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Citations de Véronique Côté (62)


Elle a l’air de sourire vraiment beaucoup pis d’être de bonne humeur le matin, on dirait que peut-être ça lui arrive de se réveiller parce qu’elle rit dans son rêve, de se réveiller en éclatant de rire. Je peux pas non plus sérieusement lui demander ça: «Est-ce que tu ris quand tu dors?»
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Je veux la paix. La littérature c'est le contraire de la paix. J'ai toujours été secrètement jaloux du monde qui lit, parce que je trouve que c'est comme la cigarette, ça fait que t'es jamais tout seul.
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Je parle au téléphone avec Franck. Je le fais rire. Il est gentil et doux. Il est en dépression mais ça me fait pas peur. Au contraire. J'aime mieux ça. Il pose jamais de question. Il est dans un état où les gens existent par ce qu'ils sont, pas juste par ce qu'ils font. C'est rare.
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Je parle au téléphone avec Franck. Je le fais rire. Il est gentil et doux. Il est en dépression mais ça me fait pas peur. Au contraire. J'aime mieux ça. Il pose jamais de question. Il est dans un état où les gens existent par ce qu'ils sont, pas juste par ce qu'ils font. C'est rare.
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J'ai peur que peut-être, pour une raison que je connaîtrais pas, il ait plus envie de respirer et j'ai peur de pas être là pour lui dire que oui, ça vaut la peine de respirer, que ça vaut la peine, toutes les peines, toutes les sortes de peine, que ça vaut la peur, que ça vaut la perte, que ça vaut tout ça. Que la vie est infiniment dure et infiniment lumineuse, et que la lumière, elle vient de sa bouche, de sa bouche qui respire.
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Maintenant j'aime et je déteste la mort et c'est la même chose, un seul respire. J'y pense tous les jours. Et ça me rend pleine de vie.
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Mais je veux pas aller voir un psychologue, parce que.
Parce que j'ai peur de me connaître.
Et d'être encore plus triste.
C'est ça.
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C'est juste qu'un jour, sans qu'on sache pourquoi, les gens autour de toi savent qui tu es, ou pensent le savoir; ils se sont fait une opinion, un beau résumé de toi, ils se disent que tu es compliquée ou naïve, que tu lis beaucoup, que tu es pas drôle ou que tu es impatiente, que tu es trop bonne et qu'on peut te passer n'importe quoi, que tu couches avec trop de gars, que tu sais pas ce que tu veux, que tu veux trop, que tu veux pas assez, et que tu es opportuniste [...] et c'est vrai, ou pas, et ça n'a pas vraiment d'importance : le fait est que tu deviens ce que les autres pensent que tu es, et c'est ça qui te coince, bien plus, bien mieux que tes meubles.
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Au début, c'était facile. Je n'avais que ça à surveiller, sa respiration. J'ai pris le tour, je suis devenu très habile; j'étais le gardien de sa bouche, de son souffle, de son haleine de bébé qui sentait le lait et les nuages. On n'a aucune idée de la façon dont la vie bascule quand un enfant arrive, on ne sait pas, on ne peut pas savoir à quel point on va s'inquiéter, toujours, tout le temps, tous les jours, toutes les nuits, on ne peut pas savoir avant avec quelle angoisse on va le voir grandir, avec quel bonheur mais, surtout, avec quelle angoisse ça va venir ce bonheur là, parce que justement le bonheur est tellement aigu, tellement fort, tellement lumineux, le bonheur devient tellement toute ta vie, tout le sens de ta vie, que tu te mets à avoir peur que ça finisse. Que ça arrête de respirer. Page 101
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Ce qui est beau, c'est la multitude de ces autres vies rêvées, qui brillent dans le noir comme autant de petits phares, comme une constellation de tous nos possibles. Si ça va plus là où tu es, si cette vie-ci ne te dit plus rien, tu peux toujours venir ici, il y a de la lumière tout le temps. Quand je ferme les yeux, je vois la lueur de ces petites fenêtres phosphorescentes trembler partout sur la planète. Page 43
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Les choses finissent. C’est ce qui les rend belles.
Les histoires finissent. C’est ce qui fait que leur commencement a du sens.
Les pays, les chansons, les espoirs, les jardins. Les fourmis. Les gens. Un jour, tout meurt.
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Quand je vois la mer en vacances, je me sens comme si j’avais trahi la plus belle partie de moi: je comprends pas pourquoi je vis loin de la mer tout le temps.
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Quand j’étais enfant, je rêvais de déménager, de changer d’école et d’être la nouvelle de la classe.
Maintenant, parfois, j’en rêve encore, de ça, d’un endroit où personne me connaîtrait, ou je serais comme neuve.
Mais.
Au fond, je rêve encore plus d’avoir envie de rester quelque part.
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Ce qui est beau aussi, c’est la multitude de ces autres vies rêvées, qui brillent dans le noir comme autant de petits phares, comme une constellation de tous nos possibles. Si ça va plus là où tu es, si cette vie-ci te dit plus rien, tu peux toujours venir ici, il y a de la lumière tout le temps. Quand je ferme les yeux, je vois la lueur de ces petites fenêtres phosphorescentes trembler partout sur la planète.
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Avant, je voulais rien posséder, je voulais pas acheter un seul meuble, je voulais pouvoir partir n’importe quand, sans rien avoir à justifier, à caser, à organiser. Je voulais rien qui me retienne. C’était un peu extrême. Maintenant j’ai des meubles. Pas beaucoup, mais quand même. Je suis pas partie si souvent, en plus. Je voulais pouvoir partir, ce qui est différent. Je sais maintenant que c’est dans la tête, pouvoir partir, c’est rarement une question de mobilier.
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Dans les vestiges de mon ex, j’avais trouvé un carnet bleu. Je l’ai lu sur la pointe des pieds. J’ai lu avec le cœur qui battait à mes tempes. Je l’ai lu au complet. Il avait écrit des pensées drôles et délicates, sur les filles, sur lui, il avait transcrit quelques citations. Et il parlait de ses amoureuses. Il en parlait bien, il en parlait avec amour. Il écrivait: «Quand Cécile chante doucement en cuisinant, je sais que je peux me reposer, enfin me reposer. Me reposer.» Ou «M. est partie. Je vois plus rien. Je suis redevenu aveugle.»
(...) On s’est laissés, comme les gens qui s’aiment pis qui s’aiment plus font. On s’est quittés, mais on est restés amis. Je suis retournée chez lui, et un soir, pendant un party, j’ai pas pu résister: je suis allée voir dans le carnet bleu s’il avait écrit sur moi. Ce qu’il avait écrit.
Rien. Il avait rien écrit. Ni pendant qu’on était ensemble, ni après. J’ai laissé aucune trace
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Avec le temps j’ai appris à me méfier des littéraires, parce que je me suis fait assener deux-trois phrases comme: «Si je n’étais pas un romancier, je croirais que je suis amoureux de toi», ce qui calme les nerfs, tsé.
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Ma mère allaitait mes frères sur le toit, mon père se tenait en équilibre au bord des gouttières, ils s'attachaient pas, ils mettaient pas de crème solaire, ils avaient l'âge que j'ai maintenant et ils avaient déjà trois enfants, une maison qui fuyait de partout, avec des vices cachés et aucun moyen de se faire dédommager, mais ils étaient comme invincibles ou je sais pas, ils avaient trouvé comment on fait pour vivre, ils fonçaient dans le tas, ma mère était aux études, mon père faisait trois jobs en même temps en plus de patcher toutes les trous, c'était le bordel et c'était magnifique.
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Les Japonais disent qu'une maison finie, c'est une maison morte. J'aimais mieux avant. Quand la maison était en vie. J'aimerais ça que mes parents reviennent ensemble. C'étaient eux, la maison.
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Il est dans un état où les gens existent par ce qu’ils sont, pas juste par ce qu’ils font. C’est rare.
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