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Critiques de Tiburce Oger (452)
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Ghost Kid

Le western a le vent en poupe dans le 9eme art ! Nourris au berceau des œuvres du grand Giraud, nombre de dessinateurs lui rendent hommage et revisitent le genre. Parmi eux, Tiburce Oger : il a baigné dedans adolescent et a dévoré les « Blueberry », « Comanche », et autres « Tuniques bleues » ; il fait également de la reconstitution de western et du tir à l’arme ancienne. Autant dire qu’il s’agit d’un expert ! Il publie en tant qu’auteur complet son troisième western « Ghost Kid » aux éditions Bamboo dans la collection «Grand Angle » et nous propose un album magnifique et crépusculaire.



Avril 1896. Ambrosius Morgan est un de ces vieux cowboys comme on n’en trouvera bientôt plus. : il est relégué à la surveillance des clôtures du ranch « Double R » car, depuis l’arrivée du chemin de fer, le bétail voyage en train. Quand la relève arrive, elle lui apporte une bien surprenante lettre : une femme qu’il a connue et aimée jadis lui révèle qu’il est père et que sa fille est portée disparue près de la frontière mexicaine. Elle lui enjoint de partir à sa recherche. Il s’exécute après avoir réglé quelques vieux comptes. Le voyage s’annonce long, difficile et semé d’embûches. Un jour, empoisonné par de l’eau croupie, il croit avoir des hallucinations et voit le fantôme d’un jeune papoose (d’où le titre énigmatique de l’album).



Un western crépusculaire et novateur



La maquette de couverture reprend celle de son ouvrage précédent « Buffalo Runner » : on a l’impression d’avoir une vieille gravure d’époque ouvragée rehaussée d’or et de filigranes. Ça ressemble aussi à une toile de Frederic Remington ou de Charles Russell. On y perçoit l’homme perdu dans les grands espaces. Alors que le premier album contait la vie d’Edmund Fisher, tueur de bisons sur le retour, cet opus raconte la fin d’un monde. Il choisit ainsi de situer l’intrigue six ans après la fermeture officielle de la frontière quand le territoire est entièrement colonisé. Ce sont deux westerns mettant en scène des héros plus trop fringants. C’est poétique, mélancolique et beau.

L’auteur trouve ainsi sa manière de renouveler le genre. Il fait d’ailleurs un clin d’œil à un autre maître : Ralph Meyer ; il enterre dans son album le héros croquemort vieilli d’ « Undertaker » qui s’est fait assassiner parce que son vieux fusil Henry s’est enrayé … C’est symbolique car comme les frères Maffre, Oger choisit de mettre en scène un anti héros et de bousculer quelques clichés sur l’Ouest tout en en jouant : on a les vautours, les saloons enfumés, les bordels, les notables véreux …

La quête de Morgan peut également rappeler celle de John Wayne dans l’iconique « La prisonnière du désert ». Oger crée une véritable « road bd » : le voyage prend du temps et constitue l’un des sujets principaux de l’album à la pagination généreuse même s’il instille également mystères et rebondissements pour créer un savant mélange de suspense et de contemplatif.



Un anti héros



Ambrosius, « old spur » Morgan est très attachant. Il apparaît comme l’homme d’une époque révolue. Il se tient loin d’une civilisation dans laquelle il ne se reconnait plus. Il est vieillissant et trahi par son corps. Le contraste est saisissant avec le flash-back de ses amours 20 ans auparavant. Il doit mettre des lunettes pour lire le courrier qu’on lui apporte : c’est un héros fatigué.

Le personnage du petit indien tapi dans l’ombre, muet et aux grands yeux sombres, est parfois inquiétant. Le fait que Morgan pense qu’il s’agit d’une hallucination est peut-être la projection de son remords : celui d’avoir tué et dépossédé une ethnie pour obtenir de la terre ? E tout cas cette ambiguïté est intéressante. J’aime bien aussi que Tiburce Oger mette en scène un cowboy noir Louis Deville. On n’en voit pas beaucoup dans la bd (à part « Marshall Bass ») et encore moins à Hollywood qui a totalement « blanchi » le genre lors de l’âge d’or du western.

Malgré son aspect nostalgique, ce western est loin d’être plombant ; on y trouve beaucoup d’humour, surtout dans les dialogues, car le héros fait preuve d’autodérision et de recul sur lui-même et sur les autres.



Un album en cinémascope



« Ghost » Kid » s’inscrit parfaitement dans la collection «Grand Angle »car son découpage est très cinématographique et les angles de « prise de vue « saisissants. Tiburce Oger ne travaille pas en ligne claire mais avec un trait parfois tremblé et toujours dynamique plein de mouvement. On a souvent des plans inclinés, de guingois, pour mimer l’ébriété puis la maladie du héros et sa perception vacillante.

Il prend régulièrement des pleines pages pour planter ses décors et bien séparer les différentes séquences comme le feraient des têtes de chapitres. On peut y admirer ses cieux peints en couleur directe et ses superbes paysages enneigés. Il effectue un remarquable travail sur les ombres et la lumière et sur les effets de matière aussi. Le récit est peut-être crépusculaire dans le thème mais il est « en technicolor » et éclatant de couleurs !

Enfin - et c’est suffisamment rare pour être souligné ! - il faut aussi relever sa parfaite maîtrise de l’anatomie des chevaux : les scènes de dressage sont superbes et l’on sent bien qu’il a longtemps pu observer ces animaux (son père était éleveur et moniteur équestre). Tous ses personnages, ses animaux, ses décors sont fouillés dans les moindres détails et on a décidément ici un bel ouvrage !



« Ghost kid » est un western qui, dans la continuité de « Buffalo Runner », laisse place au ressenti de vieux cowboys dépassés par le monde. C’est sans doute ce thème qui donne toute sa portée à cet album en lui conférant une dimension universelle : ne sommes-nous pas tous dépassés un jour ou l'autre, par la musique, la technologie ou une vision du monde qui évolue pour les nouvelles générations ? Cette road bd mélancolique dépasse alors l’anecdotique pour toucher à l’Humain en nous en mettant également plein les yeux par sa maîtrise graphique. Cela donne lieu à une œuvre splendide et marquante à découvrir absolument.

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Go West Young Man - Intégrale

⏱Tic , tac ...Superbe idée de Tiburce Oger !

Quatorze histoires de différents auteurs sur un même thème, ici la conquête de l'Ouest, avec la même montre à gousset en or qui change de main.

De 1763 avec les aquarelles de Patrick Prugne ( que j'affectionne particulièrement) jusqu' en 1938 avec Paul Gastine, de la Pennsylvanie jusqu'au Nouveau Mexique , on va croiser des soldats britanniques, des tribus indiennes, des trappeurs, des colons,...

J'ai vraiment beaucoup aimé cet album , c'est un beau travail collectif et, cela m'a permis de découvrir des auteurs que je ne connaissais pas.
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Indians !, tome 1 : L'ombre noire de l'homm..

Aigle de la nuit.

Brosser la colonisation des terres d’Amérique du Nord sur quatre siècles en seize courtes histoires dessinées est un pari audacieux lancé par le scénariste Tiburce Oger. Documenté et concis, les récits s’ensuivent chronologiquement depuis 1540 et la conquête espagnole jusqu’en 1889 avec l’acculturation forcenée des jeunes Indiens. Deux planches encadrent l’ensemble, la première débutant le recueil, la dernière le clôturant avec la disparition d’un vieux chef indien exhibé en public. Un aigle survole l’ensemble et sert de fil conducteur. Parfois certains personnages passent d’un récit à l’autre. Par différents artifices, le scénariste tente d’apporter de la cohésion à un ensemble disparate. Si le parti-pris est du côté des Amérindiens bafoués, massacrés, parqués, le propos est plus nuancé et montre aussi des comportements barbares et meurtriers entre les ethnies ainsi que des actes de bravoure et de compassion parmi les Blancs. Malgré la gageure d’apporter de la densité à des histoires qui devraient être développées chacune sur des centaines de pages, certains épisodes se démarquent à l’instar d’« Adobe Walls » qui rend compte du côté indien du massacre des bisons et de la colère justifiée des guerriers décidés à éliminer les chasseurs Blancs retranchés derrière les murs en adobe du comptoir commercial. Superbement mis en image par Ronan Toulhoat, dessinateur talentueux, l’histoire répond à celle de « Deadwood Dick », tome 3, aux Editions Paquet où l’attaque est perçue du côté des viandards Blancs. Dans « Indians », le plaisir est fort de retrouver les plumes magiques de Christian Rossi, Michel Blanc-Dumont, Félix Meynet et le trop rare Paul Gastine aux planches lumineuses d’une rare élégance.

L’album est un bel objet qui rend hommage à toute une civilisation martyrisée et détruite. Il fait suite à « Go West Young Man » qui retraçait la Conquête de l’Ouest vue du côté des colons européens. Au regard du succès légitime rencontré, un troisième recueil devrait s’ensuivre, centrée sur les hors-la-loi et les shérifs.
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Go West Young Man - Intégrale

Tiburce Ogier réunit dans cet album, tous les spécialistes actuels du western en bande dessinée, sous la forme d’un cadavre exquis. Une montre passe de mains en mains et va traverser tous les épisodes de l’histoire de l’Ouest américain d’avant l’indépendance au début du XXe siècle. Ces Quatorze histoires assez courtes reprennent la quasi-totalité des thèmes classiques du western, des histoires percutantes, efficaces et intenses, de l’aventure au graphisme soigné, un hommage à l’esprit du western pour une lecture plaisante qui ravir les fans du genre.
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L'Enfer pour aube, tome 1 : Paris Apache

Quand j'ai découvert la couverture de cette BD, j'ai tout de suite pensé aux romans-feuilletons populaires du début du 20e siècle. L'atmosphère du Paris de la Belle Époque, en plein bouleversement architectural est vraiment très bien retranscrite. Quant à l'histoire, nous sommes face à des disparitions de notables perpétrées par un étrange Inconnu au visage recouvert d'une écharpe rouge. Celui-ci, semble travailler en collaboration avec les redoutables Apaches, cette bande organisée des quartiers pauvres. Mais dans quel but ? Les policiers sont sur les dents. Ce récit d'aventure est palpitant, certaines planches sont magnifiques et nous dépaysent. La fin nous révèle l'identité du vengeur masqué mais l'histoire ne s'arrête pas là et j'attends la suite avec impatience. #LEnferpouraubeT01 #NetGalleyFrance
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Ewen, tome 1 : Alis

Pourquoi faut-il qu'une série si prometteuse soit arrêtée sur décision unilatérale de l'Editeur ? Au moment où j'écris ces lignes, la série avait seulement un an d'existence. Il faut parfois attendre plusieurs années avant qu'un second tome vienne compléter le premier. Pourquoi cette décision si brutale et sans appel ? La maison d'édition est un galériste -Daniel Maghen- qui n'hésite pas à remercier dans la préface Michel Edouard Leclerc pour son soutien permanent... On leur doit le récent Canoë Bay. La réponse est simple: seulement 3000 exemplaires vendus.



Par ailleurs, des efforts ont été réalisés pour offrir un magnifique premier tome avec un grand format inhabituel. Tiburce Oger lui-même signe un scénario plus noir que d'habitude. Les dessins d'Arinouchkine (d'origine biélorusse) sont vraiment de toute beauté avec des tons doux et pastels. On a droit à de superbes esquisses dans un cahier spécial en fin de volume (32 pages de croquis tout de même !). Sur la forme qui fait très galerie d'art, il n'y a rien à redire !



L'histoire en elle-même peut paraître assez classique et simpliste. Un peuple barbare et brutal envahit par la mer les terres d'un pacifique peuple de cultivateurs terriens. La légende dit qu'un homme va un jour libérer son peuple du joug de l'envahisseur. Cette trame n'est point originale. Ce qui fait l'attrait, c'est que ce mystérieux homme n'est pas de ceux qu'on aime. Il a tout du anti-héros. On arrive à lui préférer le gentil poète qui appartient au peuple dominateur. Cette démarche semble un peu novatrice dans le monde de l'héroic fantasy, à de rares exceptions près.



Le problème est qu'on ne connaîtra jamais la suite de cette saga. Je ne peux conseiller l'achat dans un tel cas. J'entends les cris de tous ceux qui aiment l'oeuvre inachevée. Désolé mais je ne suis pas des leurs !
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Ghost Kid

Ambrosius est vacher dans un ranch qui part un peu (beauoup) à vau lau. Il reste parce qu'il aime bien la patronne et sa solitude (il garde les bêtes seul la plupart du temps). Mais il apprend par la relève qu'il a une fille devenue une jeune femme qui a des problèmes. Il décide alors de la retrouver et de l'aider. Têtu, il s'engage dans un long voyage dangereux vers la frontière mexicaine, où il doit éviter la police, ayant abattu l'ennemi de sa patronne avant son départ.

Accompagné par une jeune indien mutique (pour qui? pourquoi? est il seulement réel cet enfant?), il avance solitaire et sauvage.

Le dessin est somptueux et accompagne des paysages fabuleux.

Vivement la suite!
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Ma guerre : De La Rochelle à Dachau

Dès les premières pages, la bande dessinée vous frappe en plein sternum. Elle est insupportable – je dirais presque : traumatisante –, visuellement violente mais éblouissante dans cette violence.

Nous suivons donc l’histoire de Guy-Pierre Gautier, dont les actes de résistance le conduiront des prisons au camp de concentration nazi de Dachau-Allach. Petit détail qui pour moi a son importance : j’ai été d’autant plus émue que les premières années du combat de Guy-Pierre Gautier prennent place à quelques kilomètres seulement de chez moi…

L’ouvrage escorte les souvenirs de ce héros, qui parfois s’enchaînent avec logique et puis parfois se disloquent. Les cases se soumettent à ce fil désaccordé des images qui ressurgissent, barbares, impensables. J’ai senti un vrai lien entre le grand-père qui se confie enfin et le petit-fils qui recueille cette parole pour la ressusciter sur ses pages blanches. C’est extrêmement émouvant. J’ai senti également dans ces dessins toute la souffrance de la transmission et l’épreuve que cela a dû être d’entreprendre un tel projet.

Parlons-en d’ailleurs de ces dessins fabuleux : c’est pour moi le gros choc de cette bande dessinée. Le talent de Tiburce Oger est époustouflant, ses couleurs sont fascinantes. J’ai pleuré dès les premières pages tant ses illustrations sont pures et nues, absolument offertes et terriblement franches. C’est prodigieux de réussir à retranscrire dans un dessin l’émotion intime d’un décor, l’horreur muette d’un regard ou le désespoir d’un corps humilié.

Certaines images se tiennent au bord de l’insoutenable mais avec quelle délicatesse c’est fait, avec quelle détermination, quel amour cristallin et quel respect… Chaque dessin saigne, chaque visage crie ; j’ai lu la moitié de cette bande dessinée en apnée, incapable de respirer, abîmée et percutée à chaque page que je tournais.

À aucun moment l’auteur ne cherche à faire dans le sensationnalisme ; tout n’est que pudeur et finesse, retenue, espoir et humanité. J’ai lu beaucoup de bandes dessinées historiques sur le thème de la Seconde Guerre mondiale, mais rares sont celles qui concentrent à la fois la force du propos et la puissance du dessin.

Je me suis rarement sentie aussi démunie devant une œuvre graphique, aussi secouée, bousculée et captivée. En 88 pages, Tiburce Oger réussit à vous tatouer dans le regard l’horreur et l’innommable. Quelle magnifique œuvre je tiens ici entre mes mains.
Lien : https://lechemindeslivres.wo..
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Canoë Bay

Après Iroquois du même auteur je me suis lancée dans Canoë Bay. Ca se passe bien des années plus tard, sans aucun rapport l'une avec l'autre. A part bien sûr le pays et les amérindiens.

J'ai été surprise par l'histoire. Un petit garçon coincé dans le conflit entre la France et l'Angleterre en Amérique du Nord, qui se fait embarquer sur un bateau, qui devient pirate un peu malgré lui et qui se découvre un héritage.

Je ne sais pas si c'est parce que je n'étais pas assez concentrée sur ma lecture mais j'ai eu du mal à comprendre le contexte que j'ai trouvé un peu flou. Une fois qu'ils deviennent pirates c'est beaucoup plus facile. L'histoire a de bonnes idées mais pas très bien exploitées à mon gout. Ca fait un peu suite d'évènements subis qui emmènent Jack d'une problématique à une autre. Le voyage reste sympathique et quelques belles valeurs sont distillées au fil des pages.

Jack et ses jeunes compagnons sont attachants et plutôt mignons, mais si ils sont très présents ils ne prennent pas vraiment part aux actions. On aimerait un peu plus de psychologie. Quant à Lucky Roberts il est assez intéressant. Un visage presque paternel et héroïque pour les trois amis, énigmatique aussi.

Ce sont les dessins qui, une fois de plus, nous invitent le plus au voyage, à l'émerveillement et à la contemplation. Avec ses couleurs douces on découvre la mer, les caraïbes, la forêt, l'hiver...
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Canoë Bay

Je ne suis pas fan de l'histoire. Ou plutôt il me manque pas mal d'éléments de compréhension : la guerre entre Français et Anglais, c'est facile à comprendre, c'est binaire, 2 camps, les gentils et les méchants ou les méchants et les gentils selon que l'on soit français ou anglais.

Par contre, la géopolitique des tribus Amérindiennes au XVIIIème siècle, n'est pas un sujet que je maîtrise. Et c'était pourtant la partie de l'histoire qui était le plus susceptible de m’intéresser... sans ça, c'est une histoire de Pirates assez classique.

Par contre, le dessin est magnifique. Quand les premières bulles sont apparues sur la troisième planche, j'ai même regretter de les voir. J'aurais bien continuer à me promener dans ces forêts Québécoise "en silence"

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Ma guerre : De La Rochelle à Dachau

8 mai 2015. Guy-Pierre Gautier est fait Chevalier de la légion d’Honneur devant le monument aux morts de La Roche-sur-Yon, en Vendée. Guy-Pierre Gauthier est le grand-père du dessinateur Tiburce Oger. La cérémonie va servir de déclic à celui qui, jusqu’alors, n’était jamais revenu sur la douloureuse jeunesse qui fut la sienne entre 1940 et la libération. En se confiant à son petit-fils, le vieil homme rouvre une plaie béante, et tandis que les souvenirs affluent, la parole se libère.



Entré en résistance à 17 ans, il commence par distribuer des tracts avant de participer à quelques sabotages. Arrêté par la gestapo, il est d’abord détenu à la centrale d’Eysses, avant d’être déporté à Allach, le camp annexe de Dachau. Sur place, il connaît l’enfer. La faim, le froid, le typhus, la violence des capo, une hygiène et des conditions de vie abominables seront son quotidien jusqu’à l’arrivée des américains. De retour en France à l’été 45, pesant à peine 35 kilos, le déporté va difficilement retrouver sa place dans la société.



Encore une BD sur les camps de la mort. Une de plus me direz-vous. Certes. Mais à l’instar de Maus ou de Moi, René Tardi, prisonnier de guerre, ce témoignage relayé et mis en images par un proche possède une force particulière. Le parcours personnel prend une valeur universelle et le dessinateur a l’intelligence d’axer son propos davantage sur la solidarité et l’entraide entre prisonniers plutôt que sur les exactions des bourreaux. Il se dégage de l’album, malgré les horreurs racontées, une lumière baignée d’humanité où, si l’espoir ne tient qu’à un fil, il reste présent. La force mentale et l’instinct de survie de certains sont soulignés avec une dignité qui évite tout virage vers le pathos ou la dramatisation à outrance.



L’album dit aussi la honte de « s’en être sorti » qui a submergé les rescapés alors que tant de leurs camarades ont péri, ainsi que leur volonté, après coup, de ne pas en rajouter par rapport à ce qu’ils avaient vécu et l’impossibilité de partager ce vécu au moment du retour à la vie civile. Une BD poignante et pleine d’émotion maîtrisée.


Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Ewen, tome 1 : Alis

Après le charme et la beauté de la couverture, c'est un paysage réaliste, sublimé par des couleurs pastelles de toute beauté qui s'offre au lecteur. Une plongée dans une époque, barbare et cruelle, où les guerres font rage et où les destins se brisent. Une aventure ambitieuse, joliment mise en images, mais qui aurait mérité un rythme plus soutenu pour un premier tome. Une belle aventure à découvrir.
Lien : http://art-enciel.over-blog...
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Indians !, tome 1 : L'ombre noire de l'homm..

Après avoir vraiment apprécié le volume 'Go west youg man' créé à l'initiative de Tiburce Oger, j'ai ouvert Indians!, ouvrage basé sur le même principe : un fil conducteur nous conduit à travers le temps et les anecdotes, grandes ou petites.

Si le fil conducteur de Go Ouest était tangible et bien pensé parce que facilement transmissible (une montre passant de mains en mains), il est ici moins clair et moins concret.

Les anecdotes racontées sont assez inégales en fonction des auteurs à qui elles sont confiées et si de nombreuses histoires sont touchantes et/ou révoltantes, le liens entre elles n'est pas toujours clair et j'ai trouvé ça dommage. De plus, les récits, en raison du format choisi, sont souvent trop courts pour que l'on puisse s'attacher aux personnages autant qu'on le voudrait.

Une fois l'ouvrage terminé, on ne peut que constater, une fois de plus, l'énorme carnage que la colonisation par l'homme blanc a généré.

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L'Enfer pour aube, tome 1 : Paris Apache

Nous sommes en plein Paris, trente ans après la Commune, dont on perçoit encore des traces.

Un "Apache" sème la terreur parmi les bourgeois et le pouvoir, assassinant à tous de bras, en laissant dans la bouche de ses cadavres un louis d'or. L'inspecteur Gosselin est chargé d'arrêter le coupable, dont nul ne connaît l'identité, car il cache son visage derrière un foulard rouge.

L'intrigue est bien moins simpliste que cela, et cette belle BD mériterait d'être relue pour être bien assimilée. Il y a beaucoup de vocabulaire des rues, beaucoup d'anecdotes, beaucoup de rappels à des temps plus anciens.

Les personnes qui s'intéressent un peu à l'Histoire vont adorer.



Les dessins sont réellement superbes ; d'ailleurs la BD est en soin un magnifique objet. La couverture est très travaillée et vraiment belle. Les dessins, tout en finesse et en précision, sont étonnants de mouvements et de vie. J'ai beaucoup aimé également le traitement des couleurs, avec des dessins en nuances de gris, et juste des touches rouges et bordeaux. Car il y est beaucoup question de violence.



La fin nous laisse sur notre faim, justement, et je vais vite commencer le tome 2, car la course à l'Apache prend une nouvelle tournure...



Merci à Babelio et aux éditions du Soleil pour cet envoi lors d'une masse critique.
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L'Enfer pour aube, tome 1 : Paris Apache

Paris 1903, des bourgeois se font assassiner par un étrange inconnu. Les seuls indices recueillis :

- Il cache son visage avec un grand chapeau et une écharpe rouge

- Les victimes sont retrouvées avec un Louis d'Or en bouche… 



L'enfer pour Aube est scénarisé par Philippe Pelaez et illustré par Tiburce Oger. Même si on comprend rapidement le motif des meurtres (c'est voulu par les auteurs), le récit est intriguant et intense. Visuellement, les cases sont bien fournies, elles fourmillent de détails. Le choix de coloriser avec des nuances de blanc, noir et gris permet d'avoir une ambiance poisseuse propice aux bas fond de Paris. La seule couleur de l'arc en ciel est le rouge de la couleur de l'écharpe de l'assassin, la couleur du sang. 

Les événements du récit sont entrecoupés de coupures journalistiques qui illustrent les méfaits, cela permet à Tiburce Oger d'exercer tout son art sur des pleines pages.



Ce premier tome est convaincant, il fait partie d'un récit complet en deux tomes…à suivre donc ! 

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Go West Young Man - Intégrale

Super concept cette idée de faire travailler de concert des talents de dessinateurs pour nous conter l'histoire singulière d une montre.

l Amérique sauvage y est croquée à merveille.

Des enchaînements chronologiques chapitrent cette épopée. On navigue sur différents styles de dessins, peu de couleurs mais le noir et blanc s' accorde excellemment je trouve, pour dépeindre plus d'un siècles de pérégrinations d un petit objet dans ce nouveau monde très inhospitalier à l'humain. Les histoires singulières se valent toutes à mon goût servies par d excellentes illustrations.

Un très bel objet pour moi qui a été accroché au western dans l enfance par Blueberry de Charlier et Giraud.
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L'Enfer pour aube, tome 1 : Paris Apache

Alors que Paris panse ses blessures dues aux travaux Haussmanniens et aux conséquences de la Commune, un malandrin au visage masqué et au look emprunté aux Apaches qui peuplent les faubourgs de la capitale, s’en prend à des gens hauts placés à qui il fait passer l’arme à gauche.







Un inspecteur affligé d’une étrange maladie et son équipier ancien brigand mènent l’enquête et vont se retrouver dans une sombre histoire de vengeance, entre massacre d’innocents, anciens bagnards et…cirque !











Début d’année chargé pour Philippe Pelaez avec pas moins de quatre titres parus dans des genres forts différents, ou tout du moins des époques, avec, pour au moins les deux que nous avons lu chez B.O BD, une qualité et un intérêt qui ne faiblissent pas.







Il se frotte ici au feuilleton historique, chassant sur les terres d’auteurs comme Hugo, Balzac ou encore Eugène Sue, excusez du peu, avec son anti-héros atypique, son méchant grand guignolesque et son intrigue qui mêle Histoire et enquête torve dans un background aussi original que glauque







Gros coup de cœur aussi pour la partie graphique avec un Tiburce Oger aussi à l’aise dans les plaines du Far West que dans le Paname de fin du XIX° siècle qui croque ses personnages avec talent et soigne ses décors détaillés, le tout dans une trichromie de gris, noirs et blancs rehaussée thématiquement de rouge.

Conseil d'écoute pour aller avec par ici: http://bobd.over-blog.com/2022/03/paris-sous-les-bombes/l-enfer-pour-aube-vs.l-empereur-de-paris.html
Lien : http://bobd.over-blog.com/20..
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L'Enfer pour aube, tome 1 : Paris Apache

Une histoire de vengeance liée aux horreurs de la répression des communards qui se passe au début du XXeme siecle. Un habile acrobate masqué et des apaches (délinquants de l'époque) attaquent des personnalités industriels et politiques du Paris de l'époque. Tous ces personnages ont joué un rôle dans la répression de la Commune que ce soit des soldats, des surveillants des bagnes, Le policier qui enquête sur les meurtres est malade, mais s'acharne à trouver la raison de ces meurtres aidé par un ex mauvais garçon de la zone. Description minutieuse, extremement documentée, du Paris avant la guerre 1418, des fortifications, de la zone crée par les destructions massives engendrés par le nouveau Paris d'Hausman et des travaux du métro. Parfois curieusement lyrique dans ces nombreux narratifs qui tentent de décrire le peuple parisien habitant la zone, très sombre, le dessin est parfois touffu et difficile à suivre mais vivant et crasseux. Pour le moment histoire de vengeance sur des personnages corrompus et médiocres, le second tome devra nous en dire plus sur les motivations de tous et de ce curieux policier.
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La piste des ombres, Tome 1 : Pierres brûla..

Western fantastique, un mélange des genres étrange.



Zach Cloverleaf, ancien marshall puis colonel confédéré déchu, a refait sa vie en tant que cowboy.

Il a pris sous son aile le jeune Natanaël, dont les parents ont été massacrés par les Indiens.



Or depuis cette sinistre soirée, le minot possède des pierres magiques. Qui permettent de libérer des anges pour certains... mais surtout des démons pour d'autres.

Des entités qui vont perpétrer biens des malheurs, à qui cherche des noises au jeune homme...



Très porté sur le fantastique, Oger effectue ici sa première incursion dans le western.

Et cela donne un résultat un peu... spécial.



Une histoire classique au premier abord, intéressante qui plus est.

Les dessins, bien qu'extrêmement biscornus et denses sont attirants.

Il y a des drames, de l'aventure, des personnages hauts en couleur.



Mais ce côté fantastique, çà fait bizarre. On se dit que ce n'est pas sa place.

C'était à tenter, mais au final, c'est plus étrange que plaisant.

On verrait plutôt ces créatures dans un décor de moyen-âge, ici décidément, çà ne colle pas.

Car ce n'est pas le premier album qui exploite ce filon à me passer dans les mains, et jusqu'à future preuve du contraire, ces deux genres se marient mal à mon sens.
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Buffalo Runner

La dure loi de l'Ouest.



Après une attaque de pionniers, Ed Fisher, leur providentiel sauveur arrive un peu tard.

Barricadé avec Mary, seule rescapée du massacre, et dans l'attente du reste de la bande d'affreux, le vieux pionner nous raconte son histoire...



Une passionnante et triste aventure, que celle de notre cowboy solitaire.



Á la manière du film "Little Big Man" avec Dustin Hoffman, auquel ce One Shot me fait beaucoup penser, cet Ouest sauvage va être démystifié.

Dans ce style triste et attachant qui est un peu la marque de fabrique des auteurs, et dans lequel ils excellent.

(plus d'avis sur PP)
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