Citations de Trinh Xuan Thuan (234)
En physique, après avoir dominé la pensée occidentale pendant trois cents ans, la vision newtonienne d’un univers fragmenté, mécaniste et déterministe a fait place à celle d’un monde holistique, indéterminé et débordant de créativité.
(page 13 - Préface) Notre existence a-t-elle un sens ? Jean Staune
Si nous acceptons l’idée qu’il n’existe qu’un seul univers, le nôtre, nous devons postuler l’existence d’une cause première qui a réglé d’emblée les lois de la physique et les conditions initiales.
(page 446)
L'homme aura-t-il la sagesse de réfréner son désir insatiable de construire et d'illuminer pour que nos enfants puissent encore contempler le ciel ?
Les astronomes ont déployé des trésors d'ingéniosité pour construire des télescopes capables de recueillir la palette des lumières visibles et invisibles.
Le passage du jour à la nuit est l'un des évènements les plus émouvants qui soient. Quand le soleil disparaît sous l'horizon, le ciel continue d'être illuminé quelques instants encore. Ce soir, la nuit d'observation promet d'être belle.
p 25 Il s’agit, après tout, du siècle de l’illusion de la connaissance.
Nous croyons fermement que le monde dans lequel nous vivons est, au final, compréhensible. Mais la raison pour laquelle nous nous raccrochons à cette absurde notion est cette petite machine charnelle logée à l’intérieur de nos crânes ; elle est accro au sens et à la cohésion. La leçon de ce siècle défunt doit sûrement être que cette réalité dépasse notre entendement, que tout comportement est irrationnel et gouverné par le chaos le plus brutal
Le moteur de la vie est le changement. Celui gui ne se réinvente pas continuellement meurt. Celui qui veut vivre doit s’éloigner de lui-même
p 173 Ils ne tuent pas un peuple, ils tuent une façon de regarder la vie dans les yeux. ils n'en ont pas après une religion. ce qu'ils veulent c'est arrêter la modernité, se débarrasser de la rationalié et de sa sœur jumelle l'incertitude. Les nazis n'éradiquent pas une ethnie . Ils se débarrassent du fait que toute vérité a été perdue, que tous les êtres humains ont désormais besoin de trouver leur propre chemin et de suivre leur propre voie
Leur rhétorique parlait de plaies et de contusions, de pestilence et de pus,d'exploitation et de jeux avec des scorpions, et cela permit de libérer des émotions très puissantes. Or l'émotion est toujours et partout le véritable moteur des révolution.
p 225 Qu'est-ce que l'Oméga ? Oméga est le paramètre qui décrit le futur de l'univers. Si Oméga est plus grand que un, alors l'univers est ouvert et en perpétuelle expansion. Si Oméga est inférieur à un, alors l'univers est clos et passé une période initiale d'expansion, une période dans laquelle nous vivons encore, la gravité va tout rassembler et tout ce qui est implosera en un point unique, un gigantestque trou noir et quand la presion sera trop élevée il en résultera peut être un autre big bang...
p. 226 Après tout, l’univers est un endroit où presque tout est déjà mort. Et où les choses qui sont capables de vie – tous les êtres sensibles ou insensibles- sont morts la plupart du temps de tote façon, sauf pendant les brefs et glorieux moments où ils ne le sont pas . Avec un peu de chance, un être humain vit environ quatre vingt ans. L’univers en soi a quatorze milliards d’années. Ca remet les choses en perspective, non ?
p. 250 L'affirmation selon laquelle il n'existe qu'un seul D'ieu tue la créativité humaine; elle ne laisse pas de place à l'expérience et rend impossible de choisir son camp et de se senir singulier et divin et différent de, quoique connecté à, tous les autres.
p. 251 le Créateur est une fiction, mais ses Créatures sont vraies.
Toutes les formes d'adversité sont considérées comme une preuve que l'humanité à échoué. Toutes les bonnes choses qui nous arrivent sont en revanche envisagées comme un signe de la protection et la confiance renouvelées de D'ieu. Heureusement, toute créativité n'est pas morte.
p. 281 tout ce que l'on voit et tout ce que l'on peut toucher, toutes les choses qui ont l'air solides et massives vues de l'extérieur sont essentiellement constituées de points minuscules qui tourbillonnent dans un espace absolument vide.
p. 352 l'ignorance est une commodité précieuse et largement sous-estimée.
p. 435 Il fait son devoir. Dobberke n’est pas un idéaliste, ce n’est pas un politicien. Ce n’est pas non plus un théoricien. Dobberke fait son travail. Il fait ce qu’on lui dit de faire. C’est tout.
Il a un cerveau banal d’agent de police, servile et stupide. Cela fait de lui la personne idéale-pour ce genre de travail. Pas d’âneries sentimentales, mais aussi pas de zèle excessif, pas de haine inutile. Le devoir , le devoir, le devoir. Il est agréable d‘ avoir un commandant de camp discret quand le camp est situé au milieu de la ville.
p. 453 Il est facile de revendiquer une supériorité morale en l'absence de données empiriques. Au final, l'essence de l'homme est la cruaté et la trahison. La condition humaine est une insouciance egoïste.
..... tous les êtres humains son complexes. Ne jugez jamais une personne et ne vous jugez surtout pas vous-même avant d'avoir vu cette personne dans toutes les circonstances possibles, avant de vous être vu dans toutes les circonstances possibles . Toutes les circonstances possibles.
p. 464 La vérité n'est pas abîmée par le mensonge. la vérité est abîmée par le silence.
p. 493 Ma croyance puérile dans la littérature comme divertissement depuis longtemps: Nous ne pouvons pas changer le cour des choses, mais ce que nous pouvons faire c' est retravailler le texte jusqu'à ce qu'il crée l'illusion que le monde a bel et bien changé, ou qu'au moins une partie du moinde est devenue moins absconce.
p. 519 les gens sont les gens. Leur nature ne change pas, juste leurs allégeances.
p. 561 Des mesonges. Pour nous aider à supporter la réalité. Les mensonges nous aident à survivre. pour supporter la vérité, pour la regarder droit dans les yeux, il faut être un menteur dans l'âme.
p. 563 Vous devez comprendre, camarade, que tout être humain préfère le calme aux tourments du libre arbitre. L'humanité a envie d'être conduite comme un troupeau? Nous nous sentons libérés quand l'angoisse de la responsabilité est ôtee de nos épaules. De là le principe socialiste de la dépendance amoureuse.
Je rejette fermement l'hypothèse du hasard, car je ne puis concevoir que toute la beauté, l'harmonie et l'unité du monde, ne soient que le seul fait de la contingence, et que l'ordre et l'organisation de l'univers que je perçois avec mon télescope n'aient aucun sens.
Nous partageons tous une même généalogie cosmique, qui remonte à 13,8 millards d'années.
Frères des lions des savanes et cousins des fleurs de lavande, nous portons tous en nous l'histoire cosmique.
Nous sommes tous les enfants des étoiles.
A tous les niveaux, le réel est construit par l'action conjuguée du déterminé et de la contingence.
Inévitable, simple et conforme en tout : tels sont les traits d'une belle théorie. Parmi toutes les théories rivales qui s'offrent pour expliquer un ensemble de faits, je choisis invariablement celle qui est la plus belle, car j'ai l'intime conviction que c'est elle qui est la plus proche de la vérité. p174
A la fin du XVIIIe siècle, les arguments pour expliquer l’omniprésence de Dieu ne jouaient plus aucun rôle dans l’explication des propriétés de l’espace physique. On pouvait discuter de celui-ci sans jamais mentionner le Grand Architecte. En fait, les discussions théologiques sur Dieu, au lieu de porter sur son omniprésence comme auparavant, changèrent graduellement pour se porter plutôt sur sa transcendance.
Un des grands fléaux de la science moderne est en effet l'extrême cantonnement de certains chercheurs qui savent tout sur presque rien.
L'astrophysique moderne a mis en évidence l'intime connexion de l'homme avec l'univers : je suis fait de poussières d'étoiles, de même que toute la vie et le monde matériel qui m'entoure.
La nuit est faite pour l'amour. Elle cache ce qui ne doit être dévoilé et aiguise le toucher. Son silence incite au chuchotement, son obscurité éveille le désir, son calme donne envie de tempête. Elle offre de l'audace, de l'ivresse et du feu aux amants.
Le passage du jour à la nuit est l'un des événements les plus émouvants qui soient. Quand le soleil disparaît sous l'horizon, le ciel continue d'être illuminé quelques instants encore.
Qui n'as pas été fasciné par les phases cycliques lunaires, se succédant de la nouvelle lune à la pleine lune, en passant par les croissants et les quartiers?
Ainsi, pour Lamarck, les girafes ont le cou long à force de l'étirer pour atteindre les feuilles des plus hautes branches des arbres. Chaque millimètre ainsi gagné est transmis héréditairement de génération en génération. Les idées de Lamarck sont complètement abandonnées aujourd'hui, car la génétique a démontré qu'une protéine modifiée (à cause d'un cou plus long, par exemple) ne pourrait en aucun cas transmettre l'information de l'état nouveau aux gènes ni changer la séquence des bases. La transmission des traits acquis n'est donc pas possible. Les mutations génétiques peuvent se produire naturellement (erreurs dans la réplication de l'ADN) ou être provoquées par des rayonnements énergétiques (comme les rayons X, la radioactivité ou les rayons cosmiques). Mais, qu'elles soient naturellement ou artificiellement induites, elles se produisent toujours de manière aléatoire, sans aucune intentionnalité ou direction prédéterminée. Le hasard prime sur la nécessité. Chaque bifurcation dans l'arbre de la vie résulte d'une rencontre non programmée entre une mutation génétique et un environnement. La sélection naturelle entre ensuite en jeu pour orienter et pousser l'évolution.
En fin de compte, c'est le Soleil qui, en dispensant son énergie et sa chaleur à la Terre et en étant responsable de la photosynthèse, crée le désordre nécessaire pour que l'ordre qu'est la vie apparaisse sur Terre. De manière encore plus générale, les étoiles sont les agents qui engendrent le désordre nécessaire pour compenser l'ordre requis par l'organisation cosmique et l'apparition de la vie.
Si le système solaire présente des régularités, les irrégularités n'en sont pas absentes. Comme partout dans la nature, c'est toujours l'interaction du régulier avec l'irrégulier, du chaos avec l'harmonie, qui façonne le réel. La réalité résulte invariablement des effets combinés du fortuit et du nécessaire, du particulier et du général, de l'imprévisible et du prévisible, du contingent et de l'universel. L'universel ne dépend ni du temps ni de l'espace. Ainsi, l'effondrement gravitationnel de la nébuleuse solaire, le déclenchement des réactions nucléaires en son cœur, la formation d'un disque protoplanétaire, le jeu de l'agglomération des planétésimals pour engendrer les planètes : tous ces faits relèvent de l'universel. Nous pensons que ces événements se sont répétés et se répéteront maintes et maintes fois dans notre Voie lactée et dans les cent milliards d'autres galaxies de l'univers observable, notre système solaire n'étant qu'un parmi d'innombrables autres au sein du cosmos.