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Critiques de Toine Heijmans (96)
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Dette d'oxygène

Je ne suis pas un fan de montagne. Mon univers est plutôt la mer, qui plus est, je suis fille de marin. Mais lorsque j'ai lu la quatrième de couverture, je me suis laissée tenter par ce roman et bien m'en a pris.

L'histoire de Walter qui est initié à l'alpinisme par un concitoyen (habitant tous les deux un plat pays) est fabuleuse. Leur duo se transforme en grande amitié et Walter ne pourra plus jamais se passer de la montagne, alors que Lenny va tomber amoureux et restera dans son foyer.

Il faut dire que beaucoup d'alpinistes perdent la vie durant leurs ascensions.

Ce livre justement, à travers l'histoire de Walter et Lenny raconte l'histoire de l'alpinisme. C'est particulièrement intéressant et on comprend combien ce milieu, une fois qu'on y a goûté, peut-être addictif et entrainer les sportifs beaucoup trop loin, jusqu'à la mort...

J'ai vraiment beaucoup aimé. L'auteur cite de nombreux témoignages ou extraits de livres. C'est très intéressant et j'ai bien aimé la façon dont le livre est articulé (on passe de l'amitié des protagonistes, aux différentes ascensions=.
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Dette d'oxygène

Thriller en haute montagne ? Le titre du roman pourrait le laisser à penser. De sommet en sommet, des Alpes à l’Himalaya, on attend l’accident fatal. Sans dévoiler l’intrigue, il est surtout question d’une amitié entre deux adolescents, Wagner et Lenny, partageant une même passion de l’alpinisme. Premières sensations sur les piles d’un pont au Pays-Bas puis départ pour les Alpes en voiture qu’ils sillonnent, enchaînant les sommets, à l’image de leurs aînés, Walter Bonatti, Tony Kurz, Alison Hargreaves… Devenus des alpinistes chevronnés, les deux amis s’attaquent aux 8 000 m de l’Himalaya dont l’incontournable Everest. Hélas, le temps des héros est terminé, le libéralisme est passé par là. La montagne est devenue un produit de consommation, un record à battre, un selfie à ajouter à sa collection. Le camp de base ressemble plus à un club Med qu’à une étape d’acclimatation vers le sommet ; les sherpas équipent le parcours de cordes pour faciliter la montée à des hordes de touristes dont certains n’atteindront jamais le sommet en raison des goulots d’étranglement qui ralentissent leur progression.

Empreint de nostalgie, ce roman est un hommage à tous les alpinistes qui ont affronté la montagne à « mains nus » dans le respect de ce monde minéral où toute vie est absente et où l’homme n’est que de passage. Volonté de quitter les basses terres, soif de conquête et de célébrité, amour des cimes et des étendues vierges, leurs motivations sont diverses mais tous reviennent inlassablement vers ces sommets, prêts à risquer leur vie, et beaucoup ont péri, au prix parfois de grandes souffrances, pour revivre cette ivresse ineffable : dépasser ses limites et se sentir pleinement vivant.

Un livre intelligent et profond à mettre dans sa valise cet été ou à lire sur son canapé pendant les jours de canicule. Dépaysement garanti.

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Dette d'oxygène

C'est un très bon livre mais pas le meilleur, selon moi, de Toine Heijmans : il n'arrive pas à la hauteur de "En mer". Mais c'est un excellent moment de lecture avec une bonne histoire qui soulève la question de la passion de l'alpinisme, de l'amitié, du vieillissement du corps et du renoncement. De la vie, quoi !

Avec en contrepoint, une découverte de l'alpinisme qui séduira même ceux qui ont le vertige debout sur une chaise, via l'évocation des grandes figures : Gaston Rébuffat, Messmer, Tom Ballard, etc .. mais aussi des grands sommets emblématiques : les Grandes Jorasses, les 8.000 mètres, l'Aiguille Bonatti. Bref, un excellent moment qu'on ne voudrait pas voir se terminer et qu'on peut d'ailleurs poursuivre grâce aux sources indiquées par l'auteur en fin d'ouvrage.

En parlant de fin, un conseil : lisez bien le début pour comprendre la fin et suivez bien les altitudes en début de chapitres !
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Dette d'oxygène

Si Toine Heijmans était un inconnu pour moi, il ne l'est pas pour les instances littéraires françaises car il est lauréat du prix Médicis étranger en 2013 pour son roman En mer publié chez Christian Bourgois. Pour ce roman-ci, Dette d'oxygène, il a reçu le Dutch Book Trade Award.



Ici, Toine Heijmans prend littéralement le contre-pied de ce roman primé par le prix Médicis : ce roman conte l'amour des hauteurs dans lesquelles Walter Welzenbach et Lenny, Lennaert Tichy, deux amis trouvent et construisent leur complicité. Mine de rien, c'est d'abord un roman ou la technique et la science et l'histoire de l'alpinisme sont aussi importants que la fiction. Nous en saurons le minimum sur les deux jeunes hommes, essentiellement leur rapport à la montagne et à l'escalade. Le roman est divisé en une multitude de chapitres aux titres numérique indiquant des altitudes diverses - 8 188 mètres, par exemple, pour le premier chapitre. Tout cela soulève donc plus de questions qu'il n'en apporte, c'est avec un intérêt certain que je me suis attaquée à la lecture de ce roman, témoin confortable des multiples ascensions dans les Alpes et l'Himalaya de Walter, le narrateur de Dette d'oxygène. 



Walter retrace l'histoire d'amitié qui le lie à Lenny parallèlement à une histoire plus personnelle de solitude, malgré leur cordée en binôme, cette solitude face aux parois, au sommet, le dos tourné au vide. Au gré des montées et des descentes, Walter se rappelle son amitié avec son compagnon d'escalade, presque en fusion l'un avec l'autre, toujours reliés symboliquement par cette corde, Lenny le premier de cordée qui mène la danse, toujours à exiger de la corde, tirer, Walter le second de cordée. Je ne m'attendais pas à être aussi fascinée par l’austérité de ces murs de pierres dont l'auteur n'est pas avare en descriptions. Des descriptions qui se décomposent en voies d'accès, en sommets, en centaines de mètres, en kilomètres, en pression atmosphérique, en mal des montagnes, en hallucinations, en névés, en neige fraîche ou gelée, en mousquetons, en broches à glace et autres baudriers. Un peu comme ces marins, qui partent seuls avec leur embarcation, se frotter et défier l'immensité maritime, tenter de s'approprier un ou deux records, l'alpinisme est une autre façon de vivre, toujours sur la limite, juste au-dessus du vide, bien différente que la notre, nous qui avons les deux pieds ancrés bien à terre. Une folie que se partagent quelques initiés solitaires, dont fait partie Walter, initié par Lenny à l'obsession de ces hauteurs étourdissantes des parois montagneuses. 



Merci aux Éditions Belfond pour la découverte de cet auteur néerlandais : ce roman est le fruit d'un travail ardu de recherches, il ramène à la vie tous les fantômes de ces alpinistes morts là-haut, dont les corps de certains reposent encore, il reconstitue l'histoire même de l'alpinisme, il reconstitue des ascensions, pour un peu, on se prendrait pour un compagnon de cordée. C'est un portrait très ambivalent, entre fascination presque hypnotique pour la démesure des lieux et des conditions qu'acceptent les grimpeurs, qui mettent leur vie sur le contrat de départ, le courage qui naît de cette audace à toujours défier les sommets, ce magnétisme dans lequel ils sont totalement baignés réussi à atteindre le lecteur, et une peur presque primale de ce froid, cette glace, ces murs de pierre, le manque d'oxygène, tout un cortège de dangers qui peuvent vous prendre au piège à chaque instant. Je le disais, c'est un portrait assez réaliste, dans la mesure où l'activité recèle ses mauvais côtés, le recours à ces Sherpas, ces guides tibétains, qui ouvrent les routes, préparent les camps, comme un relent malodorant de colonialisme, de ces sommets exploités à l’excès par les agences de tourisme ou autres, ou on est arrivé au point ou les grimpeurs en sont à faire la queue pour pouvoir les atteindre. À la multitude de drapeaux qui mouchettent les sommets. Et de façon plus surprenante, à une forme extrême d'exploitation, notamment les employés chinois envoyés au casse-pipe afin de prouver - ou pas d'ailleurs - leur potentiel pour le poste à responsabilité qu'on leur fait miroiter.



Ce récit permet de mieux saisir la relation qu'entretiennent les alpinistes, ceux qui sont là pour aucun autre motif que celui de la passion de ces montagnes, avec les reliefs qu'ils escaladent, de saisir cette sorte de folie qui est la leur, qui surpassent leur propre vie personnelle, cette tentative d'atteindre l'indépassable et l'insaisissable, en est pour preuve Alison Hargreaves, morte au creux de ces parois, tout comme son fils Tom Ballard. On teste les mythes himalayens de 8 000 mètres, le K2 -, dont la très récente ascension de  Élisabeth Revol et Tomasz Mackiewicz d'où le polonais n'est jamais revenu - l'Annapurna. Petit clin d'œil, petite forfanterie sur le dos du lecteur, en une nœud de huit, l'ultime chapitre, vide, qui n'a de chapitre que par son titre, renvoie à un chapitre antérieur coiffé du même titre. Même pour cela, il faut lentement et consciencieusement cheminer jusqu'aux derniers chapitres aux côtés du narrateur. Dette d'oxygène est un roman d'alpiniste, sur cette passion dévorant jusqu'à l'asphyxie, c'est aussi le récit de Walter qui s'aventure dans LA grande ascension de sa vie.
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Dette d'oxygène

Avec « Dette d’oxygène », le Néerlandais Toine Heijmans réussit un livre splendide sur la montagne, l’amitié et la condition humaine.
Lien : https://www.lesoir.be/519959..
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Dette d'oxygène

Ce livre s’ouvre et se referme sur le récit de l’ascension d’un 8000 m dans l'Himalaya par Walter Lennaert, alpiniste par défaut (il est né aux Pays Bas !), qui a découvert cette discipline par hasard en escaladant les piles d'un pont avec Lenny qui deviendra son ami et son compagnon de cordée pour une partie de sa vie et avec lequel il gravira les principaux sommets des Alpes puis des grands massifs du monde. L’évocation de ses souvenirs les plus spectaculaires est aussi l’occasion de parler des grands noms de l'alpinisme mondial que l'auteur admire, de leurs exploits qu’il connaît par cœur, mais aussi de leur fin souvent tragique. Walter nous parle également avec passion des techniques, du matériel, des conditions de vie des alpinistes en expéditions, de l’exaltation de la grimpe, mais aussi de la peur, la fatigue, la souffrance, de l’ennui des longues périodes d’attente du beau temps ou de l’acclimatation des corps à l’altitude, avec une pensée particulière pour le travail difficile des sherpas en Asie. Ce livre est éclairé par l’histoire de son amitié avec Lenny qui, même après son départ marche encore à ses côtés, amitié qui lui fait ressentir encore plus fortement sa solitude et la vanité de cette vie de grimpeur qui n’a plus rien à prouver : tous les grands sommets ont été vaincus, les plus jeunes ne pensent plus qu’a « performer » pour être sur YouTube, il faut un permis pour les grands expéditions organisées par des sociétés commerciales. Il ne se reconnaît plus dans cette montagne, il vieillit et son corps le lâche ! Il n’a donc plus qu’un souhait, arriver avant la foule au sommet pour son dernier 8000. Un livre passionnant, jamais ennuyeux que l’on referme avec regret et émotion, surtout quand on comprend le sens du dernier chapitre.
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Dette d'oxygène

Un bon roman sur l'alpinisme, où sont très bien analysés les rapports de l'homme à la montagne, à la nature. De belles descriptions de sorties sportives de haut niveau. Je recommande "En mer", du même auteur, qui change totalem,nt de cadre bien entendu...
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Dette d'oxygène

Dette d'oxygène s'ouvre sur l'ascension d'un 8000m himalayen pour Walter, mais sur cette voie maintes fois parcourue ce n'est pas un désir de conquête qui anime cet alpiniste aguerri. Usant ses forces déclinantes, le vieil homme emprunte un autre chemin, plus intérieur, pas forcément plus simple à accomplir la trajectoire se révélant parsemée d'ombres.

Celle de son ami Lenny, qui a marché une bonne partie de sa vie à ses côtés même s'ils n'ont pas réussi à poursuivre leur route ensemble, celle aussi des mythes et gloires passées qui ont façonné ses rêves, les Rebuffat, Tenzing, Bonatti, Messner, celle encore des tragédies qui ont laissé leur empreinte dans les montagnes.



Posant son ultime regard sur le paysage, c'est en quelque sorte un récit crépusculaire auquel se livre notre héros, un récit où l'émotion et la réflexion s'assistent réciproquement et dont il émane une grande solitude qui n'aura de cesse d'exprimer l'amertume.

C'est donc avec un sac un peu plus lourd, chargé du poids des années et d'un tas d'histoires que Walter nous offre de belles pages sur la mélancolie. Une tristesse muette nous envahit dans ce roman sur les choses qui ne sont plus mais dont le spectre demeure, sans toutefois nous enfermer dans un récit morose. D'abord parce que le chagrin peine à s'avouer et à s'exposer au grand jour. Mais surtout parce que la narration est vivifiée par une construction ancrée autant dans le réel que dans le méditatif : le roman brasse des figures héroïques lointaines, explore des crevasses intimes mais ne manque pas d'éprouver la conscience et l'assurance de Walter dans cette dernière ascension. On pourrait parler de justesse mais il semble que ce serait trop peu en dire avec un auteur ancien alpiniste, doté d'une écriture capable de décrire le geste de manière assurée et de saisir les pensées reculées, les histoires scellées au fond de gens passablement désenchantés.

Avec cette histoire habilement racontée, je redécouvre Toine Heijmans et ses héros de littérature que j'aime, toujours en quête de liberté. Son style a gagné en fermeté, son sens de la métaphore en résonance rendant le livre captivant jusqu'au point final, mais laisse désemparé dans les deux dernières pages.
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Dette d'oxygène

L’écriture de Toine Heijmans a la puissance lyrique des épopées. Elle donne à ressentir au plus près la férocité des tempêtes, la lumière singulière des paysages en noir et blanc, mais aussi l’inéluctable détresse du corps vieilli, les terrifiantes hantises de la peur.
Lien : https://www.lemonde.fr/livre..
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En mer

Je me demande si la personne qui a écrit la quatrième de couverture a lu le même livre que moi. Parce que une fois tournée la dernière page je cherche encore la ressemblance avec le terrifiant « Sukkwan Island de DAvid Vann. J'ai trouvé ce livre plat et déprimant.
Lien : http://www.lespassionsdechin..
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En mer

Que dire de ce roman qui ne m'a absolument pas passionné ni même interpellé ; j'ai réussi à lire jusqu'à la dernière page mais je me suis singulièrement ennuyée du début jusqu'à la fin.

L'histoire a du sens certes ; cette histoire aurait pû être pigmentée et pleine d'adrénaline au vie du récit mais non.
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En mer

Parfois, une lecture de hasard devient un moment fort de votre vie de lecteur. En mer est une perle qui restera en mémoire.
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En mer

Alors qu’on sort depuis peu de la saison des prix littéraires, il est temps pour moi de vous parler d’un ancien lauréat du prix Médicis étranger 2013. En général, quand je choisis des livres pour ma belle-mère, mon choix se porte plutôt sur les histoires les plus glauques et tristes. Non que je ne l’aime pas, loin de là ! Mais elle semble avoir une appétence toute particulière pour ce genre d’histoires. « En mer » lui a beaucoup plu, et je me suis finalement lancé aussi dans ce court roman.



Donald est parti pendant trois mois pour naviguer en solitaire sur un voilier. Lors de sa dernière escale, Maria, sa fille de sept ans le rejoint pour effectuer ensemble la dernière ligne droite. Mais bientôt, une tempête se déchaîne et tout à coup, Donald réalise que sa fille n’est plus à bord du bateau… « En mer » est un roman qui prend aux tripes. Sa construction est très intéressante puisque l’auteur nous annonce d’emblée qu’il se passe quelque chose de grave pour mieux utiliser les flashbacks pour nous faire patienter et laisser monter le suspense en même temps que le malaise. Le personnage de Donald n’y est pas étranger, tant émergent au fur et à mesure de l’histoire sa fragilité, ses doutes et son mal être et en corollaire son incapacité à faire face aux évènements. Toine Heijmans fait émerger petit à petit ce sentiment de malaise et d’inquiétude devant cette traversée qui ne peut que mal se terminer.



En bref, un livre à l’atmosphère très pesante et très bien écrit. Une sorte de « Sukkwan Island maritime, court mais très intense et vraiment prenant !
Lien : https://instagram.com/Mangeu..
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En mer

Un homme décide de prendre sa petite fille à bord d'un voilier...Une petite croisière entre père et fille....Un roman psychologique sur les rapports au sein du couple, les rapports père-fille et surtout l'histoire d'un homme ébranlé par son travail, au seuil de la rupture et du "Burn out".. Le manque de sommeil fera le reste ! Un bon suspens.. Un auteur a découvrir.
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En mer

Très beau livre qui mèle une touche d'aventure en mer et de psychologique. Le fin est surprenante et très distabilisante. J'ai dévoré ce petit livre en quelques heures ne sachant pas bien où l'auteur voulez nous amener. Très belle surpise et découverte de l'auteur. Je recommande !

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En mer

Un homme part sur son petit bateau pour oublier, reprendre des forces, se remettre en question et tenter de repartir de l'avant. Lors des derniers jours, il prend sa petite fille à bord, lors d'une escale, et très vite on sent la pression qui monte, l'on pressent que quelque chose va arriver... Mais on le pressent d'abord à cause de la quatrième de couverture qui fait référence au terrible Sukkwan Island, double erreur éditoriale qui d'une part nous annonce d'entrée un drame, et d'autre part fait retomber la fin comme un flan raté.



Donc l'idée est intéressante et aurait mérité plus de pression, plus de mise en abime, plus de crescendo et surtout un vrai suspense qui nous aurait pris à la gorge. Alors qu'au final, on lit un bon petit bouquin, pour un dénouement qui fait flop.

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En mer

Donald, las du quotidien de sa vie de bureau, décide de partir naviguer seul pendant trois mois en mer du Nord. Maria, sa fille de sept ans, le rejoint pour la dernière étape qui doit les ramener du Danemark aux Pays-Bas, où ils retrouveront sa femme. Mer étale, complicité entre le père et la fille: la traversée s’annonce idyllique. Mais rapidement, les nuages noirs se profilent à l’horizon, et Donald semble de plus en plus tourmenté. Jusqu’à cette nuit cauchemardesque où Maria disparaît du bateau alors que la tempête éclate. Très vite l’on découvre que le personnage présente quelques dangerosités caractérielles, sa panique devant les éléments déchainés étant une belle allégorie de ses luttes intérieures. Les phrases sont courtes, serrées, nerveuses et l’auteur nous entraine dans un récit hallucinant et tourmenté. Kidnappant son lecteur dans une descente infernale au plus profond des fonds abyssaux du mental détraqué d’un individu en burn-out depuis de longs mois. Très vite votre corps devient un iceberg qui recherche la chaleur d’eaux plus chaudes pour fuir ce froid qui vous fige de peur. L’angoisse vous gagne rapidement et vous devenez ce caillou qui plonge au fond de la mer pour être le spectateur pétrifié d’une scène hallucinante se déroulant à quelques encablures de cette noix balayée au gré des vents et des vagues déferlantes.

Pour que la littérature ait quelque chose à nous dire, qui ne se réduise pas à ce que la psychanalyse y apporte, l’auteur nous enfonce dans un récit construit dans un monde que Freud n’aurait même pas imaginé. L’intranquillité du personnage pourrait sembler n’être qu’un sentiment d’incertitude, mais est aussi bien plus que cela, à savoir une organisation différente des relations entre conscient et inconscient – traduite par des expressions inconscience consciente ou conscience de l’inconscient. Dans le récit circulent des représentations qui n’ont pas la clarté du conscient sans être pour autant ensevelies. Ces mouvements insaisissables de l’âme de Donald, sont pris en charge par une écriture qui nous fait sentir, au plus près des angoisses intérieures, toute la charge de peur ou de violence que recèle l’individu déconnecté de toutes réalités.

C’est bien une volonté de transmission de troubles nauséeux qui anime l’auteur Toine Heijmans, faute de quoi le lecteur ne pourrait se sentir impliqué et ne serait pas le voyeur d’événements irrationnels hors de portée d’un individu pourtant en attente d’un tout autre récit. Le tour de force narratif est de ne jamais laisser retomber la tension. Implacable, l’auteur parvient à interconnecter plusieurs huis clos (la famille et le couple, la mer et l’univers du bureau), les aliénations et espoirs d’échappées. Le lecteur ne peut plus quitter ces pages, hypnotisé, sur les nerfs, atteint par la paranoïa et la « lucidité » du narrateur, aussi trompeuse qu’elle est à vif.

Essai ? Roman ? Thriller psychologique ? Le lecteur est déchiqueté par un récit qui est une véritable bombe à défragmentation du mental. Car rien ne sert de parcourir les mers pour se faire mener en bateau. Et vous cher lecteur, méfiez-vous des recommandations, vous risquez d’être le sherpa d’une bombe psychologique. A lire, l’estomac vide. A offrir, avec prudence. A déposer dans la bibliothèque d’un asile psychiatrique. Nous aurons là l’avis d’experts… !



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En mer

J’ai moyennement apprécié cette lecture. Je n’ai pas du tout trouvé le personnage principal attachant, et j’ai passé mon temps à m’inquiéter pour sa fille. La fin m’a prise de court, mais elle est originale et explique bien des choses. Mais le roman décrit bien les conditions de panique à bord, quand on est plus ou moins le seul responsable sur un voilier. Il en reste donc néanmoins intéressant.
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En mer

Donald a pris un congé sabbatique pour naviguer trois mer en mer du Nord. Proche du retour, il a envie que sa fille Maria, 7 ans, le rejoigne pour les dernières quarante-huit heures, entre Thyborøn au Danemark et Harlingen aux Pays-Bas. Son épouse fut assez réticente mais finalement, sa fille est à bord avec lui, très vive, observatrice, intransigeante, et si jeune pourtant encore. Sa fierté de père déborde, son énergie aussi malgré le sommeil qui manque après avoir enchaîné des quarts et la mer qui se fait de plus en plus remuante. Et ça le fait paniquer, de voir ces vagues en pleine nuit en sachant sa fille si proche qui dort dans la cabine ouverte. La tempête éclate et il ne trouve plus Maria....



Dès l'ouverture du livre, les phrases courtes, rythmées, cinglantes, captent l'attention et on se retrouve embarqué en mer sans plus pouvoir rejoindre facilement la terre ferme. L'escale à Thyborøn s'effectue, Maria à bord du petit bateau à voir, pour le père c'est un autre voyage, tant attendu, tant espéré, celui avec sa fille à ses côtés. Il l'avait tant imaginé, tant rêvé, c'est une occasion rare qu'ils soient seuls au monde tous les deux, sa fille en pleine santé et lui à la manoeuvre pour accomplir son but et rentrer à bon port en temps et en heure, auprès de son épouse qui s'inquiète. Mais là, il ne trouve plus sa fille et l'aube ne vient pas. Alors l'auteur marque comme une diabolique pause, et via les pensées de ce père en détresse, remonte le fils des jours, nous fait vivre un flash-back éprouvant sans perdre de vue que Donald est en détresse, que ces gestes et ses pensées sont affectées par son immense fatigue et son angoisse à l'idée de rentrer sans son enfant. Alors que cette étape aurait dû être si douce.



(..............)
Lien : http://chezlorraine.blogspot..
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En mer

Ne pas se fier à la belle mer étale en couverture, la traversée de ce roman sera mouvementée ! La mer et l’angoisse sont deux éléments qui se marient très bien, et Toine Heijmans nous embarque ainsi habilement dans les profondeurs de l’âme d’un homme que les angoisses et les interrogations poussent au bord de la folie. Le suspens parcourt sans relâche le récit de ce huit-clos. La tension dramatique monte peu à peu, nous glace le sang à l’idée du malheur qui peut frapper cette frêle embarcation malmenée par une mer déchaînée. Chaque événement fait monter le stress ; plus on découvre Donald, le personnage principal, plus on perd confiance. Il renvoie l’image d’un homme aux failles profondes, sa fragilité est évidente au milieu des flots démontés. Peu d’actions en fin de compte mais un récit bâti sur ce que nous allons nous imaginer, pris dans cette atmosphère étouffante, malsaine, pesante. L’auteur nous emmène dans un monde que même Freud n’aurait pu imaginer. Il joue avec nos nerfs de la première à la dernière ligne, et nous laisse avec une fin plus qu’inattendue ! C’est un récit court mais tendu, qui nous tient en haleine avec cette accélération après la moitié du livre. On sait dès le début qu’il va se passer quelque chose, on ignore juste à quel moment la situation va basculer ; les dés sont truqués dès le début. Un vrai choc.
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