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Citations de Thomas Snégaroff (87)


S'appuyant sur l'arrêt Brown, le Conseil scolaire d'Hoxie décida de procéder à l'intégration. Un officiel justifia ainsi cette décision : "C'est la loi, c'est inévitable, c'est la volonté de Dieu et c'est moins cher." Des quatre arguments, c'est indéniablement le dernier qui avait fait pencher la balance.
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Tu es pleine de haine... La haine peut te détruire, Daisy. Ne hais pas les Blancs juste parce qu'ils sont blancs. Si tu hais, fais en sorte que ça soit pour quelque chose. Hais les humiliations que nous subissons dans le Sud. Hais la discrimination qui détruit l'âme de chaque homme et femme noirs. Hais les insultes hurlées par les Blancs. Et essaye de faire quelque chose de cette haine, sinon elle n'aura servi à rien.
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Assise sur le banc, à l'angle de la Seizième rue et de Park Street, Elizabeth attendait toujours le bus. Soudain un homme blanc franchit la barrière de la troupe hostile qui continuait de l'insulter et s'assit à côté d'elle. C'était le journaliste Benjamin Fine, du New York Times [...] Et comme Elizabeth paraissait enfin en confiance, Fine passa, comme son père, son bras autour de ses épaules. Ce geste déclencha les foudres des manifestants restés autour du banc. Qu'un homme blanc touche une femme noire, autrement que pour abuser d'elle sexuellement, était pour eux une ignominie sans nom.
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L'année scolaire 1958-1959 fut la plus étrange de toutes à Little Rock. Les lycées publics restèrent désespérément vides, un jugement ayant interdit à la ville de les louer à des établissements privés. Chaque matin cependant, pour ne pas perdre leur salaire, les professeurs devaient se présenter devant leur classe sans élèves. Et ils devaient rester dans le lycée jusqu'au milieu de l'après-midi, le temps de faire quelques cache-cache dans les couloirs, de s'échanger des cours de couture contre des cours de langue ou de monter une chorale. Une fois la journée finie, certains filaient chez des élèves à qui ils donnaient des cours particuliers.
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La régénération de la race allemande devait passer par l’élimination des Juifs. Wagner l’avait formulé sans ambiguïté : ”On pourra arriver un jour à un résultat certain quand il n’y aura plus de Juifs”. Hitler pouvait être l’homme providentiel dont rêvait le compositeur. Tel le Siegfried de l’opéra, il s’emparerait du glaive. Wagner écrit encore : ”Notre mission n’est pas de rechercher la personne. Elle nous est donnée du Ciel ou non. Notre mission, c’est de dresser le glaive nécessaire. Notre mission est de donner au dictateur, quand il arrivera, un peuple suffisamment mûr pour lui ! Peuple allemand, réveille toi ! Ce jour est arrivé !”
Hitler était revenu de Bayreuth avec la certitude d’être l’élu.
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A Little Rock, comme ailleurs, les parents n'acceptaient plus que leurs enfants reçoivent une moins bonne éducation que les Blancs. La situation était d'autant plus scandaleuse que les impôts des familles noires étaient utilisés pour financer le système scolaire des Blancs, tandis que les Noirs devaient compter sur la générosité des philanthropes du Nord du pays ou de riches Noirs locaux pour compléter des fonds publics largement insuffisants.
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Malgré son désintérêt pour les automobiles, il fut heureux de s’asseoir cuisse contre cuisse, à côté du Führer et de rouler en direction de la capitale. Les deux hommes rendirent visite à quelques soutiens du parti et passèrent un moment au Luna Park de la ville, où Putzi retrouva l’innocence de sa jeunesse américaine. Au milieu des attractions électriques et des odeurs de barbe à papa, pourtant, il fut déçu : Hitler ne partageait pas son enthousiasme. Celui-ci detesta Berlin, ville de tous les vices. Le jazz, la sexualité débridée, les scènes où se tremoussaient des danseuses américaines aux jambes fines, tout cela le dégoûtait. Il n’y voyait que la décadence morale de l’Allemagne. Le pays était en train de devenir les ”États-Unis d’Europe”.
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Il fallait éteindre le feu, d’autant que le 17 septembre, le jazzman Louis Armstrong avait annoncé son refus de se rendre en URSS pour une tournée financée par le Département d’État américain. « Vu la façon dont ils traitent mon peuple dans le Sud, le gouvernement peut aller en enfer », avait-il déclaré pour justifier son refus.
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Être apprécié d'un homme que l'on admire est un bonheur qui tient à ce point du miracle que l'on craint à chaque instant de le perdre.
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La Guerre des Étoiles est une œuvre qui emprunte à tant de références politiques, historiques et mythologiques qu'il serait dommage de n'y voir qu'une longue métaphore de cette guerre [la guerre de sécession], aussi capitale soit-elle dans l'imaginaire collectif américain.

Le camp du Mal - p. 39
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Être en forme, c’est le signe de la force, de la volonté, du courage et, surtout de l’ambition. Joe n’accepte pas les pleurs dans sa maison. A peine en entend-il, que sa voix résonne ainsi : "Pas de pleurs, pas de pleurs". Rose n’est pas en reste. Petit garçon Jack tombe, saigne du genou et vient se plaindre auprès de sa mère, qui sèchement lui intime l’ordre de se remettre sur ses pieds et repartir jouer. Mais avant cela, elle lui fait la morale : "Maintenant, tu sais comment te comporter. Sors et comporte-toi comme il faut". Pour les Kennedy, souffrir, c’est avouer sa faiblesse.
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Neuf en 1957, huit en 1959. L'intégration ne s'était pas vraiment accélérée. Pourtant, pour la nouvelle année scolaire, une soixantaine d'élèves noirs avaient déposé des dossiers d'inscription dans les anciens lycées blancs de la ville. Mais, aussi modéré fût-il, le Conseil scolaire avait été aussi sélectif que deux ans plus tôt et les critères avaient été les mêmes: des élèves dociles, aux résultats académiques excellents et, si possible, avec les traits fins associés à une peau claire.
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Toujours à voix basse, Churchill poursuivit : ”Dites de ma part à votre patron que l’antisémitisme est peut-être un bon cheval de bataille pour démarrer, mais qu’à la longue ça ne paie pas !” Putzi répondit par un sourire. C’était mieux ainsi. Plus la soirée avançait, plus il bénissait Hitler de ne pas s’être présenté. Dieu sait que celui-ci ne supportait pas les admonestations des étrangers sur son antisémitisme. Il serait à coup sûr monté sur ses grands chevaux et, à la différence des journalistes étrangers qui s’etaient aventurés sur ce sentier escarpé, Churchill n’aurait pas courbé l’échine. Cette recontre aurait été un carnage.
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La mort de son frère ”semble avoir rompu l’ordre naturel des choses” écrit-t-il un peu plus loin. Le nouvel ordre s’impose à Jack. C’est désormais lui qui doit endosser les ambitions débordantes et délirantes de son père. Et quand on voit l’état de son dos, on est en droit de se demander si, cette fois-ci encore, Jack marviendra à surmonter son corps défaillant pour satisfaire ses ambitions et celles de son père.
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Etais-tu un monstre, Putzi ? Etais-tu un clown ?
Faut-il choisir ?
Seul, face à un miroir, à quoi pensais-tu ?
P 324 Gallimard
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Personne ne le savait encore mais si les Neuf avaient pu pénétrer dans le lycée, c'était que la foule blanche était occupée ailleurs. Cinq minutes plus tôt en effet, les quatre journalistes noirs avaient garé leurs voitures un peu plus loin sur la Seizième Rue. « Les voilà ! Voilà les nègres ! » avait-on hurlé. La foule s'était déchaînée contre ces journalistes qui avaient le tort d'être noirs. Plusieurs hommes se jetèrent sauvagement sur Alex Wilson. Le longiligne directeur de la rédaction du Tri-State Defender de Memphis était d'une grande élégance. Il portait un costume sombre cintré, une chemise blanche, une cravate sombre et un chapeau beige à larges bords. Un premier coup de pied l'atteignit, puis un second, qui le fit vaciller. Mais le visage du journaliste ne traduisit aucune émotion. Il ramassa calmement son chapeau, le remit en place ainsi que sa cravate, tira sur sa veste et reprit sa marche en avant. Sa réaction décupla la colère des quelques hommes qui l'encadraient. Ce nègre devait se soumettre, pour qui se prenait-il ? Les autres journalistes n'avaient pas eu l'audace ou la folie de Wilson et gisaient sur l'herbe grasse de la contre-allée. Un homme déchaîné sauta alors sur le dos de Wilson et tenta de l'étrangler pendant qu'un second, armé d'une brique, menaçait de le frapper à la tête. Le journaliste continuait à marcher malgré l'homme accroché. Il dut cependant s'arrêter lorsqu'il reçut violemment la brique en pleine poitrine. Le souffle coupé, Wilson tomba à genoux, son chapeau à la main. L'homme à la brique en profitant pour lui asséner un coup de pied dans le visage. Le jeune photographe Will Counts prit un cliché de la scène qui se retrouva le lendemain en première page du New York Times. En se relevant péniblement, Wilson reçut un nouveau coup sur la tête. C'est à peu près à ce moment-là que la foule se rendit compte que les Neuf étaient en train d’entrer dans le lycée. Ses bourreaux laissèrent enfin Wilson tranquille. Le journaliste ensanglanté se relevant, remit son chapeau bien en place, lissa sa veste et retourna vers sa voiture afin d'y écrire son article, où il indiqua que, « contrairement à la croyance générale, les quatre journalistes n'avaient pas servi de leurre pour permettre aux Neuf d'entrer dans le lycée. » Plus tard, Wilson expliqua qu'il avait songé à la dignité dont avait fait preuve Elizabeth le 4 septembre. Le journaliste, atteint de la maladie de Parkinson, ne se remit jamais des coups reçus ce jour-là. Le traumatisme crânien lui laissa de terribles migraines. Il mourut trois ans plus tard. Il n'avait que cinquante-deux ans.
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Ce soir-là, dans ce salon balayé par le vent chaud du mois d'août qui pénétrait par le trou béant de la baie vitrée, Daisy Bates prit conscience qu'elle était une cible dans la guerre qui se profilait. Non qu'elle eût peur. Ce sentiment lui fut toujours étranger, mais elle comprit l'importance historique de l'événement qui s'annonçait . Et qu'il faudrait du courage. Pour elle, mais aussi, et davantage encore, pour les jeunes Noirs qui allait braver un interdit séculaire. Daisy refusa de faire réparer sa baie vitrée. Cela aurait été un trop bel encouragement à la détruire de nouveau. Et puis, il fallait que la ville sache que la violence était du côté des ségrégationnistes et non de la NAACP.
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Hilary est aimée non pour ce qu'elle a fait, mais pour ce qu'elle subi.
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Officiellement, Jack part s’entretenir avec quelques officiels du gouvernement français au sujet de la situation au Vietnam. Difficile de trouver plus éloigné de la réalité...Depuis Washington, Evelyn Lincoln, la secrétaire de Jack, a loué pour les deux amis un somptueux yacht. Pendant deux semaines, les jeunes filles se succèdent à un rythme fou à bord. Le capitaine du yacht n’en revient pas. Ce sont de véritables orgies qui s’organisent jour après jour.
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Tout le paradoxe de Jack est résumé en cet été 1944. Deux opérations ratées, un corps faible et en souffrance, mais dans le même temps, la publication de "Survival” qui en fait un héros viril et courageux, une médaille militaire qui souligne sa bravoure et la mort de son frère aîné qui lui offre un avenir qui n’est pas le sien. C’est la fin de l’été 1944. À 27 ans, Jack entre dans la seconde partie de sa vie.
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