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Citations de Véronique Côté (62)


Nous sommes faits de ce que nous voyons, des lieux que nous fréquentons, mais aussi de ce qu’on nous raconte. Le récit des paysages que nous font la fiction, le documentaire, les nouvelles, nos amis qui voyagent constitue peu a peu en nous une sorte de pays intérieur où l’on rapaille les images du dehors pour s’en faire une géographie intime.
C’est pour ça qu’il faut soigner les lieux où l’on vit, et soigner aussi la façon dont on les raconte: on finit pas être bâti comme eux.
(...)
Le Québec n’y échappe pas. Alors que les terres dont nous disposons sont naturellement harmonieuses, nous construisons sans jamais nous arrêter pour réfléchir l’espace, sabotant la beauté des lieux à grands coups de développements résidentiels inconsidérés- balafres irrémédiables dans le paysage, justifiées et portées, elle aussi, par une logique marchande. C’est une laideur qui n’est pas anodine : elle sape les esprits. (...)
Le manque flagrant d’une réflexion collective, d’une vision d’ensemble dans notre façon de penser et d’occuper le territoire nous condamne à la morosité générale.
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Question à Daniel Weinstock, philosphe
Est-il exact de dire que la poésie répond à un besoin humain universel? si oui, qu'arrive-t-il lorsque ce besoin est nié ou négligé? Croyez-vous que la poésie peut nous aider à vivre?
Nos pratiques langagières influent grandement sur notre manière de voir le monde, les autres, nos relations avec d'autres humains. Une pratique langagière qui serait exempte de poésie ferait naître un monde aux significations closes. Ce genre de monde serait, beaucoup plus hostile aux compromis, à la remise en question, à une perspective critique par rapport à ce que nous sommes. Il me semble que de nombreux maux qui affligent le monde sont produits par une pensée trop affirmative, qui voit le monde en termes de noir et de blanc, de dualismes, de certitudes. S'il est vrai que la manichéisme est une des sources de conflit en ce monde, et s'il est vrai que la poésie nous aide à nos détacher d'un telle perspective où les demi-teintes sont évacuées, alors il en découle que la poésie correspond à un besoin humain universel. p.54
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Mais voilà : lire mène vers l'affolante possibilité pour l'étudiant de réfléchir par lui-même, et donc de possiblement remettre en case ce système et ses décideurs. C'est pourquoi on l'invite si peu à le faire. C'est ce vers quoi penchent toutes les tendances politiques actuelles en éducation : surtout, surtout ne pas créer les conditions propices pour chercher, analyser, critiquer, débattre et questionner. Tout d'un coup que de cet affranchissement des besoins du marché et de la grande entreprise sourdrait une révolte, ou une oeuvre d'art?
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Il y a une beauté du geste. Il y a une beauté de l’humain. Il y a des horreurs, des erreurs. Il y a la colère, de l’insécurité, de la cupidité et des inégalités révoltantes. Il y a un individualisme frénétique qui sévit partout dans nos sociétés de confort. Malgré tout, persistant comme une petite musique obstinée qui refuse de nous sortir de la tête, il y a de la beauté, oui, chez les humains. Les gestes sont infimes. Mais parfois ils sauvent la vie, ou une journée. C’est devant cette beauté que nous sommes les plus désarmés : elle nous semble tellement inhabituelle que nous ne savons pas la recevoir.
Je pourrais écrire un autre mot pour nommer ce visage là de la beauté, un mot usé, passé de mode, un mot qui a lui seul me serre le coeur, je pourrais dire bonté. La beauté est offerte.
Il y a aussi la beauté que j'invoque un caractère foncièrement non utilitaire, hors de l'économie, de l'austère « gouvernance » perpétrée par nos élus, du pratique, du fonctionnel, du bon rapport qualité-prix. Hors du système : «la technique appelle l'utilité, et l'utilité la laideur (...) La beauté ne fait pas partie du plan capitaliste. À l'inutile et à la beauté, il n'est pas nécessaire de donner d'explication, c'est pourquoi la technique et la loi rationnelle les ignorent. »
Car combien vaut un vol d'outardes ? La beauté est gratuite. Au bout de cette tentative de cette de définition de la beauté se tient le mot que j'appelle. Une beauté faite de toutes ces beautés. Sauvage et offerte, inutile et gratuite : incontrôlable. Beauté folle, beauté furieuse. Parce que cette beauté échappe aux marchés, au crédit, à la consommation dont on voudrait nous faire croire qu'elle constitue le but ultime de nos existences, parce qu'elle nous emmène loin de l'accumulation es richesses, tout en nous enrichissant autrement, elle est subversive, comme la poésie. en nous arrachant (même momentanément) à la logique marchande qui commande pratiquement toutes nos activités, la beauté nous apprend l'insoumission. P.20
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L’imagination crée. C’est sa nature. Elle génère des images et, quand ces images émergent avec fulgurance et sont exprimées comme telles, elles prennent racine immédiatement en nous : celui qui regarde reconnaît quelque chose qui existait déjà quelque part en lui, quelque chose qu’il aurait pu inventer lui-même.
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(...) la poésie c'est la quête de l'emplacement exact de ses propres limites, où je finis, où le reste du monde commence (...)
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Je rêve de revenir à l'époque où les artistes peignaient et écrivaient avec urgence, avec fébrilité, avec abandon, en total investissement d'eux-mêmes, de toute leur chair, de toutes leurs mains, parce qu'ils sentaient que leur vie serait éphémère et courte et que, comme ça, ce qui resterait d'eux seraient leurs tableaux et leurs écrits et que ça resterait longtemps.
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Au cours des prochaines années,
- nous le savons -
il nous faudra être une détonation
et enfanter une langue abondante,
pluvieuse
Il nous faudra - à la fois- marcher
sur le fil rouge des Anciens
et inventer une nouvelle narration
du monde
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On se part-tu dans les yeux toute la vie
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Comme dirait Boudha, ou un moine, ou un poème, rien ne manque, la vie est pleine de tout, tout est là, je veux dire : j'ai jamais manqué de rien, pourquoi, pourquoi j'ai peur que ça s'arrête ?
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Les histoires finissent. C'est ce qui fait que leur commencement a du sens.
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J'ai perdu du temps. Mais au compte du temps, on ne sait jamais vraiment bien ce qui est gagné ni ce qui est perdu.
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J'ai appris très tôt que les objets passent. Puis j'ai dû me rendre à l'évidence : les amours aussi passent. Même les grands amours - tout passe.
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"Elle bougera plus jamais parce qu'elle est morte", il a dit ça, et l'idée qu'une chose puisse ne plus jamais revenir est entré dans mon coeur, plus jamais, plus jamais, et j'ai compris d'un coup. Le corps finit. La vie finit. L'été, l'amour, la maison, les fourmis ont une fin. Les êtres, un jour, arrêtent de bouger.
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Je voudrais pas être une chauve-souris ou un loup-garou, mais je trouve quand même qu'ils ont compris que la nuit est parfaite pour crier.
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Car combien vaut un vol d'outardes? La beauté est gratuite.
(...) Une beauté faite de toutes ces beautés. Sauvage et offerte, inutile et gratuite : incontrôlable. Beauté folle, beauté furieuse.
Parce que cette beauté échappe aux marchés, au crédit, à la consommation dont on voudrait nous faire croire qu'elle constitue le but ultime de nos existences, parce qu'elle nous emmène loin de l'accumulation des richesses, tout en nous enrichissant autrement, elle est subversive, comme la poésie. En nous arrachant (même momentanément) à la logique marchande qui commande pratiquement toutes nos activités, la beauté nous apprend l'insoumission.
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Je n'avais jamais vu de baleines, et pourtant j'en rêvais - la nuit, je veux dire. Leurs grandes formes mouvantes habitaient ma conscience, comme une sorte de paix en forme de poissons géants. Fragile et immuable, magnifique, insaisissable. Les baleines, dans mon esprit, représentaient toutes ces choses dont on peut être certains qu'elles existent, même si on ne les a jamais vues, même si elles sont menacées. Je croyais au baleines comme on croit à l'amour quand on ne l'a pas encore connu, ou qu'il tarde à revenir se poser dans notre vie.
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Au terminus, tu attends l'autobus. Il apparait soudain, pareil à lui-même, compagnon de fortune, animal domestique qui tourne en rond, la machine qui partage ta fatigue, ton espoir et tes ambitions, le transporteur de milliers de destins semblables au tien.
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Ces jours-là, les jours de catastrophes, l'air vibre différemment. On le sent confusément, quelque chose s'est déplacé dans la marche du monde, on pourrait tous trébucher.
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Le grandiose ne niche pas toujours où l'on pense - le grandiose est d'une fragilité bouleversante.
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