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3.91/5 (sur 62 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Après une vie de bourlingue à travers le monde et les mots, amoureux du verbe, Tito Desforges signe avec brio un thriller sous haute tension: "La Machine à brouillard" (2020).


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« La Machine à brouillard », la bande-annonce. Un thriller de Tito Desforges. Mac Murphy est un soldat d'élite. Mac Murphy est fort. Mac Murphy est dur. Mac Murphy est fou. Mac Murphy trimbale dans sa tête une épouvantable machine à brouillard qui engloutit ses souvenirs, sa raison et l'essentiel de son âme, morceau après morceau. Quand les habitants de Grosvenore-Mine, ce village perdu dans les profondeurs de l'Australie, se hasardent à enlever la fille de Mac Murphy, ils ne savent pas à quel point c'est une mauvaise idée. Une époustouflante plongée dans l'amour d'un père pour sa fille et dans les tréfonds de la démence d'un homme. Inlâchable. Attention : cauchemar. Roman disponible le 13 février 2020 (papier & numérique).

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Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
Et puis ça n’eut plus d’importance parce que j’étais dans un noir aussi profond que silencieux, un abîme compact comme la mort au fond duquel ne survivait plus aucune pensée ni aucune sensation.
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La chaleur de fournaise du dehors me cogna le crâne, masse d'acier brûlant. L'air vomissait du feu. Le ras du sol vibrait comme un gaz combustible. L'asphalte de Main Street paraissait une rivière de lave noire, piégée, effarée, sous un ciel de colère en métal blanc.
Personne.
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« La machine à brouillard ».

C’est le nom que j’ai trouvé pour évoquer ma maladie devant Louise. Une expression qui la fait sourire. Un peu. Pas beaucoup. Mais sourire quand même.

Sourire de son sourire de Louise, avec ses quenottes blanches comme un éventail de précieuses nacres.

La fait sourire de son sourire avec la fossette qui se creuse alors au coin gauche de ses lèvres, héritage de… de…

Sa mère.

Pourquoi diable n’arrivé-je jamais à me souvenir du nom de sa mère ?

De son sourire de Louise, mon enfant, mon joyau, avec les trois cent mille soleils qu’il fait danser au fond de ses yeux noirs.

« La machine à brouillard »…

Un plus joli nom, en tout cas, que « dégénérescence mentale », ou « sénilité précoce », ou bien « Alzheimer », ou n’importe quelle autre appellation.
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A mon deuxième réveil, il faisait jour, mais j’étais dans le brouillard.
Le vrai, je veux dire.
Pas celui dans ma tête, un vrai brouillard de belle et authentique vapeur d’eau qui enveloppait les vitres du Nissan de sa grisaille ouatée.
Ça arrive, dans le bush.
Un déluge s’abat au milieu de la nuit. La roche, qui n’est jamais très loin sous le sable, empêche l’écoulement de l’eau. Le matin, un quart d’heure après s’être levé, le soleil commence à souffler sur cette partie du monde son haleine de dragon furax. Le sol imbibé de flotte se met à fumer et bientôt on n’y voit plus à un mètre.
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J'ai écrit plus haut qu'il y avait eu un moment où j'étais devenu fou. Eh bien, docteur, retenez ça : la folie est un abîme et qui y plonge n'en voit jamais le fond.
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 Je crois que le brouillard s’est refermé sur moi, colosse aux bras de vapeur épaisse comme un coton, un intérieur de matelas, la bourre d’une poupée pourrie, m’emplissant les narines et la bouche et la poitrine et le cœur, déversant en moi des puanteurs de viandes et de chou à flots, à ruisseaux, à fleuves, à m’en faire vomir, à m’étouffer, à m’engloutir.
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Croyez-moi, docteur, il n'existe pas de puanteur plus abjecte que celle de la merde quand elle est mêlée à celle de la frousse.
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Je jaillis des toilettes plutôt que je n’en sortis, achevant de revêtir ma chemise, négligeant de la boutonner.
Ma dernière vision claire fut celle de la rue principale, déserte et figée sous le soleil au zénith dont la lumière rebondissait en éclats douloureux sur la vitrine du supermarché et les pare-brise des quelques véhicules garés.
« Louise ? »
Le brouillard me happa alors que j’arrachai presque la porte-moustiquaire et me jetai, poitrail en avant, sur les volets d’entrée du simili saloon.
La puanteur graisseuse de l’intérieur m’emplit les narines, achevant d’étouffer mes pensées.
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C’est à ce moment-là que j’entendis, à l’extérieur, un rire que j’aurais reconnu entre mille, celui de Louise. Une voix masculine que j’identifiai comme étant celle du rouquin dit quelque chose que je ne compris pas. Louise éclata de nouveau de rire.
Je sentis la machine à brouillard redémarrer. J’eus l’impression de l’entendre, une brève toux électrique, comme un raclement de gorge, puis un ronronnement régulier, faible mais audible, qui rappelait le ronflement d’une roue de vélo quand on l’a posé à l’envers et qu’on actionne la pédale à la main.Je pus quasiment voir le nuage de brume s’avancer vers moi, dans mon cerveau, alors que je m’étais immobilisé, penché sur la porcelaine, les deux mains écartées, dans la position d’un spectateur qui s’apprête à applaudir, tandis que me parvenait de très loin le bruit du ruissellement de l’eau par le robinet ouvert à fond.
Le brouillard pulsé par la machine qui déferlait sur moi, lente houle, vague inexorable, vapeur animée d’une vie propre et déterminée à m’engloutir.
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Seigneur, que c'est bon d'écrire.
J'aime ça. Vraiment.
Ou bien c'est le produit, là, le métamachin.
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