48ème séance, 28 janvier 2023
Renseignements : http://linktr.ee/laggg
00:00:00 Présentation de la séance
00:04:54 Ne pas confondre, ne pas dissocier
00:07:00 La "cause" palestinienne et l'OLP
00:11:45 Force de l'opinion publique israélienne
00:20:30 Dissocier la souffrance des Palestiniens et le Sionisme
00:24:15 L'historien probe
00:38:00 L'antisiomitisme et l'antisionisme bon teint
00:44:45 Déséquilibre historiographique et politico-médiatique
00:50:00 Spectacularisation à outrance du conflit
00:53:50 Responsabilité de l'UNRWA
00:58:20 Conférence de San Remo en 1922
01:04:00 Création de la Transjordanie
01:09:00 Accord Abdallah, Weizmann, T.E. Lawrence
01:28:30 Création artificielle de la Transjordanie
01:33:45 le refus arabe
01:37:05 Influence du Grand Mufti de Jérusalem
01:42:05 Henry Norpois Laurens et l'antisémitisme du Mufti
01:58:30 Portrait antisémite d'Herbert Samuel
02:02:20 le pogrom de Nabi Moussa en 1920
02:19:00 Mauvaise foi de Leïla Shahid
02:30:10 La proposition d'un seul État
03:06:45 La guerre de l'Espace contre le Temps
03:20:20 Arafat bousille le plan de paix en 2000
03:25:20 Manque théologique de sens du Temps
03:27:12 Conception islamique de l'esclavage
03:35:30 Autisme antisioniste, Bols et Samuel en 1920
03:45:38 L'Administration pré-étatique sioniste
03:53:45 Autonomie traditionnelle des communautés juives
03:57:50 Tradition arabe de rivalités tribales
04:01:00 Réjouissances du massacre à Neve Yaakov en 2023
04:06:10 Si Israël rendait les armes
04:13:58 Critique de Mahmoud Abbas par Bassem Eid
04:32:45 Vivre sous la dictature du Hamas
04:38:00 Noblesse de la déclaration d'indépendance d'Israël
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Tous les hommes rêvent, mais inégalement. Ceux qui rêvent la nuit dans les recoins poussiéreux de leur esprit s'éveillent au jour pour découvrir que ce n'était que vanité ; mais les rêveurs diurnes sont des hommes dangereux car ils peuvent jouer leur rêve les yeux ouverts, pour le rendre possible. C'est que j'ai fait.
Parce qu'il ignore notre vie, l'aumônier ignore également notre langage. Spirituellement, nous ne pouvions nous entendre, tandis qu'autour et au-dessus de nous flottaient les exquises cadences du paroissien Tudor : de la prose et trop bonne pour lui et trop bonne pour nous. Il y a plusieurs générations, les pauvres étaient élevés à la Bible et aux livres de prières ; de sorte qu'en parlant, ils employaient ces mêmes rythmes d'or. Maintenant, leur prose de tous les jours est un hachis pareil à la musique syncopée ; et, pour les moments d'émotion, le mélodrame des sous-titres de films. A mon oreille, ceux-ci ont quelque chose de littéraire et de forcé ; eux, en sont imprégnés jusqu'à l'os, par des années de cinéma.
Je ne suis pas de ceux que l'on peut résumer en trois mots.
Jour après jour, j'avais pris ces notes sur notre vie au Dépôt, écrivant mainte fois dans mon lit, sur le premier bout de papier venu, entre l'appel et l'extinction des feux. J'avais donc l'air d'écrire de simples lettres.
Il est aisé de faire perdre sa foi à un homme, mais il est difficile de le convertir à une autre.
"En tout cas, ils ne peuvent pas nous tuer", avait dit Clark, à l'heure du thé. Ce qui pouvait, en un sens, être le pis. Bien des hommes accepteraient sans geignement la condamnation à mort afin d'éluder la condamnation à vie que le destin porte dans l'autre main.
Je ne crains pas nos instructeurs, ni le surmenage qu'on leur doit. Comprendre pourquoi nous sommes leurs victimes, c'est s'élever au-dessus d'eux. Néanmoins, en dépit de mon passé (de ce que j'ai fait, de ce que j'ai compris), en dépit de ma bonne volonté (qu'avive mon profond mécontentement de ce que je suis) à me laisser concasser et remodeler par la R.A.F. selon son projet, je veux pourtant crier bien fort que ce châtiment prolongé que nous subissons ne peut seconder ni le beau ni l'utile.
Nos journées se passent, à demi étouffées en de poussiéreux bureaux, ou bien servilement, en de sordides cuisines vers lesquelles nous allons et dont nous revenons en hâte, au pas accéléré, en rangs par quatre, à travers la beauté verdoyante du parc et de sa rivière encaissée : le battement de nos pieds ferrés écrasant le gazouillis des grives et l'appel profond des corbeaux dans les grands ormes.
La chose est grande, et séduit : mais comment retarder la pendule de mon corps de sorte que je puisse la considérer avec désinvolture ? Comment filer des mots quand tout le jour j'ai peur pour moi ?
La lune regardait, tandis que j'ajustais des mots à ce que nous voyions.