AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Upton Sinclair (81)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


La jungle

Plongez-vous dans l’univers sombre voire et miséreux des abattoirs de Chicago fin XIXème.

Accrochez-vous. Vous avez lu Germinal ? C’est pire. Une machine géante à broyer les bêtes et les Hommes. Le gigantisme de l’industrialisation qui mène à des aberrations. La production de conserves et de viandes dans des conditions d’hygiène dignes d’un film d’horreur. Des conditions de travail tellement effroyables que vous n’avez pas besoin de prévoir de retraite pour les ouvriers : ils meurent tous avant. Des conditions de vie où chacun essaie de tirer la couverture à soi, mais elle est si petite pour tant de gens, que la misère est le lot du plus grand nombre. Sans parler de tous les gredins qui profitent d’un système tellement corrompu que l’honnêteté devient un handicap pour tenter de survivre.

Et puis pour les immigrants, s’ajoute la barrière de la langue. Leur espoir d’une vie meilleure en Amérique est tellement immense, intense, qu’ils sont prêt à tout et mettent un temps infini à se rendre compte qu’on les spolie, qu’on les exploite et qu’ils sont piégés dans la misère. C’est sombre et triste. Ça pue la viande avariée, les corps qui ne se lavent pas assez souvent, les vêtements usés et crasseux, la soupe trop claire, la neige grise, la canicule de plomb, les eaux stagnantes qui ont oublié qu’elles ont été limpides un jour, les greniers mal aérés aux matelas trop minces pleins de vermine, les gosses morveux et mal nourris, l’alcool bas de gamme, les blessures mal cicatrisées guettées par la gangrène.

Jurgis a du courage, de la force. On le suit avec sa famille de l’espoir lumineux des premiers pas en Amérique, à l’errance entre petites misère et grande misère. Il pense et nous aussi, avoir toucher le fond et non. Il y a toujours pire. C’est injuste, mais c’est comme ça.

La loi du plus fort est remplacée par la loi du plus malin, du plus rusé, de celui qui écrasera l’autre pour prendre sa place le plus vite.

Franchement notre vie actuelle à côté, c’est le paradis.



Au niveau du style, c’est moins romancé que du Zola. C’est plus comme un long reportage, très factuel. On finit par de longs discours sur le socialisme salvateur. J’ai trouvé cette partie un peu trop longue et politisée, mais dans le contexte elle avait sa place.



Alors, faut-il le lire ? Oui. A part peut-être si vous êtes végétarien…

Commenter  J’apprécie          160
La jungle

Vous aimez les romans d'Emile Zola ? Les films de Ken Loach ? Vous rêvez d’Amérique et pensez encore que tout y est possible ? Si vous répondez positivement à au moins une de ces questions, ce livre est fait pour vous.

Upton Sinclair met en scène, en 1900, une famille lituanienne partie tenter sa chance de l’autre côté de l’Atlantique. Il parait qu’à Chicago, les abattoirs embauchent à tour de bras et que les salaires y sont élevés. Jurgis, Ona, Elzbieta, Marija et les enfants rassemblent leurs économies et quittent leur campagne lituanienne natale pour rejoindre la terre de l’oncle Sam. Ils vont y découvrir l’enfer.

L’enfer, Upton Sinclair le décrit avec un factuel glaçant. Quarante ans avant la publication des Raisins de la colère (Steinbeck), il expose la perversion du capitalisme sous tous ses angles possibles. Esclavage ouvrier, corruption des élus, impunité judiciaire, fraude alimentaire… Dans le quartier des abattoirs de Chicago, le pouvoir du trust de la viande n’a pas de limites. L’horreur des conditions de travail est indescriptible. L’hygiène alimentaire, inexistante. Le destin des malheureux émigrés, aussi innocents à leur arrivée dans cette jungle humaine que le bétail qu’ils contribuent à transformer en chair à saucisse avariée, est scellé d’avance. Leur vigueur est siphonnée en quelques jours. Leurs économies volées par les rapaces de l’immobilier, des transports, de la médecine, de la justice et j’en passe. Leur avenir, nul. Tenter sa chance à Packingtown, c’est se condamner au désespoir et à une mort certaine.

Oui, tout est possible en Amérique. Upton Sinclair dénonce avec une telle force la réalité des conditions de travail aux abattoirs de Chicago, qu’après la parution de La Jungle et le scandale que le roman provoque, Theodore Roosevelt ordonnera une enquête qui conduira à la création de la FDA (Food and Drug Administration). C’est là une ironie bien amère qu’Upton Sinclair analysera avec les mots suivants : « J’ai visé le cœur du public et par accident je l’ai touché à l’estomac. ». Ou dit autrement, on se fout de protéger les ouvriers ; par contre, préservons le palais délicat des plus riches, n’est-ce pas ?

Je vous laisse découvrir par vous-même l’espoir vain sur lequel se termine La Jungle. La société américaine a-t-elle progressé en matière de protection sociale, cent-vingt ans après la parution du livre ? Rien n’est moins sûr.
Lien : https://akarinthi.com/2023/0..
Commenter  J’apprécie          70
La jungle

LA JUNGLE d’ UPTON SINCLAIR

On suit l’arrivée d’une famille lituanienne aux États Unis plus particulièrement à Chicago. Ils vont découvrir les conditions de vie et de travail épouvantables dans les abattoirs puis les usines d’engrais. Véritable dénonciation de ces conditions dans les années 1900 ce livre sera directement à l’origine de plusieurs lois qui réformeront le marché du travail et les conditions d’exploitation. Un livre choc qui ne laisse pas indifférent.
Commenter  J’apprécie          60
La jungle

Passionnant historiquement parlant et bouleversant humainement parlant
Commenter  J’apprécie          10
La jungle

Et bien voilà tout est là. Tout est dit sur cette Jungle.

Nous sommes à Chicago. Nous sommes en 1906.

Le grand capital est à pied d'œuvre.

Tous les empires industriels sont érigés sur des charniers.

Quelque soit le continent, quelque soit l'époque.



Upton Sinclair décrit tous les rouages de la grande mâchoire capitaliste.

Jeu giratoire des embauches des populations migrantes, croissance des cadences , mise en concurrences de la main-d’œuvre, institutionnalisation du crédit, analphabétisme, misère, malnutrition, institutionnalisation de toutes les formes d'addictions visant à soumettre un cheptel d'humains ( alcool, jeux, sexe, drogues), alliance et désalliance des trusts ( trust des chemins de fer, trust du coton, trust de la viande, trust automobile, trust du pétrole, de la chimie, du fer, de l'acier etc...) , main mise sur l'administration, sur les partis politiques, sur la presse, main mise sur la gestion des logement, du charbon, de la production et la distribution alimentaire, sur les réseaux de communications, sur le contrôle des prix des produits agricoles, des énergies, contrôle des moyens de transports, de la distribution de l'eau, du traitement des déchets, de la voirie, contrôle des syndicats, établissement de polices parallèles, précarité entretenue des emplois, fermeture d'usines pour restructuration, flexibilité des salaires et des horaires, délocalisation des emplois, spéculation, fraudes électorales, fraudes alimentaires, pollution des sols,des sous sols, des cours d'eau, instrumentalisation de la justice et de la police.

Tout est dit.

Productivisme, consumérisme pour tous au profit de quelque uns.



Nous sommes en 1906, et cela fait déjà plus d'un siècle.



La publication de l’œuvre d'Upton Sinclair , auteur socialiste américain, fut un véritable pavé lancé dans le fumier putride du productivisme américain.



Upton Sinclair fait partie des auteurs que Roosevelt qualifiera de muckrackers, c'est à dire d'éboueurs, et plus précisément de « fouille merde ».

L'enquête menée par les autorités gouvernementales, (qui ne pouvaient plus feindre d' ignorer l'horreur du système) déclenchera une vague de réformes concernant l'organisation du travail, mais surtout concernant le contrôle sanitaire de la fabrication et la distribution des denrées alimentaires.



Upton Sinclair est de la veine des grands auteurs, de celle d' Hugo, de Zola, de Sinclair Lewis, de Dickens, de Sue, de London, de Rachel Carlson.



Considérant la défense des droits civiques , les mesures de sécurité sociale d'éducation et de santé, la protection environnementale, le droit et la défense des travailleurs et n'en déplaise aux républicains, et à 70% des démocrates de toutes nos démocraties:

«Socialism saves America ».



« Il n’est pas une réforme religieuse, politique ou sociale, que nos pères n’aient été forcés de conquérir de siècle en siècle, au prix de leur sang, par l’insurrection. ».

Eugène Sue- Les mystères du peuple – Extrait – 1849.



"Selon nous, tout ce qui tend à détruire l'oppression économique et politique, tout ce qui sert à élever le niveau moral et intellectuel des hommes, à leur donner conscience de leurs droits et de leurs forces et à les persuader d'en faire usage eux-mêmes, tout ce qui provoque la haine contre l'oppression et suscite l'amour entre les hommes, nous approche de notre but (...)"

Errico Malatesta- La Question Sociale". (1899)



Nous sommes en 1906.





Astrid Shriqui Garain
Commenter  J’apprécie          304
La jungle

Commenter  J’apprécie          00
La jungle

Hallucinant tableau de la naissance de la civilisation industrielle et de son maître, le capitalisme! Un "voyage" aux racines du mal de notre société, faisant malheureusement tristement écho dans notre époque... Le roman a souvent des accents de tragédie grecque, avec ses destins écrasés...par le nouveau dieu tout puissant de l'Olympe: l'argent, et ce au mépris de toute humanité. La fin se veut optimiste, le recul fait que nous le sommes moins.Chef d'oeuvre de littérature sociale!
Commenter  J’apprécie          90
La jungle

A lire pour se rendre compte des conditions de travail d'une autre époque. Terrifiant!

Le héros s'enfonce dans le drame. Sur la fin du livre, l'auteur oublie le héros de son roman au profit de ses idées politiques. J'aurai aimé une fin plus construite ...
Commenter  J’apprécie          10
La jungle

Ce livre est composé de deux tomes, « Les abattoirs de Chicago », et « Les affranchis ». (Selon les éditions, ils peuvent être rassemblés, ou, suivant la traduction, avoir un autre sous-titre)

tome 1 : Les abattoirs de Chicago

Dans le premier tome, Upton Sinclair décrit la spirale de la misère dans laquelle est entraînée une famille lituanienne, récemment immigrée aux USA. Ils arrivent à Chicago, dans une vaste zone industrielle, sale et polluée, un désert urbain. Le lieu où ils vivent est un ancien marécage, devenu ensuite une décharge de détritus et de polluants. Renfloué, le site reste insalubre. Tous leurs rêves (avoir une maison à eux, élever un enfant, mettre de l'argent de côté, etc.) sont broyés par le système capitaliste, qui ne leur laisse même pas le minimum pour vivre, afin de les maintenir dans une dépendance continuelle à l'égard des patrons de la ville. Les conditions de travail aux abattoirs où travaille Jurgis sont particulièrement sordides, et l'exploitation féroce (les contremaîtres sont de vrais tyrans). Sinclair décrit pendant plusieurs pages les différents postes de travail : chargeurs de bœuf, hisseurs, arracheurs de laine, employés en salles de cuisson, aides de cuisines, ouvriers aux ateliers de boîtes de fer-blanc, aux ateliers d'engrais, etc...

Finalement, il peint de manière très poignante la lente descente aux enfers de cette famille, la pauvreté de leur condition de prolétaires faisant du moindre problème ou accident de la vie une catastrophe qui précipite leur chute dans une spirale infernale de malheur...



tome 2 : Les affranchis

Le travailleur immigré lituanien Jurgis, après que sa femme et son fils soient décédés, s'enfuit à bord d'un train de marchandise, qui va l'amener à retrouver la campagne, la nature qui l'enchante et lui rappelle sa verte Lituanie natale. Vivant comme un vagabond, au gré de menus travaux agricoles, puis de rapines, il va suivre les déplacements de centaines, de milliers de tâcherons qui trouvent à s'employer en suivant les récoltes, qui se succèdent au gré de la saison dans le pays.

L'hiver venu, il doit cependant revenir chercher du travail en ville. Il croise à nouveau la route d'un jeune cambrioleur, un peu anarchiste, et pour qui voler les riches rétablit un peu de justice sociale. Celui-ci initie Jurgis aux différents procédés de vols et d'escroqueries. Ayant intégré la “ pègre ” de Chicago, il trouvera ensuite à s'employer lors de campagnes électorales, car les politiciens véreux de Chicago utilisent les voyous pour effectuer leurs coups-fourrés. Jurgis va même devenir un “ jaune ”, lors de la grande grève des ouvriers de la viande de Chicago, avant de devenir inemployable pour les patrons et la pègre eux-mêmes.

Se retrouvant à nouveau pauvre et à la rue, c'est en s'abritant dans une salle où se tient un meeting socialiste que va se révéler à lui un nouvel avenir : la lutte ouvrière.

Upton Sinclair, à travers le personnage de Jurgis, voudrait bien montrer que le militantisme est plus grisant... que l'alcoolisme ! : “Pour le prix d'un verre de bière, on pouvait acheter cinquante exemplaires d'une brochure, les distribuer aux malheureux que l'Idée n'avait pas encore régénérés, et s'enivrer ensuite de la pensée du bien qu'on pouvait faire.”



Finalement, ce livre est très intéressant. Upton Sinclair fut accusé d'avoir déformé la réalité, afin de servir sa cause (il était militant du parti socialiste, et aux USA, cela veut dire beaucoup !). Il répondit toujours que la réalité qu'il avait décrite était malheureusement le lot de beaucoup de gens aux USA. D'ailleurs, le gouvernement US de Roosevelt réagit, en élaborant une législation sur l'abattage des animaux de boucherie... car ce qui choqua le plus, ce ne sont pas les conditions de travail des ouvriers, mais le risque sanitaire que faisait courir à la population le traitement industriel du secteur de la viande... Upton Sinclair déclara, après le triomphe de son livre à l'époque : “J'avais visé le cœur, et j'ai touché l'estomac de la nation ! ”.
Commenter  J’apprécie          32
La jungle

La vie est trop belle ? Ras-le-bol de vous lever avec la banane et de chanter « What a wonderful world » sous la douche ? Vous vous dites qu’avec un peu de vaillance et d’optimisme on peut gravir, voire déplacer des montagnes ? Vous adorez les burgers juteux et le lard scintillant ?

LISEZ « LA JUNGLE », ça va vous calmer.



Ce récit est l’histoire d’une famille lituanienne qui part pour la Terre promise et arrive en ENFER. Et rien, ni l’amour, ni le courage, la solidarité, le travail acharné ou même l’espoir, ne parviendra à sauver Jurgis, Ona et leur famille de l’Ogre qui les attend à Packingtown ; vaste quartier de Chicago où se trouvent les « habitations » des malheureux destinés à « nourrir » les abattoirs de la ville.



À l’aube du XXe siècle, le marché de la bidoche est en plein boom aux USA, et les assommoirs à bétail poussent comme des champignons. Adieu veaux, vaches, cochons, rats (et, parfois même, ouvriers « Sergeï ! T’as pas vu Vytautas ?) et bonjour les poulardes, les rôtis, les saucisses, les pâtés de cerf et les porcelets !



Sauf que :



« Dans les boutiques, ces produits étaient vendus sous différents labels, de qualité et à des prix variés, mais tous provenaient de la même cuve. Sortaient aussi de chez Durham […] du pâté de jambon qui était préparé à base de rognures de viande de bœuf fumé trop petites pour être tranchées mécaniquement, de tripes colorées chimiquement pour leur ôter leur blancheur, de rognures de jambon et de corned-beef, de pommes de terre non épluchées et enfin de bouts d’œsophages durs et cartilagineux que l’on récupérait une fois qu’on avait coupé les langues de bœuf. »



Des « amuse-bouche, qui mettent en appétit » comme dirait Godefroy…



Animaux et humains, brisés, malades, souvent plus morts que vifs entrent dans la gueule du monstre pour y laisser tous leurs biens ; tant matériels qu’immatériels.

Et pareilles à des mouches prises dans une toile, les forçats, leurs femmes et leurs enfants se débattent pour finir vidés de leurs substances et broyés comme les bêtes qu’ils estourbissent, écorchent, saignent, et découpent, par milliers, chaque jour, pour assouvir l’appétit démesuré d’un capitalisme sauvage et impitoyable.



Pourquoi s’infliger une telle dose d’horreur et de désespoir, me direz-vous ?

Peut-être pour savoir ce qui se passait et donc s’interroger sur ce qui se passe sans doute encore (merci L214).



Et surtout pour rendre hommage au pouvoir des livres et à la ténacité de l’auteur dont l’excellent récit (qui, lui, se dévore) a changé les choses.



Upton Sinclair, bien que menacé de mort, parvint à faire éclater la vérité ; il fut reçu à la Maison-Blanche et la condition des travailleurs dans les abattoirs s’améliora significativement. Ce Zola made in USA est un héros qui sauva, sans doute, des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants avec son art et pacifiquement.

Et ça, ça vaut bien 5 étoiles.

Commenter  J’apprécie          329
La jungle

Jurgis Rudkus, le personnage principal, et sa famille quittent leur pays natal, la Lituanie, pour traverser l'Europe et l'Atlantique et venir s'établir en Amérique comme tant d'immigrés à l'époque. Ils atterrissent à Chicago et trouvent tous du travail chez Durham et Compagnie, le trust de la viande qui n'hésite pas à employer pour des salaires de misère, hommes, femmes et enfants.

Ils découvrent très vite que la vie en Amérique est beaucoup plus chère que prévu et que leur salaire à tous ne suffira pas pour vivre. Les enfants ne pourront pas aller à l'école et ils resteront au bas de l'échelle malgré leur ardeur quotidienne à la tâche.

De plus les conditions de travail sont déplorables, l'été il fait une chaleur étouffante dans les locaux, l'hiver les mains et les pieds gèlent, les cadences sont infernales et les accidents quotidiens (gelures, coupures, intoxications, évanouissement, morts). Le lecteur découvre effaré et choqué, les conditions de travail déplorables y compris pour les enfants, l'absence d'hygiène y compris pour les consommateurs futurs, rien n'étant jeté y compris la viande avariée ou celle des animaux malades...tout est transformé et mis sur le marché. Et je ne parlerai pas de la cruauté insoutenable qui règne dans les lieux.

La famille décide d'acquérir une petite maison que l'agent immobilier prétend neuve ce qui leur permettrait d'être chez eux un jour. Ils ne savent pas que cela précipitera leur perte, en cas de non paiement, la maison leur sera retirée sans compensation des sommes versées. Ils ne parlaient pas un mot d'anglais et donc c'était facile pour les exploiteurs de les tromper.

Il n'est pas étonnant que dans de telles conditions et devant les drames que doivent vivre la famille de Jurgis, celui-ci craque, se batte avec un supérieur qui a abusé de sa femme, et se retrouve en prison précipitant la famille dans la misère. Se retrouvant sur liste noire, il est impossible désormais pour lui de retrouver du travail à sa sortie. Il fera pourtant tout ce qui est en son pouvoir, partira sur les routes, tentera sa chance tout en essayant de survivre.

Les ouvriers ne peuvent dans ces conditions se rebeller car ils perdent tout, les femmes se prostituent, les enfants croulent sous la pénibilité du travail.

Pourtant malgré la déchéance physique, la perte de l'espoir, des solutions se profilent, appartenir soi-même à la mafia dirigeante ou au contraire se tourner vers cette nouvelle idéologie montante que l'on appelle le socialisme ? Jurgis devra choisir pour retrouver un sens à sa vie et sauver peut-être ce qui peut l'être.



Je suis restée abasourdie par cette lecture choc, dure et tellement réaliste que l'on se demande comment un tel monde a pu exister et malheureusement existe encore de nos jours avec les conséquences de la mondialisation, plus d'un siècle après l'écriture de ce livre qui a fait scandale lors de sa sortie en 1906.

Impossible de s'habituer à voir une telle souffrance animale ou humaine...un tel désespoir face à l'avenir et à l'effondrement de tant de vies d'immigrés gâchées pour toujours, qui ont cédé à l'attrait d'un monde meilleur. C'est un récit effroyable mais qui fait écho à l'actualité, à la montée de la pauvreté, au racisme ambiant, aux immigrés qui se noient en méditerranée et à notre monde où l'argent prime sur l'homme, et où les plus riches méprisent encore et toujours ceux qui leur ont permis d'acquérir leur richesse et de vivre leur vie de nantis et je ne parle pas de la classe politique corrompue.

Ce livre poussera le président des Etats-Unis de l'époque (Roosevelt) à enquêter sur les installations et les conditions d'hygiène et à créer une loi sur l'inspection sanitaire, mais aussi à enquêter sur les conditions de travail ce qui a permis à des réformes du droit du travail de voir le jour.

Certes, nous savons à présent que les conditions de vie des ouvriers ont évolué et que les millions d'hommes et de femmes, grâce aux grèves gigantesques de 1920, sont arrivés à faire entendre leur voix. Mais tout cela ne peut que nous mener à une terrible constatation, trop peu de choses ont changé dans certains pays.


Lien : https://www.bulledemanou.com..
Commenter  J’apprécie          171
La jungle

Il y a clairement du Zola et du Dickens dans les faits relatés par Upton Sinclair dans La jungle. Mais ici, c'est aux côtés d'une famille d'immigrés Lituaniens que nous découvrons l'Amérique du début du XXe siècle, dans l'univers des abattoirs de Chicago.

Outre les détails souvent sordides de la vie quotidienne, on perçoit l'évolution de l'état d'esprit du héros principal, Jurgis ; à son arrivée sur le nouveau continent, chargé d'espoir, Jurgis est persuadé qu'en travaillant il s'en sortira, lui et sa famille, "je travaillerai encore plus", lance-t-il lorsque les difficultés s'accumulent. Il ne comprend d'ailleurs pas pourquoi les ouvriers des abattoirs ne sont pas contents de leur sort et pestent contre les cadences inhumaines... N'ont-ils pas un travail après tout ?

Mais au fil du temps, le solide lituanien et sa famille sombrent lentement mais inexorablement dans une misère que l'auteur décrit en détails, parfois insoutenables. Le système broie les hommes aussi surement que les carcasses de boeufs, avant de les mettre au rebut pour les remplacer par d'autres.

Les malheurs arrivent, et Jurgis ne pourra peut-être pas garder sa maison, voire son emploi...

Une roman très dur, à lire absolument, et dont bon nombre de réflexions sont encore, et malheureusement d'actualité.
Commenter  J’apprécie          272
La jungle

Les Misérables au pays de l'oncle Sam.

Alors que les champions du capitalisme prônent depuis maintenant deux siècles le laisser faire, et les bienfaits de la main invisible théorisés par Adam Smith (remember le ruissellement macronien ?), Upton Sinclair en dénonce dès 1906 ses principes. Le récit de Jurgis Rudkus immigré lituanien fraîchement débarqué sur le sol américain avec sa famille sera l'occasion d'une démonstration implacable de l'ignominie de ce système économique et culturel véritable "spectre invincible", qui brise l'esprit, déshumanise, avili les plus faibles et enrichi les biens-nés (scoop).

Au fil des pages le lecteur navigue entre le naturalisme cher à Zola et l'étude sociologique dans un climat apocalyptique.

Alors oui, pour servir son propos, le père Sinclair y va fort dans le pathos, mais cette oeuvre est d'utilité publique. Le style est certes désuet, mais le thème abordé reste cruellement d'actualité.

Les choses ont-elles vraiment changé ?
Commenter  J’apprécie          20
La jungle

grande épopée racontant le destin tragique d'une famille d’immigrants arrivant au Etat unis en 1906 dans l'espoir d'avoir une vie meilleur ils découvriront les abattoirs de Chicago, l'union stock yard possédé par une mafia d’entrepreneurs, les personnages tenterons de vivre de se battre dans cette enfer de travail et d'usure, la ou la bestialité des animaux rejoint les hommes. l'écrivain journaliste de métier travaillera 7 semaines dans les abattoirs afin de s'immergé, c'est un roman de fiction / documentaire, très poignant, très réaliste, il ne laisse personne indifférent après l'avoir lu. chef d'oeuvre.
Commenter  J’apprécie          30
La jungle

Un livre étonnement moderne, au final le monde n' a pas tellement changé depuis plus d' un siècle tant les parallèles que l' on peut faire avec notre époque sont nombreux.
Commenter  J’apprécie          00
La jungle

Lire c est pour se divertir, mais c est aussi pour s instruire.

Et ici avec " La jungle " c est bien le cas.

On aura beau dire ,c est un roman, l auteur y a mis ce qu il a voulu, oui, mais l auteur s inspire aussi de l air du temps comme de ses tragédies pour trouver l inspiration

Et ici l inspiration c est la misère humaine de tous ces ouvriers étrangers venus chercher l or que leur promettait le réve américain

les conditions de travail insoutenables.

Il faut quand meme lire ces témoignages venus d un autre temps qui ne sont peut etre plus aussi visibles en Europe, mais qui doivent bien perdurer dans d autres pays.

j ai trouve que ce livre faisait un bon écho a ce que j ai lu de Steinbeck, son roman En un combat douteux , est aussi sur la dureté de la vie au début du 20 éme siècle très poignant et de la lutte des ouvriers pour obtenir de meilleures conditions de vie

J oserai peut etre un rapprochement avec Zola et son Germinal, qui etait aussi un témoignange réaliste , fait aprés que l auteur se soit rendu dans des mines de charbon

Pour ceux qui croiraient qu un patron ne pouvait maltraiter ses ouvriers ni briser une gréve en faisant tirer sur les ouvriers, jettent un oeil a l histoire du MASSACRE DE LUDLOW

Ou 1200 mineurs grévistes, dont le patron était Rockfeller lui meme, l homme le plus riche du monde, furent attaqués par des briseurs de gréves et par la garde nationale...

Massacre qui se solda par la mort de 26 personnes

eh oui, ca a bien existé...

Commenter  J’apprécie          00
La jungle

Le livre ultime sur la question sociale et l'immigration.



Actuel?
Commenter  J’apprécie          10
La jungle

Quand l'on parle des lettres américaines l'on oublie trop souvent Upton Sinclair qui pourtant en quelques oeuvres est devenu l'une des plus grandes plumes de l'histoire. Cet opus publié en 1905 aborde les conditions de vie terribles des travailleurs des abbatoirs de Chicago. Cette plongée dans l'envers du décor n'épargne rien au lecteur. Tout est abordé frontalement ici , et l'okn suit sans lacher cette famille lituanienne qui a fuie son pays pour une vie meilleure .... La lutte contre le néant de cette famille est passionante , malgré la crudité qu'elle fait paraitre. Un tel naturalisme peut faire penser à Zola , pour autant Sinclair évite ici le misérabilisme de l'auteur de Germinal . Certes , rien n'est rose et la brutalité est omniprésente ici , y compris avec les syndicats , d'on l'on voit bien la main mise , pas toujours favorable aux travailleurs qui sont broyés implacablement par cette machine qui épuise les corps avant de les abandonner exsangues.... Une telle oeuvre de par l'urgence qui transpire dans ces pages , s'avére fondamentale pour qui veut réelement comprendre la détresse des travailleurs de cette époque ... Sutout que hélas rien n'a changé depuis....
Commenter  J’apprécie          60
La jungle

Description dantesque d'un enfer vécu par des milliers d'immigrés, polonais, slovaques ou lituaniens comme notre "héros", La Jungle est un récit romanesque quasi journalistique. Digne de Germinal ou de La case de l'oncle Tom, le livre d'Upton Sinclair ne peux laisser indifférent.

Il n'aura d'ailleurs pas laissé indifférent le président Roosevelt, qui à la suite de sa parution, diligentera une enquête dont émanera la Pure Food and Drug Act.

Récit poignant, dans un style direct et puissant, la lecture laisse le lecteur KO et pantois.

On voit que les débuts du capitalisme ont été grandioses. Un siècle plus tard peu de choses ont changés.

Désolant et révoltant...
Commenter  J’apprécie          461
La jungle

Jurgis, lithuanien, jeune homme plein de vitalité, de force et de courage s’exile avec sa future femme Ona et sa famille à Chicago pour sortir de la misère de son pays.

Ils se retrouvent tous près « des abattoirs », le plus grand « Trust de la viande » et là commence pour eux, une vie d’enfer.

Entre la recherche d’un travail, d’un logement, puis le maintien au poste de travail difficilement acquis, sans se faire écraser, blesser, frapper, escroquer par des contremaîtres, des chefs tout puissants et surtout qui ont tous les pouvoirs, ils ne s’en sortent pas. La maladie, le froid, la famine, la vermine sont leurs lots quotidiens.

Et puis un vrai malheur arrive dans cette famille, c’est la goutte d’eau qui décide Jurgis à fuir, tout laisser : la famille dans la misère, les enfants tout il quitte tout, il s’enfuit. Il ne veut plus s’occuper que de lui.

Va suivre pour lui une vie de malfrat, de voleur, de proxénète où il a enfin de l’argent, sale certes, mais de l’argent. Naif, il se fait encore et encore avoir, et il rechute. Il se retrouve clochard, dans la rue, mendiant grelottant de froid et de faim couvert de vermine. Et puis un soir il entre dans une salle où un tribun parle encore et encore très longuement. Les mots endorment Jurgis, il se fait sortir d’ailleurs. Mais i l y revient et là il prend conscience en écoutant des « camarades » que cette vie peut changer, il suffit de le vouloir tous…. Il est subjugué, il devient militant socialiste. : Un jour Chicago sera à eux…

Un récit passionnant, très dur où les détails ne sont pas écartés. On plonge dans la fange d’une société qui manipule les hommes et les animaux avec la même cruauté mais qui dispose de tous les pouvoirs et a mainmise sur toutes les instances.

Un livre à lire absolument. Il remet les pendules à l’heure et nous montre le chemin….
Commenter  J’apprécie          40




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Upton Sinclair (507)Voir plus

Quiz Voir plus

Hunter x hunter

Qui est le père de Gon ?

Ging
Knuckle
Isaac
Wing

19 questions
303 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}