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Citations de Victor Hugo (8733)


La formation géologique est peu de chose, comparée à la formation océanique. Les écueils, ces maisons de la vague, ces pyramides et ses syringes de l'écume, appartiennent à un art mystérieux que l'auteur de ce livre a nommé quelque part l'Art de la Nature, et ont une sorte de style énorme.
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Heureux ceux qui vivaient dans ce siècle sublime
Où, du génie humain dorant encore la cime ,
Le vieux soleil gothique à l' horizon mourait !
Où déjà , dans la nuit emportant son secret ,
La cathédrale morte en un sol infidèle
Ne faisait plus jaillir d' églises autour d' elle !
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Nous nous rapetissons dans les petits enfants.

Et, calmés, nous voyons s'envoler dans les branches
Notre âme sombre avec toutes ces âmes blanches.
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Cette âme est pleine d'ombre, le péché s'y commet. Le coupable n'est pas celui qui y fait le péché, mais celui qui y a fait l'ombre.
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Le jour où ceci sur la terre
S' accomplissait, voici ce que voyait le ciel :

C' était dans l' endroit calme, apaisé, solennel
Où luit l' astre idéal sous l' idéal nuage,
Au-delà de la vie, et de l' heure, et de l' âge,
Hors de ce qu' on appelle espace, et des contours
Des songes qu' ici-bas nous nommons nuits et jours ;
Lieu d' évidence où l' âme enfin peut voir les causes ,
Où, voyant le revers inattendu des choses ,
On comprend, et l' on dit : C' est bien ! --l' autre côté
De la chimère sombre étant la vérité ;
Lieu blanc, chaste, où le mal s' évanouit et sombre,
L' étoile en cet azur semble une goutte d' ombre .
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LE SACRE DE LA FEMME
L' aurore apparaissait ; quelle aurore ? Un abîme
D ' éblouissements, vaste, insondable, sublime ;
Une ardente lueur de paix et de bonté .
C' était aux premiers temps du globe ; et la clarté
Brillait sereine au front du ciel inaccessible ,
Etant tout ce que Dieu peut avoir de visible ;
Tout s' illuminait , l' ombre et le brouillard obscur ;
Des avalanches d' or s' écroulaient dans l' azur ;
Le jour en flamme , au fond de la terre ravie ,
Embrasait les lointains splendides de la vie ;
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Hélas ! n’aimer ardemment qu’un seul être au monde, l’aimer avec
tout son amour, et l’avoir devant soi, qui vous voit et vous regarde, vous
parle et vous répond, et ne vous connaît pas !
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Hélas! mon destin flotte à deux vents opposés.
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[Pauca Meae]

Pure innocence. Vertu sainte !
O les deux sommets d’ici-bas !
Où croissent, sans ombre et sans crainte,
Les deux palmes des deux combats !

Palme de combat Ignorance !
Palme du combat Vérité !
L’âme, à travers sa transparence,
Voit trembler leur double clarté

Innocence ! Vertu ! sublimes
Même pour l’œil mort du méchant !
On voit dans l’azur ces deux cimes,
L’une au levant, l’autre au couchant.

Elles guident la nef qui sombre ;
L’une est phare, et l’autre est flambeau ;
L’une a le berceau dans son ombre,
L’autre en son ombre a le tombeau.

C’est sous la terre infortunée
Que commence, obscure à nos yeux,
La ligne de la destinée ;
Elles l’achèvent dans les cieux.

[…]
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[Un soir que je regardais le ciel]

Elle me dit, un soir, en souriant :
Amis, pourquoi contemplez-vous sans cesse
Le jour qui fuit, ou l’ombre qui s’abaisse,
Ou l’astre d’or qui monte à l’orient ?
Que font vos yeux là-haut ? je les réclame.
Quittez le ciel ; regardez dans mon âme !

Dans ce ciel vaste, ombre où vous vous plaisez,
Où vos regards démesurés vont lire,
Qu’apprendrez-vous qui vaille nos baisers ?
Oh ! de mon cœur lève les chastes voiles.
Si tu savais comme il est plein d’étoiles !

Que de soleils ! Vois-tu, quand nous aimons,
Tout est en nous un radieux spectacle.
Le dévouement, rayonnant sur l’obstacle,
Vaut bien Vénus qui brille sur les monts.
Le vaste azur n’est rien, je te l’atteste ;
Le ciel que j’ai dans l’âme est plus céleste !
[…]
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Si l'on croit de certains oracles de la politique sournoise, au point de vue du pouvoir, un peu d'émeute est souhaitable. Système : l'émeute raffermit les gouvernements qu'elle ne renverse pas. Elle éprouve l'armée; elle concentre la bourgeoisie; elle étire les muscles de la police; elle constate la force de l'ossature sociale. C'est une gymnastique; c'est presque de l'hygiène. Le pouvoir se porte mieux après une émeute comme l'homme après une friction.

- La surface de la question -
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DON CÉSAR : Ah !... — Quand tu sortiras, les oisifs vont te suivre.
Fais par ta contenance honneur à la boisson.
Sache te comporter d’une noble façon.
S’il tombe par hasard des écus de tes chausses,
laisse tomber, — et si des essayeurs de sauces,
des clercs, des écoliers, des gueux qu’on voit passer,
les ramassent, — mon cher, laisse-les ramasser.
Ne sois pas un mortel de trop farouche approche.
Si même ils en prenaient quelques-uns dans ta poche,
sois indulgent. Ce sont des hommes comme nous.
Et puis il faut, vois-tu, c’est une loi pour tous,
dans ce monde, rempli de sombres aventures,
donner parfois un peu de joie aux créatures.
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EN SORTANT DU COLLÈGE

PREMIERE LETTRE

Puisque nous avons seize ans,
Vivons, mon vieux camarade,
Et cessons d'être innocents ;
Car c'est là le premier grade.

Vivre c'est aimer. Apprends
Que, dans l'ombre où nos coeurs rêvent,
J'ai vu deux yeux bleus, si grands
Que tous les astres s'y lèvent.

Connais-tu tous ces bonheurs ?
Faire des songes féroces,
Envier les grands seigneurs
Qui roulent dans des carrosses,

Avoir la fièvre, enrager,
Etre un coeur saignant qui s'ouvre,
Souhaiter d'être un berger
Ayant pour cahute un Louvre,

Sentir, en mangeant son pain
Comme en ruminant son rêve,
L'amertume du pépin
De la sombre pomme d'Eve ;

Etre amoureux, être fou,
Etre un ange égal aux oies,
Etre un forçat sous l'écrou ;
Eh bien, j'ai toutes ces joies !

Cet être mystérieux
Qu'on appelle une grisette
M'est tombé du haut des cieux.
Je souffre. J'ai la recette.

Je sais l'art d'aimer ; j'y suis
Habile et fort au point d'être
Stupide, et toutes les nuits
Accoudé sur ma fenêtre.

DEUXIÈME LETTRE

Elle habite en soupirant
La mansarde mitoyenne.
Parfois sa porte, en s'ouvrant,
Pousse le coude à la mienne.

Elle est fière ; parlons bas.
C'est une forme azurée
Qui, pour ravauder des bas,
Arrive de l'empyrée.

J'y songe quand le jour naît,
J'y rêve quand le jour baisse.
Change en casque son bonnet,
Tu croirais voir la Sagesse.

Sa cuirasse est un madras ;
Elle sort avec la ruse
D'avoir une vieille au bras
Qui lui tient lieu de Méduse.

On est sens dessus dessous
Rien qu'à voir la mine altière
Dont elle prend pour deux sous
De persil chez la fruitière.

Son beau regard transparent
Est grave sans airs moroses.
On se la figure errant
Dans un bois de lauriers-roses.

Pourtant, comme nous voyons
Que parfois de ces Palmyres
Il peut tomber des rayons,
Des baisers et des sourires ;

Un drôle, un étudiant,
Rôde sous ces chastes voiles ;
Je hais fort ce mendiant
Qui tend la main aux étoiles.

Je ne sors plus de mon trou.
L'autre jour, étant en verve,
Elle m'appela : Hibou.
Je lui répondis : Minerve.
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Ce sont là les joies. Ces passages de couples heureux ont un appel profond à la vie et à la nature, et font sortir de tout la caresse et la lumière. Il y avait une fois une fée qui fit les prairies et les arbres exprès pour les amoureux. De là cette éternelle école buissonnière des amants qui recommence sans cesse et qui durera tant qu'il y aura des buissons et des écoliers.

- Tholomyès est si joyeux qu'il chante une chanson espagnole -
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[...] J'avais soixante ans quand mon pays m'a appelé, et m'a ordonné de me mêler de ses affaires. J'ai obéi. Il y avait des abus, je les ai combattus; il y avait des tyrannies, je les ai détruites; il y avait des droits et des principes, je les ai proclamés et confessés. Le territoire était envahi, je l'ai défendu; la France était menacée, j'ai offert ma poitrine. Je n'étais pas riche, je suis pauvre. J'ai été l'un des maîtres de l’État, les caves du Trésor étaient encombrées d'espèces au point qu'on était forcé d'étançonner les murs, prêts à se fendre sous le poids de l'or et de l'argent, je dînais rue de l'Arbre-Sec à vingt-deux sous par tête. J'ai secouru les opprimés, j'ai soulagé les souffrants. J'ai déchiré la nappe de l'autel, c'est vrai; mais c'était pour panser les blessures de la patrie. J'ai toujours soutenu la marche en avant du genre humain vers la lumière, et j'ai résisté quelquefois au progrès sans pitié.

- L'évêque en présence d'une lumière inconnue -
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Elle avait pris ce pli dans son âge enfantin
De venir dans ma chambre un peu chaque matin;
Je l'attendais ainsi qu'un rayon qu'on espère;
Elle entrait, et disait: "Bonjour, mon petit père";
Prenait ma plume, ouvrait mes livres, s'asseyait
Sur mon lit, dérangeait mes papiers, et riait,
Puis soudain s'en allait comme un oiseau qui passe.
Alors, je reprenais, la tête un peu moins lasse,
Mon œuvre interrompue, et, tout en écrivant,
Parmi mes manuscrits je rencontrais souvent
Quelque arabesque folle et qu'elle avait tracée,
Et mainte page blanche entre ses mains froissée
Où, je ne sais comment, venaient mes plus doux vers.
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La mer, c'est le Seigneur, que, misère ou bonheur,
Tout destin montre et nomme ;
Le vent, c'est le Seigneur ; l'astre, c'est le Seigneur ;
Le navire, c'est l'homme.
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Au siècle de Louis XIV on était helléniste, maintenant on est orientaliste.
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Les despotes sont pour quelque chose dans les penseurs. Parole enchaînée, c’est parole terrible.
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Et tandis que je lis, rêvant, presque priant,
Celui qui me verrait me verrait souriant,
Car, loin des bruits du monde et des sombres orgies,
Tes pudiques chansons, tes nobles élégies,
Vierges au doux profil, sœurs au regard d’azur,
Passent devant mes yeux, portant sur leur front pur,
Dans les sonnets sculptés, comme dans des amphores,
Ton beau style, étoilé de fraîches métaphores !

-Écrit sur la première page d’un Pétrarque -
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