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Citations de Tristan Corbière (109)


APRÈS LA PLUIE

J’aime la petite pluie
Qui s’essuie
D’un torchon de bleu troué !
J’aime l’amour et la brise,
Quand ça frise…
Et pas quand c’est secoué.

— Comme un parapluie en flèches,
Tu te sèches,
Ô grand soleil ! grand ouvert…
A bientôt l’ombrelle verte
Grand’ouverte !
Du printemps — été d’hiver. —

La passion c’est l’averse
Qui traverse !
Mais la femme n’est qu’un grain :
Grain de beauté, de folie
Ou de pluie…
Grain d’orage — ou de serein. —

Dans un clair rayon de boue,
Fait la roue,
La roue à grand appareil,
— Plume à queue — une Cocotte
Qui barbote ;
Vrai déjeuner de soleil !
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Pièce à carreaux

Ah ! si Vous avez à Tolède,
Un vitrier
Qui vous forge un vitrail plus raide
Qu’un bouclier !…

À Tolède j’irai ma flamme
Souffler, ce soir ;
À Tolède tremper la lame
De mon rasoir !

Si cela ne vous amadoue :
Vais aiguiser,
Contre tous les cuirs de Cordoue,
Mon dur baiser :

— Donc — À qui rompra : votre oreille,
Ou bien mes vers !
Ma corde-à-boyaux sans pareille,
Ou bien vos nerfs ?

— À qui fendra : ma castagnette,
Ou bien vos dents…
L’Idole en grès, ou le Squelette
Aux yeux dardants !

— À qui fondra : vous ou mes cierges,
Ô plombs croisés !…
En serez-vous beaucoup plus vierges,
Carreaux cassés ?

Et Vous qui faites la cornue,
Ange là-bas !…
En serez-vous un peu moins nue,
Les habits bas ?

— Ouvre ! fenêtre à guillotine :
C’est le bourreau !
— Ouvre donc porte de cuisine !
C’est Figaro.

… Je soupire, en vache espagnole,
Ton numéro
Qui n’est, en français, Vierge molle !
Qu’un grand ZÉRO.
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Tristan Corbière
LE CRAPAUD



Un chant dans une nuit sans air…
— La lune plaque en métal clair
Les découpures du vert sombre.

… Un chant ; comme un écho, tout vif
Enterré, là, sous le massif…
— Ça se tait : Viens, c’est là, dans l’ombre…

— Un crapaud ! — Pourquoi cette peur,
Près de moi, ton soldat fidèle !
Vois-le, poète tondu, sans aile,
Rossignol de la boue… — Horreur ! —

… Il chante. — Horreur !! — Horreur pourquoi ?
Vois-tu pas son œil de lumière…
Non : il s’en va, froid, sous sa pierre.
· · · · · · · · · · · · · · · · · · ·
Bonsoir — ce crapaud-là c’est moi.
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Se mourant en sommeil, il se vivait en rêve.
Son rêve était le flot qui montait sur la grève,
Le flot qui descendait ;
Quelquefois, vaguement, il se prenait attendre…
Attendre quoi… le flot monter -- le flot descendre --
Ou l'Absente... Qui sait ?

(Le poète contumace)
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Un pauvre petit diable aussi vaillant qu'un autre,
Quatrième et dernier à bord d'un petit côtre ...
Fier d'être matelot et de manger pour rien,
Il remplaçait le coq, le mousse et le chien ;
Et comptait, comme ça, quarante ans de service,
Sur le rôle toujours inscrit comme novice ! - ...
( extrait de la poésie intitulée "le bossu bitor")
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C'est à toi que je fis mes adieux à la vie,
A toi qui me pleuras, jusqu'à me faire envie
De rester me pleurer avec toi. Maintenant
C'est joué, je ne suis qu'un gâteux revenant,
En os et… (j'allais dire en chair). -- La chose est sûre
C'est bien moi, je suis là -- mais comme une rature.

(Le poète contumace)
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Tristan Corbière
Bonne fortune et fortune

Odor della feminita.

Moi, je fais mon trottoir, quand la nature est belle,
Pour la passante qui, d’un petit air vainqueur,
Voudra bien crocheter, du bout de son ombrelle,
Un clin de ma prunelle ou la peau de mon coeur…

Et je me crois content – pas trop ! – mais il faut vivre :
Pour promener un peu sa faim, le gueux s’enivre….

Un beau jour – quel métier ! – je faisais, comme ça,
Ma croisière. – Métier !… – Enfin, Elle passa
– Elle qui ? – La Passante ! Elle, avec son ombrelle !
Vrai valet de bourreau, je la frôlai… – mais Elle

Me regarda tout bas, souriant en dessous,
Et… me tendit sa main, et…
m’a donné deux sous.
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Tristan Corbière
Idylle coupée

Avril.

C’est très parisien dans les rues
Quand l’Aurore fait le trottoir,
De voir sortir toutes les Grues
Du violon, ou de leur boudoir…

Chanson pitoyable et gaillarde :
Chiffons fanés papillotants,
Fausse note rauque et criarde
Et petits traits crûs, turlutants :

Velours ratissant la chaussée ;
Grande-duchesse mal chaussée,
Cocotte qui court becqueter
Et qui dit bonjour pour chanter…

J’aime les voir, tout plein légères,
Et, comme en façon de prières,

Entrer dire – Bonjour, gros chien –
Au merlan, puis au pharmacien.

J’aime les voir, chauves, déteintes,
Vierges de seize à soixante ans,
Rossignoler pas mal d’absinthes,
Perruches de tout leur printemps ;

Et puis payer le mannezingue,
Au Polyte qui sert d’Arthur,
Bon jeune homme né brandezingue,
Dos-bleu sous la blouse d’azur.

– C’est au boulevard excentrique,
Au – BON RETOUR DU CHAMP DU NORD –
Là : toujours vert le jus de trique,
Rose le nez des Croque-mort…

Moitié panaches, moitié cire,
Nez croqués vifs au demeurant,
Et gais comme un enterrement…
– Toujours le petit mort pour rire ! –

Le voyou siffle – vilain merle –

Et le poète de charnier
Dans ce fumier cherche la perle,
Avec le peintre chiffonnier.

Tous les deux fouillant la pâture
De leur art… à coups de groins ;
Sûrs toujours de trouver l’ordure.
– C’est le fonds qui manque le moins.

C’est toujours un fond chaud qui fume,
Et, par le soleil, lardé d’or…
Le rapin nomme ça : bitume ;
Et le marchand de lyre : accord.

– Ajoutez une pipe en terre
Dont la spirale fait les cieux…
Allez : je plains votre misère,
Vous qui trouvez qu’on trouve mieux !

C’est le Persil des gueux sans poses,
Et des riches sans un radis…
– Mais ce n’est pas pour vous, ces choses,
Ô provinciaux de Paris !…

Ni pour vous, essayeurs de sauces,
Pour qui l’azur est un ragoût !
Grands empâteurs d’emplâtres fausses,
Ne fesant rien, fesant partout !

– Rembranesque ! Raphaélique !
– Manet et Courbet au milieu –
… Ils donnent des noms de fabrique
À la pochade du bon Dieu !

Ces Galimard cherchant la ligne,
Et ces Ducornet-né-sans-bras,
Dont la blague, de chic, vous signe
N’importe quoi… qu’on ne peint pas.

Dieu garde encor l’homme qui glane
Sur le soleil du promenoir,
De flairer jamais la soutane
De la vieille dame au bas noir !

… On dégèle, animal nocturne,
Et l’on se détache en vigueur ;
On veut, aveugle taciturne,
À soi tout seul être blagueur.

Savates et chapeau grotesque
Deviennent de l’antique pur ;
On se colle comme une fresque
Enrayonnée au pied d’un mur.

Il coule une divine flamme,
Sous la peau ; l’on se sent avoir
Je ne sais quoi qui fleure l’âme…
Je ne sais – mais ne veux savoir.

La Muse malade s’étire…
Il semble que l’huissier sursoit…
Soi-même on cherche à se sourire,
Soi-même on a pitié de soi.

Volez, mouches et demoiselles !…
Le gouapeur aussi vole un peu
D’idéal… Tout n’a pas des ailes…
Et chacun vole comme il peut.

– Un grand pendard, cocasse, triste,
Jouissait de tout ça, comme moi,
Point ne lui demandais pourquoi…
Du reste – une gueule d’artiste –

Il reluquait surtout la tête
Et moi je reluquais le pié.
– Jaloux… pourquoi ? c’eut été bête,
Ayant chacun notre moitié. –

Ma béatitude nagée
Jamais, jamais n’avait bravé
Sa silhouette ravagée
Plantée au milieu du pavé…

– Mais il fut un Dieu pour ce drille :
Au soleil loupant comme ça,
Dessinant des yeux une fille…
– Un omnibus vert l’écrasa.
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Tristan Corbière
Un riche en Bretagne

O fortunatos nimium, sua si…
Virgile.

C’est le bon riche, c’est un vieux pauvre en Bretagne,
Oui, pouilleux de pavé sans eau pure et sans ciel !
– Lui, c’est un philosophe-errant dans la campagne ;
Il aime son pain noir sec – pas beurré de fiel…
S’il n’en a pas : bonsoir. – Il connaît une crèche
Où la vache lui prête un peu de paille fraîche,
Il s’endort, rêvassant planche-à-pain au milieu,
Et s’éveille au matin en bayant au Bon-Dieu.
– Panem nostrum… – Sa faim a le goût d’espérance…
Un Benedicite s’exhale de sa panse ;
Il sait bien que pour lui l’œil d’en haut est ouvert
Dans ce coin d’où tomba la manne du désert
Et le pain de son sac…
Il va de ferme en ferme.
Et jamais à son pas la porte ne se ferme,
– Car sa venue est bien. – Il entre à la maison
Pour allumer sa pipe en soufflant un tison…

Et s’assied. – Quand on a quelque chose, on lui donne ;
Alors, il se secoue et rit, tousse et rognonne
Un Pater en hébreu. Puis, son bâton en main,
Il reprend sa tournée en disant : à demain.
Le gros chien de la cour en passant le caresse…
– Avec ça, peut-on pas se passer de maîtresse ?…
Et, – qui sait, – dans les champs, un beau jour, la beauté
Peut s’amuser à faire aussi la charité…

– Lui, n’est pas pauvre : il est Un Pauvre, – et s’en contente
C’est un petit rentier, moins l’ennui de la rente.
Seul, il se chante vêpre en berçant son ennui…
– Travailler – Pour que faire ? – … On travaille pour lui.
Point ne doit déroger, il perdrait la pratique ;
Il doit garder intact son vieux blason mystique.
– Noblesse oblige. – Il est saint : à chaque foyer
Sa niche est là, tout près du grillon familier.
Bon messager boiteux, il a plus d’une histoire
À faire froid au dos, quand la nuit est bien noire…
N’a-t-il pas vu, rôdeur, durant les clairs minuits
Dans la lande danser les cornandons maudits…

– Il est simple… peut-être. – Heureux ceux qui sont simples !…
À la lune, n’a-t-il jamais cueilli des simples ?…

– Il est sorcier peut-être… et, sur le mauvais seuil,
Pourrait, en s’en allant, jeter le mauvais œil…
– Mais non : mieux vaut porter bonheur ; dans les familles,
Proposer ou chercher des maris pour les filles.
Il est de noce alors, très humble desservant
De la part du bon-dieu. – Dieu doit être content :
Plein comme feu Noé, son Pauvre est ramassé
Le lendemain matin au revers d’un fossé.

Ah, s’il avait été senti du doux Virgile…
Il eût été traduit par monsieur Delille,
Comme un « trop fortuné s’il connût son bonheur… »

– Merci : ça le connaît, ce marmiteux seigneur !
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Petit mort pour rire.

Va vite, léger peigneur de comètes !
Les herbes au vent seront tes cheveux ;
De ton oeil béant jailliront les feux
Follets, prisonniers dans les pauvres têtes...
Les fleurs de tombeau qu'on nomme Amourettes
Foisonneront plein ton rire terreux...
Et les myosotis, ces fleurs d'oubliettes...
Ne fais pas le lourd ; cercueils de poètes
Pour les croque-morts sont de simples jeux,
Boîtes à violon qui sonnent le creux...
Ils te croiront mort-Les bourgeois sont bêtes-
Va vite, léger peigneur de comètes !
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[Bohême de chic]

Et je laisse la vie
Pleuvoir sans me mouiller,
En attendant l'envie
De me faire empailler.
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SOUS UN PORTRAIT DE CORBIERE
EN COULEURS FAIT PAR LUI ET DATÉ DE 1868


Jeune philosophe en dérive
Revenu sans avoir été,
Cœur de poète mal planté :
Pourquoi voulez-vous que je vive ?

L’amour !... je l’ai rêvé, mon cœur au grand ouvert
Bat comme un volet en pantenne
Habité par la froide haleine
Des plus bizarres courants d’air ;
Qui voudrait s’y jeter ?... pas moi si j’étais Elle !...
Va te coucher, mon cœur, et ne bats plus de l’aile.

J’aurais voulu souffrir et mourir d’une femme,
M’ouvrir du haut en bas et lui donner en flamme,
Comme un punch, ce cœur-là, chaud sous le chaud soleil...
Alors je chanterais (faux, comme de coutume)
Et j’irais me coucher seul dans la trouble brume
Éternité, néant, mort, sommeil, ou réveil.

Ah si j’étais un peu compris ! Si par pitié
Une femme pouvait me sourire à moitié,
Je lui dirais : oh viens, ange qui me consoles !...
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
... Et je la conduirais à l’hospice des folles.

On m’a manqué ma vie !... une vie à peu près ;
Savez-vous ce que c’est : regardez cette tête.
Dépareillé partout, très bon, plus mauvais, très
Fou, ne me souffrant... Encor si j’étais bête !

La mort... ah oui, je sais : cette femme est bien froide,
Coquette dans la vie ; après, sans passion.
Pour coucher avec elle il faut être trop roide...
Et puis, la mort n’est pas, c’est la négation.

Je voudrais être un point épousseté des masses,
Un point mort balayé dans la nuit des espaces,
...Et je ne le suis point !

Je voudrais être alors chien de femme publique,
Lécher un peu d’amour qui ne soit pas payé ;
Ou déesse à tous crins sur la côte d’Afrique,
Ou fou, mais réussi ; fou, mais pas à moitié.
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Je te disais ce que je savais écrire...
Et nous nous comprenions - Tu ne savais pas lire -
Mais ta philosophie était un puits profond
Où j'aimais à cracher, rêveur... Pour faire un rond.

("Le douanier", extrait)
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Sous les griffes d'un professeur
Ma muse reste emprisonnée
Mais elle paraîtra dans toute sa splendeur
Une fois sorti du Lycée.

(Poèmes retrouvés / Vers de jeunesse)
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Sonnet à Sir Bob

Chien de femme légère, braque anglais pur sang

Beau chien, quand je te vois caresser ta maitresse,
Je grogne malgré moi - Pourquoi? - Tu n'en sais rien...
- Ah c'est que moi, vois-tu - jamais je ne caresse,
Je n'ai pas de maîtresse,et...ne suis pas beau chien.

- Bob! Bob! - oh le fier nom à hurler d'allegresse!...
Si je m'appellais Bob...Elle dit Bob si bien!...
Mais moi je ne suis pas pur sang. - Par maladresse,
On m'a fait braque aussi...mâtiné de chrétien.

-Oh Bob!nous changerons, à la métampsychose:
Prends mon sonnet, moi ta sonnette à faveur rose;
Toi ma peau, moi ton poil- avec puces ou non...

Et je serai sir Bob - son seul amour fidèle!
Je mordrai les roquets, elle me mordrait, Elle!...
Et j'aurai le collier portant son petit nom.

British channel.- 15 may
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Mousse : il est donc marin, ton père ?…
— Pêcheur. Perdu depuis longtemps.
En découchant d’avec ma mère,
Il a couché dans les brisants…

Maman lui garde au cimetière
Une tombe — et rien dedans. —
C’est moi son mari sur la terre,
Pour gagner du pain aux enfants.

Deux petits. — Alors, sur la plage,
Rien n’est revenu du naufrage ?…
— Son garde-pipe et son sabot…

La mère pleure, le dimanche,
Pour repos… Moi : j’ai ma revanche
Quand je serai grand — matelot !
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Cris d'aveugle

L'oeil tué n'est pas mort
Un coin le fend encor
Encloué je suis sans cercueil
On m'a planté le clou dans l'oeil
L'oeil cloué n'est pas mort
Et le coin entre encor

Deus misericors
Deus misericors
Le marteau bat ma tête en bois
Le marteau qui ferra la croix
Deus misericors
Deus misericors

Les oiseaux croque-morts
Ont donc peur à mon corps
Mon Golgotha n'est pas fini
Lamma lamna sabacthani
Colombes de la Mort
Soiffez après mon corps

Rouge comme un sabord
La plaie est sur le bord
Comme la gencive bavant
D'une vieille qui rit sans dent
La plaie est sur le bord
Rouge comme un sabord

Je vois des cercles d'or
Le soleil blanc me mord
J'ai deux trous percés par un fer
Rougi dans la forge d'enfer
Je vois un cercle d'or
Le feu d'en haut me mord

Dans la moelle se tord
Une larme qui sort
Je vois dedans le paradis
Miserere, De profundis
Dans mon crâne se tord
Du soufre en pleur qui sort

Bienheureux le bon mort
Le mort sauvé qui dort
Heureux les martyrs, les élus
Avec la Vierge et son Jésus
O bienheureux le mort
Le mort jugé qui dort

Un Chevalier dehors
Repose sans remords
Dans le cimetière bénit
Dans sa sieste de granit
L'homme en pierre dehors
A deux yeux sans remords

Ho je vous sens encor
Landes jaunes d'Armor
Je sens mon rosaire à mes doigts
Et le Christ en os sur le bois
A toi je baye encor
O ciel défunt d'Armor

Pardon de prier fort
Seigneur si c'est le sort
Mes yeux, deux bénitiers ardents
Le diable a mis ses doigts dedans
Pardon de crier fort
Seigneur contre le sort

J'entends le vent du nord
Qui bugle comme un cor
C'est l'hallali des trépassés
J'aboie après mon tour assez
J'entends le vent du nord
J'entends le glas du cor
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Sentir sur ma lèvre appauvrie
Ton dernier baiser se gercer,
La mort dans tes bras me bercer…
Me déshabiller de la vie!….
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Le Crapaud
Un chant dans une nuit sans air…
– La lune plaque en métal clair
Les découpures du vert sombre.

… Un chant ; comme un écho, tout vif
Enterré, là, sous le massif…
– Ça se tait : Viens, c’est là, dans l’ombre…

– Un crapaud ! – Pourquoi cette peur,
Près de moi, ton soldat fidèle !
Vois-le, poète tondu, sans aile,
Rossignol de la boue… – Horreur ! –

… Il chante. – Horreur !! – Horreur pourquoi ?
Vois-tu pas son œil de lumière…
Non : il s’en va, froid, sous sa pierre.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Bonsoir – ce crapaud-là c’est moi.
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Gens de mer

Point n’ai fait un tas d’océans
Comme les Messieurs d’Orléans,
Ulysses à vapeur en quête…
Ni l’Archipel en capitan ;
Ni le Transatlantique autant
Qu’une chanteuse d’opérette.

Mais il fut flottant, mon berceau,
Fait comme le nid de l’oiseau
Qui couve ses œufs sur la houle…
Mon lit d’amour fut un hamac :
Et, pour tantôt, j’espère un sac
Lesté d’un bon caillou qui coule.

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