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3.37/5 (sur 62 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Après s'être livré à moult activités, ramasseur de feuilles mortes en Bourgogne, plongeur à Londres, postier à Barbès, avoir tenté d'inculquer les plaisirs de la lecture et de l'écriture à des milliers d'enfants sur une île bretonne, s'inoculant lui-même le virus par mégarde, Thibaud Gaudry se cache depuis bientôt 20 ans dans un studio de radio en Provence.

Source : Buchetchastel
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VLEEL 262 Rencontre littéraire avec Adèle Fugère, Renaud Meyer et Thibaud Gaudry, Buchet Chastel


Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Et parfois la beauté ne prenait même pas la peine de se dissimuler. Elle fleurissait au grand jour. Son visage était imprimé partout. A la une des magazines placardés sur les kiosques à journaux, sur les flancs des bus qui passent, en grand format sur les colonnes Morris et dans les stations de métro. Et parfois même dans la forme des cumulonimbus.
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Les semaines passaient et c’était comme une partie de tennis qui ne finissait jamais. On jouerait jusqu’à l’usure. Jusqu’à ce que l’un des protagonistes se lasse, pose sa raquette, s’éponge le front et disparaisse. Aucune stratégie ne semblait efficiente. Chaque fois qu’il pensait marquer le point, elle lui renvoyait la balle. Il tentait un coup puissant dans un coin, elle le passing-shotait sans ménagement, il montait au filet, elle le lobait subtilement, il servait à toute allure, elle lui remettait invariablement dans les pieds. C’était Vénus version Williams.
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Un goût commun, voire immodéré, pour les vieux films américains les avait donc réunis sous ce parapluie. C'était un don du ciel pour ce fantôme des cinémas du quartier. Cette créature aurait pu se contenter de lui apparaître comme juste instantanément merveilleuse. Mais non, elle émet en plus Capra. Et Wilder. Et même Lubitsch. La vie lui parut à cet instant comme la plus incroyable invention qui ait jamais existé.
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Incipit :
Ce matin-là, c’est une humeur qu’il considéra comme guillerette qui l’expulsa de son lit. Quelques entrechats primesautiers le menèrent à la cuisine. Des morceaux de brioche jaillirent du grille-pain comme des fusées un soir de fête nationale. Il remarqua que le café n’avait pas le même goût que la veille. Ni même l’avant-veille. Et par la fenêtre du cinquième étage, tout avait beau être revêtu d’une grisaille épouvantable, il lui semblait que la ville étincelait à ses pieds. Il ne se doucha pas dans l’espoir un peu vain de conserver sur lui une once de ce parfum inconnu. Sauta dans les mêmes vêtements, toujours animé du même espoir. Préféra dégringoler les escaliers plutôt que supporter l’accablante lenteur de l’ascenseur. Dévala la rue, puis une autre, et encore une autre. Quiconque se serait intéressé à sa déambulation aurait remarqué l’incohérence de son itinéraire. Cet homme allait manifestement sans but.
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C'est cela qui manquait parfois cruellement dans la vie. Mettre sur pause. Arrêt sur son image. Ses yeux dont l'éclat irradiait. Le bouleversait. Avant que tout ne sombre dans l'oubli. Enseveli sous les strates de la nouveauté à chaque coin de rue, du mouvement perpétuel de la banalité quotidienne, de cette saleté d'habitude qui finit toujours par se coller à vos basques. Mettre sur pause. Faire comme au musée devant une oeuvre qui nous retient. S'asseoir sur la banquette. Contempler. Dévisager. Prendre le temps d'aimer.
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Il ne fallait surtout pas se précipiter. Le surlendemain, c’était encore prématuré. Une semaine. Ce serait interminable. A l’instar des années chez les chats, les jours chez les personnes éprises dont l’objet de leur amour est absent semblent être multipliés. Parfois par trois, et plus souvent cinq, et parfois, chez les cas les plus désespérés, par dix. Il décréta qu’un délai d’attente de quatre jours était à la fois raisonnable et supportable.
Mais quatre jours pour un cœur convulsant d’amour, c’est long.
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Il pouvait certes encore gérer les affaires courantes, dire bonjour merci au revoir, donner le change, faire illusion. Mais il n'y avait plus la moindre place pour l'ordinaire, le commun, le déjà vu, déjà connu, déjà vécu. Plus rien n'avait de prise. Tout semblait glisser sur lui. Désormais, il lui faudrait de l'exceptionnel, du renversant, du cyclonique. Tout autre sentiment, sensation, émotion, sans rapport avec elle, relèverait de l'insignifiant, de l'infiniment petit, de l'ectoplasmique.
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La conversation suivait son agréable cours, comme l’eau d’un ruisseau l’été dans la fraîcheur d’un sous-bois, bondissant d’un sujet à un autre comme le font deux âmes vierges l’une de l’autre qui se révèlent, quand il fut frappé par une illumination de type Renaissance italienne. Mais oui ! Bien sûr qu’il connaissait ce visage ! Il l’avait vu cent fois. Dans des livres et même une fois pour de vrai à Florence. C’était bien elle. La muse de Sandro Botticelli.
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Il n’était peut-être juste qu’un type dégoulinant qu’elle avait abrité par charité. Peut-être même était-ce chez elle quelque chose d’assez commun que d’abriter des types dégoulinants. N’avait-il pas tout inventé ? Trop inventé. Après tout, ils n’avaient que quatre-vingt-dix-huit minutes de vie commune. Certains feront remarquer, sans soulever de réelle objection, que c’est peu pour franchir la porte d’une agence de voyages en quête d’une lune de miel.
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Etait-il raisonnable de comparer une femme à la Vénus de Botticelli lors d’un deuxième rendez-vous ? Dans le manuel des bonnes pratiques de l’amour courtois, la bienséance imposait probablement que la relation ait déjà évolué un peu favorablement avant de s’y essayer. N’était-ce pas trop imprudent ? Ne risquait-il pas de l’effaroucher, de l’agacer ? Pire, de l’indisposer ? Que Vénus se referme dans sa coquille ?
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