Citations de Victor Hugo (8665)
La vie n'est qu'une longue perte de tout ce qu'on aime. On laisse derrière soi une traînée de douleurs. Le destin nous ahurit par une prolixité de souffrances insupportables. Après cela on s'étonne que les vieilles gens rabâchent. C'est le désespoir qui fait les ganaches.
Quoi ! Parce qu'il y a un homme qui a gagné la bataille de Satory. [...] Quoi ! Parce qu'il y a un homme qui, après mille ans, a ramassé le glaive et le sceptre de Charlemagne, vous voudriez à votre tour prendre ce glaive et ce sceptre dans vos petites mains ! Quoi ! Après Auguste, Augustule ! Quoi ! Parce que nous avons eu Napoléon le Grand, nous aurions Napoléon le Petit !
Tout va être englouti, le temps presse, il faut se hâter, il faut s'enrichir, s'agrandir et profiter des circonstances. On ne songe plus qu'à soi. Chacun se fait, sans pitié pour le pays, une petite fortune particulière dans un coin de la grande infortune publique. On est courtisan, on est ministre, on se dépêche d'être heureux et puissant. On a de l'esprit, on se déprave et l'on réussit. Les ordres de l'Etat, les dignités, les places, l'argent, on prend tout, on veut tout, on pille tout. On ne vit plus que par l'ambition et la cupidité.
L'aiguille qui marche sur le cadran marche aussi dans les âmes.
" L'hirondelle au printemps cherche les vieilles tours,
Débris où n'est plus l'homme, où la vie est toujours ;
La fauvette en avril cherche, ô ma bien-aimée,
La forêt sombre et fraîche et l'épaisse ramée,
La mousse, et, dans les noeuds des branches, les doux toits
Qu'en se superposant font les feuilles des bois.
Ainsi fait l'oiseau. Nous, nous cherchons, dans la ville,
Le coin désert, l'abri solitaire et tranquille,
Le seuil qui n'a pas d'yeux obliques et méchants,
La rue où les volets sont fermés; dans les champs,
Nous cherchons le sentier du pâtre et du poëte ;
Dans les bois, la clairière inconnue et muette
Oû le silence éteint les bruits lointains et sourds.
L'oiseau cache son nid, nous cachons nous amours. "
L'amour, c'est la salutation des anges aux astres.
Oh ! pour le reste de ta vie,
Qu'on nous plaigne ou qu'on nous envie,
Tant que nos cœurs se comprendront,
Puisse une sereine pensée,
À ton chevet toujours fixée,
Poser ses ailes sur ton front !
Le torrent ne lutte pas contre sa source.
Elle entrait, et disait : "Bonjour, mon petit père" ; prenait ma plume, ouvrait mes livres, s'asseyait sur mon lit, dérangeait mes papiers, et riait, puis soudain s'en allait comme un oiseau qui passe.
Il n'y a rien de tel pour épier les actions des gens que ceux qu'elles ne regardent pas.
Je vois que vous êtes en train de devenir la plus vertueuse altesse qui soit.
Les créatures les plus féroces sont désarmées par la caresse à leurs petits.
Combattons, mais distinguons. Le propre de la vérité, c'est de n'être jamais excessive. Quel besoin a-t-elle d'exagérer? Il y a ce qu'il faut détruire, et il y a ce qu'il faut simplement éclairer et regarder. L'examen bienveillant et grave, quelle force! N'apportons point la flamme là où la lumière suffit.
C'est une terrible chose d'être heureux ! Comme on s'en contente ! Comme, étant en possession du faux but de la vie, le bonheur, on oublie le vrai but, le devoir !
Un conte d'orient dit que la rose était faite par Dieu blanche, mais qu'Adam l'ayant regardée au moment où elle s'entr'ouvrait, elle eut honte et devint rose.
Marius et Cosette étaient dans la nuit l'un pour l'autre. Ils ne se parlaient pas, ils ne se saluaient pas, ils ne se connaissaient pas, ils se voyaient, et comme les astres dans le ciel que des millions de lieues séparent, ils vivaient de se regarder.
C'est la faute du père Mestienne. Pourquoi est-il mort, cet imbécile là ? Qu'est ce qu'il avait besoin de crever au moment où on ne s'y attend pas ?
C'est une triste chose de songer que la nature parle
et que le genre humain n'écoute pas.
Les maîtres d'écoles sont des jardiniers en intelligences humaines.
Partout où la peine de mort est prodiguée, la barbarie domine ; partout où la peine de mort est rare, la civilisation règne.