Citations de Thierry Janssen (393)
Souvent l'incompréhension génère de la moquerie, de la suspicion et même de la diabolisation. Dès lors, il n'est pas étonnant que bon nombre de rites et de rituels initiatiques restent "secrets".
Pratique universelle qui remonte à la nuit des temps, le pèlerinage est un retour au source, donc un retour vers soi, un retour au Soi - le noyau de l'être, la conscience paisible, silencieuse et aimante, que l'on peut appeler Dieu.
Prendre un moment, sacraliser le temps en lui donnant l'importance de l'intention qui motive notre démarche, revenir à nous-mêmes, nous prosterner, poser notre front sur le sol, revenir à l'humus, revenir à la terre, positionner notre tête, notre cerveau, notre mental plus bas que le cœur, manifester ainsi notre intention de laisser notre cœur - la conscience, éveillée - inspirer et guider notre vie, redevenir humbles, nous révéler pleinement humains. Humus, humilité, humanité. Essayez, vous verrez, se prosterner est un acte bouleversant. Engager notre corps dans la prière est beaucoup plus puissant que simplement générer de pieuses pensées.
Ce ne sont plus les dieux ni même les valeurs que ceux-ci représentent qui sont le ciment de nos sociétés, c'est la quête du confort, de la possibilité de consommer jusqu'à l'excès. Du coup, les églises et les temples se vident au profit des centres commerciaux et des sites de ente en ligne.
La seule spiritualité qui compte est celle qui est incarnée, manifestée dans des actions concrètes à travers le corps.
Beaucoup d'artistes et d'inventeurs savent cela. "Inventer, c'est se souvenir."
Je pense qu'intuitivement, disons même instinctivement, nous percevons dans la démarche chamanique la connexion avec le socle sur lequel s'est développée l'humanité. Ce socle est en nous, inscrit au plus profond de nos cellules, nous sommes simplement en train de nous en souvenir.
Le sens n'apporte pas seulement une signification aux événements de l'existence, il définit aussi une direction à suivre pour continuer à vivre.
Nos dirigeants ont tort de ne pas mieux prendre en compte le besoin de sens de l'être humain.
Ainsi, comme l'a si bien montré Hannah Arendt, il suffit de répandre des informations contradictoires dans une société pour créer de la confusion et du désespoir. Cela génère un sentiment d'absurdité qui devient un terrain propice pour installer un populisme, du fascisme ou du totalitarisme.
Nous pouvons supporter beaucoup d'inconfort si ce à quoi nous sommes confrontés nous paraît avoir un sens.
Un rituel bien codifié et largement partagé construit l'identité du groupe dans lequel il est pratiqué en même temps qu'il participe à la cohésion de ce groupe.
L'être humain est un animal social qui a besoin de vivre avec d'autres de ses semblables pour survivre. C'est sans aucun doute l'une des raisons pour lesquelles l'être humain est un animal résolument ritualiste. Il me paraît donc important que nous apprenions à élaborer nos rituels en conscience et que nous les pratiquions avec toute l'attention nécessaire pour qu'ils puissent remplir pleinement leur fonction.
Sacraliser la vie, la joie et l'amour en pratiquant des rituels rigides, tristes et froids, ça ne marche pas.
La seule véritable spiritualité est au service de la collectivité. Tout le reste est satisfaction intellectuelle.
L’enseignement véhiculé par les traditions spirituelles est le même, quel que soit sa culture ou son époque. Il faut dire et redire aux enfants, ainsi qu’aux adultes, d’ailleurs, que le Christ n’était pas chrétien, que Mahomet n’était pas musulman, que Bouddha n’était pas bouddhiste et que Krishna n’était pas hindouiste. Il n’y a qu’un message, celui-ci nous rappelle que le monde est un, que la diversité est nécessaire à cette unité, et que l’amour s’exprime à travers elle. Cette vérité est celle du christianisme, de l’Islam, du judaïsme, du taoïsme, de l’hindouisme, du bouddhisme, de la tradition aborigène, de la sagesse des Indiens d’Amérique du Nord, et de tous les humains, qui, un matin, se sont réveillés sur la magie du monde.
Mélankolie (Thierry Janssen)
Sombre sujet de discussion pour ce forum on-line où l'anonymat offre ce pouvoir de partager avec d'autres ses sentiments les plus intimes au sujet du suicide. S'agirait-il de la fascination de l'homme pour la mort, seule certitude existentielle de l'être ?
La mère : Promets-moi que tu ne m’abandonneras jamais.
Ludovic : Mais non m’man, j’te jure.
La mère : Même quand ta soucoupe volante sera terminée ?
Ludovic : Je suis en mission ici. Ils veulent que je fasse encore beaucoup de rapports. Puis, mon vaisseau, il est loin d’être fini. … M’man ?
La mère : Quoi, mon chéri ?
Ludovic : J’voulais te faire la surprise mais bon… tu sais, dans ma soucoupe… j’ai prévu deux sièges. Comme ça, si tu veux, tu pourras aussi revoir papa. Ça te fait plaisir ?
Je suis maître du temps et je prends le temps pour être présent à ce qui mérite mon attention, ici et maintenant.
Nous avons vu également que les rituels s’inventent de manière intuitive, comme s’ils émanaient de la mémoire de notre âme ou de la part non conscientisée de notre mental. Il m’arrive souvent de dire que les rituels que je pratique me sont « inspirés ». Lorsque je les mets en place, je me sens comme « guidé ».
Toute action routinière effectuée avec présence et attention peut devenir un rituel qui lui donne un sens et une valeur particulière.