, des maîtres connus et respectés, pût avoir raison contre eux, on le condamnait sans rémission, on le rabaissait unanimement à la position d’outrancier, de révolté, d’ignorant, de barbare.

« ce nouveau venu ne peut cependant être dans le vrai contre le peuple entier, qui le condamne et qui serait, lui, dans l’erreur »
Commenter  J’apprécie          10
Car il n’est pas dans la nature des choses que le jeune homme entrant dans la vie, quelle que soit son originalité native, puisse ne pas prendre d’abord l’empreinte du milieu où il survient et du maître dont il reçoit les premières leçons.
Commenter  J’apprécie          11



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Théodore Duret (14)Voir plus

Quiz Voir plus

GILGAMESH

De quelle ville Gilgamesh est-il le roi?

Soumouk
Ourouk
Louklouk

11 questions
384 lecteurs ont répondu
Thème : L'épopée de Gilgamesh de Rémi SaillardCréer un quiz sur cet auteur

{* *}