Valérie Valère

Dans ce monde, rien n’a de pouvoir sur la sensibilité des gens, vous pouvez mourir de souffrance sur le trottoir tandis que les passants courent vers leur havre perdu au fond d’un couloir. Vous pouvez mourir de tristesse solitaire, et crier jusqu’à ne plus avoir de voix.

J’essaie de retrouver un monde, je regarde tous les chemins avant de choisir le mauvais, mais rien n’est indiqué et personne ne veut me tendre la main, ou plutôt, je ne veux en prendre aucune.

En vérité, tout le monde a perdu, je suis là, triste et morose, méfiante et lâche. Je fais semblant de vivre et je me cache pour pleurer, ils me reprendraient pour dépression nerveuse, ça les amuserait de me revoir. Ils m’ont gardée dans leurs griffes, j’ai conservé l’angoisse d’un emprisonnement, la colère refoulée d’une injustice, la rage de l’impuissance.

J'aurais voulu avoir plein d'amis tout en conservant ma solitude, mais cela m'est apparu comme une impossibilité physiologique.

[…] je ne veux pas vivre, je n'ai donc pas appris qu'on les blâme ces gens qui ne "profitent" pas de la vie ?

C'est le seul moment où je peux regarder mon visage dans un miroir. Il est tout creusé, mais je l'aime bien comme ça, et puis il est maquillé, les grands cernes noirs remplacent le Rimmel, la pâleur la poudre, je préfère le maquillage de mimes et de clowns à celui des femmes des villes.

J'essaie de retrouver un monde, je regarde tous les chemins avant de choisir le mauvais, mais rien n'est indiqué et personne ne veut me tendre la main, ou plutôt, je ne veux en prendre aucune.

Magnifique livre , très émouvant.

En passant dans le couloir, je regardais " les enfants fous " Isabelle se promenait avec une culotte à la main en pleurant parce que personne ne voulait la lui laver. On entendait les cris d'une petite fille enfermée dans un cagibi, une autre s'était endormie sur le carrelage. Pourquoi je les méprise ? Je ne les comprends pas pas, Je ne peux pas, c'est peut être cela. Je ne les connais pas, je ne le veux pas.

Bonjour,
Une petite erreur s'est glissée dans la bio.
Le deuxième roman était : Malika ou un jour comme les autres, paru en 1979. Obsession Blanche est le troisième.

La seule chose qu’on vous demande, c’est de laisser une explication plausible et claire pour votre acte de décès.

"Les adultes ne savent pas se plier aux règles, ils s'amènent avec leurs grosses mains plus fortes et vous font taire. Cela va plus vite que les paroles, c'est moins fatiguant et plus efficace. Pourquoi donc font-ils des enfants? Pour les montrer aux voisins? Pour recoller leur couple désuni? Pour avoir une bien à eux? Pour s'assurer une retraite? Vous me trouvez horrible? Regardez les familles, les mères dans le métro, les grands-mères qui n'ont plus qu' au monde. Vous trouvez qu'ils les aiment? Ou qu'ils leur sont utiles? Cessez donc de mentir." p154

J'en ai assez d'être amoureuse de ces choses insaisissables : du soleil et de la nuit, de la solitude et de la mort. Il sont là pour le monde entier, et ils vous parlent à travers un voile d'insignifiance dont vous ne pouvez pas ne pas avoir conscience. L'amour pur, cela n'existe pas, il ne devrait pas être égoïste et pourtant il ne tourne qu'autour de vos désirs. Ne soyez jamais amoureux, c'est la pire des des choses. On reconnait là la voix de quelqu'un qui n'a pas encore vécu, c'est bien ce que vous pensez ? ils disent que l'amour est la plus merveilleuse des choses, ils disent que c'est le but de la vie, mais ils disent tant de choses stupides… Je ne crois pas à leur optimisme ni à leur joie de vivre, mais je ne crois à rien…

Et pour vivre quoi ? leur sale bouffe, leur sale baise.