Tiffany Quay Tyson

Tiffany Quay Tyson est née à Jackson dans le Mississipi et vit actuellement à Denver dans le Colorado. Son second roman mais le premier traduit chez nous, Un Profond sommeil, vient de paraître.

Une petite ville du Mississipi en 1976. Roberta, 14 ans, la narratrice du roman, son frère aîné Willet et leur petite sœur de 6 ans Pansy, se baignent dans l’eau d’une carrière quand survient l’orage, séparés, Pansy disparaît. Les recherches ne donneront rien. Le père souvent absent n’est pas là, la mère se morfond, Willet est persuadé que c’est leur père qui l’a enlevée et Roberta s’estime responsable du désastre. Elle et son frère vont tenter de leur petite sœur…

Un excellent roman qui doit beaucoup à sa construction astucieuse/mystérieuse, genre poupées russes.

Le père, faux-monnayeur, est toujours absent parti fourguer ses billets loin d’ici et leur mère élève les gamins. La grand-mère Clémentine, Mamie Clem, connait les herbes qui guérissent et celles qui délivrent les femmes qui sont dans une sale situation, et s’il est trop tard, Mamie sait où placer les bébés non désirés, ceux qui risquent le pire car issus d’une liaison interraciale. Willet accuse leur père de l’enlèvement mais sans aucune preuve tangible. Quant à la carrière où s’est produit le drame, elle jouit d’une réputation sulfureuse et diabolique inspirant crainte et peur touchant au surnaturel, d’ailleurs, Roberta n’ose avouer qu’elle aurait aperçu une silhouette simiesque dans la forêt lors du drame…

A cette enquête assez basique semble-t-il, l’écrivaine trouve une parade géniale (?), elle intercale dans son récit, des chapitres historiquement très antérieurs avec des personnages dont on ne sait rien et dont on se demande ce qu’ils viennent faire ici, jeunes couples avec femme enceinte, enfants métis etc. Comme de bien entendu, ces chapitres sont essentiels et petit à petit, ces passages incompréhensibles vont commencer à esquisser une fresque familiale ou quelque chose d’assez proche de l’idée qu’on s’en fait.

Pendant ce temps, Roberta et Willet poursuivent leur quête, une piste les menant vers les Everglades où pourrait se trouver leur père et peut-être Pansy. Je vous laisse découvrir la suite de cette magnifique histoire qui s’étend sur plusieurs années, portée par la pugnacité de Roberta.

Le roman a pour thèmes, les secrets familiaux : les enfants abandonnés doivent-ils savoir qui est leur véritable mère ? Une famille doit-elle obligatoirement résulter des liens du sang ? Y-a-t-il des secrets légitimes ? Avec en toile de fond, la ségrégation raciale, le droit à l’avortement face aux croyances religieuses…

Un excellent roman, très sombre, où le Bien et le Mal restent des notions floues selon les circonstances.

A White Forest dans l'Etat du Mississippi, trois enfants d'une même fratrie jouent ensemble dans une carrière. Ils connaissent cet endroit depuis toujours et ne se méfient ni des eaux profondes du lac ni des rumeurs concernant des esprits malveillants qui hanteraient les lieux. Bert et son frère Willet laissent quelques instants se baigner seule leur jeune soeur Pansy tandis qu'ils vont chercher des baies non loin de là. Un orage déferle soudain sur la région et lorsqu'ils reviennent aux bords du lac, Pansy a disparu. Leur mère sombre dans la dépression, quant à leur père, trafiquant local, il disparait mystérieusement. Bert et Willet doivent faire face ensemble à l'effondrement de leur famille. Quatre ans plus tard, incapables de se libérer de leur culpabilité, ils rassemblent des indices recueillis à propos de leur soeur et de leur père et entreprennent un voyage dans le sud de la Floride pour trouver réponse à leur questions.



Ce récit construit autour de la disparition d'une enfant n'est pas une enquête policière, mais plus un roman d'ambiance dans lequel l'autrice décrit sa région natale et l'atmopshère mystérieuse qui lui est propre. Une région au passé colonial lourd où tout un peuple a vécu la ségrégation et toutes les horreurs qui lui sont attribuées, où les tourments de l'âme n'ont d'égal que le paysage morcelé par une végétation humide et luxuriante. La nature est une personnalité à part entière dans ce roman, elle est inquiétante et menaçante, de ses entrailles naissent des superstitions tenaces et le doute subsiste toujours quant à son rôle dans la disparition de Pansy. Les descriptions de cette ambiance brumeuse, voire nébuleuse, m'ont fait forte impression.



D'autre part, l'auteure nous raconte la douleur de la perte, du vide laissé par des personnes disparues sans explication. Une douleur muette qui ne trouve amoindrissement que dans la quête perpétuelle d'indices, de témoignages. Willet et surtout Bert, puisqu'il s'agit de son récit, doit se construire sur ce drame. Ce roman est d'une grande richesse par les thèmes abordés : la ségrégation, le droit des femmes et l'avortement, les secrets de famille et leur impact sur les descendants. le style de l'auteure est d'une grande sensibilité, la force qu'elle donne à ses personnages transcende le récit. Je suis ravie et touchée par cette lecture qui m'a transportée outre-atlantique. Pour cela je remercie les Editions Sonatine et NetGalley pour ce partenariat.
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Puissant roman où se superposent le passé et le présent, et qui raconte les dures années de Willet et sa soeur Bert suite à la disparition de leur jeune soeur dans une carrière dite maudite ; ils finiront par faire un périple dans le sud de la Floride visant à découvrir les secrets de leur mystérieux père qu’ils pensent lié à leur malheur.



Ce livre est addictif, profond, et l’histoire de la carrière ainsi que les découvertes progressives de l’histoire du père sont bouleversantes.



La souffrance des esclaves noirs, la ségrégation raciale avec ses violences, le Ku Klux Klan et l’impact sur les générations qui ont suivi sont intimement mêlés à cette histoire familiale dont on ne sait pas où elle va nous mener bien que l’évidence est partout.

Le passé infusant le présent, le sang qui coule dans les veines perpétue la mémoire inconsciente des ancêtres sur leur descendance…



Une sombre et captivante quête de la vérité dont je vous recommande la lecture !

Si vous cherchez du pur polar, passez votre chemin car Un profond sommeil est bien plus que cela. La disparition de la jeune Pansy est le fil rouge de cette intrigue, mais elle est aussi le prétexte pour nous plonger dans cette Amérique profonde de la fin des années 70.

Le lecteur y découvre l'importance des croyances, des superstitions. Mais aussi la force, le pouvoir et les secrets des femmes avorteuses guérisseuses, sans passer sous silence la haine raciale.

Envoûtant, sublime, émouvant, cet ouvrage m'a fasciné dès les premières pages. Un immense coup de foudre !
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« Un profond sommeil », je ne sais pourquoi, me faisait des clins d’œil depuis sa parution en 2022. Je le rencontrais sans cesse dans les critiques, il m’aguichait et je résistais. Finalement, c’est quand je l’ai vu « en vrai » en librairie cet été que j’ai enfin craqué. Et j’ai vraiment bien fait. En le lisant j’ai parfois pensé très fort à « Là où chantent les écrevisses » de Delia Owens et à « Betty » de Tiffany McDaniel deux romans qui m’ont beaucoup marquée. Dans chacun de ces ouvrages le personnage fort de l’histoire est une adolescente ou une très jeune femme. Tiffany Quay Tyson sait d’emblée nous intégrer à l’histoire qu’elle nous raconte et nous faire partager son empathie pour ses personnages et leur vécu. J’aime ce genre de roman qui nous sort de notre quotidien et nous entraîne ailleurs, à la rencontre d’autres vies, d’autres ressentis et qui nous font avancer. Très heureuse de cette première rencontre avec Tiffany Quay Tyson.

Alors que Pansy est sous la garde de ses frère et sœur, Willet et Bert, elle disparaît mystérieusement. Aucun corps n’est retrouvé. Commence alors une quête pour la retrouver et comprendre ce qui s’est passé.



Un profond sommeil est l’histoire d’une adolescence brisée. Obligés de grandir, de subvenir à leur besoin entre une mère dépressive et un père absent, Bert et Willet perdent leur innocence et leur schéma familial en perdant leur sœur. Comment vivre et grandir avec les doutes, les regrets, la culpabilité et les conséquences de cette disparition ? Comment arrêter de se poser des questions sur ce qui a bien pu se passer ?



Le poids du passé est le thème clé de ce livre de Tiffany Quay Tyson, mis en exergue par l’épigraphe « Le passé n’est jamais mort. Il n’est même pas passé » (Faulkner). Les passés s’y entremêlent : celui des deux adolescents assaillis de questionnements depuis la disparition, celui de leurs ascendants alourdis par de lourds secrets familiaux, et celui d’un pays – l’Amérique – anciennement esclavagiste, puis ségrégationniste.



Ce drame familial est un roman d’ambiance, sombre et moite, à l’image du Mississippi et des profondeurs des Everglades où se déroule l'histoire.

Oh là là, quel livre ! A découvrir absolument …

Dans le Mississippi, une petite fille disparaît, banal comme début d’histoire mais terriblement addictive et beaucoup de rebondissements.

On tremble, on rit, on pleure, bref, je n’ai pas pu lâcher ce livre avant l’épilogue.

Bravo, c’est un livre qui reste en mémoire longtemps…

C’est dans son poème L’isolement que Lamartine affirme « un seul être vous manque et tout est dépeuplé ». Une sentence encore plus vraie quand l’être en question est un enfant et que sa disparition laisse planer des doutes – mais aussi des espoirs – quant à son devenir.



C’est le drame qui va frapper la famille Watkins au cours de l’été 1976. Pour Willet et Bert, qui devaient garder un œil sur leur petite sœur, cette disparition va les obliger à entrer prématurément dans le monde des adultes, mais aussi à composer avec le poids de la culpabilité. Quant à leur mère elle s’enfonce inexorablement dans une dépression qui la vide de toute volonté et énergie. Le père est aux abonnés absents, disparus depuis des semaines sans avoir laissé le moindre mot d’explication.



Les semaines, les mois puis les années vont passer sans qu’aucun nouvel élément ne vienne éclairer les circonstances de la disparition de Pansy. Malgré leur peine et leur culpabilité Willet et Bert vont devoir aller de l’avant, même si rien ne sera jamais plus comme avant pour eux. Comme tout un chacun ils traverseront le temps en alternant entre les hauts (plutôt rares) et les bas qui rythment l’existence.



Une tranche de vie qui s’étale sur plus de sept années, du delta du Mississipi aux marécages des Everglades, une quête de la vérité qui va lever le voile sur bien des secrets de famille enfouis depuis trop longtemps et trop profondément. Une vérité parfois douloureuse à entendre mais c’est toujours mieux que de vivre dans le mensonge et l’ignorance.



Tous les chapitres se divisent en deux parties distinctes. Ils commencent par le récit des événements depuis la disparition de Pansy, écrit à la première personne, c’est Bert qui nous guide à travers l’intrigue. La seconde partie nous raconte l’histoire de White Forest et de la famille Watkins, une histoire qui s’est trop souvent écrit dans la douleur, les larmes et le sang. Deux arcs narratifs qui vont se justifier et se rejoindre dans les derniers chapitres du roman, créant ainsi un pont entre le passé et le présent.



Ce n’est pas forcément flatteur pour les Etats-Unis mais force est de constater les choses n’ont pas beaucoup évolué au fil des ans. Certes la ségrégation appartient au passé mais cela n’empêche pas une montée en puissance des extrêmes et du racisme qui va bien souvent de pair.



Pour un premier roman, Tiffany Quay Tyson nous livre un bouquin parfaitement maîtrisé de bout en bout, même en cherchant bien je ne lui trouve aucune fausse note. Un titre qui mettra parfois vos nerfs à rude épreuve, d’une noirceur sans fond mais de laquelle l’auteure parvient à faire jaillir une étincelle d’espoir et de bonheur… alors que l’on s’était résigné à un récit bercé de douleurs et de désillusions.



J’avoue que le choix du titre français me laisse perplexe, le titre original, The Past Is Never (Le passé c’est jamais), est en effet beaucoup plus raccord avec le contenu. Quoi qu’il en soit je peux vous assurer que cette lecture sera tout sauf soporifique. Une lecture qui se solde par un coup de cœur amplement mérité.
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Voilà un livre que j'ai vraiment beaucoup aimé. C'est l'histoire d'une disparition d'enfant, certes, mais c'est bien davantage. C'est une histoire qui se passe dans le sud profond des Etats-Unis, une histoire de racisme, de misère, l'histoire de femmes mal traitées qui tentent de se débrouiller entre l'ignorance sur la sexualité, le non accès à l'avortement en cas de grossesse non désirée, les séquelles laissées par une disparition d'enfant sur ceux qui restent, tant de choses qui pourraient, qui devraient, faire partie du passé et pourtant... qui menacent bien de revenir en force. C'est un roman noir, mais tellement plus que cela... Un vrai coup de cœur .

Malgré l'interdiction formelle de leur père, Willet, 16 ans, et Bert, 14 ans, emmènent leur petite sœur Pansy à la carrière. Il fait une chaleur étouffante en cette journée d'août 1976 et la perspective de se rafraîchir est plus forte que la menace paternelle.

Lors de cette escapade, Pansy disparaît. Bert croit voir une créature portant « quelque chose dans les bras ». Cette vision, elle la taira, craignant qu'on se moque d'elle.

De retour à la maison, les adolescents doivent avouer à leur mère la disparition de l'enfant préférée de la famille. Alors que le père, souvent absent, ne réapparaît pas, la mère sombre dans la dépression.

Quant à Willet et Bert, ils tenteront d'atténuer leur culpabilité en se lançant à la recherche de Pansy, une quête effrénée qui les conduira de White Forest, Mississippi, aux Everglades en Floride. Ils y découvriront les secrets entourant les origines de leur père soigneusement cachés par Clem, la grand-mère faiseuse d'anges au caractère bien trempé.

Avec une bonne dose de fantastique, nourrie par les superstitions autour de la carrière maléfique, et des retours dans le passé, du temps de l'esclavagisme et de l'enfance du père, « Un profond sommeil » dégage un charme irréel.

Par la voix de Bert, le premier roman traduit en français de Tiffany Quay Tyson fait le portrait émouvant de l'enfance massacrée et de l'innocence perdue à cause des manquements des adultes.

Dommage qu'il y ait trop de longueurs.


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Mon avis

Nous sommes dans le Mississippi, en 1976. Il fait très chaud, Roberta, Willet et Pansy décident d’aller se baigner dans la carrière remplie d’eau, au milieu de la forêt. C’est profond, des bruits courent sur ce lieu, mais les deux aînés surveilleront la petite dernière et puis ce sera tellement bon de se rafraîchir ! Pansy fait la planche, elle peut tenir longtemps comme ça alors les deux grands vont ramasser des baies, une gourmandise juste comme ça pour se faire plaisir. Quand ils reviennent leur sœur a disparu. Que s’est-il passé ? Est-ce la malédiction de ce lieu, leur père qui devait rentrer ce jour-là et qui ne revient pas ? S’est-elle noyée ?

Certains diront : encore une disparition d’enfant ! Pff, on connaît. Pas vraiment, ici, c’est tout ce qui est à côté de cet événement qui fait la richesse de ce roman très fort. Que Pansy ne soit plus là, que sa sœur ne lâche pas l’affaire et que des années après elle la recherche encore, ce n’est pas le plus important. L’essentiel c’est de lire l’histoire (entre les chapitres au présent où Bert (Roberta) s’exprime) de ceux qui ont été liés, d’une façon ou d’une autre, à la carrière. On découvre ainsi de nouveaux personnages et leur histoire se bâtit sous nos yeux. En parallèle, les secrets, les non-dits, les « cadavres dans le placard », la culpabilité de deux adolescents qui ont mal surveillé leur frangine, tout est exprimé avec un doigté exceptionnel.

J’ai beaucoup aimé la construction de ce récit. Remonter jusqu’au esclaves, jusqu’à ces femmes qui ont souffert de la couleur de leur peau, ou parce qu’elles étaient enceintes. Donner en quelque sorte la parole aux personnes de l’ombre, en souffrance, est primordial. Surtout que petit à petit, cela aide à mieux comprendre le présent.

Tiffany Quay Tyson a une écriture puissante (merci à la traductrice), un style unique. Elle installe une atmosphère palpable dans laquelle évolue les protagonistes. Elle décrit de magnifiques portraits de femmes. Je me suis attachée à Bert, volontaire dans sa quête de vérité.

Un livre inoubliable !


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Willet et Bert, deux ados, frère et sœur, traînent sous la chaleur de White Forest, dans la vallée du Mississipi et désobéissent en allant se baigner à la carrière avec leur petite sœur Pansy. Mais après l'avoir brièvement  laissée sans surveillance, ils ne la retrouvent plus. A-t-elle été  enlevée? S'est-elle noyée ? Ou a-t-elle été victime de cette carrière maudite,  connue pour abriter de nombreux fantômes ? Et pourquoi leur père, petit trafiquant souvent absent, ne rentre-t-il plus du tout? Portant alors leur mère, dévastée, à bout de bras, épaulés par leur rude grand-mère Clem, Bert et Willet  résistent comme ils peuvent au poids de la culpabilité du survivant.

Des années plus tard, ils partent en Floride, sur base d'un mince indice,  en quête de réponses à leurs multiples questions .

Le roman est superbement construit, entre les évènements suivants la disparition de la petite et des chapitres nous faisant connaître les histoires tragiques de la carrière, ou encore ceux mettant en scène l'arrivée dans la région d'un frère et d'une soeur des dizaines d'années auparavant. Les sauts temporels nous font peu à peu comprendre les liens entre tous les personnages, j'ai donc été complètement prise dans les filets du récit.

On est loin d'une enquête classique sur une disparition,  le roman prend une dimension psychologique , beaucoup plus profonde, et la quête de Bert devient aussi un voyage intérieur vers ses racines. L'ambiance poisseuse des bayous du Mississipi et les marais des Everglades étoffent encore plus ce périple, qui aborde aussi les thèmes du racisme ( on est dans les années 70), les avortements clandestins, les liens profonds dans une fratrie. Donc une très vive recommandation à le découvrir!
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Je voulais quelque chose de mieux que l’amour, une chose plus grande, de plus de valeur. Je voulais la vérité. C’est peut-être la phrase la plus représentative du contenu de ce roman, qui n’est finalement rien d’autre qu’une quête de vérité. Une magnifique et poignante quête de vérité, au cœur du Mississippi tout d’abord, puis dans les mangroves des Everglades, en Floride. Accrochez-vous bien car, si tout commence par une disparition d’enfant, cette histoire est beaucoup plus que ça.



White Forest, Mississippi. Bert, Pansy et Willet passent le temps dans une ancienne carrière. Alors que, poussés par la faim, ses aînés partent cueillir des mûres, Pansy, la petite dernière, fait la planche dans l’étendue d’eau qui s’est formée avec le temps au fond de la carrière. À leur retour, la fillette a disparu. Son corps ne sera jamais retrouvé. Leur mère plonge dans la dépression et leur père, absent, ne revient jamais. Des années plus tard, alors que leur vie et leur famille se sont effondrées, le frère et la soeur se mettent en quête d’indices et de la vérité.



C’est une histoire bien sombre que nous propose ici Tiffany Quay Tyson, sombre et aussi boueuse que le Mississippi. On n’est pas du tout dans le thriller mais dans le drame contemporain, la destinée d’une famille métisse à une époque où la ségrégation fait rage. Le tout dans une atmosphère inquiétante, celle des mythes et des malédictions, celle des faiseuses d’anges du fin fond du Mississippi puis celle, moite et humide, des canaux et de la mangrove des Everglades. Celle de toutes ces vies aspirées par l’absence, les mensonges et les secrets.



Bert est une jeune femme extrêmement touchante, que l’on suit avec grand plaisir. Depuis toujours, elle a du mal à trouver sa place. Il faut dire qu’elle n’est pas gâtée, avec un père absent la plupart du temps et une mère entièrement tournée vers sa petite sœur. C’est auprès de sa grand-mère qu’elle trouvera un semblant de stabilité, mais elle sent bien que même elle lui cache des choses. Tant est si bien qu’elle ira au bout d’elle-même pour découvrir la vérité, quitte à mettre sa propre vie en danger.



J’ai adoré ce roman, c’est simple. Les thématiques abordées sont multiples, du racisme à l’avortement en passant par les secrets de famille les plus destructeurs. La nature est également un personnage à part entière dans cette histoire, elle est belle et effrayante tout à la fois. En outre, Tiffany Quay Tyson a su créer des héros à l’incroyable présence, si naturels, si réels... Tout cela réuni a fait d’Un profond sommeil un excellent moment de lecture. A découvrir de toute urgence.
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Ce roman aurait mérité d'être un peu plus court.

L'ennui m'a gagné vers la moitié.

Et pourtant tout cela s'annonçait passionnant.

Quand la petite Pansy disparaît, tout le monde se lance à sa recherche, le temps que les médias s'y intéressent et ensuite l'oublient.

Et après? Et après rien, ou du moins pas grand-chose.

L'auteure nous fait la chronique d'une famille, d'un état (le Mississipi), d'un pays, tous aussi dépressif les ns que les autres.

L'intérêt s'étiole à mesure que l'on progresse dans l'histoire, au point de vouloir en finir le plus vite possible.

Une déception.

Mon avis va s'inscrire un peu à contre-courant de ce que j'ai pu lire sur ce roman car, si la première moitié m'a fortement intéressée, la seconde partie m'a parue bien longue. Le récit s'ouvre sur la disparition tragique d'une petite fille qui se baignait dans une carrière avec son frère et sa sœur. Ces derniers, après l'avoir laissée quelques instants sans surveillance, constatent avec effroi à leur retour qu'elle n'est plus à se baigner. La police mène fugacement l'enquête, la mère, brisée, se laisse mourir à petit feu tandis que le père, lui, demeure introuvable. Refusant de baisser les bras, Willet et sa sœur vont tenter de retrouver Pansy, la petite disparue. Si l'atmosphère du début du récit est particulièrement soignée, elle confine d'ailleurs au fantastique, et nous plonge dans l'angoisse de cette disparition, j'ai regretté la multiplication des histoires autour de cette carrière ainsi que les nombreuses ellipses qui ne m'ont pas toujours semblé nécessaire. De ce fait, le rythme s'en est trouvé trop souvent cassé et c'est ce qui explique l'ennui qui est venu plomber ma lecture. La quête est la thématique centrale de cette histoire puisqu'il est question d'une fratrie rongée par les questions et la culpabilité qui voue sa vie à retrouver leur petite soeur donc c'est la quête de la vérité, la quête des disparus (soeur et père), quête intime aussi puisqu'il faut aller de l'avant....et bien je n'ai pas toujours le coeur à suivre les personnages dans ce processus et ils ont fini par me laisser de marbre .

Une excellente lecture…

Un récit palpitant qui à travers l’histoire de la disparition d’une petite fille de six ans nous fait revivre l’histoire du sud des usa, vous savez ce sud raciste, chaud , moite, cloisonné.

On suit le récit sur deux temporalités ce qui peut au début être un peu déstabilisant. J’ai trouvé le ton très juste, on voit aussi les dégâts occasionnés par cette disparition sur le reste de la famille et c’est vraiment intéressant.

Les personnages sont attachants , on les voit évoluer au fil des années, ça donne de la profondeur au récit.

Un roman qui se dévore sans être un roman à suspense.

Une très belle découverte.

Un très beau roman (très bien lu en version audio). La psychologie des personnages est intéressante tout comme la restitution de l'atmosphère, dans le Mississippi et la Floride, des années 50 et 70. L'alternance des deux périodes à chaque chapitre permet de ménager le dévoilement de l'intrigue tout en approfondissant la compréhension des personnages qui sont attachants, notamment l'héroïne.

Mississippi, 1976. Roberta et Willett ont interdiction d'aller jouer dans cette carrière réputée dangereuse et maudite, mais il fait si chaud ce jour d'été qu'ils n'ont pu résister à venir s'y baigner. Mais leur petite sœur Pansy, qu'ils étaient censés surveiller, disparaît...

La famille déjà sévèrement instable va finir par sombrer dans le chaos, et tandis que Willett est obsédé par ce qui a bien pu arriver à leur sœur, Roberta s'efforce de vivre sa vie d'ado. Une histoire qui se passe dans l'atmosphère trouble et visqueuse du Sud des Etats-Unis, dans une région pauvre et marécageuse où sans cesse est fait rappel au passé, celui de l'esclavage et des prêcheurs. Le récit alterne entre la quête de Roberta et Willett et l'histoire de leurs parents et de leurs grands-parents, liant les générations dans un tissu de mensonges et de secrets. Même si je lui ai préféré "Là où chantent les Ecrevisses" auquel il est comparé, c'est un roman vraiment très fort sur la culpabilité.

Une très belle découverte, un roman très touchant, bien construit et qui mérite les notes qu’il a. La lecture est très équilibrée, pas de longueurs dans les chapitres, les personnages sont bien travaillés et rendent le récit poignant.Je n’en dirais pas plus pour ne pas gâcher la lecture. Il faut le lire

Un roman captivant qui nous transporte entre le Mississipi et la Floride . Dès les premières pages , on ressent cette ambiance typiquement américaine.

1976,en cette chaleur aoutienne écrasante, une fratrie de trois enfants va décider de braver les interdits en allant se baigner dans la carrière pourtant réputée maudite de White Forest. La petite dernière de 6 ans disparaîtra mysterieusement cet après midi là. L'auteure concentre son récit autour des deux aînés restants, qui en plus de leurs culpabilités vont devoir gérer une mère dévastée par le chagrin et mûrir bien avant l'âge.

Mais ils ne renonceront pas à comprendre ce qui a pu se passer ce jour là.

Entre un passé familial tenu secret et de nombreuses superstitions concernant la fameuse carrière, leur quête de vérité sera un long chemin semé d'embûches.

Ce livre est merveilleusement bien écrit.C'est noir et beau à la fois.Les eaux ont une place importante et donnent à ce roman une ambiance profonde.Chaque personnage apporte sa touche de personnalité, de tragédie et de mystère.

J'aurais aimé que cette histoire ne se termine pas.Qu'elle dure encore et encore...Ce livre vous emporte dans cette Amérique profonde et raciale des années 70 et je n'avais plus envie d'en sortir.