Citations de Valérie Cohen (147)
On peut donner deux choses à ses enfants : des racines et des ailes. Les racines, c'est mon boulot, alors tu m'accompagnes à la synagogue. Les ailes, c'est pour tes parents.
Touchée, Sybille perçoit, à défaut de le connaître, ce cordon ombilical invisible unissant toutes les femmes qui donnent la vie : déesses épuisées, elles dorment comme des guérrières, d'un sommeil fragile et parcellaire, pour éviter que le sort ne s'approche trop près de sa nouvelle proie, les yeux clos rivés sur le berceau à leur côté, prêtes à bondir au moindre gémissement de leur poupon.
Donner la vie est le seul voyage pour lequel aucun retour ne doit être acheté.
Le temps n'anesthésie pas toutes les peines et la sienne devient brûlante.
Mais l'histoire nous amène à comprendre qu'il faut faire le deuil de notre passé, pour apprécier le présent et les êtres qui nous entourent et que nous avons choisis.
Tout ce que la vie nous invite à traverser, ma jolie, vous ne le changerez pas. Ni vous, ni personne. Ni vos larmes, ni vos regrets, ni vos souffrances. Rien ne change le cours de votre histoire. La seule chose que vous pouvez modifier, c'est le regard que vous portez sur elle.
Mieux valait avoir des ailes au coeur que des papillons dans le ventre.
Fantasmer, transgresser, désirer ces inconnus lui apportait une immense liberté intérieure. Poser des actes, et, peut-être, se fracasser à ses rêves la plongeait dans une guerre intestine dont elle n'était pas certaine de sortir victorieuse.
Votre sentiment d'abandon était énorme, vous me suivez ? Gros comme un nuage. Disons que ce nuage, c'est votre passé. Et maintenant, imaginez-vous prisonnière de ce nuage. C'est ça, la nostalgite. Mais ne vous inquiétez pas, elle se soigne très bien.
La mort est tellement plus rassurante que la vie.
Afficher son décolleté à un certain âge, c'est pire qu'un maraîcher qui mettrait en rayon des fruits avariés.
(...) De savoir ce qu'elle ne veut plus, à défaut de pouvoir inventer ce qu'elle souhaite réellement voir entrer dans son existence. Un évidence la frappe : si vivre est compliqué, inventer sa vie est un exercice plus fastidieux encore.
"Tu sens comme je bande ?" Noémie avait acquiescé d'un signe de tête sans oser lui répondre. "Tu sens comme je m'ennuie ?" (...)
(...) Un amant, c'était certainement comme un plat surgelé pour four à micro-ondes. Un non-événement. Un dépannage, une alternative intéressante pour nourrir son corps sans salir son âme. (...)
La vie ne répartit pas les cartes de façon équitable. Certains sont plus doués en sport. C'est pareil pour le bonheur. Et ta maman, disons qu'elle n'a rien d'une première de classe en ce domaine.
Aujourd'hui est impossible à situer sur une carte, et elle n'y est toujours qu'à moitié. Une partie d'elle refuse de s'y glisser et s'accroche à hier et à ses imperfections. Une deuxième peau difficile à ôter, elle se sentirait nue sans elle. Le passé l'accompagne, dans chacun de ses pas, et même s'il les alourdit parfois, c'est un fidèle compagnon de route. Choisit-on toujours ses compagnons de vie ?
Trop facile d'affirmer qu'un grand manitou s'occupe de tout ! Qu'il suffirait de suivre des "messages" pour que les circonstances idéales se mettent en place naturellement. La vie est bien plus qu'un vulgaire jeu de piste grandeur nature pour des humains en quête de paradis.
Que chercher ailleurs qu'elle n'ait déjà en ce lieu ? Chacun de ses visiteurs n'est-il pas un monument, un univers à lui tout seul ?
Les objets nous ressemblent, ils ont plusieurs vies en une. Nous sommes tous recyclés ou en voie de l'être. Franchement, quel intérêt de savoir d'où ils proviennent et quel est leur passé ? Si votre tonton sort d'un grenier ou d'une poubelle, quelle différence? Peu importe hier, seul aujourd'hui compte.
Ne te perds pas dans demain. Reviens. Seul aujourd'hui compte, n'est-ce pas ?