Citations de Tillie Walden (35)
Tu ne penses pas que tout travail mérite récompense ?
Un bon conseil : si à l'avenir tu te retrouves dans une situation semblable, où tu es entourée de gens que tu ne comprends pas.... Essaie de les écouter au lieu de parler. Ca marchera beaucoup mieux.
- Difficile de parler de tout et de rien de nos jours.
- Difficile de parler tout court.
« C’est pas un peu bizarre, ça ? De prendre la route alors qu’on… qu’on ne va nulle part ? »
Bien sûr. Tout et tout le monde peut accéder à la magie.
Il suffit d’être planté quelque part dans ce monde, et dans le corps qui te permettra de la voir.
- Qui aurait cru qu'on trouverait encore des ados tourmentés en pleine apocalypse ?
- Tourmentés ?! Et toi, tu...
- Moi, j'ai 19 ans, c'est bien plus mûr que 17. [...] Je suis parfaitement équilibrée.
Passer des tests me faisait l’effet d’un spasme prolongé. Mes muscles essayaient de recréer des formes et des angles parfaits, pendant que mon esprit brassait des images et des souvenirs de chaque figure.
Mais ça me semblait normal. Pour moi, le patinage, c’était ça. Ce n’étaient pas les grands sauts ou les longues glissades. C’étaient des tracés complexes et des détails infimes sous une chape de maquillage et d’air glacial.
- Difficile de parler de tout et de rien, de nos jours.
- Difficile de parler tout court.
- Pourquoi les adultes sont aussi cons ?
- Hmmm ?
- A croire que plus on vieillit, plus on oublie que l'on peut CHANGER les choses.
- Qu'est-ce que tu fais?
- Je dois changer de chemise.
- Tu en as combien comme ça?
- Seize
- Mince.
- Quoi?
- Si tu en avais pris dix-sept... tu en aurais eu assez.
- Booon... Et comment on fait pour écrire une chanson ?
- Bah, c'est juste des mots et de la musique, non ?
- Je suppose que je peux écrire quelques mots.
- Ouais ! Écris un truc profond, Sara !
- Profond... ? Et toi, tu peux trouver les accords ?
- Bah ouais. J'en connais trois !
- Tu devrais peut-être en apprendre un peu plus...
- Ne bouscule pas mon génie.
[p187]
Se soucier de l'avenir de quelqu'un, c'est pas être accro.
Petit à petit, le dessin prenait plus d'importance dans ma vie. Je me suis inscrite au cours de gravure en première parce que tout le monde disait que le prof, M. Williams, était cool.
Le cours avait lieu dans un petit préfabriqué en bordure du campus.
Ce préfabriqué est devenu ma deuxième maison.
M. Williams a laissé un groupe d'entre nous investir l'arrière-salle avec la presse et les séchoirs.
Mon homosexualité ne posait aucun problème à mes amis du cours de gravure.
Chez moi, ma famille essayait de l'accepter.
La route du passé se mesure par les morts qu'on a laissés tout au long.
Danser c'est comme parler en silence, c'est dire plein de choses sans un mot.
Il y avait si longtemps que je me contentais de laisser les choses se produire, et puis l'idée de changer était aussi terrifiante qu'excitante.
- C'est normal qu'il fasse aussi froid ?
- Le froid, ça me va, mais je tuerais pour des toilettes.
- Tu rêves en grand, toi.
Les gens me demandent tout le temps : "De quoi parle ce livre, en fait ?" Je réponds toujours qu'il parle de patinage, principalement parce que c'est la réponse la plus simple. Mais en réalité, cette question me paraît monumentale : de quoi parle ce livre ? Je suis le genre d'auteur qui se contente de faire des livres sans avoir toutes les réponses. Je n'ai pas besoin de comprendre intégralement mon passé pour en tirer une bande dessinée. Et maintenant que c'est un livre que d'autres liront, j'estime que faire des suppositions, de deviner. Ca me rappelle qu'en cours de littérature, au lycée, on nous parlait sans arrêt des intentions de l'auteur. Et je me demandais toujours si l'un de ces auteurs avait en fait jamais cherché à exprimer tout ça et que le sens s'était imposé par accident. Je pense être cet auteur-là.
— Enfin, juste après ton départ, j'étais dans un état pitoyable. Je me suis complètement effondrée. Mais je me suis relevée. Ça paraissait tellement inutile, le chagrin.
L'essentiel pour moi, pendant mes premières années de patinage, ce n'était pas du tout le patinage. C'était Barbara et rien d'autre...
...Quelquefois je me dis même que si j'ai continué le patinage durant tant d'années, c'est parce que je cherchais sa remplaçante, croyant que c'était à la patinoire que je trouverais quelqu'un pour s'occuper de moi.
p.332