La philosophe australienne Val Plumwood livre dans cet ouvrage ambitieux sa vision pour sortir de l'impasse dans laquelle la pensée rationaliste occidentale nous a conduit. Elle montre comment l'arrogance de l'anthropocentrisme nous a conduit à perdre le contact avec le monde naturel et réel dans lequel nous baignons pourtant. Elle invite à dépasser les dualismes traditionnels de la pensée occidentale (sujet/objet, matière/esprit, masculin/féminin, raison/sensation, nature/culture, humain/animal) pour construire un monde fait de relations, de solidarité entre les différents êtres le composant. Elle fournit ainsi des bases solides pour permettre un dialogue fructueux entre les multiples courants de l'écologie contemporaine.
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Ce livre est un hybride car Val Plumwood, philosophe écoféministe australienne, est morte avant d'avoir achevé le manuscrit. Il s'agit donc des trois premiers chapitres et de plusieurs articles précédemment écrits. Val Plumwood remet en question l'illusion qui consiste à se vivre comme au-dessus des lois de la nature. Se vivre comme proie signifie se vivre au milieu du monde (et éventuellement entre les mâchoires d'un crocodile marin).
L'autrice démontre les limites de la pensée dualiste qui consiste à tout réduire à deux options, qu'on oppose la plupart du temps : nature et culture, humain et animal, pensée et matière... Elle établit des liens avec les luttes féministes, décoloniales et aborde aussi la question du véganisme militant. Elle livre une interprétation du film "Babe", sur lequel elle s'appuie pour démontrer l'artificiel distinction faite entre chair (corporéité) et viande (comestible) pour alimenter (ahah) notre déni de la sensibilité et de l'intelligence animale. Cette partie du livre m'a collé des frissons parce que je me suis brutalement souvenue de cette expression odieuse entendue un soir dans un bar : un sale type avait qualifié une femme présente de "viande à viol"... Bref, de quoi réfléchir sur les avantages à se penser comme proie, ce qui n'est pas donné à tout le monde et modifie, Ô combien, la manière dont en envisage le monde, les autres et sa vie...
L'autrice nous rappelle que "la nature" a des ressources qui nous dépassent et que l'humilité nous mènera à l'espoir.
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C'est plus un livre philosophique vis-à-vis de nos rapports avec les animaux qu'une biographie. Je préfère le préciser car d'après le titre et le quatrième de couverture, on pourrait croire que le livre va nous narrer la mésaventure de Val Plumwood, qui a failli se faire tuer et dévorée par un crocodile.
Le livre en parle, mais très rapidement, et l'auteure va plus développer nos rapports avec la vie, la mort, les animaux et leurs utilisations, notamment niveau alimentation. Le livre, sur ce sujet, est très intéressant et offre de nouvelles pistes de réflexions qui vont au delà du végétarisme et du vegan. Si vous êtes ouvert et/ou si vous êtes un tant soit peu écologique, ce livre va vous faire voir de nouveaux horizons, très intéressants pour la vie... Et la mort.
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