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Critiques de Tommy Orange (164)
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Ici n'est plus ici

Un premier roman qui secoue tellement qu’aux États-Unis, il a marqué un nombre considérable de lecteurs.
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Ici n'est plus ici

Ce roman m'est tombé des mains. Déconstruit. Des personnages nombreux. C'est comme si un lot de nouvelles avaient été mises les unes à la suite des autres. On peine à trouver le fil conducteur, si ce n'est l'identité amérindienne. Je me suis beaucoup ennuyée et arrivée à la moitié, je l'ai abandonné.

Je préfère nettement la plume de Richard Wagamese ou Joseph Boyden. Grosse déception.
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Ici n'est plus ici

Un premier roman qui laisse sans voix, offrant tout de même une nuance d’optimisme, dans un océan de combats perdus.
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Ici n'est plus ici

ICI N'EST PLUS ICI de Tommy Orange



Traduit par Stéphane Roques



Publié chez Albin Michel, collection Terres d'Amérique



Autant le dire tout de suite, ce livre est un énorme coup de coeur !



Il débute, à la manière d'un essai, en rappelant ces centaines d'années où les amérindiens ont été assassinés, affamés, rabaissés, moqués, volés, spoliés, dispersés et exilés dans des réserves. Pourtant, certains (beaucoup) ont fait le choix d'aller vivre dans les villes et essayent aujourd'hui de se redéfinir dans une Amérique où leur "terre est partout et nulle part".



Après ce prologue, les personnages prennent la parole à tour de rôle. Et j'ai aimé me perdre parmi eux, quitte à devoir quelquefois revenir quelques chapitres en arrière pour retrouver le fil de l'histoire et comprendre ce qui les relie entre eux. En revanche, ce que l'on comprend très vite, c'est l'importance de ce pow-wow, organisé dans le Coliseum d'Oakland, vers lequel ils convergent tous. Si certains s'y rendent pour honorer leurs traditions, d'autres sont à la recherche d'un patrimoine perdu... mais c'est aussi l'occasion recherchée par quelques voyous pour réaliser un braquage.



C'est un livre qui fait mal ! Alcoolisme, syndrome d'alcoolisation fœtale, dépression, délinquance, perte de l'identité, ... Mais il y a aussi de la beauté malgré cette noirceur et j'ai ressenti une profonde empathie pour chaque personnage (même les voyous m'ont touchée à leur manière).



C'est un livre magistral qui dénonce le stéréotype de "l'indien" dans lequel la société américaine enferme tout un peuple en lui reniant l'individualisme de chaque individu qui le compose.



Un très grand livre que je ne manquerai pas de relire !



Mille mercis à Leatouchbook, au Picabo River Book Club et aux Éditions Albin Michel pour m'avoir permis de lire ce livre dans le cadre d'un partenariat.
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Ici n'est plus ici

Très beau premier roman sur l'identité indienne, à travers 12 personnages de tous âges dont les destins s'entremêlent autour d'un grand Pow-wow à Oakland, Californie
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Ici n'est plus ici

Tout d'abord je tiens à remercier vivement le #PicaboRiverBookClub et plus particulièrement Léa ainsi que les Editions Albin Michel et leur superbe collection Terres d'Amérique pour cette belle découverte...

Si dans un premier temps j'ai été un peu déstabilisée par la construction du roman, j'ai été très vite emportée par cette-ces histoire(s) aux multiples ramifications... Une superbe lecture !



Le roman s'ouvre sur un prologue à la première personne du pluriel, voix porte-parole dont le chapitre Entracte en milieu d'ouvrage sera le miroir, retraçant le destin des autochtones d'Amérique dans le temps et dans l'espace, prologue essentiel qui pose le socle de toute la narration. Les Indiens ne sont plus seulement ceux de l'imaginaire populaire, cantonnés dans des réserves, ils ont investi les villes, se sont adaptés à ces nouveaux milieux de vie mais cependant leur histoire passée leur colle à la peau...



"Nous sommes l'ensemble des souvenirs que nous avons oubliés qui vivent en nous, que nous sentons, qui nous font chanter et danser et prier comme nous le faisons, des sentiments tirés de souvenirs qui se réveillent ou éclosent sans crier gare dans nos vie [....]" p.17



12 voix prennent ensuite le relais tour à tour, 12 personnages singuliers : Tony Loneman, Dene Oxendene, Opale Viola Victoria Bear Shield, Edwin Black, Bill Davis, Calvin Johnson, Jacquie Red Feather, Orvil Red Feather, Octavio Gomez, Daniel Gonzales, Blue, Thomas Frank qui n'ont à première vue rien à voir ensemble si ce n'est leur appartenance au peuple indien des villes. Les chapitres sont dédiés à chacun d'eux, s'entrecroisent et quel plaisir de voir se tendre peu à peu les fils qui rattachent tous ces protagonistes, comprendre ce qui les relie, et les suivre vers le grand jour du pow-wow à Oakland où ils ont tous rendez-vous avec leur destin !



Aucun d'entre eux n'est heureux, tous sont englués qui dans la misère, qui dans la solitude, qui dans une quête fondamentale.... on y trouve la colère, le désespoir, l'espoir aussi.. et le poids de l'héritage, l'appartenance, les traditions, il y est question de racisme, de se fondre dans la société, dans sa propre famille, il y a le métissage et le mélange des cultures, il y a l'Histoire.... il y est aussi question des racines profondément ancrées en chacun dont on ne peut se défaire, d'une jeunesse paumée qui cherche à se définir ...



Chaque personnage est extrêmement dense, réaliste, saisissant.. certains inoubliables...



Et quelle belle plume ! Le récit est vivant, les dialogues authentiques et j'ai relevé nombre de passages superbement écrits avec sensibilité, émotion et une telle justesse, sur la filiation, sur les origines, sur le mal de vivre, sur les dérives de l'assimilation.

Je pense en particulier au premier chapitre sur Thomas Frank qui sonne comme une incantation ... tout simplement magnifique !



12 vies, 12 personnages qui vont se croiser dans ce grand pow-wow de l’Oakland où le destin va une fois de plus rejouer une partition connue sur fond de battements de tambours...



Un drame passionnant, violent, émouvant, poétique, sombre, un patchwork fascinant de vies d'indiens des villes, et dont ces quelques mots prolongent le si beau titre :



" Etre Indien en Amérique n'a jamais consisté à retrouver notre terre. Notre terre est partout ou nulle part. " (p.19)




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Ici n'est plus ici

Faites place à Tommy Orange, 37 ans, qui rejoint avec les honneurs et un premier roman épique traduit par Stéphane Roques la collection Terres d'Amérique - Albin Michel (coll qui nous a déjà fait tomber à la renverse en introduisant chez nous Donald Ray Pollock – 𝐿𝑒 𝐷𝑖𝑎𝑏𝑙𝑒, 𝑡𝑜𝑢𝑡 𝑙𝑒 𝑡𝑒𝑚𝑝𝑠, est un chef-d’œuvre inoubliable, Joseph Boyden – dont Tommy est un disciple, Louise Erdrich ou récemment Colson Whitehead).



J’ai certes un faible pour la littérature de, ou sur les indigènes délogés. Les Natifs torturés. Les junkies et les alcoolos, les ratés, les ordures. Le tout dans des romans si possible vertigineux et possédés. C'est souvent en littérature traduite que cela se passe, de nos jours. Patience, les Français du Souffle sont aussi dans la place et on s'en va les débusquer en temps et en heure.



Aujourd’hui en tout cas, direction Oakland, où se prépare un grand pow-wow, rassemblement traditionnel indien et final explosif de cette fresque chorale.

Construit d’une multitude de miettes de vie, au point que pendant les premières dizaines de pages un poil laborieuses on se demande vraiment si tout cela va comporter un peu d’ambition structurelle ou s’il ne s’agit que de tranches posées les unes à côté des autres, le grand pain d’Orange lève rapidement pour détailler la condition des descendants de réserves qui n’y vivent plus mais sont éparpillés dans une ville absurde, au gré de pertes lourdes, d’addictions régulières et de déconnection de la réalité fréquentes. Progressivement, ces personnages vont se trouver des liens éloignés, comme si finalement, de près ou de loin, ils ne pouvaient échapper à leur sang, leur culture pour la plupart des personnages ignorée, oubliée ou repoussée. De la Nouvelle Amérique, ils ont absorbé la dépendance à la technologie, l’hypocrisie sexuelle et, bien entendu, la violence viscérale.



Le point d’orgue qui les rassemblera au Coliseum d’Oakland, constitue parmi les pages les plus poignantes, les plus charnelles, les plus inspirées que j’aie pu lire sur … sur ce qu’il va se passer, donc, à la fin. Une fin qui d’ailleurs, vous laisse cœur battant et trous dans le ventre, une fin aussi fine et ouverte que ne le sont les propositions des personnages, qui ne s’imposent jamais, mais tâtent, doutent, peinent à se trouver. En abîme, un jeune cinéaste en herbe doué d’une bourse – qu’on saura, grâce aux remerciements en fin de volume, être l’un des reflets de l’écrivain lui-même, part en quête de témoignages vivants sur ces NDN, contraction numérique d’Indiens, à qui l’on a demandé avec un sourire carnassier de « tourner la page ».



𝑇ℎ𝑒𝑟𝑒 𝑡ℎ𝑒𝑟𝑒, le titre original se référant à une chanson de Radiohead, est de plus ponctué de références que ma génération appréciera : Darren Aronofsky, A Tribe Called Red (dont je suis grande fan depuis un moment), James Hampton, Eminem, Stephen King…



Dans un style sobre qui ménage ses effets, nous rince régulièrement de magnifiques formules, d’élans de quasi transe, Tommy Orange nous documente, peut-être, sur le sort des Indiens d’aujourd’hui en Californie, mais il nous emporte surtout dans une spirale nerveuse et poétique, d’existences anxieuses, malades, détériorées ou survivantes, souvent douces, décalées, incertaines. 𝐺𝑜𝑑 𝑏𝑙𝑒𝑠𝑠 𝑇𝑜𝑚𝑚𝑦 𝑂𝑟𝑎𝑛𝑔𝑒.
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Ici n'est plus ici

[ Urban indian ]



Est-ce que j'ai aimé ce livre ?

Non.

Je l'ai adoré.



« Ici n'est plus ici » aurait pu être un énième roman sur les indiens mais Tommy Orange offre une voix unique sur la thématique.



Tout d'abord de par le cadre dans lequel se déroule le roman.

Pas question de grands espaces, pas d'histoire d'indiens proches de la nature.

Tout se déroule en ville, à Oakland, et de nos jours.

La rue, le béton, les immeubles.

Ensuite de par la construction.

Ça commence avec un prologue incisif qui rappelle brièvement l'histoire et la vision des indiens que l'on a en Amérique.

Ensuite un premier acte où chaque chapitre porte l'histoire d'un personnage.

Un entracte qui tout comme le prologue cisaille tout en faisant de la pédagogie.

Et enfin un dernier acte explosif qui vous assène un gros coup de poing.



12 personnages, 12 vies, 12 récits.

Leurs points communs : ils vivent dans la même ville, ils ont des origines indiennes, ils vont à un moment tous converger vers le même lieu pour le grand Pow-Wow d'Oakland.

Pendant tout le premier acte, ces récits ressemblent à des histoires individuelles jusqu'à ce que les personnages se connectent les uns aux autres dans le final et que l'histoire collective, brutale, triste et puissante prennent le dessus.

Certains d'entre eux feront face à leurs démons, d'autres découvriront qui ils sont mais tous prendront part à la tragédie.

La fin est parfaite – inachevée -, déchirée par l'émotion.



Alors oui la construction n'en fait pas une lecture de tout repos et pour savourer comme il le faut cette histoire, je vous conseillerai peut-être de prendre quelques notes afin de vous souvenir de chaque personnage mais les chapitres courts rythment le récit et je pense que ce roman marque les débuts d'une plume étonnante et essentielle sur la scène littéraire américaine.
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Ici n'est plus ici

°°° Rentrée littéraire 2019 #5 °°° 



D'abord, un prologue, militant et stimulant, pour préparer le lecteur à recevoir comme il se doit ce magnifique et douloureux roman. Pédagogique avant tout, égrenant des temps forts de l'histoire amérindienne comme le massacre de Sand Creek en 1864. Nécessaire pour introduire les douze personnages que l'on va suivre : des Indiens urbains, nés en ville, loin des clichés, «  plus habitués à la silhouette des gratte-ciel d'Oakland qu'à n'importe quelle chaîne de montagnes sacrées, au hurlement des trains dans le lointain qu'à celui des loups, nous sommes plus habitués à l'odeur d'essence, de béton coulé de frais et de caoutchouc brûlé qu'à celle du cèdre, de la sauge, voire du frybread – ce pain frit qui n'a rien de traditionnel, comme les réserves n'ont rien de traditionnel. »



Les choses sont claires. Le roman peut commencer. Un roman choral qui donne la parole de façon très intime à des personnages, tous urbains d'Oakland tous mal dans leur vie, qui se posent tous, de façon plus ou moins aiguë, ( Californie ) la même question : que signifie être indien ?

Ils sont homme, femme, jeune, moins jeune, métis, adopté par des Blancs, inscrits sur le registre d'une tribu ou pas, avec un nom indien ou pas ... chacun est en quête de ses origines indiennes, se sentant inauthentique tel quel. Tous vont converger vers le Grand Pow-Wow d'Oakland ( un rassemblement festif autant qu'une occasion pour les Amérindiens de faire vivre leur héritage culturel ) . Tous vont être liés par un événement, certains le sont déjà par des liens du sang qu'ils ne connaissent pas encore et ne découvriront peut-être jamais.



«  Si dans le premier acte vous dites qu'il y a un fusil accroché au mur, alors il faut absolument qu'un coup de feu soit tiré avec au second ou au troisième acte. » Anton Tchekhov

La terrible règle du fusil de Tchekhov ... Au premier chapitre apparaît un revolver imprimé en 3D. Cette présence crée d'emblée une tension, une menace qui ne cessera de planer tout au long du roman. Quel que soit le personnage qui se raconte, on y pense à ce revolver qui va forcément servir, sans qu'on sache sur qui le feu s'abattra.



Au-delà de cette tension, le choeur des personnages emporte rapidement le lecteur dans un tourbillon romanesque bouillonnant de bruit et de vie, mais aussi dans une ambitieuse méditation sur l'identité et ses alternatives brisées. Les personnages des soeurs Opale Viola Victoria Bear Shield et Jacquie Red Feather sont absolument sublimes de complexité.



La construction de ce roman est d'une classe folle, chaque voix touche, interpelle, bouleverse, fait craindre, répond à la suivante dans une chaîne qui explose dans les cinquante pages, incroyablement percutantes. On les attendait, et lorsqu'elles arrivent, elles déflagrent puissance mille et vrillent notre coeur. Je les ai lues comme en transe, les récits se télescopant pour raconter la même scène. C’est un grand moment de littérature et presque de cinéma tellement j’ai eu l’impression de voir, entre ralenti, léger différé, « split screen ». C’est brillant !



Ce premier roman intelligent, puissant, singulier, plein de rage et de poésie, porté par une écriture lumineuse, résonne comme une alarme sur la désolation qui survient lorsqu'un peuple cherche à dominer un autre et à l’assimiler de force. Mais plus largement, ce roman n’est pas que celui de la contre-histoire de la tragédie amérindienne. Il est bien plus universel que cela, c’est toute l’Amérique des grandes métropoles qui est contée : alcoolisme, violences familiales, misère, quête d’identité de ceux qui sont en marge.



Incontournable pour les amoureux de la littérature nord-américaine et pour ceux qui s'intéressent à la culture amérindienne.



Lu dans le cadre du Picabo River Book Club

https://www.facebook.com/groups/806652162778979/
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Ici n'est plus ici

A travers le destin de 12 personnages, voici le portrait tragique et cinglant des indiens urbains d'Oakland. A l'occasion d'un gigantesque pow-wow, les différents membres de cette communauté témoignent de leurs origines dramatiques et de leurs difficultés à s'intégrer.

Un roman qui résonne comme un cri de douleur.
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Ici n'est plus ici

À Oakland, dans la baie de San Francisco, vivent des indiens qui ont eu du mal à s’adapter à la vie moderne qui leur a été imposée, depuis qu’ils ne sont plus parqués dans des réserves. Encore habités par des souvenirs des leurs traditions ancestrales, ils tentent de résister à l’engloutissement de leur culture. La violence, la pauvreté, l’alcoolisme semblent être un standard de leurs nouvelles conditions. Au travers de la vie quelques familles participant à un grand « pow-wow » l’auteur décrit ce mal de vivre qui frappent particulièrement cette catégorie de la population. l’intérêt de cette narration diminue au fil des pages de lecture pour laisser une impression finale peu convaincue par ce roman.
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Ici n'est plus ici

très bon premier roman, c'est beau, c'est cruel, c'est injuste. Il réussit à nous raconter cette histoire des indiens autochtones et à nous laisser porter notre propre jugement.
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Ici n'est plus ici

Comme Betty de Tiffany McDaniels, Ici n est plus ici était le livre incontournable de l année dernière, si j ose dire. Je l'avais beaucoup vu sur Instagram et les nombreux avis positifs me donnaient envie de le découvrir. Il a finalement fallu sa sortie en poche pour que j y plonge et je n ai pas été déçue.



Tommy Orange dresse le portrait d Indiens de diverses communautés dans la ville d Oakland. Différents parcours, histoires nous sont racontées. Le récit est rythmé. On a envie d en apprendre plus sur cette population indienne, qui s interroge sur ce qui fait parfois son identité. Les thèmes traités sont vraiment intéressants.



Seul bémol: j ai parfois eu un peu du mal avec les liens entre les personnages, peut-être à cause des noms indiens qui ne me sont pas familiers.



La fin est spectaculaire, terrible. L auteur parvient à mettre son lecteur en tension, à lui faire retenir sa respiration. J ai vraiment apprécié la chute. Je vous recommande vivement ce premier roman. J attends le suivant.
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Ici n'est plus ici

"Ici n’est plus ici": une fresque ambitieuse qui propose une cartographie vivante de l’identité indienne urbaine dans toute sa complexité.
Lien : https://www.lalibre.be/cultu..
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Ici n'est plus ici

J'aurais bien voulu mais je n'ai pas pu. Je n'ai pas su apprécier ce roman que j'ai trouvé un peu fade. Le thème est intéressant pourtant mais il ne suffit pas. Il n'est pas soutenu par la plume que j'ai trouvé quelconque; il n'est pas porté par l'histoire qui m'a semblé monotone. Les personnages, trop nombreux, se ressemblent; ils ont tous ou presque le même profil (en surpoids, alcoolique, en mal de vivre); il n'y a pas de diversité. C'est trop de pathos mal distillé. En bref, je n'ai pas vraiment apprécié.
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Ici n'est plus ici

À Oakland, dans la baie de San Francisco, les Indiens ne vivent pas sur une réserve mais dans un univers façonné par la rue et par la pauvreté, où chacun porte les traces d’une histoire douloureuse. Pourtant, tous les membres de cette communauté disparate tiennent à célébrer la beauté d’une culture que l’Amérique a bien failli engloutir. À l’occasion d’un grand pow-wow, douze personnages, hommes et femmes, jeunes et moins jeunes, vont voir leurs destins se lier. Ensemble, ils vont faire l’expérience de la violence et de la destruction, comme leurs ancêtres tant de fois avant eux. (source : albin-michel.fr)

témoignage d'une jeunesse américaine qui continue de vivre dans l'ombre de ses ancêtres. Des indiens dévastés par l'alcool, le chômage, la violence. Les réserves ne sont plus isolées, elles sont parquées dans des quartiers, des communautés. On a délogé les indiens de ces réserves pour mieux les mal lotir dans des ghettos.

Et ce destin est-il inévitable ? La jeune génération peut elle casser cette malédiction ? C'est un sujet peu abordé dans les romans. J'ai bien aimé
Lien : https://www.babelio.com/aute..
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Ici n'est plus ici

Ce premier roman d'un auteur d'origine amérindienne, a déjà depuis sa sortie en août dernier, fait couler beaucoup d'encre. Il a obtenu plusieurs prix prestigieux aux Etats-Unis.



Dès le prologue, le lecteur entre de plein pied dans l'histoire douloureuse des amérindiens dont l'auteur nous dresse un remarquable portrait.

L'alcool, la drogue, la violence, le chômage, le suicide...nous savons tous que c'est le lot des descendants de ces peuples merveilleux à qui les hommes blancs ont tout volé.

Les douze personnages qui nous racontent leur histoire dans ce livre ne font pas exception à la règle. Ils ne vivent pas dans des réserves, ne sont pas nés au milieu des grandes steppes, mais bien en Californie, en ville, à Oakland exactement, au milieu des Blancs, et s'ils désirent participer à un Pow-wow c'est pour retrouver leurs racines et un peu de leur culture. Ils sont heureux de ressortir les costumes traditionnels, de chanter et de danser, de se retrouver... Ils sont tous en quête d'identité car ils ne connaissent de leurs ancêtres que les vidéos sur youtube ou les récits faits par des Blancs.

Ce n'est pas facile de faire un résumé de ce roman car il faudrait que je vous présente justement, ces douze personnages et que je vous raconte en détails leur vie, ce que je ne ferai pas car ce serait bien trop long !

D'ailleurs, chaque épisode de la vie de ces personnages pourrait être un roman à lui tout seul. Ils ont tous des parcours différents et du sang indien dans les veines. Ils sont jeunes ou moins jeunes, femmes ou hommes, sont inscrits dans le registre d'une tribu ou ne savent pas à laquelle leurs ancêtres sont rattachés.

Certains se considèrent comme des indiens, d'autres non. Ils traînent tous un mal-être que l'auteur sait très bien nous décrire et qui nous touche forcément. D'ailleurs quand ils se regardent dans une glace, ils ne se reconnaissent pas tels qu'ils s'imaginent, c'est dire. Certains ont vu leur vie détruite à cause de l'alcoolisme, tous sont pauvres et démunis devant le racisme dont ils sont les victimes, mais tous ou presque aiment la vie.

C'est un massacre qui les attend au Pow-wow tellement semblable à celui vécu dans le passé par leurs ancêtres avant eux, que s'en est insoutenable d'autant plus que l'auteur nous le décrit de manière quasi-cinématographique dans les dernières pages du livre.

Le lecteur savait pourtant, dès les premières pages, que certains personnages armés comptaient eux-aussi profiter de ce rassemblement, à leur façon, en s'emparant de l'argent apporté pour récompenser les danseurs et les chanteurs. Parmi ces "loubards", il y a Tony, l'éternel blessé qui pense ressembler à un monstre parce que sa mère buvait et qu'il est victime du Syndrome d'alcoolisation fœtale (que lui appelle le "drome"). Il y a aussi Octavio, et d'autres tous motivés pour évacuer un trop-plein de souffrance...



La construction est originale et malgré l'intérêt que j'ai pour le sujet de ce roman, je n'ai pas trouvé sa lecture très facile...

C'est un roman choral où chaque personnage va nous raconter une bribe de son histoire comme on imagine qu'il l'a sans nul doute raconté à Dene Oxendene devant la caméra. Celui-ci en effet obtient une bourse pour recueillir les témoignages des indiens, et en faire un film, en échange d'une petite somme d'argent. Il a voulu ainsi continuer l'oeuvre de son oncle qui avait commencé lui-aussi à filmer des Indiens. Dene a hérité de sa caméra. On peut imaginer que Dene est l'alter ego de l'auteur qui lui aussi à sa façon, nous livre ici un "film" construit à partir des témoignages.

Evidemment certaines histoires nous touchent plus que d'autres.

C'est Edwin qui a décidé d'organiser ce Pow-wow à Oakland. Il a lieu ici pour la première fois et il met un point d'honneur à ce que tout se passe bien.

J'ai beaucoup aimé en particulier les personnages féminins d'une force incroyable ! J'ai trouvé vraiment attachante l'histoire des sœurs Feather (Opale et Jackie) dont on fait connaissance alors qu'enfants elles sont hébergées avec leur mère sur l'île d'Alcatraz (un fait réel que je ne connaissais pas). On les retrouve ensuite alors qu'elles sont devenues grands-mères, enfin c'est plutôt Jackie qui est grand-mère mais suite à la disparition de sa fille, victime d'une overdose, elle a coupé avec les siens et c'est donc Opale qui a adopté les trois garçons.

Le lecteur se perd parfois dans les différents personnages car leur vie se recoupe, des liens se tissent entre eux et il nous faut alors repartir en arrière pour retrouver leur nom dans les premiers chapitres du livre. Cela ne m'a pas dérangé car de toute façon à la fin le destin les attend tous au même endroit, mais cela rend ce roman moins accessible, ce que je trouve dommage.

Le roman est découpé en plusieurs parties, un prologue dont je vous ai déjà parlé, qui se prolonge au milieu du livre par un entracte nous expliquant l'utilité des Pow-wows, mais pas que, puisque cet entracte anticipe aussi les événements futurs. Avant l'entracte, le rythme est plus lent, l'auteur nous présente les personnages. Ensuite, le rythme s'accélère au fur et à mesure que les événements tragiques se préparent et se produisent.

Quand on referme ce livre, le but de l'auteur nous apparaît d'un seul coup clairement. Il veut nous obliger à nous pencher sur le passé et sur tous les épisodes de l'histoire des Indiens d'Amérique qui ont été exterminés...
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Ici n'est plus ici

Heureux les persévérants lecteurs car ils seront récompensés.

L'auteur, Tommy Orange, d'origine cheyenne et arapaho révèle dans son roman "Ici, n'est pas ici" le vie des indiens urbains de la région d'Oakland en Californie. Ceux-ci pas vraiment assimilés revendiquent leur identité, leur culture et leur langue mais dans la pauvreté où ils baignent les difficultés s'amoncellent: alcool, drogue, enfants abandonnés, pères absents, femmes battues. Mille maux les accablent et sans argent et sans pouvoir, la résilience de l'âme amérindienne est un combat qui s'exprime dans les pow-wow.

Un roman qui nous enseigne que les Autochtones américains résistent au système des Blancs malgré la spoliation de leurs terres , malgré le quota sanguin.

L'âpre vie des indiens californiens m'a émue profondément d'autant qu'un voyage dans cette région m'a fait prendre conscience du génocide et de la spoliation immonde dont ils sont victimes.

Un livre à lire et relire pour mieux apprécier tous ces destins malheureux.
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Ici n'est plus ici

« Être indien en Amérique n’a jamais consisté à retrouver notre terre. Notre terre est partout et nulle part. »



Tommy Orange est écrivain américain arapaho et cheyenne. Dans son roman choral « Ici n’est plus ici », il donne la parole à une douzaine de personnages. D’abord sans lien apparent, on suit les uns et les autres. Leurs voix nous transmettent la détresse de ceux qui souffrent d’une perte de repères : alcoolisme, chômage, dépression…. Ils ne trouvent plus leurs racines et les cherchent.



Est-ce pour cela qu’ils convergent vers le pow-wow ? Ce rassemblement convivial qui répond sans aucun doute à un besoin identitaire. On y retrouve la famille, les amis. On célèbre la tradition, on fait vivre l’héritage culturel à travers des chants et des danses afin de ne pas oublier. C’est un lieu où on se rencontre, on se parle, on échange. Le costume traditionnel est de rigueur, on répète les chorégraphies. Il est important de s’affirmer.

Mais avant ces retrouvailles, chacun va s’exprimer, soit en disant « je », soit par l’intermédiaire d’un narrateur. Chacun va partager sa souffrance, ses doutes, ses peurs, ses silences, l’histoire de sa famille avec tout ce que cela entraîne lorsque le passé est déjà lourd à porter pour les jeunes générations. Il n’est pas facile d’avoir une place lorsqu’on naît avec « l’étiquette indien » en Amérique. On appartient à une minorité, une de celles qui peut être méprisée, mal aimée, mal comprise, mal respectée. Une de celles qui n’est pas « reconnue ». Les protagonistes sont souvent en quête de reconnaissance, essayant de changer leur quotidien pour aller vers un mieux mais bien souvent rattrapés par leurs mauvais démons ou de sombres fréquentations.



Ce recueil est un cri de détresse, où les laissés pour compte choisissent de ne pas se taire et de tout faire pour exister, avancer et vivre…. Avec les différents points de vue des protagonistes, on revisite une partie de l’Histoire. « Les gens sont emmurés dans l'Histoire, et l'Histoire est emmurée en eux. »



On entend la rage qui les habite, on frisonne, on tremble devant cet avenir qui se dessine noir, si noir…

L’écriture de l’auteur est puissante. Quelle que soit la personne qui se confie, il a su adapter phrasé, rythme et vocabulaire (merci au traducteur, je n’ai pas ressenti de fausse note). Il transmet un message fort et le fait de fort belle manière.



J’ai, depuis toujours, une tendresse particulière pour les indiens. J’aime à les retrouver dans des récits. Cet opus ne fera pas exception. Il vivra longtemps en moi car il secoue, il pose des mots sur la détresse humaine, sur ceux qui refusent d’être oubliés et de disparaître. Merci Tommy Orange !


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Ici n'est plus ici

Il s’agit d’un livre sur les indiens d’Amérique à l’heure d’aujourd’hui. Il ose aborder l’histoire de ce peuple et de ces survivants, de tous les rescapés du génocide des Amérindiens. Aux travers de 12 personnages nous prenons le pouls d’un peuple qui doit survivre dans une Amérique raciste, un peuple d’oubliés, un peuple de déchus qui doivent réapprendre à s’approprier une culture, une fierté, une appartenance à une communauté. Le destin de ces 12 personnages s’entrecroise et converge vers un « pow-wow » (festivité permettant le rassemblement d’Indiens) qui a lieu à Oakland. Un livre extrêmement bien écrit et dont on ne sort pas indemne. Je le recommande donc chaudement.
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