Citations de Thierry Hesse (45)
Consentir à l'idée était pour leur père le meilleur moyen de ne plus discuter d'une chose qu'il n'avait pas envie de faire .
C'est qu'on ne voit pas par quel moyen s'accommoder de cette existence immobile, de ce temps long, si long, qui n'est pas prêt de s'emballer..
Ce long paysage mou, qui nous avale, nous étouffe dans ses plis...
Qu'est-ce que je connais du monde puisque je suis d'ici, quinze ans passés dans ce tronçon de vallée d'où je bouge rarement, sur ce sol pétrifié sous le poids des forêts, où la vie est rivée aux usines, hommes et femmes restant là malgré tout....
Il savait que travailler c'était se répéter, multiplier jusqu'aux limites de ses forces les mouvements de son corps (...) C'est le privilège des hommes qui travaillent , à la différence de ceux qui tirent profit de la sueur des autres, que de transformer la fatigue en élan.
Donnez-moi ce dont j’ai besoin, et vous aurez de moi ce dont vous avez besoin vous-même.
Nuit blanche oblige, des rivières humaines allaient d’ici peu déferler dans les rues de la ville, rivières grosses de milliers d’yeux et d’oreilles désireux de faire l’expérience même de l’art, c’est-à-dire l’expérience de l’inattendu, du beau et du laid, de l’éphémère et de l’émouvant, du grandiose et du ridicule.
Tous les autres dieux sont des amateurs quand le dieu argent leur assure une puissance immédiate. Pour les plus riches, un palace flottant, une collection époustouflante d’œuvres d’art, un harem.
Comme beaucoup de mères, elle espérait que le jour où ses garçons seraient des hommes, ils seraient forts sans abuser de leur force, passionnés sans que la passion ne les dévore.
Une vie de comateux était bien celle d’un ficus en pot, et les gestes qu’il effectuait sous les yeux clos de Carl, les paroles qu’il lui adressait, des arrosages inefficaces.
Comme beaucoup d'hommes de sa génération, François a sacrifié une partie de sa jeunesse, mais tout sacrifice ne renferme-t-il pas un pari? Celui d'apprendre aux jeunes hommes qui suivront comment il faudra vivre.
Il avait commencé (…) par sortir de la bibliothèque à vitrines trois gros albums comme on en trouve dans la plupart des foyers, et qu'on feuillette pour parcourir la généalogie illustrée de familles qui se sont croisées, se sont mélangées, se sont multipliées et finalement réduites au fil des mariages, naissances, baptêmes et funérailles. (p.106)
Comme s'il n'avait rien entendu, ses yeux restèrent( cloués sur le ventre de Naty. Ses dimensions étaient phénoménales. Sam réalisait à présent qu'un bébé allait en sortir. Quelque chose de vivant, de la taille d'un lapin ou d'un chat, d'une truite de trois kilos. (p.51)
Morgenthal, l'obstétricien aux avant-bras musclés (velus comme les tapis en poils de chèvre qu'un jour elle lui rapporté du Maroc), en essuyant le gros insecte couvert de bave qu'il avait fait ramper sur le ventre volcanique de Naty, leur avait dit :
- L'accouchement sera difficile. (p.49)
Il reconnut que chez les êtres humains, on n'a pas seulement mal, mais on souffre d'avoir mal. (p.37)
Dans ce qu’on peut supporter, il y a toujours une limite.
Il est vrai que, même sous des cieux étrangers, nombre d’affaires se tranchent devant une assiette.
Monnayer son capital culturel contre le capital sexuel de ces gentilles filles qui ne demandaient qu’à s’abreuver de connaissances pouvait paraître abject
Vivre est une expérience physique vibrante, capable de nous conduire aussi loin que possible, et même au-delà.
Plus on gravit la hiérarchie, plus règnent, il ne faut pas se leurrer, l’hypocrisie et le mensonge .
Rien n’est grotesque dans la bouche des poètes,n’est naïf lorsqu’ils adhèrent à la réalité toute simple des sentiments. Ce sont les hommes méfiants ou qui méprisent l’amour qui sont les plus risibles.
Une personnalité n’en est une, que si elle possède peu de spectateurs, si ce qui la distingue des autres demeure à distance afin qu’on ne puisse découvrir que les différences observées masquent des défauts ou des faiblesses.
Si la nature, a façonné ici un paysage de côtes et de vallées de toute beauté, nous, Toulois de cœur et d’esprit, avons fait le reste.