Valérie Gans

’elle n’ aimait pas l ’étiquette de ’’ femme seule” que son statut de divorcée conferait à sa fille
Dans son esprit,comme dans celui de beaucoup d’ épouses d ’ailleurs , une femme seule était au mieux peu recommandable,et au pire dangereuse.

Un psychiatre expliquait maintenant le fonctionnement et l ’évolution du processus de harcèlement moral. Inconsciemment, les victimes en étaient l objet consentant et même inducteur,nourrissant par la peur et la culpabilité,la névrose du pervers narcissique, générant une violence qui allait crescendo et aboutissait inexorablement aux coups.Apres une période où les mots sont les seules armes, le pervers commençait à battre sa victime, et pouvait parfois aller jusqu'à la tuer

Ama disait qu'il fallait vivre pour se faire des souvenirs, parce que les souvenirs étaient tout ce qui restait quand on n'avait plus la force de vivre.

Parce que la vie va trop vite, parce que le travail bouffe tout. Parce que si on n'y prend pas garde le temps passe, et qu'une fois passé, nul ne peut le rattraper.

- Ce que je voulais te dire, commence-t-il, c'est que je suis désolé de la manière dont tu juges ma défense. Même si tu es mon grand frère et que je t'adore, j'estime que cela ne te regarde pas. C'est un rôle que je suis seul à jouer, et je le fais pour le bien-être des enfants. Parce que, crois-moi, être pris pour une putain ou un maquereau, au choix, au point d'y croire soi-même... c'est pas marrant tous les jours ! Toi qui es sensible à la masculinité, dis-toi que mon ego d'homme en a pris pour son grade ces derniers temps, et qu'il va y avoir du boulot pour le reconstruire...

Ce n'est pas qu'Axelle déteste Louis, non. Elle éprouve de la tendresse pour lui, et il s'occupe bien des enfants. Mais il est devenu un grain de sable dans sa chaussure, qui l'empêche d'avancer.

Paul ne peut mentionner son ex-femme autrement qu'en la critiquant. Conséquence directe du chèque qu'il a dû signer pour s'en débarrasser (p. 214)

La rumeur, il faut s'en méfier. Surtout quand elle comporte sa part de vérité. (p. 184)

Hors des clous et sans repère, parachutée dans un domaine qui n'est pas le sien et auquel elle n'entend rien, bien qu'elle y mette tout son cœur, Axelle ne sait pas donner à ses enfants ce qu'ils attendent d'elle : d'être guidés, rassurés. (p. 172)

Il n'est pas dupe, des divorces il en a vu autour de lui et il sait bien qu'in fine, c'est souvent le montant du chèque qui permet de trancher. (p. 57)

Ce n'est que lorsqu'elle fut dans l'avion du retour, seule passagère de tout le rang, un gin tonic à la main, qu'elle ouvrit le cahier. Six noms y étaient inscrits, qu'elle devait retrouver pour compléter sa vengeance. Après quoi, elle serait en paix.

Quant à Patrick, elle l'avait raté cette fois-ci. Mais ce n'était que partie remise. Tant qu'elle serait en vie, il ne serait jamais en sécurité.

C'est une chose que de ne pas être là pour la personne qu'on aime, mais l'amener à son bourreau sur un plateau en est une autre. 

Les mots tournoyaient dans la tête de Mélanie, qui n'avait qu'une envie : fuir. Fuir cette situation qui se reproduisait : une fois encore, on lui prenait l'homme qu'elle aimait. Elle n'avait pas été là pour lui. Mais avant, elle devait s'assurer que Patrick était là, que la situation était bien ce qu'elle semblait être, et qu'il n'avait pas besoin d'elle.

Patrick, elle le drague, il la rejette. Crime. Elle va le tuer : châtiment. Charles Meryll, elle a dû essayer de le séduire et il l'a repoussée : crime. Elle le tue et lui passe la bague au doigt : châtiment.

John savait ce dont il parlait. Avant d'être flic, il avait été légiste, une discipline qui le passionnait. Mais il avait une trop petite nature et ne supportait ni la vue, ni l'odeur des cadavres en décomposition. Pas suffisamment longtemps en tout cas pour pouvoir les étudier. Muni de tous ses diplômes, il avait pourtant essayé. Mais il avait dû abandonner très vite : si la mort ne lui posait pas de problème, pas plus que le sang et les blessures, même violentes, l'évolution post mortem des sujets lui était insupportable. Physiquement.

Mélanie crut qu'elle allait hurler de rage. Elle s'était fait agresser, on avait tenté de l'assassiner, les médecins voulaient à tout prix lui faire dire qu'elle avait tenté de se suicider… et, pour couronner le tout, voilà qu'elle était enfermée dans cette chambre de merde dans l'impossibilité de communiquer ! Alors qu'elle venait de découvrir une piste cruciale.

On était au vingt et unième siècle, dans un environnement privilégié et qui se disait civilisé. Et le chef de la police en était encore à devoir cacher son homosexualité. Le journaliste se félicita de vivre dans une ville suffisamment grande, où l'anonymat le protégeait.

Bêtement, mais on ne maîtrise pas toujours le langage de son corps, pourvoyeur de gaffes de premier ordre, Philip se sentit rougir et s'empara de la première idée qui lui passa par la tête pour faire diversion. Il se doutait que la question ne tarderait pas à ressurgir, mais au moins allait-il gagner du temps. Et puis il n'était pas non plus obligé de donner la réponse. Personne ne savait qu'il savait.

Les hommes détestent par-dessus tout qu'on leur dise qu'ils se comportent comme des enfants, surtout les vieux. Avec eux, ça marche à tous les coups.

Il est quand même gonflé, le gus. Aller se taper la cloche au nez et à la barbe de tous après avoir descendu quelqu'un, de la manière que l'on sait, en plus ! Moi je dis chapeau !

On sentait une réelle admiration dans la voix de Colin. À moins que ce ne fût de l'ironie ? Difficile de savoir, surtout à distance, ce que le journaliste pensait.