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EAN : 9782894486863
Les Éditions du Septentrion (13/02/2012)
4.14/5   22 notes
Résumé :
«Mais moi on dirait que j'ai pas signé de contrat, je me rappelle pas d'avoir signé ça là, un contrat de gentillesse sociale, pis je me dis que, qu'on se connaisse ou pas, on se parle des fois quand ça nous adonne, pis d'autres fois on se parle pas parce que ça nous tente pas cette fois-là, pis y pourrait comme pas avoir de problème, on pourrait arrêter de se poser des questions pis de se sentir coupable. Pis ça se peut aussi de juste sourire, on sous-estime je trou... >Voir plus
Que lire après Chaque automne j'ai envie de mourirVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Ce recueil de courtes nouvelles a une histoire étonnante. Pour un parcours théâtral déambulatoire, Véronique Côté (comédienne et metteure en scène) a lancé « un appel aux secrets » sur internet. Elle a demandé qu'on lui confie un secret en échange d'un anonymat total. Des centaines de missives et de messages sont arrivés. Des drôles, des émouvants, des troublants, des choquants... Il a fallu faire un tri puis les réécrire en petites histoires courtes destinées à être jouées en quatre ou cinq minutes, devant un public intime, dans des lieux publics. Des secrets susurrés à l'oreille des spectateurs. Steve Gagnon (comédien et auteur) s'est joint à elle pour finaliser tout ça. Trente sept petits récits concis, justes, enchanteurs et vifs à la fois sont nés et forment ce recueil à déguster lentement.

Comme souvent, tous n'ont pas fait écho en moi. Mais beaucoup m'ont fait frissonner, m'ont touchée ou fait sourire. Je pense notamment à « Carnet » et « Lapin ». (La première phrase de « Lapin » a d'ailleurs donné son titre au recueil). Que de tendresse et d'amour dans ces deux nouvelles !
Porteurs d'un titre en un mot et classés par ordre alphabétique, ces petits bijoux littéraires, ces secrets personnels dissimulent une force et une fragilité incroyables rendant hommage à ceux qui composent notre univers.

Rédigées dans une langue courante qui colle aux histoires racontées, ces fenêtres ouvertes sur la vie parlent d'enfance, d'amour, de famille, du temps qui passe, de déception, de peur, d'attente... Chaque récit est une découverte, une surprise. Ils auraient pu être écrits par chacun de nous, pour chacun de nous et c'est en cela qu'ils sont le plus émouvants. J'ai vraiment beaucoup aimé.

Un recueil a emmené partout pour lire un secret quand on a cinq minutes et le laisser infuser en nous. A déguster sans modération.
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Généralement, je n'aime pas trop lire du théâtre : aussi savoureux que les dialogues puissent être, je trouve qu'il manque toujours un peu de chair autour de l'os. Cependant, il faut toujours une exception à la règle! Les monologues de ce recueil se laissent lire comme de rien, comme une série de petites nouvelles rédigées à la première personne.

Les textes, qui ont d'abord été écrits pour le merveilleux spectacle déambulatoire Où tu vas quand tu dors en marchant...? du Carrefour international de théâtre, ont la particularité d'avoir été inspirés par des confidences réelles recueillies par les auteurs de façon anonyme. de vrais secrets, donc, susurrés par les comédiens aux oreilles des spectateurs dans le confort et l'improbable intimité d'un lit partagé à la belle étoile. Assurément un moment magique!

Il en est ressorti des tranches de vie très humaines, romancées mais bien ancrées dans des ressentis vrais. Drôles ou touchantes, ou les deux en même temps, ces anecdotes sont souvent banales, mais illustrent parfaitement toute la diversité et la complexité des gens.

Un pillow talk mémorable, digne des meilleurs partys pyjama!
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Chaque automne j'ai envie de mourir est un rassemblement de petites tranches de vie interprétées dans le cadre d'un spectacle déambulatoire. Ces tranches de vie ont été récoltées, retravaillées et mises en scène par Véronique Côté et Steve Gagnon. On peut lire le recueil tranquillement, en s'imprégnant de chaque parcelle d'existence poétique, mais c'est bien difficile tant on a envie de tourner la page et que le livre ne s'arrête jamais. Ouvrage vibrant d'humanité et de poésie du quotidien.
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Pour clôturer ma première participation à Québec en novembre, j'ai choisi un recueil de nouvelles.
Un livre qui a vu le jour de façon particulière. En effet, en 2009 a eu lieu le "Carrefour International de théâtre de Québec". A cette occasion, un spectacle déambulatoire gratuit a eu lieu, il s'intitulait "Où vas-tu quand tu dors en marchant ..."

Le thème étant la nuit était propice à révéler ce que l'on ne dit pas le jour. (ses rêves, ses visions, ses secrets, ses fantômes...) C'est pour cette raison que Véronique Côté a lancé un appel aux secrets, afin de récolter de la matière pour la création du spectacle. En retour des centaines de textes insolites, choquants, émouvants, troublants. Véronique et Steve Gagnon les ont réécrits pour jouer des saynètes de quatre à cinq minutes. Ensuite est arrivé ce recueil de trente-sept petites nouvelles.

Elles parlent d'amour maternel, de famille, de la perte d'un être cher, de la vie, de ses joies, de ses peines. Elles sont parfois inégales mais il y a de véritables petites pépites. C'est souvent écrit comme l'on parle, c'est souvent savoureux.

J'ai aimé particulièrement "La cabane","Couteaux", "Fourmis","Gâteaux", "Glaces", "La lumière"...

Un petit livre à laisser traîner de manière à picorer par ci, par là une petite nouvelle, quelques pages à laisser infuser comme un bon thé, cela prend quelques minutes à peine.


Livre original à consulter sans modération.


Ma note : 8/10
Lien : https://nathavh49.blogspot.b..
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Chaque fois que je lis un si beau livre j'ai envie de vivre ....
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Citations et extraits (39) Voir plus Ajouter une citation
Dans les vestiges de mon ex, j’avais trouvé un carnet bleu. Je l’ai lu sur la pointe des pieds. J’ai lu avec le cœur qui battait à mes tempes. Je l’ai lu au complet. Il avait écrit des pensées drôles et délicates, sur les filles, sur lui, il avait transcrit quelques citations. Et il parlait de ses amoureuses. Il en parlait bien, il en parlait avec amour. Il écrivait: «Quand Cécile chante doucement en cuisinant, je sais que je peux me reposer, enfin me reposer. Me reposer.» Ou «M. est partie. Je vois plus rien. Je suis redevenu aveugle.»
(...) On s’est laissés, comme les gens qui s’aiment pis qui s’aiment plus font. On s’est quittés, mais on est restés amis. Je suis retournée chez lui, et un soir, pendant un party, j’ai pas pu résister: je suis allée voir dans le carnet bleu s’il avait écrit sur moi. Ce qu’il avait écrit.
Rien. Il avait rien écrit. Ni pendant qu’on était ensemble, ni après. J’ai laissé aucune trace
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J'aurais envie de porter mes lunettes de soleil en permanence pis je comprends pas d'ailleurs pourquoi on me jugerait. Pourquoi on juge ça, quelqu'un qui a ses lunettes de soleil le soir, ou quand il pleut, ou à l'intérieur. Ca a tellement l'air de déranger du monde ça, ce concept-là de lunettes de soleil. En fait, je trouve ça tellement compliqué moi ce concept- là de lunettes de soleil, on dirait que c'est tellement rare les moments où t'as le droit de les porter en paix, on dirait qu'il y a tellement de facteurs qui influencent le fait de si t'es pertinent ou non de mettre tes lunettes, moi j'aurais juste comme envie de les mettre tout le temps, parce que je suis super bien quand je les ai dans la face, je me sens bien, je me sens moins "là", je me sens moins collé sur le monde de la table à côté dans les restos, je me sens moins dans la cuisine du monde que je croise en faisant l'épicerie, je me sens moins en train de pleurer en communauté devant un film au cinéma, je me sens moins en pleine vie privée du monde de trente ans que je croise dans la rue avec leurs trois enfants dans des poussettes pis qui s'engueulent parce que, ben crisse, ils ont pris des trop grosses décisions trop vite, trop jeunes, pis là ben ils sont pus capables de se voir la face pis ce qui les enrage le plus, c'est que, théoriquement, y'en ont encore pour quarante ans à s'endurer la face. Tout ça pour dire que j'aimerais ça porter mes lunettes de soleil en permanence. Librement, mettons.
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Au début, c'était facile. Je n'avais que ça à surveiller, sa respiration. J'ai pris le tour, je suis devenu très habile; j'étais le gardien de sa bouche, de son souffle, de son haleine de bébé qui sentait le lait et les nuages. On n'a aucune idée de la façon dont la vie bascule quand un enfant arrive, on ne sait pas, on ne peut pas savoir à quel point on va s'inquiéter, toujours, tout le temps, tous les jours, toutes les nuits, on ne peut pas savoir avant avec quelle angoisse on va le voir grandir, avec quel bonheur mais, surtout, avec quelle angoisse ça va venir ce bonheur là, parce que justement le bonheur est tellement aigu, tellement fort, tellement lumineux, le bonheur devient tellement toute ta vie, tout le sens de ta vie, que tu te mets à avoir peur que ça finisse. Que ça arrête de respirer. Page 101
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Quand j’étais enfant, je rêvais de déménager, de changer d’école et d’être la nouvelle de la classe.
Maintenant, parfois, j’en rêve encore, de ça, d’un endroit où personne me connaîtrait, ou je serais comme neuve.
Mais.
Au fond, je rêve encore plus d’avoir envie de rester quelque part.
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Je suis tombée amoureuse du pays en premier, et de lui pas longtemps après. C’était un amour insensé et c’était un amour nécessaire parce que c’est cet amour qui m’a sauvée de tout, de l’ennui, du désarroi, de la perte de sens, de moi. C’était un amour qui ne se pouvait pas et c’est l’amour qui m’a traversée le plus profondément, c’est l’amour le plus beau et le plus utile de toute ma vie – c’est l’amour qui m’a appris l’amour, et qui m’a appris, parce que j’avais besoin de l’apprendre, que je pouvais être aimée, être aimée à la folie, être aimée éperdument, être aimée plus que tout. Plus que le réel. Et que je pouvais aimer, moi aussi, plus que le réel.
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