Citations de Valérie Perrin (2416)
Il faut apprendre à donner de votre absence à ceux qui n'ont pas compris l'importance de votre présence.
- "Mourir", ça prend un r ou deux ? Nous a-t-il demandé tout à l'heure en s'habillant juste avant de quitter la pension.
Nina l'a regardé et lui a répondu, l'air de rien :
- Un seul r mais quand tu le conjugues au futur, deux. Sinon, "vivre" c'est plus simple, c'est un r à tous les temps.
J’aime donner la vie. Semer, arroser, récolter. Et recommencer chaque année. J’aime la vie telle qu’elle est aujourd’hui. Ensoleillée. J’aime être dans l’essentiel.
(Albin Michel, p. 228)
Il y a plus de mille photographies dispersées dans le cimetière. (...)
Le jour où toutes ces photos ont été prises, aucun des hommes, des enfants, des femmes qui posaient innocemment devant l'objectif ne pouvait penser que cet instant les représenterait pour l'éternité. (...) Un jour où ils étaient un peu plus beaux, un jour où ils étaient tous réunis, un jour particulier où ils étaient plus élégants. (...)
C'est important de mettre des photos sur les tombes. Sinon on n'est plus qu'un nom. La mort emporte aussi les visages. (p. 44)
– Comment ça va aujourd’hui, monsieur Girardot ? – Ma femme est morte. – Ça fait longtemps maintenant. – Vous savez, quand on a perdu la personne qu’on aimait le plus au monde, on la perd tous les jours.
Le livre de la vie est le livre suprême, qu’on ne peut ni fermer ni rouvrir à son choix, on voudrait revenir à la page où l’on aime, et la page où l’on meurt est déjà sous nos doigts.
"Le courage pour un avocat, c'est l'essentiel, ce sans quoi le reste ne compte pas: talent, culture, connaissance du droit, tout est utile à l'avocat. Mais sans le courage, au moment décisif, il n'y a plus que des mots, des phrases qui se suivent, qui brillent et qui meurent''
(Robert Badinter).
P40
J'ignorais l'existence de ce son, de cette note à l'intérieur de moi. Je me sens comme un instrument de musique qui posséderait une touche en plus. Un défaut de fabrication salutaire.
Est-ce que c'est ça, la jeunesse ? Est-ce possible de faire connaissance avec elle à bientôt cinquante ans ? (p. 402)
Philippe Toussaint m'a fait vieillir. Etre aimé, c'est rester jeune. (p. 277)
Quand on est petit, tous les grands sont des vieux.
Mais n'empêche que quand j'ai un coup de blues, je prie pour que la vie m'apporte un parasol comme le sien. Son parasol s'appelle Lucien, c'était son mari. (p. 18)
On ne dit jamais qu’on peut mourir d’en avoir eu trop souvent trop marre.
Laisse tes idées noires survoler ta tête mais ne les laisse jamais faire leur nid dans tes cheveux.
Je déteste les fleurs artificielles. Une rose en plastique ou en synthétique, c'est comme une lampe de chevet qui voudrait imiter le soleil.
C’est toujours comme ça avec la mort. Plus elle est ancienne, moins elle a de prise sur les vivants. Le temps dézingue la vie. Le temps dézingue la mort.
Les vivants réinventent souvent la vie des morts.
[Chapitre 4]
Ces gens qui viennent chaque jour sur les tombes, ce sont eux qui ressemblent à des fantômes. Qui sont entre la vie et la mort.
Les jours sont collés les uns aux autres. Comme un train dont ma mémoire ne distingue plus les wagons. Seul reste le souvenir du voyage.
- C'est une légende, cette histoire de mouette ?
- La légende d'Hélène. Elle dit que chaque être humain est rattaché à un oiseau pendant son passage sur terre. Qu'il nous protège.
Elle reste mutique, ne réagit pas. Boit son café et son alcool de poire à petites gorgées en fixant son interlocutrice sans la voir. Lili est décontenancée par le désespoir de la jeune femme qui lui fait face.
- Où vivez-vous ? lui demande-t-elle, comme on interroge un jeune enfant perdu qui cherche ses parents.
- Chez mon mari.
- Chez votre mari ce n'est pas chez vous ?